A l’est de Tel-Aviv

Ramlah 
A 21 km à l’est de Tel-Aviv. L’accès dépend de la situation politique. Se renseigner avant de s’y rendre.
Au carrefour des routes est-ouest et nord-sud, Ramlah a toujours été un point stratégique témoin de nombreuses batailles entre musulmans et croisés. Saint Georges étant intervenu au cours des engagements, il devint ainsi patron de l’Angleterre. Une église est consacrée au saint, figuré sur le linteau, terrassant un dragon. Non loin, on trouvera un pont orné de deux guépards : les armes du Mamelouk Baybars, qui nettoya la Palestine de la présence franque.
On y visite la Grande Mosquée, auparavant cathédrale Saint-Jean (XIIIe), bâtie par les Cisterciens et convertie en mosquée en 1268, la très belle tour Blanche(tlj de 7 h à 15 h, le samedi de 8 h à 16 h, entrée payante), de style mamelouk, et les citernes de Sainte-Hélène(tlj, de 7 h à 15 h, entrée payante). Datant en fait du VIIIe siècle, elles sont coiffées par les plus vieilles arches gothiques connues.

Gibelin (Beth Gouvrin, Bayt Jibrin) 
A 50 km à l’est d’Ascalon. Ouvert tlj de 8 h à 17 h, jusqu’à 16 h en hiver, 14 h les vendredi et veilles de fêtes. Entrée payante.
Situé dans la plaine de Shefela, ce théâtre antique transformé en forteresse par les rois de Jérusalem fut confié aux Hospitaliers en 1137. Ils élèvent, dans l’actuel parc national, deux églises : Saint-Jean-Baptisteet surtout Sainte-Anne, en ruine, qui a donné son nom à la colline, Tall Sandanna.
A proximité, on admirera les carrières de marbre, exploitées jusqu’au Xe siècle et percées de cloches de fontis impressionnantes.

Au nord de Tel-Aviv

Netanya 
A 29 km de Tel-Aviv par la route n° 2.
Fondée en 1929, elle se développe grâce à des Juifs d’Anvers et d’Amsterdam, experts dans la taille du diamant. L’arrivée de juifs d’Afrique du Nord, dans les années 1950, transforme la discrète cité en bruyante station balnéaire. Malgré un physique ingrat, elle rencontre un énorme succès chez les Français : c’est l’une des rares villes où on comprend leur langue !

Césarée (Qesarya, Kaysarya) 
A 20 km de Netanya.
C’est Hérode qui fait construire la ville pour doter d’un port le nord de la côte. En bon flatteur, il la baptise du nom de César Auguste. Son école rabbinique devient vite l’une des plus importantes du pays et sa bibliothèque engrange à peine moins de volumes que celle d’Alexandrie. En l’an 6, les Romains en font la capitale de Judée. L’apôtre Paul y est emprisonné en attendant d’être jugé à Rome. Les Byzantins y laissent quelques aménagements, mais ses remparts actuels sont dus au roi de France Louis IX, qui la fortifie au cours de la croisade de 1251. Démantelée, elle reste à l’abandon jusqu’à la fin du XIXe siècle, quand des musulmans bosniaques lui redonnent vie, suivis, vers 1940, par un groupe de colons qui y fondent un kibboutz. Les fouilles, entamées dans les années 1960, n’ont pas encore livré tous les trésors de ce site remarquable.

Parc national 
Ouvert tlj sauf samedi de 8 h à 17 h, 16 h en hiver, 14 h les vendredi et veilles de fêtes. Entrée payante.
Il recouvre l’essentiel du site antique et l’intégralité du site franc. On entre par la poterne principale, en bon état. L’intérieur dévoile le soubassement du temple d’Auguste, les restes d’une cathédrale franqueinachevée, le château, devenu restaurant, un brise-lame en colonnes nautiques et le port, en cours de fouille.

Aqueducs 
Au nord de la ville, courent les arches de l’aqueduc d’Hérode, restauré au IIe siècle. A l’est, on en a découvert un second, souterrain, qui amenait l’eau collectée par un bassin artificiel.

