
Milan – Le Duomo © Kieran Lynamimage
MILAN (MILANO)
Capitale de la Lombardie, Milan est la deuxième ville de la péninsule par l’importance de sa population (1,3 million d’habitants), et regroupe le plus important centre économique, industriel et commercial. De plus, elle est aussi une des capitales mondiales de la mode. Milan est une ville qui ne s’offre pas au premier venu ; c’est un endroit empli de merveilles cachées : jardins intérieurs derrière des portes cochères, charmes architecturaux, petites rues, et bons restaurants. Pour les achats, La via Montenapoleone est une rue à parcourir.
A visiter à Milan
Le Duomo (cathédrale), commencée en 1396, et poursuivie par des architectes allemands, français et lombards, au cours des XVe et XVIe siècles, est le plus grand édifice gothique d’Italie. Construit entièrement en marbre, elle compte 135 clochetons et 2245 statues. Ses trois fenêtres ogivales sont les plus grandes du monde. l’église, de 148 m de long, possède une voûte supportée par 52 énormes piliers. Les mosaïques des fenêtres illustrent des épisodes bibliques. De plus, y est conservé l’imposant tombeau de Giacomo de Médicis.
Castello Sforzesco, construit pour les Sforza en 1450, a été restauré ultérieurement. Le château est aujourd’hui transformé en musée. Derrière s’étend le grand parc de la ville (sempione) décoré d’un arc de triomphe de la Paix. Sur la droite, on peut apercevoir le stade, vaste théâtre de 30 000 places, et, sur la gauche, domine le Palais des Arts. Palazzo di Brera (1686). Cet ancien collège de jésuites abrite aujourd’hui la pinacothèque de Brera, fondée par Napoléon, où est réunie l’une des plus belles collections d’Italie. Dans la cour à arcades, trône une statue de Napoléon réalisé par Canova (ouvert de 10 h à 16 h, le dimanche de 9 h à 12 h).
S. Maria delle Grazie. Singulier édifice, mélange de gothique et de Renaissance, cet édifice est réputé pour la célèbre fresque de Léonard de Vinci, La Cène, qui couvre tout le mur de l’ancien réfectoire. Sant’Ambrogio. Une des plus riches basiliques de Lombardie, fondée par saint Ambroise en 386 sur l’emplacement d’un temple païen, elle a pris son aspect actuel aux XIe et XIIe siècles. S. Lorenzo Maggiore se cache derrière 16 colonnes corinthiennes (IVe siècle).
Teatro alla Scala est la célèbre Scala de Milan. Le musée du Théâtre présente divers souvenirs et permet l’accès à l’une des loges. Sans oublier le cimetière de Milan, où tombeaux et monuments funéraires de riches familles milanaises, véritables pièces de musée, sont à découvrir. Ne pas manquer la Chartreuse de Pavie (Certosa di Pavia), magnifique monastère construit en 1396, orné d’une des plus belles façades de style lombard, et qui se situe à 30 km de Milan.
TRIESTE 216 476 hab.
La position géographique de l’ancienne Tergeste lui a permis d’affirmer une importante vocation maritime depuis l’Antiquité, mais également de subir de nombreuses vicissitudes au cours de son histoire. En effet, elle a joué un rôle d’avant-poste au temps de Rome contre les Barbares, puis elle a été déchirée entre Venise et l’Empire romain germanique auquel elle fut soumise à partir de 1382. Décimée par la peste, elle retrouve une nouvelle vie en 1719, lorsqu’ elle devient un port franc. Des marchands et des entrepreneurs viennent de toute l’Europe pour s’y installer et suscitent une prospérité sans précédent en créant des chantiers navals, des banques, des compagnies d’assurances et des maisons de commerce. Port principal de l’Empire austro-hongrois, elle est revenue à l’Italie en 1918. A la fin de la seconde guerre mondiale, elle a été sous contrôle des Nations Unies, avant d’être rattachée à l’Italie en 1954. Ville particulièrement cosmopolite, au carrefour des grands marchés d’Europe centrale, des pays de l’Est et de la Méditerranée, Trieste était un port et un centre commercial d’une importance vitale pour l’Empire des Habsbourg qui lui donnèrent sa plus grande splendeur, ainsi qu’un centre culturel très actif. Cette ville a attiré de nombreux intellectuels et notamment James Joyce, Sigmund Freud ou Rainer Maria Rilke.

Trieste – Piazza Unità d’Italia © spaceodissey
Le centre-ville de Trieste
Le centre-ville se trouve piazza Unita dell’Italia, autour de laquelle s’alignent des édifices publics tel l’Hôtel de Ville, et des palais : le Modello Stratti et le Palazzo Pitteri, édifice baroque du XVIIIe siècle. On trouve au centre la fontaine des Continents, et une colonne baroque supportant la statue de l’empereur germanique Charles VI. Au nord de la piazza Unita dell’Italia, le canal et la plupart des bâtiments qui l’entourent, témoignent du zèle de bâtisseur de Marie-Thérèse d’Autriche qui, pour développer la ville au XVIIIe siècle, y fit assécher les marais et gagner des terrains sur la mer. Une bonne partie des édifices est dans le goût néoclassique très en vogue auprès des grands négociants et armateurs triestins. Dans le centre de la ville, le théâtre Giuseppe Verdi rayonne, avec ses statues et ses colonnades. De même, le Palais Carciotti est un des modèles de cette architecture du XVIIIème siècle, avec sa belle façade rose, ses colonnes blanches en pierre d’Istrie et sa coupole verte, qui abrite aujourd’hui la capitainerie du port. Sur la Place de la Bourse, on passe devant le palais de la Chambre de commerce, l’immeuble du Tergesto, le palais de la Bourse (Dreher), la Casa Rusconi et l’immeuble Romano, aujourd’hui siège du Credito Italiano, qui, comme le palais de la Bourse, est de style baroque. l’architecture 1900 est également remarquablement représentée sur cette place, avec la Casa Bartoli, ainsi que viale XX Settembre (cinéma Eden) et sur le corso Italia, au n° 22.
