Quitter Johannesburg à l’ouest par la Queen’s Street, suivre Portland Street et Main Street, traverser Florida pour arriver à Krugersdorp, 37 km, capitale du Rand occidental.
Non loin de là se trouve la réserve de gibier de Krugersdorp, créée en 1963, où vivent des rhinocéros, des girafes, des antilopes, autant d’espèces qui peuplaient abondamment les collines environnantes avant d’être décimées. (Ouvert tous les jours de 8 h à 17 h).
Les Sterkfontein Caves, à 11 km de la ville, datent de plus d’un million d’années (visites guidées jeudi-dimanche 9 h à 17 h). Les objets découverts sont exposés au musée archéologique Robert Broom aménagé à côté (ouvert du mardi au dimanche de 9 h à 15 h 30).
La route R 47 traverse le Witwatersrand, connu pour ses gisements aurifères. Elle passe par Ventersdorp (143 km) et Lichtenburg (222 km), franchit la frontière nord de la province du Cap, 368 km plus loin, et mène à Vryburg, 409 km, qui fut la capitale de la petite république de « Stellaland ». Dans son musée, de nombreux objets témoignent de cette période de l’histoire.
Sun City
Le Bophuthatswana est ancien bantoustan indépendant (capitale Mmabatho), composé de sept territoires disséminés entre le Botswana et le Lesotho. Il avait une superficie d’environ 44 000 km2 et comptait 2,3 millions d’habitants (Tswanas) dont un million vit en Afrique du Sud. Cette région était riche en ressources naturelles, en particulier en platine, uranium, chrome et manganèse.
Le caractère indépendant du territoire avait permis la construction du complexe de loisirs Sun City, à 170 km au nord-ouest de Johannesburg. Au temps de l’Apartheid, Sun City, créée par l’entrepreneur milliardaire Sol Kerzner, était un lieu où les Sud Africains venaient fuir les restrictions racistes et la rigueur calviniste. Plusieurs hôtels, dont le célèbre Palace sont des originalités architecturales. Aujourd’hui, Sun City, avec son décor extravagant et ses palaces, continue à attirer les foules.
Kuruman, 557 km, se trouve à l’extrême nord de la province du Cap. Cette ville a été rendue célèbre par deux missionnaires, Robert Moffat et David Livingstone, qui en firent le point de départ de leurs voyages. La mission de Moffat existe encore aujourd’hui. A côté, les vergers aménagés par ce missionnaire et irrigués par un canal vont de la mission à la source dite « Eye of Kuruman ». Cette source jaillit d’une grotte dolomitique et fournit chaque jour, environ 18 millions de litres d’eau qui servent à l’irrigation et couvrent les besoins en eau de la population locale. Elle est située au milieu d’un parc accessible par la rue principale de la ville.
A une quarantaine de kilomètres au sud de la ville, les Kuruman Heuwels (1 856 m) recèlent des gravures rupestres préhistoriques représentant des espèces animales disparues. Des peintures rupestres ornent également les parois de la Wonderwerk Cave qui se trouve sur le domaine de la ferme du même nom, sur la route de Kuruman à Danielskuil. Demander la clé à la ferme pour visiter.
La R 27 traverse ensuite les immensités solitaires du Griqualand occidental, en bordure du désert du Kalahari dont les dunes de sable orangé contrastent singulièrement avec le bleu du ciel. A Sishen, laisser la R 27 pour prendre en direction du sud vers Postmasburg (55 km) et continuer par la R 383 puis la R 64 en direction de Groblershoop. A Volop (163 km), une route secondaire mène au White Sand, un espace de sable blanc de 9 km sur 3 environ, au milieu du désert du Kalahari. Pendant les mois de septembre à avril, à certains endroits, des grondements se font entendre. Même par très grand vent, le sable blanc ne se mélange jamais au sable rouge du Kalahari. Le phénomène le plus extraordinaire de cette zone est un puits artésien. Il suffit de creuser à 30 ou 40 cm de profondeur seulement pour trouver de l’eau.
Prendre par Volop et Groblershoop pour rejoindre la route R 37 à Upington (837 km), sur les rives de l’Orange. C’est le centre de l’une des régions agricoles les plus développées d’Afrique du Sud (coton, raisins secs, pêches, oranges, dattes, etc.). Cette terre fertile s’oppose aux territoires arides des environs, pays des moutons karakuls qui fournissent les peaux d’astrakan.
A 120 km à l’ouest d’Upington se trouve le parc national Augrabies Falls. Du haut d’un plateau granitique, l’Orange plonge de 147 m dans une gorge de 15 km de long où il franchit encore des différences de niveau en formant des rapides. D’autres chutes se forment à la fin de l’été, au moment des crues. Bien que les précipitations soient généralement faibles, la flore est variée. Le dragonnier est un arbre typique du parc. Pour se rendre dans le parc national en voiture depuis Upington, le plus simple est de passer par Keimoes et Kakamas. Il est également possible de louer un avion de tourisme pour la visite. Camp de repos, restaurant et terrain de camping.