Théâtre 
Construit par Hérode, c’est la partie la mieux conservée de la ville antique.

Dor (Dour) 
A 15 km de Césarée.
Une baie minuscule où l’on admire de beaux vestiges hellénistiques et phéniciens, ainsi que les restes… d’appareils de détection d’un observatoire de l’armée.
En 1948, lors de la guerre pour l’indépendance, de jeunes idéalistes du village arabe de Tantouraconstruisent un hameau de pêcheurs, Nasholim (« Hautes Vagues »). Champs de coton, vergers colorés, étables… le fruit de leur labeur s’étend aujourd’hui sur plus de 40 000 m2.
Ce sont avant tout les fouilles sous-marines qui font la réputation du lieu : on y a retrouvé des traces du port de Dor, datées de 2 000 ans.

Suivez le guide ! 
Sous le restaurant du château de Césarée, une boutique vend – légalement – de très belles antiquités, à prix raisonnables si l’on sait négocier.

Atlit (Château-Pèlerin) 
A 15 km de Dor. Accès interdit.
Des Phéniciens à l’ère de Tzahal, une forteresse s’est toujours dressée ici. Mais ce sont les Templiers, souffrant de l’exiguïté de leur QG d’Acre et des querelles agitant la ville, qui ont donné au château son allure actuelle. On n’en voit guère que la silhouette : lieu d’une attaque de la Haganah contre les commandos de marine britanniques, il est aujourd’hui inclus dans le camp militaire de Shayetet 13 – les commandos de marine… de l’armée israélienne.

Priez pour nous… 
En 1156, quelques croisés calabrais suivent l’exemple d’Elie et s’installent sur le versant ouest du mont Carmel. Les Carmélites sont nés ! Au fond d’un ravin, sous les résidences cossues, on distingue encore les bases de leurs bâtiments conventuels ; qu’ils doivent abandonner en 1265, devant les sabreurs de Baybars, pour essaimer en Occident. A leur arrivée, l’Eglise les invite à changer en vitesse leur habit à bandes blanc et noir, qui désigne en Europe… les prostituées ! Les pieux moines ne reviendront que 500 ans plus tard.

Haïfa (Khayfa) 
A 15 km de Dor.
Malgré ses peu esthétiques silos à grain – devenus un musée du pain – qui barrent le front de mer, la troisième ville d’Israël s’applique à devenir un véritable lieu de villégiature.
L’œil s’égare sur trois niveaux : la ville basse, avec ses installations portuaires, le flanc de la colline est l’ancienne zone résidentielle, et le sommet du mont Carmel, qui regroupe les quartiers modernes. Un funiculaire souterrain dessert le tout en six stations. Son ambiance paisible, du quartier coloré de Wadi Nisnas, où se côtoient écoles chrétiennes et maisons musulmanes, jusqu’à Hada ha-Karmel, le quartier juif, étonne plus d’un visiteur. C’est dans une des grottes du mont Carmel qu’Elie aurait mis à mal les prêtres du dieu phénicien Baal. Fort de cette légende héroïque, le site devient un bastion de la résistance juive face aux pogroms des croisés en 1099… qui battent en retraite. Au XIXe siècle, Haïfa connaît un véritable essor grâce au port, d’abord, puis par l’immigration clandestine, durant la domination anglaise (1922-1947). Des missionnaires chrétiens s’installent près du port, pour mieux évangéliser les Arabes, les colons allemands s’arrogent les hauteurs. En 1948, c’est à Haïfa, toujours, que les derniers Britanniques plient bagage, au son de la cornemuse. Les installations portuaires qu’ils laissent derrière eux perdent de leur importance avec l’ouverture du port de Ashdod. Elles connaissent depuis des problèmes d’emploi.

Monastère Stella Maris 
Ouvert tlj de 8 h 30 à 13 h 30 et de 15 h à 18 h. Entrée libre.
La basilique du XIXe siècle recouvre la grotte où Elie se serait caché après son « forfait ». C’est aussi le point de départ de randonnées, entre autres vers un temple phénicien, où le prophète aurait exécuté les zélateurs de Baal. Il n’en reste que les aménagements romains.

