La région du Sud-Ouest, frontalière avec le Chili et l’Argentine, regorge de merveilles naturelles : montagnes, lagunes, geysers et les étonnants déserts de sel. L’Altiplano en recouvre la majeure partie, à plus de 3 000 m d’altitude. L’homme y a bâti de splendides villes coloniales. Il a aussi laissé des témoignages de siècles de souffrance, notamment les célèbres mines de Potosí. Les habitants, peu nombreux dans cette région difficile, sont essentiellement aymaras.

Cochabamba et ses environs 
Troisième ville de Bolivie avec plus de 500 000 habitants, Cochabamba est très animée tout au long de l’année. A 2 570 m d’altitude, elle jouit d’un climat idéal et l’agriculture prospère dans la région. La ville fut fondée en 1571 mais elle n’a pas gardé le cachet colonial de Sucre ou de Potosí. L’attrait principal de Cochabamba réside dans son extraordinaire marché dit La Cancha.

Plaza 14 de Septiembre 
Cette agréable place entourée d’arcades et d’édifices coloniaux est extrêmement vivante. Elle est notamment bordée par la cathédrale, construite en 1571 dans un style néoclassique, mais qui a souffert de nombreux ajouts par la suite.

Museo arqueológico 
Calle Jordán E-199, entre Aguirre et Ayacucho. Ouvert en semaine de 8 h à 12 h et de 14 h 30 à 18 h 30. Entrée payante.
Cet excellent musée propose des collections ethnologiques et archéologiques aussi riches que variées, de 15 000 av. J.-C. à l’époque coloniale. Visite guidée très intéressante d’une heure et demie.

Mercado « La Cancha » 
Aux alentours de l’ancienne station de train. Ouvert tous les jours, particulièrement animé les mercredi et samedi.
Le marché La Cancha, situé dans la ville même, est un des plus grands de la Bolivie. C’est en fait la réunion de plusieurs marchés qui se côtoient. La visite est mémorable : on y trouve absolument de tout et l’affluence est énorme. Ambiance garantie.

Parque nacional Torotoro 
Situé à 135 km de Cochabamba. Entrée payante.
Ce parc créé en 1988 recèle des surprises : cavernes gigantesques, peintures anciennes sur roche, impressionnantes traces de dinosaures, ruines incas, canyon, cascade… Torotoro brille par sa variété !

Oruro et son carnaval 
Etablie à plus de 3 700 m d’altitude, cette ville fut créée au début du XVIIe siècle pour permettre l’exploitation de gisements de cuivre, d’argent et de fer à proximité. Les mines sont aujourd’hui quasiment toutes fermées. Avec 160 000 habitants, indiens pour leur très large majorité, Oruro est une ville âpre mais aux traditions extrêmement vivantes. Elle n’a rien de spectaculaire à offrir au touriste en dehors de son extraordinaire carnaval.

Carnaval La Diablada 
Ce carnaval majeur de l’Amérique du Sud fait aujourd’hui la célébrité d’Oruro. Il se déroule chaque année durant quatre jours, à partir du samedi précédant le mercredi des cendres. Le week-end en constitue le point culminant. Des groupes de danseurs de 40 à 300 personnes aux costumes spectaculaires et extrêmement élaborés exécutent des chorégraphies répétées pendant des mois. Très schématiquement, il s’agit d’une représentation de la lutte entre le Bien et le Mal. La Diablada était initialement exécutée par des mineurs, aujourd’hui par des représentants de toute la population d’Oruro. Outre les défilés, les exhibitions ou les hommages rendus à la Virgen de la Candelaria, des fêtes endiablées ont lieu à travers la ville.

Sucre 
Bijou de l’art baroque bolivien, la ville fut fondée en 1538 sous le nom de La Plata. Elle fut ensuite rebaptisée en l’honneur du premier président de la République bolivienne. Sucre, capitale constitutionnelle du pays, compte environ 130 000 habitants dont une large population d’étudiants. A 2 790 m d’altitude, c’est un lieu idéal pour se reposer tout en profitant de trésors culturels. Ne pas rater le marché de Tarabuco, à une heure de la ville, tous les dimanches.