La route R 360 quitte Upington vers le nord et traverse tout d’abord une région fertile puis une zone désertique, caractéristique du Kalahari (dunes de sable orangé) pour arriver, à Twee Rivieren, au parc national Kalahari Gemsbok, 350 km. Cet immense territoire aride (9 590 km2 du côté sud-africain, 10 800 km2 sur le territoire du Botswana) est formé de dunes de sable herbeuses, parsemées de rares arbres. C’est le refuge de quelques-uns des plus grands troupeaux d’animaux d’Afrique (oryx, springboks, autruches, gnous, guépards, hyènes, chacals, lions, etc.). Les principaux axes qui sillonnent le parc sont les lits asséchés de l’Auob et du Nossob qui ne reçoivent de l’eau qu’une fois tous les cent ans. Le cours du Nossob forme également la frontière avec le Botswana. Le parc est ouvert toute l’année. Hébergement dans trois camps de repos (Twee Rivieren, Mata Mata, Nossob).
Il n’existe pas de route reliant directement le parc national à la Namibie. Il faut retourner à Twee Rivieren. A 84 km au sud, prendre la route R 31 vers l’ouest pour atteindre 66 km plus loin, la frontière namibienne à Rietfontein. Après Aroab, rejoindre la route B1 à Keetmanshoop (208 km).
D’Upington, la route R 32 poursuit vers l’ouest, à travers le « Great Bushman Land » et atteint la frontière de la Namibie à Nakop, au bout de 972 km. Après Karasburg, Grünau (1 154 km), est un bon point de départ pour visiter le Fish River Canyon, le deuxième du monde par sa taille après le Grand Canyon (USA). Les gorges de la Fish River mesurent 161 km de long, jusqu’à 27 km de large et 550 m de profondeur à certains endroits. Le lit du fleuve n’est généralement alimenté qu’après les pluies (en mars) ; à la saison sèche, il ne reste que des flaques. Un sentier de randonnée permet de descendre le canyon jusqu’à Ai-Ais (85 km). Cette randonnée est soumise à autorisation (un permis est délivré par le directeur du tourisme à Windhoek) et n’est possible que de mai à fin août.
Ai-Ais, à l’extrémité sud du canyon, est connue pour ses sources thermales (contre les rhumatismes). En 1850, un jeune Nama découvrit « l’eau chaude » (signification du mot nama ai-ais). Pour des raisons tenant au climat, les sources ne sont accessibles que de la mi-mars à la fin octobre. Une fois à Ai-Ais, revenir par la route qui passe près des fermes Lübeck et Bremen et débouche sur la route principale à Klein Karas.
Keetmanshoop (15 000 habitants, 1 327 km) est un important nœud de communications ferroviaires, routières et aériennes et le centre namibien de l’élevage des moutons karakuls. La ville fut fondée en 1860 par la mission du Rhin dont la petite église est conservée. Au nord de la ville, la réserve naturelle Gariganus compte environ 300 dragonniers, un arbre de la famille des aloès. Les Bochimans utilisaient autrefois les branches de cet arbre pour confectionner leurs carquois et leurs flèches. Ces arbres sont protégés. Une bonne route relie Keetmanshoop à la ville portuaire de Lüderitz, à 360 km.
En continuant vers le nord par la N 1, les 5 millions de moutons karakuls qui y broutent ont donné à la région le nom de « diamant noir ». L’immensité de ce semi-désert est interrompue par le Brukkaros, un volcan éteint de 1586 m qui s’élève à l’ouest de la route. Avant Asab (1 450 km), une bifurcation mène au socle du « Mukurob » (le « doigt de Dieu » dans la langue nama), à 24 km au sud-est. Avant d’être renversée le 8 décembre 1988, probablement par une tempête de sable, cette colonne rocheuse de 34 m se dressait au milieu d’une région plate et était l’un des symboles les plus marquants de la Namibie.
Entre Keetmanshoop et Gibeon (1 497 km) s’étend le territoire d’origine des Namas (Hottentots) qui furent parmi les premiers à peupler la Namibie. 57 000 Namas vivent encore ici aujourd’hui. C’est à Mariental, 1 560 km, que les peaux des agneaux karakuls sont préparées pour être expédiées. Le barrage Hardap Dam, érigé entre 1960 et 1963 à l’ouest de la ville, retient la Fish River qui forme à cet endroit un lac artificiel de 25 km2 servant à irriguer les villages en aval. Camp de repos, terrain de camping. Sur la rive sud du lac se trouve une réserve de gibier où vivent des autruches, des zèbres du Cap, des koudous, des springboks, etc.
Rehoboth, 1742 km, est le centre du territoire des Rehobothers Basters, un groupe de population issu d’Allemands, de Boers et de femmes namas, dont l’existence remonte à 1871 et qui dispose de sa propre administration. Les 20 000 membres de ce groupe possèdent toutes les terres agricoles des environs et pratiquent l’élevage ovin. Cet itinéraire de 1 857 km se termine à Windhoek.