Castillo de Bragança © FreeCat

Castillo de Bragança © FreeCat

La vallée du Douro

C’est tout au long du fleuve Douro, qui remonte jusqu’aux confins de l’Espagne, que grandissent le « vinho verde » et le vin de Porto. Ce dernier est élevé en moyenne et haute vallée du fleuve. Etagées en terrasses sur les versants de collines très escarpées, les vignes ont le goût du soleil brûlant, de la terre et de la pierre. Du travail acharné aussi, car la configuration des vignobles ne permet pas aux viticulteurs d’utiliser tout l’outillage agricole moderne.
En suivant les méandres du fleuve pour se rendre vers la magnifique cité médiévale de Bragança, dans le Trás-os-Montes, on traverse d’immenses terres viticoles, dont certaines appartiennent toujours à des propriétaires anglais. Dans ce paysage de montagnes que les ceps envahissent presque totalement apparaissent de temps à autre les très belles façades blanches découpées des quintas, les propriétés terriennes, qui évoquent un peu les haciendas mexicaines. Sur les murs, les noms des producteurs apparaissent en lettres énormes : Quinta de la Rosa, Quinta de São José, Quinta Ferreira…

Amarante
A 67 km à l’est de Porto.
On peut s’offrir une halte photographique dans cette caricature des petites villes du Nord, avec ses maisons aux balcons en bois et grilles en fer forgé qui se reflètent dans les flots du Tâmega, la verdure qui occupe les collines, les tuiles orangées des toits des coupoles…
Les amateurs de Souza-Cardoso, peintre cubiste d’importance et ami intime de Modigliani, pourront admirer certaines de ses œuvres exposées au musée que sa ville natale lui a dédié (Alameda Texeira de Pascãoes. Ouvert tlj sauf lundi et jours fériés de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Entrée payante).

Le porto
Déguster un vrai porto de la vallée du Douro, c’est un peu découvrir ce qu’est le champagne quand on n’a jamais bu que de la clairette de Die ! Consommé en vin, le porto vintage, qui doit être bu dès son ouverture, est millésimé et non assemblé. Il provient souvent des meilleures récoltes, est gardé deux ans en cave et mis en bouteille pour dix à trente ans. Les Anglais en sont les premiers consommateurs, alors que les Français apprécient davantage les blends, portos obtenus par assemblage de raisins – ils en sont d’ailleurs les premiers importateurs. Le Portugal produit chaque année environ 700 000 hl du précieux nectar, dont 90 % sont exportés (France, Benelux et Grande-Bretagne principalement).

Suivez le guide !
La ville de Peso da Regua, en plein cœur de la région viticole du Porto, est le point de départ du train à vapeur le long du Douro. Belles excursions en bateau sur le fleuve.

Lamego
A 48 km au sud-est d’Amarante.
Bâti dans la vallée du Douro, Lamego est un gros bourg agricole où l’on s’arrête par nécessité, les routes nationales et autoroutes s’y croisant toutes. On peut cependant en profiter pour admirer l’escalier baroque à croisées, réplique du fameux escalier du Bom Jesus de Braga, qui mène à l’église Nossa Senhora dos Remédios.

Pinhão
A 110 km à l’est de Porto.
Capitale exiguë du vignoble du Douro, Pinhão et ses 2 000 habitants semblent couler des jours tranquilles que peu d’événements viennent troubler ! La route des vins s’achève ici, amenant chaque année son pesant de visiteurs, dont beaucoup de Britanniques. La charmante petite bourgade dispose même d’un magnifique hôtel-restaurant – le Vintage House -, implanté dans une ancienne quinta. On peut se contenter d’aller y boire un verre et se prélasser au bord de la piscine, appréciable lorsque les rayons du soleil ont brillé sur la pierre tout au long de la journée… En repartant, ne pas omettre de jeter un coup d’œil à la pittoresque gare de Pinhão, d’où le porto était autrefois dirigé vers la grande ville. De très beaux panneaux d’azulejos en recouvrent les façades, racontant l’histoire des vignobles et des hommes du cru.

Site archéologique de Vila Nova de Foz Côa
A 50 km à l’est de Pinhão.
Avec ses 4 000 habitants et sa candeur toute provinciale, la bourgade de Vila Nova de Foz Côa serait sans doute restée dans l’ombre si l’on n’y avait découvert, en 1994, en voulant créer un nouveau barrage hydroélectrique, un site archéologique de l’époque paléo-lithique. Chantier à ciel ouvert, auquel on peut accéder uniquement en passant par l’officiel Institut archéologique portugais (avenida Gago Coutinho, dans Vila Nova même) et par les guides patentés qui vous y emmènent en 4 x 4, le site archéologique présente plusieurs zones de gravures rupestres creusées à même la pierre. Comparer cette découverte aux grottes de Lascaux, comme on l’entend souvent, est quelque peu exagéré, mais la balade peut prendre des airs de randonnée d’aventure si l’on aime la pierraille…

Suivez le guide !
Dans la vallée, plusieurs propriétés ont ouvert leurs portes aux hôtes. Certaines sont sublimes et proposent uniquement un déjeuner au bord d’une piscine, au milieu des vignes. C’est le cas de la Casa do Visconde de Canceleiros, dont la propriétaire est allemande !

Bragança

A 19 km de la frontière espagnole.
A l’extrême nord-est du Portugal, la ville médiévale de Bragança peut constituer un but pour traverser la haute vallée du Douro. La cité fut l’ancien fief de la maison royale des Bragance, qui régnèrent sur le Portugal de 1640 à 1910. Avant cela, ils occupèrent leurs charges de ducs dans cette région. La citadelle bâtie pour eux sur la crête d’une haute colline a conservé une ambiance décalée, à 660 m d’altitude.

Bragança

Bragança By: RichardzinhoCC BY-NC-SA 2.0

Dans la forteresse
Plusieurs sites d’intérêt se camouflent derrière les hautes murailles d’enceinte de la forteresse. Le château(ouvert tlj sauf jeudi et jours fériés de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Entrée payante), tout d’abord, avec son donjon haut de 33 m et son musée militaire, permet d’accéder à une plate-forme de laquelle le panorama est grandiose. Les remparts(ouvert tlj sauf jeudi et jours fériés de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h), accessibles depuis la terrasse de la Domus Municipalis (mairie), plus ancien monument civil du Portugal, offrent une belle occasion de promenade.

Parc naturel de Montezinho
A quelques kilomètres de Bragança.
On s’offrira une belle escapade dans ce parc où la serra est formée de gros blocs de granit, entrecoupés de denses forêts qui abritent une faune intéressante, mais hélas pas toujours facile à observer. Renards, sangliers, rapaces et même loups y vivent protégés de la chasse.

Mirandela

A 70 km environ au sud-ouest de Bragança.
De retour vers Porto, la nationale 15 traverse de rudes paysages, significatifs de la difficulté de vivre des produits de la terre dans cette contrée. La petite ville de Mirandela surprend donc par sa tranquille apparence. Accrochée à une colline, cette cité blanche domine la rivière Tua, où s’égaient des jeunes gens montés sur des scooters de mer ou des planches à voile colorées.

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