Catedral, museo de la Catedral, capilla de la Virgen de Guadalupe 
Entrée par le musée, calle Nicolás Ortiz 61. Ouvert en semaine de 10 h à 12 h et de 15 h à 17 h, samedi de 10 h à 12 h. Entrée payante.
La cathédrale fut construite au XVIIe siècle, mais ses éléments majeurs ont été ajoutés au XVIIIe siècle, d’où une architecture composite. Le clocher est un des symboles touristiques de la Bolivie. On viendra également admirer l’extraordinaire Virgen de Guadalupe, dans la chapelle du même nom. Cette peinture ornée d’or, d’argent et de pierres précieuses ajoutées au cours du temps, vaudrait plusieurs millions de dollars ! Le musée montre une intéressante collection de gravures, de peintures et d’objets précieux.

Casa de la Libertad 
Plaza 25 de Mayo. Ouvert en semaine de 9 h à 11 h 40 et de 14 h à 18 h 10, samedi de 9 h à 11 h 40. Entrée payante.
L’histoire de la Bolivie est retracée dans les locaux de cette ancienne université. Des effets personnels et des armes des héros de l’indépendance sont notamment exposés. On peut également y voir le très réaliste portrait de Bolívar par l’artiste péruvien Gil de Castro. La déclaration d’indépendance de la Bolivie fut signée dans l’imposante salle de soutenance, ancienne chapelle jésuite.

Antonio José de Sucre 
Avec Simón Bolívar, Antonio José de Sucre est l’autre figure de la création de la Bolivie. Né au Venezuela en 1795, cet homme extrêmement intelligent gravit rapidement les échelons de l’armée. Il remporta en décembre 1824 la décisive bataille d’Ayacucho qui marqua l’indépendance du Pérou. Sur les ordres de Bolívar, il entra alors dans le territoire du Haut-Pérou pour appuyer une indépendance déjà en marche. Il fut le premier président de la nouvelle république de Bolivie, charge qu’il quitta en 1828, lassé par les coups politiciens. Son mandat fut considéré comme un modèle de pacification et de gestion administrative. Sucre mourut assassiné en 1830.

Iglesia San Francisco 
Calle Ravelo 1. Ouvert en semaine de 7 h à 9 h et de 16 h à 19 h. Entrée libre.
On admirera surtout le plafond d’influence maure (mudéjar) de cette église construite en 1581. On y voit encore la Campana de la Libertad, la cloche qui appela les habitants à la révolte contre les Espagnols en 1809.

Iglesia La Merced 
Angle Ortiz et Azurduy. Ouvert en semaine de 10 h à 11 h 30 et de 15 h à 17 h 30. Entrée payante.
Cette église de la fin du XVIe siècle est surtout intéressante pour son intérieur. On y trouve notamment des autels travaillés à la feuille d’or et des retables de toute beauté. A ne pas manquer également, les peintures du célèbre Melchior Pérez de Holguin.

Convento e iglesia de la Recoleta 
Calle Polanco 162. Ouvert en semaine de 9 h à 12 h et de 15 h à 16 h 30. Entrée payante.
Un peu à l’écart de la ville, ce monastère fut fondé en 1601. Dans l’église, on admirera les stalles sculptées du chœur. Le musée présente des peintures et sculptures du XVIe siècle à nos jours. Le mirador, enfin, offre un joli point de vue sur la ville de Sucre.

Museos universitarios 
Calle Bolívar 698. Ouvert du lundi au samedi de 8 h 30 à 12 h et de 14 h 30 à 18 h. Entrée payante.
Trois musées en un, installés dans un palais du XVIIe siècle : une section anthropologique (momies, crânes déformés ou trépanés, textiles, bijoux…), une section d’art colonial (peinture religieuse, sculpture, meubles…) et une autre d’art moderne, essentiellement bolivien. Beaucoup de pièces intéressantes sont réunies dans ce qui constitue l’un des musées les plus importants du pays.

