World Trade Center - Barcelone

World Trade Center – Barcelone

Une économie réformée

Les dix années de « la décennie prodigieuse » du gouvernement socialiste (1982-1992) ont été marquées par une croissance rapide et l’entrée de l’Espagne dans la Communauté européenne. La célébration des Jeux olympiques à Barcelone et l’Exposition universelle à Séville ont symbolisé cette réussite et cette ouverture. Depuis 1993, l’engagement coûteux des réformes industrielles et agraires a durement affecté le pays. Si le niveau de vie a nettement augmenté, le taux de chômage oscille autour de 21%. Les régions d’Andalousie, d’Estrémadure et de Murcie sont les plus sévèrement touchées.

Diversification industrielle

Le secteur du bâtiment, prospère depuis le boom des années 1960, a participé à l’essor de 1985 à 1991. L’avenir reste prometteur en raison des besoins du pays en infrastructures et logements. Malgré l’absence d’industrie automobile nationale (Seat a été racheté par Volkswagen en 1986), ce secteur industriel reste le plus important du pays. Troisième constructeur en Europe et cinquième au monde, l’Espagne est une gigantesque usine de sous-traitance. En exportant 71% de sa production, elle est cependant particulièrement sensible aux fluctuations du marché automobile. Un autre secteur important sont les chantiers navals qui font de l’Espagne un des dix premiers constructeurs au monde et le quatrième de l’Union européenne. Implantés surtout sur la côte cantabrique, en Biscaye et en Galice, les arsenaux sont aussi présents dans le sud, à Séville, Cadix et Malaga. Ils connaissent des difficultés liées aux coûts de production élevés et à l’effacement du marché national. Le textile et l’habillement souffrent d’un manque de compétitivité mais l’industrie du cuir et de la chaussure reste exportatrice.

Le tourisme, une valeur sûre

Première ressource du pays, le tourisme place l’Espagne au troisième rang mondial après la France et les USA. Depuis 1994, elle a franchi les 61 millions de visiteurs par an et poursuit son avancée. Les régions autonomes, en particulier l’Andalousie et la Catalogne, bénéficient de cet essor. Les littoraux méditerranéens restent les plus fréquentés. Depuis les années 1960, de nombreuses structures d’accueil se sont emparées de la côte méditerranéenne, jusqu’à la Costa del Sol autour de Malaga, et le tourisme a eu un rôle déterminant dans le développement économique de l’Espagne. Avec 1,5 million de salariés, soit 11% de la population active, cette importance ne s’est pas démentie.

La pêche, une activité traditionnelle

Les Espagnols, cernés par la mer, sont de très gros consommateurs de poisson (35 kg/hab./an). Le pays détient la plus importante flotte de pêche de l’Union européenne, active en Méditerranée et dans l’Atlantique Nord et Sud. Il compte plus de deux cents ports de pêche, la majorité située sur l’Atlantique. La Galice, au littoral découpé, offre la plus grande variété et le plus gros volume de poissons. De la pêche à la sardine, côtière et artisanale, à la pêche à la baleine et à la morue dans les eaux de Terre Neuve et en Atlantique Nord, ces activités font de Vigo ou La Corogne de gros ports d’attache. Les Galiciens sont aussi présents sur les bancs au large de l’Afrique. En Atlantique Sud, la migration des thons et des sardines profite aux ports d’Algésiras, Cadix et Huelva. Las Palmas de Gran Canaria (Canaries) est le second port de pêche espagnol. L’aquaculture constitue un secteur en pleine expansion ; l’Espagne est le premier producteur mondial de moules, notamment en Galice.

Vue des alentours de San Garcia d'Ingelmos, Avila

Vue des alentours de San Garcia d’Ingelmos, Avila

Agriculture et élevage

L’Espagne est un des plus gros producteurs des pays méditerranéens. Si les céréales représentent 60% de la surface cultivée, elles ne suffisent pas aux besoins croissants du développement de l’élevage ; seul le riz est exporté. En revanche, légumes et produits maraîchers de la façade levantine (culture intensive), noisettes, amandes et agrumes du grand sud tiennent la palme de l’exportation. Premier producteur mondial d’huile d’olive, le pays réserve une large place aux oliveraies : elles s’étendent sur 2 200 000 ha dont 1 200 000 en Andalousie. L’élevage – porcin, ovin et caprin – est en augmentation croissante. Celui du mouton est traditionnel à la Castille et à l’Estrémadure où se pratique encore timidement la transhumance. Les brebis de la Mancha donnent à l’Espagne son plus fameux fromage, le Manchego, et les porcs son célèbre jambon de Serrano ou le très prisé Pata Negra (patte noire) de la couleur des bêtes élevées dans le sud et le sud-ouest de l’Espagne. La spécialité laitière revient aux campagnes cantabriques et galiciennes.