La cité antique de Trieste
En partant de la place de l’Unita dell’Italia, et en direction de la colline Saint-Juste, patron de Trieste, on passe par la Piazzetta Pierre sur laquelle s’élève l’Arc de Riccardo, construit en l’an 30 avant J.-C. sous le règne du premier empereur romain Auguste. Tout près de cette place se trouve la petite église romane Saint-Sylvestre et Santa Maria Maggiore dite aussi « des jésuites », dotée d’une imposante façade baroque. Via Donota, sur les flancs de la colline, a été découvert un Théâtre romain des Ier et IIe siècles après J.-C, qui accueillait jusqu’à 6000 spectateurs. A quelques mètres, La Tor Cucherna, tour la mieux conservée de l’enceinte du XIVe siècle, domine la colline. La Colle di San Giusto, conserve des vestiges de l’Antiquité romaine, emplacement de l’antique ville de Tergeste. Au sommet de la colline se dresse l’imposant château qui porte lui aussi le nom du patron de la ville. Commencé au XVe siècle et terminé au XVIIe siècle, le château dispose d’un Musée d’armes anciennes. Fondé au Vème siècle à l’emplacement d’un édifice romain, l’actuelle cathédrale Saint-Juste date du XIVème siècle, et réunit deux basiliques. A l’intérieur, de belles mosaïques à fond d’or de style byzantin, réalisées par des artistes vénitiens du XIIème et XIIIème siècle, ainsi que des fresques du XIème siècle relatent la vie de saint-Just.
Le musée municipal d’Histoire et d’Art est consacré à l’archéologie et recèle d’intéressants objets de la préhistoire, de l’Antiquité grecque et romaine, et du Moyen Age. En redescendant vers la ville basse, on atteint la place Goldoni par le monumental Escalier des Géants (Scalinata del Giganti).
Les autres musées de Trieste
En prenant les quais, on arrive à la gare maritime, aujourd’hui Palais des congrès, puis on passe la poissonnerie centrale et l’aquarium. En entrant davantage dans la ville, on atteint le musée municipal Revoltella où sont réunies des’uvres de plusieurs Ecoles, depuis le néoclassicisme jusqu’à l’impressionnisme, ainsi que de nombreuses oeuvres récentes représentant des courants tels que le pointillisme, le fauvisme, et le futurisme. A quelques mètres du musée, sur la piazza Hortis, le Musée d’histoire naturelle et la bibliothèque municipale (où plus de 400 000 volumes dont des manuscrits enluminés moyenâgeux) sont rassemblés dans le palais Biserini, qui date de 1802. Dans un hôtel particulier du XIXe siècle, le Civico Museo Sartorio, largo Papa Giovanni, offre aux visiteurs le cadre de vie d’une riche famille de Trieste, avec son mobilier, ses bibelots, sa bibliothèque et ses collection d’oeuvres d’art, comme des dessins de Tiepolo et des tableaux du XVIIIe siècle.
Deux autres musées sont à voir, près des quais au sud de la ville : le musée de la Mer (maquettes de navires, instruments de marine et cartes nautiques) et le musée du Chemin de fer. Visiter Trieste c’est aussi profiter de délicieux moments dans le décor suranné de ses cafés, lieux de rencontre des hommes de lettres à la fin du siècle dernier, comme le Tommaseo ou le Caffé San Marco (via Pierre) qui ont gardés tout leur cachet.
FLORENCE (FIRENZE) 376 662 hab.
Capitale de la Toscane, la prestigieuse cité d’art est entourée de montagnes et s’étend autour de l’Arno. Berceau de la civilisation où, dans la première moitié du XVème siècle naissait l’Humanisme et la Renaissance, Florence est une des villes d’art les plus importantes de la péninsule et du monde. Fondée par les Etrusques vers 200 av. J.-C., elle devint une importante cité commerçante aux XIIe et XIIIe siècles, et commença dès lors à jouer un rôle politique. De grandes compagnies chargées d’accroître l’industrie, le commerce et la banque se développent, dominées par de grandes familles bourgeoises comme les Alberti, les Bardi et les Peruzzi, qui accordaient des prêts aux souverains étrangers, en concurrence avec la banquière de l’Europe, Sienne. Mais cette prospérité croissante de la ville est entachée par la lutte que se livrent les factions gibelines (parti de l’Empire romain germanique) et guelfes (parti du pape). La guerre civile étant atténuée au XVe siècle, Florence devient une puissance maritime, maître de Pise, et est une des seules cités italiennes où ne sévit pas la tyrannie. Ce climat de liberté et l’ouverture d’esprit des grandes familles (Médicis, Alberti, Ricci, Strozzi…) va susciter un extraordinaire mouvement artistique basé sur l’humanisme : la Renaissance. Terre d’accueil pour poètes et artistes, les marchands florentins s’installent dans des palais splendides et financent la construction d’édifices publics ainsi que religieux. Puis, la plus riche compagnie de Florence va peu à peu dominer sa position politique et les Médicis deviennent les maîtres de la cité, avec Côme de Médicis, en 1434, un des grands mécènes de la ville. Lui succèdent ses fils et petits-fils, Laurent Le Magnifique et Julien.

Florence – Duomo, coupole © freshwater2006
Mais, bientôt, la corruption et la débauche sévissent à Florence et provoquent la grande réaction puriste de Savonarole qui, en 1490, brûle les oeuvres d’art sur la place publique. Le roi de France envahit alors l’Italie et les grandes familles florentines s’exilent. S’organise ensuite la république, qui, en 1530, succombe par l’arrivée des troupes de l’empereur Charles Quint. Ce dernier offre aux Médicis le titre héréditaire de ducs de Florence, élargi plus tard à la Toscane toute entière après l’annexion de Sienne. A la fin du XVIe siècle, le déclin économique et artistique de Florence est amorcé et, la Toscane tombe sous tutelle autrichienne pendant la fin de la dynastie régnante des Médicis. En 1860, la Toscane est rattachée au Piémont et Florence devient la capitale du royaume d’Italie, de 1865 jusqu’en 1871. En 1946 la République italienne est proclamée et Florence en devient une des régions. En octobre 1966 de terribles inondations ont causé de lourds dommages à la ville.
Première promenade
Au centre de la ville, sur deux places communicantes, la piazza del Duomo et la piazza San Giovanni, se dressent les joyaux de Florence : la Cathédrale Santa Maria del Fiore (dite il Duomo) et le Baptistère de Saint-Jean. Paré de plaques de marbres blanches et vertes géométriques, le Baptistère de Saint-Jean est un exemple d’architecture romane en Toscane. Paradoxalement, sa célébrité vient essentiellement de ses portes, et surtout la porte nord. En effet, l’événement qui marque le début de la Renaissance italienne, en 1401, correspond au célèbre concours des portes du Baptistère organisé par la riche corporation des marchands de Florence. Alors qu’une des portes avait été réalisée au siècle précédent par Andrea Pisano, sur le thème de la Vie de saint Jean-Baptiste, Ghiberti remporte le concours et réalise en vingt ans la « Porte du Paradis », telle que Michel-Ange la surnommait. Cette porte, en bronze doré, est divisée en dix panneaux qui illustrent des scènes de la Bible : Adam et Eve, Abel et Caïn, Noé, Abraham, Jacob et Esaü, Joseph, Moïse, Josué, Saül et David, Salomon et la reine de Saba ; le tout encadré d’allégories des saisons, de figures de prophètes et de sibylles.