Temple et jardins Bahaïs 
Avenue Hazionout. Ouvert tlj de 9 h à 12 h. Entrée libre. Jardins ouverts jusqu’à 17 h.
Ce gros dôme doré (1952), qui rappelle une amanite panthère, abrite le tombeau du fondateur du bahaïsme, sorte de synthèse de toutes les religions. Le pouvoir politique et financier de la secte est très étendu. Les agréables jardins des Bahaïs recouvrent tout un flanc du mont Carmel à Haïfa et offrent un vue extraordinaire sur toute la région (Visites gratuites tlj, réservation obligatoire. Tél. : 04 831 31 31).

Musée national de la Marine 
198, rehov Allenby. Ouvert tlj de 10 h à 16 h, jusqu’à 13 h le samedi.
Une superbe collection de maquettes de vaisseaux de commerce phéniciens et égyptiens, de bâtiments de guerre français, américains et anglais et diverses trouvailles en provenance d’épaves : un peu d’histoire du port de Césarée, un soupçon de marine israélienne, assaisonné de résistance juive. Le ticket donne accès au musée de la PréhistoireGan ha-Em Hanass).

Les empoisonnés de Jaffa 
S’il est un tableau célèbre consacré à Bonaparte, c’est bien Les Pestiférés de Jaffa, du baron Gros, qu’on peut voir au Louvre. Le futur empereur y est présenté, après sa déroute à Acre (1799), s’occupant avec bonté de ses soldats malades de la peste. L’œuvre, davantage conçue dans le style de la peinture religieuse que de l’iconographie militaire, a grandement contribué à asseoir l’image d’un Napoléon plein de compassion et de grandeur évangélique. Ce que les pinceaux ne disent pas, c’est que, en réalité, pour éviter de s’encombrer lors de son rembarquement pour la France, Napoléon leur fit généreusement administrer du poison par ses médecins…

Musée de l’Immigration clandestine 
204, rehov Allenby. Ouvert tlj sauf samedi de 9 h à 16 h, jusqu’à 13 h le vendredi. Entrée payante.
On y détaille notamment l’épopée de l’Exodus – un rafiot acheté à Baltimore pour transporter des rescapés des camps de la mort, et qui dut rebrousser chemin… jusqu’en Allemagne ! – et l’histoire du chemin de fer du Hijaz, celui-là même qu’attaqua de nombreuses fois le colonel Lawrence.

Villages druzes 
Sur le mont Carmel.
En suivant la route principale, on marquera un court arrêt à Isfiya, où l’on a retrouvé 5 000 pièces d’argent du 1er siècle, et Daliyat al-Karmil, réputé pour son marché de vannerie (tlj sauf le vendredi).
Plus intéressant, à 3 km : la Mouhraqa, couvent de carmélites (ouvert tlj sauf dimanche, de 8 h à 13 h 30 et de 14 h 30 à 17 h), offrant une superbe vue sur la plaine de Jezréel, le mont Hermon et le Golan.

Ein Hod 
Sur le mont Carmel.
Avec ses galeries et son musée, c’est Barbizon sauce israélienne. Le village, arabe jusqu’en 1948, est repris en 1956 par un groupe d’artistes dirigé par le célèbre Marcel Janco, dadaïste de la première heure.

Acre (Akko, Akka) 
A 23 km au nord de Haïfa.
Dans l’Antiquité, c’est le seul port de la côte à l’abri des tempêtes. Les Arabes le rebaptisent Akka. Pour s’en emparer, les croisés requièrent l’aide des Génois, pour faire le blocus par la mer. Pour prix de leurs services, Acre devient zone franche, partagée entre Génois, Pisans, Marseillais et Vénitiens. A la chute de Jérusalem, en 1187, Acre se retrouve capitale de substitution du royaume franc. Fragilisée par les querelles d’influence entre Italiens, Templiers et Hospitaliers, Acre tombe aux mains des Mamelouks. Devenue une métropole musulmane prospère, sa gloire ultime est de repousser Bonaparte, en 1799, grâce au pacha Al-Jazzar. Mais le port de Haïfa lui ravit la vedette. Au temps de l’occupation britannique, Acre devient centre de la répression des mouvements anticolonialistes, arabes et juifs confondus. Reprise par la Haganah en 1948, elle prend le nom hébreu d’Akko. Sa population arabe reste majoritaire, malgré une habile politique de réhabilitation et de loyers, visant à accroître la présence juive.