Museo textil 
Calle San Alberto 413. Ouvert en semaine de 8 h 30 à 14 h 30, samedi de 9 h 30 à 12 h (jusqu’à 18 h en juillet et août). Entrée payante.
Situé dans un bâtiment du XVIIe siècle, cet excellent musée retrace l’évolution de l’artisanat textile, les techniques utilisées et les particularités régionales. Ce musée fait partie d’un programme destiné à sauvegarder les cultures orales indigènes.

Cal Orcko : sur les traces des dinosaures 
A 7 km au nord de Sucre, dans l’usine de ciment Fanesca. Départs tlj entre 10 h et 12 h des Dino Trucks à partir de la plaza 25 de Mayo. Entrée payante.
Ce site propose des empreintes de dinosaures étonnantes. Quelques scènes de vie quotidienne vieilles de plus de 60 millions d’années s’offrent aux yeux du visiteur. Un site d’envergure mondiale que l’érosion pourrait condamner rapidement. Guide hautement recommandé.

Marché de Tarabuco 
A 65 km de Sucre. Tous les dimanches (hors carnaval et dimanche de Pâques). Entrée libre.
Ce marché attire les Indiens des différentes ethnies de la région, en costume traditionnel. On y trouve de tout : vêtements, ustensiles divers et beaucoup d’objets pour les touristes, de plus en plus nombreux. Les fruits et les légumes se vendent dans le marché central. Le deuxième week-end de mars, le Pujillay commémore une victoire historique pour l’indépendance en 1816 avec des spectacles et des danses superbes.

Potosí 
L’histoire de Potosí est liée à celle de ses célèbres mines d’argent qui, découvertes au XVIe siècle, allaient apporter une véritable fortune à l’Espagne durant deux siècles. La ville fut fondée en 1545 pour leur exploitation et fut pendant longtemps très prospère. Son architecture en a bénéficié : pas moins de 2 000 édifices coloniaux attendent le visiteur. Cette ville de 110 000 habitants, située à non moins de 4 070 m d’altitude, est classée au Patrimoine de l’humanité depuis 1987.

Calle Quijarro et alentours 
Plus encore qu’ailleurs, il faut flâner dans les ruelles de Potosí. La calle Quijarro, notamment, transporte le voyageur dans la cité du XVIIe siècle. Maisons coloniales de couleurs vives, balcons de bois, portes décorées, sculptures, églises : de nombreuses merveilles sont à la portée d’un œil attentif. On remarquera par exemple la Esquina de los Cuatro Portadas, à l’angle de la rue Omiste, avec ses quatre splendides portails.

Casa nacional de la Moneda 
Calle Ayacucho, près de la plaza 10 de Noviembre. Ouvert du mardi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h 30, le week-end de 9 h à 13 h. Entrée payante.
Ce musée exceptionnel est situé dans un superbe bâtiment du XVIIIe siècle aux murs impressionnants. C’est ici que l’on frappait la monnaie. On observera les machines et ustensiles de diverses époques destinés à cet usage et une exposition numismatique. Le musée possède en outre des collections variées : peintures et meubles coloniaux, sections archéologique et minéralogique. Peu après l’entrée, un masque de Bacchus de 1865, devenu un des emblèmes de la ville, accueille le visiteur d’un sourire énigmatique.

Convento y museo de Santa Teresa 
A l’angle de Chichas et Ayacucho. Ouvert du lundi au samedi, de 9 h à 12 h et de 14 h 30 à 16 h 30. Entrée payante.
Ce couvent carmélite fut fondé en 1685. Les jeunes filles qui y entraient – à prix d’or – n’en ressortaient plus de leur vivant, une règle qui n’est plus d’usage pour les nonnes d’aujourd’hui. Visite passionnante de ce très bel édifice orné de tableaux des grands maîtres de l’art colonial. La chapelle recèle des trésors, au sens propre avec le travail à la feuille d’or, comme au figuré avec ses plafonds mudéjars. On s’intéressera également aux témoignages de la vie quotidienne passée dans ces murs.