A l’intérieur du baptistère, de splendides mosaïques décorent la coupole, dont une partie sont attribuées à Cimabue, ainsi que des sculptures de Donatello, le tombeau de l’anti-pape Jean XXIII et Marie-Madeleine. A côté du Baptistère, le Duomo et son campanile, sont eux aussi revêtus de marbres polychromes. Plusieurs architectes de grand talent ont oeuvré à sa réalisation, depuis les premiers travaux au XIIIe siècle : Arnolfo di Cambio, le peintre Giotto, nommé maître d’oeuvre de tous les grands travaux à Florence en 1334, succédé par Francesco Talenti qui continu la construction. Mais c’est le grand architecte renaissant Brunelleschi qui réalise la grande coupole à partir de 1420 : inspiré des voûtes romaines et byzantines, il édifie une coupole aux proportions gigantesques, haute de 90 m et 46 m de diamètre, sans charpente, contreforts ni arcs boutant. « Il est difficile de faire aussi bien, il est impossible de faire mieux », dira Michel-Ange au sujet de ce chef-d’oeuvre qui marque un tournant dans l’histoire de l’architecture. Au sommet de la coupole on jouit d’un magnifique panorama sur Florence. l’intérieur de la cathédrale, de style gothique florentin, est orné d’un beau pavement polychrome et de superbes vitraux, fresques et mosaïques de la Renaissance. Parmi tous ces chefs-d’oeuvre, on aperçoit la Déposition de Michel-Ange restée inachevée, deux fresques de Paolo Uccello et d’Andrea del Castagno. Quant au Campanile, haut de 82 m, Giotto le commence en 1334 et Talenti l’achève en 1359. Revêtu de marbres polychromes, il est orné de bas-reliefs de Pisano, de Luca della Robbia et d’Andrea Orcagna.
Au sud du baptistère s’élève le palais du Bigallo avec sa loggia de style gothique et une façade ornée de statues de 1’Ecole pisane du XIVe siècle. On exposait sous ses arcades les enfants perdus ou abandonnés. Sur la place du Dôme est le Museo dell’Opera del Duomo où sont conservées des statues et d’anciennes décorations de la cathédrale, du campanile et du baptistère, ainsi que des chefs d’oeuvre tels la tribune des choristes de Donatello, la salle des Missels richement enluminée et l’autel de Saint-Jean-Baptiste en argent massif, oeuvre des orfèvres florentins des XIVe et XVe siècles. En passant par le borgo San Lorenzo, derrière le baptistère, on arrive à l’église San Lorenzo et à la chapelle des Médicis.

Eglise San Lorenzo – Florence © katinalynn
Entreprise par Brunelleschi en 1421 pour les Médicis, l’église San Lorenzo est achevée quarante ans plus tard par son élève, Antonio Manetti. Cet édifice, et notamment la vieille sacristie, est une grande réussite de Brunelleschi, architecte qui s’inspire des Anciens tout en étant original et novateur. Il recherche l’harmonie des formes géométriques et des volumes clairement articulés. Ainsi, dans la Vieille Sacristie, petit édifice surmonté d’une coupole où il a travaillé en étroite collaboration avec Donatello, on ressent une impression de clarté et d’équilibre. Michel-Ange, à qui on doit notamment la Nouvelle Sacristie et la Bibliothèque Laurentine, qui conserve de précieux missels et manuscrits enluminés, a lui aussi participé à la réalisation de ce lieu. Le Buste de Saint-Laurent exécuté par Donatello et l’Annonciation de Filippo Lippi sont deux oeuvres abritées dans l’église.
La chapelle des Médicis, construite au XVIIe siècle pour exalter la gloire des Médicis devenus grands-ducs de Toscane, est de forme octogonale, et est ornée de lambris de marbres polychromes incrustés de pierres dures finement travaillées, ainsi que de bronzes dorés. En revenant vers l’entrée, on passe par la Nouvelle Sacristie, chapelle funéraire construite et décorée par Michel-Ange en 1520, où sont conservés trois tombeaux du sculpteur : celui de Laurent de Médicis, duc d’Urbino, décoré de statues couchées de l’Aurore et du Crépuscule ; celui de Julien, duc de Nemours, orné du Jour et de la Nuit, et le monument inachevé de Laurent le Magnifique et de Julien surmonté de La Vierge à l’enfant.
Au départ de la piazza San Lorenzo où se tient le marché, on se rend à la via Cavour et on passe devant le palais Medici-Riccardi, réalisé à partir de 1444 par Michelozzo (élève de Brunelleschi), pour Côme l’Ancien de Médicis, et qui est aujourd’hui le siège de la préfecture. Ce palais abrite aussi le musée Médicis qui conserve des’uvres de la famille telles que la Vierge de Filippo Lippi, des Portraits de la famille des Médicis par Bronzino et le Masque mortuaire de Laurent le Magnifique. Laurent de Médicis réunissait en ce lieu sa cour de poètes, philosophes, et artistes. La chapelle de ce palais est entièrement recouverte de fresques de Benozzo Gozzoli, exécutées en 1459, qui représentent le Cortège des Rois Mages. De plus, des fresques grandioses peintes par Luca Giordano au sein de la galerie du palais, mettent en scène l’Apothéose des Médicis.
Deuxième promenade
En partant de la place du Dôme, on passe par la via Calzaiuoli, rue élégante de la ville bordée de nombreux magasins où se tenaient autrefois les boutiques de marchands et les ateliers des sculpteurs Donatello et Michelozzo. Servant autrefois de grenier et de marché au blé, l’église gothique d’Orsanmichele (le verger de Saint-Michel) ressemble plus à une forteresse qu’à un édifice religieux. Ses anciennes arcades sont fermées par des portails et des colonnes terminées en festons de pierre. Dans les niches extérieures, des statues de patrons des corporations, réalisées par les plus grands sculpteurs de la Renaissance florentine, ornent l’église : l’Incrédulité de saint Thomas de Verrocchio, Saint Pierre, Saint Marc et Saint Georges de Donatello, Saint Jean-Baptiste et Saint Matthieu de Ghiberti, et Saint Luc de Giambologna. A l’intérieur de l’édifice sont de magnifiques fresques et vitraux, ainsi que le tabernacle d’Andrea Orcagna, réalisé au XVème siècle, recouvert de bas-reliefs et qui illustrent des scènes de la Vie de la Vierge.