Suivez le guide ! 
Du restaurant Abou Christo, on aperçoit la digue à fleur d’eau, battue par les vagues et couverte d’algues, construite par Richard Cœur de Lion.

Citadelle 
Ouvert tlj de 9 h à 16 h 45 et le vendredi de 9 h à 13 h 45. Entrée payante.
Elle fut construite au XIIe siècle par les Hospitaliers, administrateurs théoriques de la cité. François d’Assise et Marco Polo auraient séjourné dans la crypte Saint-Jean, dont on admirera les énormes piliers et voûtes gothiques. Des souterrains de secours mènent à l’ancienne église. En face se trouve l’ancienne hostellerie des Hospitaliers, devenue un hammam. Une entrée extérieure permet d’accéder au haut de la forteresse, où l’on verra les cachots et la potence où les militants sionistes et panarabes payèrent leur opposition au stick anglais.

Mosquée Al-Jazzar 
Ouverte tlj de 8 h 30 à 12 h et de 14 h à 15 h. Vérifier les heures de prière. Entrée payante.
Elle fut édifiée en 1781 sur le site de l’ancienne cathédrale de la Sainte-Croix. Cube blanc surmonté d’un dôme vert-de-gris, elle porte le nom du pacha Al-Jazzar (Le Boucher !) qui fit tourner bride à Bonaparte. Elle recouvre l’église des Hospitaliers consacrée à Jean-Baptiste, dont on voit les voûtes… dans la citerne.

Quartier templier 
Le grand bassin face au phare marque les contours de l’immense forteresse des Templiers. Incluse dans la courtine, l’église Saint-Jean se dresse sur leur chapelle. Des souterrains impressionnants ont récemment été mis au jour.

Port des Pisans 
Il est occupé de nos jours par les barques des pêcheurs. Chaque république italienne avait le sien, s’affrontant, dans la rade même, en minuscules mais sanglantes batailles navales.

Yavne 
Ville réputée pour sa soumission aux Romains, Yavne reçoit l’autorisation de Vespasien de rester une ville ouverte pour les rabbins. Une école y est créée, sous l’impulsion de rabbi Yohanan Ben Zakkaï. Elle devient une référence universelle de la sagesse juive, donnant bientôt naissance au Talmud de Jérusalem. Les croisés la reconstruisent, sous le nom d’Ybelin, pour bloquer les attaques des Egyptiens, cantonnés à Ascalon. De cette époque, il ne reste qu’une église transformée en mosquée.

Caravansérails 
Ils sont tous de forme carrée. Les marchandises étaient rangées en bas, la galerie hébergeant les vendeurs : le Khan al-Oumdan était celui des Génois, le Khan ach-Chouna celui des Pisans, le Khan al-Afranj celui des Vénitiens.

Nahariya 
A 12 km au nord d’Acre.
Fondée en 1934 par des Juifs fuyant l’Allemagne nazie, c’est une station balnéaire d’une originalité toute relative. Les vestiges de deux temples, l’un phénicien, l’autre cananéen, squattent la plage de Galei Galil.

Rosh Ha-Niqra 
A 9 km au nord de Naharya.
C’est le point de passage entre Acre et Tyr, au Liban, comme le trahit un impressionnant dispositif militaire pour éviter les infiltrations des hommes du Hezbollah. On se contente d’y visiter de résonnantes grottes sous-marines, creusées par les vagues (ouvert de 8 h 30 à 17 h).

Lire la suite du guide