Mines du cerro Rico 
Visite tlj par tour-opérateur.
Le clou de la visite de Potosí. Ces mines firent la fortune de l’Espagne au prix insoutenable de millions de morts indiens et noirs, réduits à l’esclavage dans les entrailles de cette colline, souvent sans voir le jour pendant des mois. Quasi épuisées, les mines ne sont plus exploitées par l’Etat depuis 1980. Des mineurs continuent d’en assurer une exploitation minime en coopérative. La visite de ce labyrinthe est émouvante, à la découverte des très difficiles et dangereuses conditions de travail du mineur. On croisera plusieurs représentations d’El Tío. La visite ne représente pas le parcours du combattant, mais elle comporte quelques passages difficiles.

El Tío 
A Potosí, le diable est un ami : on l’appelle El Tío (l’oncle) et il protège les mineurs qui travaillent dans les entrailles de la terre. Diverses statuettes le représentant sont installées dans les tunnels, auxquelles on vient régulièrement faire des offrandes : alcool, cigarettes, feuilles de coca… Tous les vendredis, les mineurs se réunissent et lui font une fête, avec musique et danses. Pour le remercier d’avoir gardé la vie sauve et lui demander que cela dure ! Etant donné l’importance historique des mines, El Tío demeure une figure extrêmement respectée par les habitants de la région.

Parque nacional Sajama 
Entrée par le village de Sajama. Entrée payante.
A deux pas de la frontière chilienne, ce parc fut créé en 1945 pour protéger le volcan Sajama, sommet le plus haut de Bolivie qui culmine à 6 540 m, et sa vie sauvage. Sur les pentes du volcan se trouve la forêt la plus haute du monde, à plus de 5 000 m d’altitude. La visite de ces 100 000 ha permet de voir quelques animaux (vigognes, lamas, condors, flamants), mais surtout des paysages superbes. Températures souvent très fraîches.

Uyuni et le Sud Lipez 
La petite ville d’Uyuni est le point de départ d’excursions dans une région unique au monde : le salar de Uyuni et le Sud Lipez. Attention aux coups de soleil et au grand froid la nuit tombée. Lunettes de soleil indispensables.

Salar de Uyuni 
A plus de 3 600 m d’altitude, ce désert de sel de plus de 12 000 km2 est un endroit magique. Sa traversée constitue une expérience étonnante, avec une étendue blanche à perte de vue. Le désert s’est formé suite à l’évaporation des lacs présents il y a plusieurs milliers d’années. Il est aujourd’hui exploité pour l’extraction du sel. Cette activité est cependant en danger, en raison de la découverte de minerai dans son sous-sol. Les excursions proposées durent en général une à deux journées, jusqu’à quatre en combinant avec le Sud Lipez. Après avoir traversé le village de Colchani, qui vit de l’extraction et du traitement du sel, on observera les extraordinaires hôtels de sel Playa Blanca et Palacio de Sol, côte à côte en plein désert : tout, des murs au mobilier, est en sel ! Plus loin, se trouve la isla de los Pescadores (île des Pêcheurs), îlot de pierres et de cactus qui tranche de loin dans l’immensité blanche. On en fait le tour à pied en trois quarts d’heure.

San Juan 
Ville-étape charmante pour les excursions de plusieurs jours dans le salar et le Sud Lipez. On pourra visiter l’église en adobe et les « chullpas » (tours funéraires indiennes) dans les environs.

Le Sud Lipez 
A la sortie du salar de Uyuni, plusieurs itinéraires sont possibles. Les paysages sont variés : étendues désertiques de roche rouge, lagunes, pierres géantes dont le fameux arbol de piedra (arbre de pierre). La laguna colorada, entourée de volcans, offre un tableau rouge vif dans la journée. Les spectaculaires geysers de Sol de Mañana sont à regarder avec précaution, l’eau projetée faisant environ 200 °C. La laguna Verde enfin, est un festival de couleurs dans les tons verts. On admirera les 5 960 m du volcan Licancabur, dont on peut effectuer l’ascension.

Tupiza 
Située à 200 km au sud de Uyuni et 2 990 m d’altitude, cette ville est remarquable pour son environnement : collines, montagnes, canyons de couleurs chatoyantes composent un tableau enivrant qu’un écrivain colombien compara à un Delacroix. La ville en elle-même n’a pas grand intérêt. C’est dans cette région que les célèbres bandits de l’Ouest américain Butch Cassidy et Sundance Kid ont trouvé la mort en 1908.

Lire la suite du guide