Austère et solennelle, la place de la Seigneurie était autrefois le centre politique de Florence. De nombreux événements historiques y ont été vécus, heureux ou dramatiques comme l’exécution sur le bûcher du moine fanatique Savonarole. La place est dominée par le palais de la Seigneurie, avec sa haute tour, et ornée en son centre d’une fontaine et de nombreuses statues. De style gothique, le palais de la Seigneurie ou Palazzo Vecchio, oeuvre d’ Arnolfo di Cambio (également auteur de l’église Santa Croce de Florence), porte une tour élancée qui fait perdre à l’édifice son aspect massif. Résidence de Côme Ier de Médicis’ dit Côme l’Ancien qui fut maître de Florence sans en avoir de titre à partir de 1434.
Le palais abrite de nombreux chefs-d’oeuvre vantant les mérites de son propriétaire tels les Scènes de batailles de Côme Ier par Vasari dans la Salle des Cinq Cents et le Triomphe de Cosimo sur le plafond. La terrasse, les appartements d’Eléonore de Tolède, épouse de Côme, et les nombreuses salles magnifiquement décorées comme la Salle de l’Audience et la Salle des Lys sont des espaces à visiter.
A droite du palais se trouve la loggia della Signoria, bâtie à la fin du XIVème siècle, qui abrite de nombreuses sculptures antiques et de la Renaissance, et notamment l’enlèvement d’une Sabine et Hercule et Nessus par Jean de Bologne, ainsi que le fameux Persée de Benvenuto Cellini. l’extraordinaire floraison des arts à Florence pendant la Renaissance se manifeste encore aujourd’hui dans les prodigieuses collections du palais des Offices (mages degli Uffizi), un des plus beaux et riches musées du monde. Toutes les Ecoles de peinture italiennes y sont abondamment représentées : celles de Florence, Pise, Sienne, Venise, Padoue… Comme le Louvre, il faut y revenir plusieurs fois plutôt que d’essayer d’en épuiser les richesses en une seule visite. Parmi les plus grands chefs-d’oeuvre qu’elle conserve, on peut y voir un Couronnement de la Vierge de Fra Angelico et celui peint aussi par Filippo Lippi, de grands tableaux de Botticelli telle que la Naissance de Vénus et l’Allégorie du Printemps, la Sainte Famille ou Tondo de Michel-Ange, La Flore, La Vénus d’Urbin et Vénus et Cupidon du Titien, Unies de Léonard de Vinci, un Bacchus adolescent du Caravage.

Ponte Vecchio – Florence © John Spooner
Troisième promenade
Au départ de la Galerie des Offices, on traverse le Ponte Vecchio pour passer sur la rive gauche du fleuve Arno, « vieux Pont » datant du XVIème siècle et décoré de boutiques d’orfèvres. De l’autre côté du fleuve se trouve le palais Pitti, construit sous la Renaissance pour la riche famille des banquiers Pitti, rivaux des Médicis, que finalement ces derniers occupèrent et où ils entassèrent une fabuleuse collection d’oeuvres d’art. Ce palais abrite un musée d’Argenterie, un musée d’Anciennes Berlines et Carrosses, une galerie d’Art moderne, ainsi que la Galerie palatine et les Appartements royaux. Des oeuvres exposées à la Galerie palatine incontournables: La Vierge à la Chaise et la Femme Voilée de Raphaël, La Vierge à l’Enfant de Filippino Lippi, et celle de Murillo, le Concert de Giorgione, Portrait de Femme de Botticelli, La Bella et le Portrait de Ambroise du Titien. Une promenade dans les Jardins Boboli offre le repos, entouré de grottes artificielles, fontaines et belvédères.
Avant de quitter la rive gauche, sur la piazzale Michelangelo, il faut profiter du superbe panorama qui embrasse toute la ville. Sur la place se trouvent les églises Santo Spirito, qui renferme des tableaux de Filippino Lippi, un autel du Sansovino, et un Crucifix attribué à Michel-Ange, ainsi que l’église du Carmine où sont des fresques de Masolino, de Masaccio et de Filippino Lippi.
Quatrième promenade
En partant de la place du Dôme et en prenant la via del Servi, on passe devant La Rotonde de Brunelleschi, puis, devant l’Hôpital des Innocents, première architecture de la Renaissance (1420), toujours par Brunelleschi, avec une façade inspirée des Anciens avec des pilastres cannelés à chapiteaux corinthiens et des fenêtres surmontées de frontons triangulaires, ornés de médaillons d’Andrea della Robbia. Cet hôpital abrite aujourd’hui une galerie d’art qui réunie des oeuvres d’artistes florentins.
Au nord de la piazza Annunziatta se trouve l’église dell’Annunziata et le cloître des Morts où sont enterrés de nombreux artistes, tel le sculpteur Benvenuto Cellini. Non loin de l’église, le Musée archéologique conserve de nombreuses pièces égyptiennes, grecques, étrusques et romaines, trouvées lors de fouilles. A quelques mètres de là se tient la Galerie de l’Académie des Beaux-Arts qui contient de nombreuses peintures de l’Ecole toscane (Lippi, Botticelli, Uccello) et surtout de très célèbres sculptures de Michel-Ange, notamment son David. Sur la place Saint-Marc sont l’église et le couvent San Marco où, Fra Giovanni da Fiesole, connu sous le nom de Fra Angelico (1387-1455), vécut. Peintre inspiré par la foi, Fra Angelico a couvert le cloître et les cellules de fresques telles que l’Annonciation, le Couronnement de la Vierge et Jugement Dernier.
Cinquième promenade
De la place du Dôme, en direction de l’Arno, on passe par la via del Proconsolo. Au coin du borgo degli Albizi se trouve le Palais inachevé du XVIe siècle, siège du musée d’Anthropologie et d’Ethnologie, et, en face, le Palais Pazzi-Quartesi qui date de la Renaissance. Derrière la piazza San Firenze se trouvent le palais Renaissant Gondi et le Bargello, siège du Musée national. Dans ce palais médiéval, doté d’un beffroi élancé de 57m de haut, « La Vologna », des sculptures des grands maîtres de la Renaissance florentine sont rassemblées dans de grandes salles somptueusement décorées, où ont vécu le capitaine du peuple puis le podestat de Florence. Le long campanile gothique et roman de l’église de Badia attire l’attention. A l’intérieur, des oeuvres en marbre du sculpteur Mino da Fiesole et l’Apparition de la Vierge à Saint Bernard par Filippino Lippi, ainsi que le cloître des Orangers, décoré de fresques du XVe s, sont à voir.

