Au pays des fjords, geysers et glaciers

PAR SAMIA PIETRYGA

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La Nouvelle-Zélande, ce territoire sauvage à l’autre bout du monde, nous faisait rêver. Avec notre budget très serré, nous sommes parvenus à nous offrir le billet avec un nombre infini d’escales, 3 au total ! Mais comme le dit le proverbe : « Dans un voyage ce n’est pas la destination qui compte mais le chemin parcouru ».

Comme je le disais précédemment, nous voyagions avec un budget restreint. Campings ou auberges de jeunesse étaient donc au rendez-vous chaque soir, ce qui ne nous déplaisait pas. Bien au contraire.

Pour les transports, nous avons opté pour le « hitch-hiking », l’auto-stop. Un moyen économique et écologique de voyager et de rencontrer les néo-zélandais mais aussi d’autres voyageurs.
Départ Auckland tout au nord de l’île du Nord. Arrivée le Milford Sound, tout au sud de l’île du Sud ! Un mois de voyage à travers le pays des Maoris.

Nous n’avons pas compté le nombre de personnes qui nous ont pris à bord de leur voiture. Je dirais qu’il y en a eu une bonne trentaine. Certains pour quelques kilomètres, d’autres pour une centaine. Nous passions pas mal de temps à faire connaissance avec eux au cours de ce périple. Certains nous ont marqué plus que d’autres. Comme par exemple cette femme qui avait pris des centaines d’auto- stoppeurs dans sa vie et qui avait même un livre d’or dans sa voiture. Nous l’avons d’ailleurs complété. Elle nous a emmené jusqu’aux Pancake Rocks, des rochers aux formes originales, qui, comme leur nom l’indique, font penser à des crêpes.

L’auto-stop était beaucoup plus facile dans l’île du Nord. Les fermiers du coin nous prenaient avec plaisir dans leur véhicule. L’un d’entre eux nous a d’ailleurs proposé de faire du woofing : travailler dans une ferme en échange du gîte et du couvert. Nous avons dû refuser par manque de temps.

Au nord, nous avons pu voir le merveilleux parc naturel du Tongariro et ses volcans, enneigés, les grottes aux vers luisants, la ville de Wellington avec ses musées et ses bars à ambiance.

Nous nous souvenons aussi de cet homme assez âgé. Il devait être septuagénaire. Il ne s’exprimait pas très clairement et ne nous entendait pas bien non plus. La communication était ardue mais cet homme a fait des détours pour nous et il se souciait de savoir où nous allions dormir et manger… Il était touchant et cela nous a fait de la peine de le quitter.

Arrivés dans l’île du Sud, nous sommes partis en randonnée sur le fameux Abel Tasman trek, un chemin qui longe la mer. C’était un plaisir de marcher le long des eaux cristallines et turquoises, observés au loin par des otaries malicieuses.
A la fin de ce trek, pouce levé, nous voyons passer devant nos yeux ébahis une flamboyante voiture de collection. La marque, je ne m’en souviens pas. Mais j’ai encore en mémoire la beauté de cette automobile. Quelques mètres plus loin, la voiture s’arrête et recule. Serait-ce pour nous prendre en stop ?
Il ne faut pas rêver… Et pourtant si ! C’est pour nous. Quelle joie ! Le trajet a duré environ quarante-cinq minutes, bien trop courtes pour nous à bord de cette belle carrosserie chromée. Sa conductrice était loquace et fort sympathique.

Dans l’île du Sud, plus touristique, il fallait parfois attendre longtemps avant qu’un véhicule ne s’arrête. Une fois, nous avons attendu désespérément durant trois heures interminables. C’était du côté du glacier Fox. Pourtant c’était une route très fréquentée avec beaucoup de passage. Nous avons vite compris qu’il s’agissait surtout de voitures louées par des touristes, qui s’arrêtaient moins souvent que les locaux.

Une fois, un voyageur coréen nous a pris en stop pour nous emmener aux portes du parc national du Fjordland. Pour nous, cet homme avait fait un détour et avait dû franchir un passage à gué. Nous étions gênés qu’un inconnu en fasse autant pour nous. La fraternité dans le monde est encore bien présente, qu’on se le dise!

Au pays des fjords, geysers, glaciers, au milieu d’un paysage naturel preservé, il est un pays sillonné de routes que nous avons eu grand plaisir à partager avec des personnes de tout horizons lors de rencontres éphémères et enrichissantes.