Eglise Santa Croce – L’Arbre de la Croix et La dernière Cène de Taddeo Gaddi – Florence © John Spoone
En empruntant la via Ghibellina, au n°70 est la maison de Michel-Ange, aujourd’hui transformée en musée qui présente ses oeuvres de jeunesse. Puis, sur la Place de la Sainte Croix, où se réunissaient prédicateurs, jouteurs et les premiers footballeurs de l’histoire, est l’église Santa Croce. De style gothique franciscain, cet édifice, édifié par Arnolfo di vénitien, architecte du Palais Vieux et d’une partie du Dôme, est devenue le panthéon de l’Italie où sont les tombeaux de Dante, Rossini, Machiavel. Dans les chapelles, des sculptures de Donatello et de Luca della Robbia, ainsi que de magnifiques fresques de Giotto sur la Vie de saint François, qui ornent la chapelle Bardi, sont à découvrir. Dans le cloître, la Chapelle des Pazzi, oeuvre de Brunelleschi qui date de 1430, est un gracieux édifice rectangulaire rythmé d’une colonnade et coiffé d’une coupole, et décoré de terres cuites émaillées de l’atelier des della Robbia.
Sixième promenade
A l’ouest du Palais Vieux se trouve la place de la République, lieu très animé de Florence par ses nombreux cafés à terrasses. Prenant la Rue Calimala, on passe devant la Loggia du Nouveau Marché, édifice à colonnes de la Renaissance puis, derrière, le Palais du Parti Guelfe. En continuant par la Via Porta Rossa, le Palais Davanzati du XIVe s. et la maison-tour des mages du XIIIe siècle sont à découvrir. La via Porta Rossa débouche sur la place de la Sainte-Trinité, bordée par plusieurs palais : le Bartolini-Salimbeni qui date de la Renaissance, le Spini-Ferroni, palais du XIIIe s. tout comme le Gianfigliazzi, puis on arrive à l’église de la Sainte-Trinité dans laquelle des oeuvres d’art des XIVe et XVe siècles sont conservées.
De la place de la Trinité on remonte la via Tornabuoni qui compte de très nombreux palais comme le Larderel, le Corsi, le Viviani, et surtout le Palais Strozzi, construit pour la famille des Strozzi, riches marchands rivaux des Médicis. A quelques mètres de là sont la loggia, le palais et la chapelle Rucellai, édifices réalisés au XVe siècle par Alberti qui, pour la première fois sur la façade d’un palais, sont superposés les trois ordres classiques.
De la place de la Sainte-Trinité, on gagne les bords du fleuve. Le pont, détruit par les Allemands en 1944, a été reconstruit tel qu’il était au XVIe siècle. Le quai (Lungarno Corsini) est bordé des palais Gianfigliazzi et Corsini. Ce dernier abrite une galerie privée comptant de nombreux chefs-d’oeuvre de la Renaissance. Place Goldoni, on atteint l’église Ognissanti reconnaissable par son campanile du XIIIe siècle, habillé de fresques de Ghirlandaio et Botticelli. De plus, Botticelli y est enterré. En remontant vers la gare, on arrive sur une des plus belles places de Florence, la piazza Santa Maria Novella, où se trouve la loggia Saint-Paul décorée de médaillons de Della Robbia, et l’église Santa Maria Novella avec sa façade Renaissance et son campanile roman- gothique, ainsi que et ses cloîtres qui conservent des fresques d’Orcagna, de Masaccio, et de Paolo Uccello.
Florence est un centre de l’artisanat italien, en particulier pour les vêtements de cuir, le linge de table, les bijoux et les camées, les bibelots en paille de raphia. Les rues les plus commerçantes sont la via Tornabuoni et la via della Vigna Nuova. Le Ponte Vecchio est le centre des bijoutiers et des orfèvres.
Fêtes traditionnelles à Florence
De nombreuses manifestations populaires et culturelles font partie du mode de vie traditionnel des Florentins.
Dimanche de Pâques : cérémonie du Scoppio del Carro sur la place devant la cathédrale Santa Maria del Fiore, une charrette remplie de feux de bengale s’embrase au moment où l’officient entame le Gloria in Renaissant.
Mai : festival de musique.
24 juin : dans les jardins Boboli, et 28 juin : sur la Pizza Santa Croce, partie de ballon en costumes du XVIe siècle.
Août, le 10 : on célèbre la Saint-Laurent en mangeant des lasagnes.
Septembre : foire aux oiseaux à la porta Romana.
La circulation à Florence

Piazza Della Liberta – Florence © sailko
Depuis 1988, une zone de trafic limité a été établie, la ZTL (zona a traffico limitato). Cette zone est totalement fermée aux véhicules du lundi au samedi de 7 h 30 à 18 h 30 ; en dehors de ces heures, elle reste libre d’accès. Durant l’été la restriction s’étend au vendredi, samedi et dimanche soirs. Malgré tout, l’accès aux hôtels à l’arrivée et au départ reste autorisé. Dans ces zones de trafic limité ne circulent que les bus, les taxis et les voitures de résidents. Pour ce qui est des parkings, la situation s’est améliorée depuis ces dernières années. De nombreux parcs de stationnement ont été délimités. Les plus commodes sont ceux en sous-sol au Parterre (près de la piazza della Libertà), au mages da Basso, ou encore sous la gare. On trouve aussi des petits parkings, disséminés un peu partout dans la ville. Les bus (ATAF) et les navettes électriques sont un bon moyen pour se déplacer en ville et jusqu’à la périphérie. Attention, il est impossible d’acheter les tickets au chauffeur, il faut se les procurer à l’ATAF, place de la gare ou dans les cafés et bureaux de tabac.
NAPLES (NAPOLI) ET SON GOLFE 1 002 619 d’hab.
Capitale de la Campanie, Naples s’élève en amphithéâtre au bord du golfe à proximité immédiate du Vésuve. Selon une légende, la sirène Parthénope donna son nom à la ville qui s’est développée autour de son tombeau, d’où l’appellation de Naples « la cité parthénopéenne ». En réalité, cette cité fondée par les Grecs vers le Ve siècle av. J.-C., Neapolis, est occupée par les Romains un siècle plus tard. De leur présence, il reste de nombreux monuments dans la ville et surtout dans les environs : Pompéi et Herculanum, ensevelies en 79, lors de l’éruption du Vésuve, ont restitué des objets de maisons et notamment des fresques quasiment intactes.
Au VIe siècle apr. J.-C. les Ostrogoths se disputent la ville avec les Byzantins qui l’emportent. Puis, Naples est successivement dominée par les Normands, au XIIe s, les Angevins au XIIIe s, et les Aragonais au XVe s. qui en font un des grands centres économiques et artistiques de la Méditerranée. Au XVIIIe siècle, les Bourbons d’Espagne y établissent une dynastie et lui donnent une nouvelle splendeur artistique, notamment dans le domaine de la musique d’opéra. Après l’intermède napoléonien (Joseph, frère de Napoléon, puis Murat sont nommés rois de Naples), le royaume des Deux Siciles revient aux Bourbons, qui ont fort à faire avec les autonomistes siciliens et le mouvement libéral. Leur règne se termine en 1860 avec l’arrivée de Garibaldi. Dès lors, Naples est rattachée à la nouvelle Italie unifiée, et, en 1861, elle appartient au royaume d’Italie dirigé par Victor-Emmanuel II, et ce jusqu’à la proclamation de la République, le 10 juin 1946.
Première promenade
En partant de la piazza del Plebiscito, coeur de la ville, est une place délimitée par les façades de la préfecture, de l’église Saint-Francois-de-Paul et par le palais Royal. A l’intérieur de ce dernier, « l’appartement historique » du 1er étage renferme une belle collection de meubles des XVIIIe et XIXe siècles. Derrière ce palais, s’élève le célèbre théâtre San Carlo, édifice du XVIIIe siècle. En face, se trouve l’entrée de la galerie Umberto Ie, un des centres mondains de la ville, orné de magasins, cafés et cinémas. Le Castel Nuovo, également appelé Maschio Angioino, construit sous Charles d’Anjou au XIIIe siècle, domine par ses deux tours massives. Entre ses tours se trouve un Arc de Triomphe Renaissance qu’ Alphonse Ier d’Aragon a fait construire en 1455, édifice décoré de bas-relief du sculpteur Francesco Laurana, qui mettent en scène l’entrée du roi à Naples. Puis, on arrive sur la place de l’Hôtel de Ville, espace bordé d’arbres qui descend vers le port.

Castel dell’Ovo – Naples © Simone Ramella
Deuxième promenade
Allant vers l’ouest, on arrive sur le port de pêche Santa Lucia où se trouvent des restaurants de poissons réputés. En ce lieu on aperçoit la fontaine de marbre de l’Immaculée Conception qui date du XVIIe s. et le Castel dell’Ovo, édifice réalisé au XIIIe s. Là commence une belle promenade le long du front de mer, il Lungomare, qui suit la via Partenope, cette dernière bordée d’hôtels de luxe. Puis on prend la longue via F. Caracciolo, qui est bordée d’un grand jardin public, ainsi que la Villa communale, où se trouve l’aquarium de Naples. Tout au bout, on arrive à Margellina et Sunnazaro, petit port de pêche et de plaisance très pittoresque. De la corniche du mont Pausilippe (Posillipo), mont couvert de belles villas, on a de superbes points de vue sur la baie de Naples
Troisième promenade
Au départ de la piazza Municipio, on longe le port par la via C. Colombo puis la via Nuova Marina, et tourne à gauche pour se rendre piazza del Mercato, où, depuis le XIIIe siècle se déroulaient les exécutions capitales, et lieu où, à la suite de l’établissement d’une taxe sur les fruits, l’insurrection populaire dirigée par le pêcheur Masaniello contre le vice-roi espagnol Ambroise éclatait en 1647. Au cours de cette révolution, Masaniello haranguait le peuple dans la chaire de l’église toute proche de Santa Maria del Carmine, une des plus populaires de Naples qui possède un crucifix miraculeux. Ensuite, arrivé sur la place San Francesco, on passe une des plus belles portes de la Renaissance, la Porte Capuana, flanquée de deux tours massives aragonaises.
Le Castel Capuano en face de la porte est construit au début du XIIe siècle par les princes normands qui en ont fait leur résidence. En 1540, les Espagnols le transforment et le château devient un siège aux tribunaux. Près du Castel, le Duomo San Gennaro, commencée en 1294, dont la façade date de la fin du XIXe siècle, est dédiée à saint Janvier (san Gennaro), patron de Naples. Son sang, conservé dans deux ampoules de verre, se liquéfie deux fois l’an. Par la nef de gauche, on descend dans l’église Santa Restituta, première basilique napolitaine édifiée au IVe s, où sont conservées de remarquables mosaïques. Près de la cathédrale, deux églises portent le même nom, Santa Maria di Donnaregina mais l’une est gothique et l’autre baroque. A Quelques mètres de là, l’église San Lorenzo Maggiore, édifice médiévale qui s’ouvre par un portail en marbre du XIIIe siècle, conserve les tombeaux de Robert d’Artois, de Jean Renaissant et de Catherine d’Autriche.
Puis, on arrive sur la Spaccanapoli, longue artère qui divise la ville en deux, d’est en ouest, de la gare aux hauteurs du Vomero. En bordure de Spaccanapoli se trouve le palais Cuomo, un des plus beaux édifices Renaissance de la ville, qui abrite le musée civique Filangieri, musée de céramiques, dentelles, armes anciennes et tableaux. Un peu plus loin toujours dans la Spaccanapoli, la grande église San Domenico Maggiore, où saint Thomas Ambroise aurait eu une vision en regardant un crucifix de bois de l’église, possède des’uvres d’art, dont notamment du Titien et du Caravage. Cette promenade se termine par les églises Santa Chiara, intérieur baroque, et où des tombeaux du XIVe s. son rassemblés, et par Santa Anna dei Lombardi appelée aussi Monte Oliveto qui recèle un très grand nombre de sculptures de la Renaissance.
Quatrième promenade
Le musée national d’Archéologie, au nord de Spaccanapoli, mérite à lui seul qu’on lui consacre beaucoup de temps. Situé place Cavour, ce musée, construit pour abriter la cavalerie royale, puis siège de l’université jusqu’au XVIIIème siècle, contient d’extraordinaires collections d’art grec et latin provenant en grande partie des fouilles de Pompéi et d’Herculanum. Parmi les chefs-d’oeuvre exposés, il est conseillé d’y voir des sculptures comme celles attribuées à Phidias, l’Athéna, et à Praxitèle, le Torse d’Aphrodite, ainsi que des statuettes provenant de Pompéi : Satyre dansant, Silène ivre, Narcisse… Certaines salles sont consacrées aux peintures de Pompéi (Portraits de Paquius Proculus et sa femme, l’Amour puni, Portrait de jeune fille) et d’Herculanum (l’acteur-roi, La reconnaissance de Télèphe par Hercule) ainsi qu’à des mosaïques, dont la plus connue est la Bataille d’Alexandre provenant de la Maison du Faune de Pompéi. Il s’y trouve également une collection de petits bronzes composée d’objets familiers provenant également de Pompéi et d’Herculanum : armes, services de table, et ustensiles de cuisines.

Musée de Capodimonte © Perrimoon
Cinquième promenade
En se rendant au nord de la ville, sur la colline de Capodimonte par la via Roma et le corso Amedeo di Savoia, on arrive sur l’ancien domaine royal où se trouve le Palais royal, son Musée et ses galeries d’Art ancien. Il recèle de grands chefs-d’oeuvre des Ecoles florentines, vénitiennes, et romaines, dont une Vierge à l’Enfant de Botticelli, une Danae du Titien, une Crucifixion de Masaccio, et une Annonciation de Filippino Lippi. Connue pour sa célèbre fabrique de porcelaines, Capodimonte expose aussi des collections de porcelaines et majoliques, arabes orientales et européennes.
Sixième promenade
Surplombant la ville, le quartier du Vomero est accessible par la route ainsi que par le funiculaire de Montesanto. On y jouit d’un panorama superbe sur la ville et la baie de Naples. Tout en haut dominent le Castel Sant’Elmo, ancienne prison construite au XIVe siècle, et, au-dessous, la Chartreuse Saint-Martin, un des plus beaux spécimens du baroque napolitain qui abrite aujourd’hui le musée de la Ville. Dans ses quatre-vingts salles est retracée l’histoire de Naples, de la période angevine jusqu’à l’Unité italienne, par des documents, tableaux, maquettes de navire, costumes… On y verra aussi une grande crèche et des objets d’art, verrerie, porcelaines, ivoires et tableaux de l’Ecole napolitaine. Sur un éperon du Vomero, la villa Floridiana s’élève au centre d’un parc splendide. Elle contient le musée de la céramique où sont rassemblées des porcelaines européennes, de la verrerie, des bronzes, des émaux, et des jades orientaux.
Les environs de Naples
Au sud de Naples
Le sud de Naples est un des plus beaux itinéraires d’Italie. La route qui longe la baie de Naples passe devant le Vésuve, les ruines d’Herculanum et Pompéi, avant de parvenir à la presqu’île de Sorrente. Le Vésuve. Arrivé par la route au pied du Vésuve, il faut compter un bon quart d’heure de marche pour parvenir en son sommet ; depuis l’Observatoire, on découvre toute la baie de Naples et la région entourant la ville. Herculanum (Ercolano) est situé à 9 km de Naples.
Aux environs de 100 ans avant J.-C. Hernaculum était une ville thermale que fréquentaient les riches Romains. En 79 apr. J.-C., la grande éruption du Vésuve détruisit la ville qui disparut sous un fleuve de lave. Les fouilles ont permis d’en reconstituer une partie, que l’on peut visiter. La route traverse ensuite deux petites villes :
Torre del Greco, connue pour son industrie de la nacre et des coraux et Torre Annunziata, où sont produites les pâtes napolitaines, avant d’arriver à Pompéi. La ville de Pompéi est fondée au VIIIe siècle av. J.-C, et, à la veille de l’éruption du Vésuve, elle comptait environ 25000 habitants. Un tremblement de terre en 63 apr. J.-C. en détruisit tout un quartier, pas encore reconstruit en 79, lorsque l’éruption du Vésuve a tout enseveli. Les couches de cendres, en se solidifiant très rapidement, protégèrent tout ce qu’elles recouvrirent : édifices, outils… Elles gardèrent en creux la forme des corps humains : des moulages en plâtre, qui se trouvent dans le musée à l’entrée des ruines, ont pu être réalisé. Toute la ville semble avoir été pétrifiée à l’instant même.
La Porta Marina et la via du même nom est l’entrée de Pompéi. A l’entrée sur la droite, se trouve un musée où l’on peut voir d’extraordinaires empreintes de corps et de nombreuses pièces tirées des fouilles. Tout près, on aperçoit le temple d’Apollon dont il ne reste aujourd’hui que 48 colonnes ioniques. On arrive ensuite au Forum, centre de la ville où se trouvent le temple de Jupiter, le marché (marcellum), le sanctuaire dédié aux dieux Lares et d’autres temples. Puis il est conseillé de visiter : la Maison du Faune, exemple-type d’une maison patricienne de Pompéi où sont visibles de belles mosaïques et fresques, la Maison des Vettii où sont les célèbres fresques érotiques, les thermes Stabianes, les plus importantes de Pompéi, la Maison de Pansa, l’amphithéâtre qui pouvait accueillir jusqu’à 20 000 personnes, la villa de Diomède, et la Villa des Mystères. En partant de Pompéi, on reprend la route qui longe la baie, jusqu’à Castellamare di Stabia, ville construite sur les ruines de Stabia, ensevelie en même temps que Pompéi. Il est possible de se rendre, avec le funiculaire depuis la piazza Circumvesuviana, ou par une route panoramique, jusqu’au Monte Faito d’où on domine le golfe de Naples et Sorrente.
En reprenant la route qui longe la mer jusqu’à la presqu’île de Sorrente, à 48 km de Naples, on gagne la ville de Sorrente, principal centre touristique. Il est conseillé de descendre vers le port et de prendre le temps d’errer dans la ville. Depuis 2500 ans, tous les hôtes de Sorrente ont apprécié le charme et la beauté de ce site, et ils furent nombreux depuis Ulysse (c’est là qu’il se fit attacher à son mât pour résister aux sirènes) : Stendhal, Musset, Goethe, Byron, Wagner… Le soir, on peut assister aux danses napolitaines en plein air, la Tarentelle, ou encore participer à une pêche à la seiche, coutume de la région.

Sorrento – Piazza Tasso © Comune di Sorrento
En reprenant la route qui coupe la presqu’île et traverse une région très vallonnée, on atteint la côte sud jusqu’à la baie de Salerne, route difficile en raison de nombreux virages mais le panorama est merveilleux. Arrivé à Positano, l’une des plus célèbres stations des environs de Naples située sur la côte Amalfitaine, on découvre ce village construit à flanc de montagne, remplie de maisons colorées qui descendent jusqu’à une plage de sable fin. Le long de la via des Sarrazins qui descend vers la mer, de nombreuses expositions de peinture sont régulièrement organisées. La route continue le long de la côte avec toujours de magnifiques panoramas. Avant Amalfi, en contrebas de la route, la Grotta dello Smeraldo (visite par bateau ou accès par ascenseur depuis la route) offre aux voyageurs une eau d’une transparence exceptionnelle.
Longeant la côte par la route, on gagne Amalfi, petite ville d’allure espagnole dont les maisons sont juchées sur les pentes d’un vallon qui fait face à une mer turquoise. Au Moyen Age, Amalfi était une république indépendante qui faisait concurrence à Gênes et à Pise. Ses marins ont rédigé le plus ancien code maritime du monde, le « Tavole Amalfitane », qui régla la navigation en Méditerranée pendant des siècles. En partant d’Amalfi, on reprend la route vers le sud et on passe par Ravello, site suspendu entre ciel et mer, avec ses petites ruelles, ses passages voûtés qui en font une petite ville très pittoresque. La Cathédrale San Pantaleone qui date, à l’origine, du XIème siècle, est reconstruite en 1786. Elle conserve de belles portes de bronze, des colonnes antiques et des mosaïques, ainsi qu’un beau campanile. Il est recommandé de visiter la villa Rufolo qui domine le golfe, ainsi que la villa Cimbrone où sont de magnifiques jardins, villa où Wagner séjourna et y composa une partie de l’opéra Parcifal.
Reprenant la route du sud, à quelques kilomètres de Ravello se trouve Salerne, ville de 142 055 habitants, et dernier lieu situé sur la côte amalfitaine. Fondée par les Grecs, puis dominée par les Etrusques et les romains, Salerne est une ville très florissante au Moyen Age dont elle a conservé beaucoup d’édifices. Le château fort, Arechi, est en ruines et la cathédrale du XIe siècle a été transformée au XVIIIe siècle, et restaurée depuis. Le Duomo, construit au XIème siècle dans un style normand, sous l’impulsion du Duc de Guisarde, est un édifice riche par sa décoration intérieure : mosaïques, colonnes à chapiteaux, tombeau de Marguerite Duras.
Au nord de Naples
Caserta : les ruines d’un château fort et la cathédrale, dans le vieux quartier de la ville, sont à découvrir, mais il faut surtout entrer au Palais royal, construit de 1752 à 1774 par Charles III de Bourbon, qui le voulait aussi beau que Versailles. Son splendide parc paré de nombreuses fontaines, cascades et statues de marbre, est justement célèbre.
Capoue (millier) : on peut encore y voir un amphithéâtre extraordinaire, et le château des princes normands qui date l’époque moyenâgeuse lorsque la ville était l’un des plus importants centres culturels de l’Italie du Sud. La route continue au nord et atteint Cassino, que surplombe la célèbre abbaye, totalement détruite, en même temps que la ville, par les bombardements de 1943 et 1944. Elle a été entièrement reconstruite sur les anciens plans.
Les îles au large de Naples
Le golfe de Naples est aussi célèbre pour ses magnifiques îles romantiques : la petite Procida, la belle Ischia et la merveilleuse Capri.
Procida : on y accède par bateau au départ de Naples ou Pouzzoles. Cette île d’origine volcanique est formée de 4 cratères. l’île compte environ 11 000 habitants qui vivent presque tous à Procida, seule localité importante de l’île.
Ischia : on y accède par bateau au départ de Naples ou Pouzzoles. Le bateau fait escale en plusieurs points de l’île : Porto Ischia, Casamicciola, Lacco Ameno et Forio d’lchia.Cette île où plus de 18000 habitants vivent, est surnommée « l’île verte » en raison de l’abondante et luxuriante végétation qui la couvre. Surgie de la mer à l’ère tertiaire lors d’une éruption volcanique, l’île a un sol constitué de laves. Ischia est réputée pour son climat doux, son paysage fertile et varié, ses belles plages (surtout celle de Casamicciola), ses sources radioactives et ses bons vins. Plusieurs monts s’étalent sur l’île mais le Monte mages est le plus élevé du lieu (789m). Le bac ne va que jusqu’à Porto Ischia.
Capri : on y accède par bateau au départ de Naples, Sorrente ou Amalfi. c’est à Marina Grande que les bateaux débarquent leurs passagers ; de là, une route, et également un funiculaire, monte vers Capri, petite ville pleine de charme et chef-lieu de l’île. La piazza Umberto est le centre de la ville. Il faut flâner dans le quartier alentour et monter les escaliers qui mènent à Santo Stefano, église de style baroque avec des coupoles orientales. Puis, après une promenade autour de la ville, par temps calme, on peut prendre un bateau au départ de Marina Grande pour se rendre à la Grotte Bleue.
Le belvédère de Tragara est à découvrir pour y apprécier le panorama situé à 130 m d’altitude sur la côte et qui domine la mer et les Faraglioni. A environ quarante minutes à pied de là se trouve la villa Jovis dont il ne reste que les ruines de ce qui était un magnifique palais de l’empereur Tibère, élevé au coeur d’une végétation luxuriante. La deuxième ville de l’île est Unies (ana en grec veut dire « au-dessus »). Elle est en effet située dans la montagne, sur les pentes du mont Solaro. On peut y aller à pied, environ 1 heure de trajet, ou emprunter l’un des petits bus qui passe par une route en corniche de toute beauté. Tour de l’île en bateau : 3 ou 4 heures. Au départ de Marina Grande, cette excursion permet de voir toute l’île et de visiter les grottes : Grotta Verde, Grotta Rossa et Grotta bianca.
Quelques belles promenades à pied dans l’île :
– Villa S. Michele, propriété du médecin et romancier suédois, Axel Munthe dont le Livre de San Michele a connu un grand succès ; petit Musée d’objets d’art, jardins.
– Torre di Damecuta, 35 km au nord-ouest ; tour datant du XIIe s.
– Migliara, côté sud, belvédère à 292 m d’alt.
– Monte Solaro, ascension en une heure à pied. Mais on peut utiliser le télésiège.