Puebla

Puebla Cathedral

Puebla Cathedral By: ErikCC BY-NC-SA 2.0

La prospère cité coloniale de Puebla, née en 1531, fut longtemps une ville-étape entre Mexico (à deux heures de route) et Veracruz, principal port de la Nouvelle-Espagne. Une position stratégique qui lui valut le triste privilège d’être le théâtre de grandes batailles historiques. L’armée mexicaine y mit en déroute le corps expéditionnaire français le 5 mai 1862 (jour de fête nationale depuis) avant d’y capituler une année plus tard, ouvrant la voie au règne de Maximilien 1er.

 

Centro histórico

Construit selon un plan quadrilatéral, suivant les canons urbanistiques de l’époque, son centre historique mérite une journée entière de flânerie. Le regard ne se lasse pas d’admirer les maisons baroques aux balcons de fer forgé et aux murs couverts d’azulejos (carreaux de faïence peints à la main), particularité architecturale qui vaut à Puebla d’être classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Le patio de los Azulejos, la casa de las Muñecas (la maison des Poupées) et la casa del Alfeñique en sont de saisissants exemples. Un portail entrouvert ? N’hésitez pas : les patios des maisons particulières, des universités ou des bâtiments publics réservent souvent de belles surprises. Le barrio de los Artistas est le Montmartre de Puebla, avec ses rues piétonnes, l’ambiance bohème de ses cafés (l’université est à deux pas), ses galeries de peinture et ses croqueurs de portraits.

 

Les émules de Gustave Eiffel

Au siècle, Puebla connut son heure française. Occupé pendant quelques années par les troupes de Napoléon III, elle attira aussi des entrepreneurs français, qui y installèrent de prospères fabriques de textile et ouvrirent les premiers grands magasins de Puebla. Le style Eiffel a ainsi inspiré les architectes des anciennes « Fábricas de Francia » (à l’angle des rues 2 Norte et 2 Oriente), de la galería del Ayuntamiento (passage couvert entre le Zocaló et la calle 2 Oriente) et du mercado Victoria et sa magnifique verrière récemment restaurée (calle 5 de Mayo).

 

Ex-convento de Santa Rosa

3 Norte, entre les avenidas 12 et 14 poniente. Ouvert tlj sauf lundi de 10 h à 16 h 30. Entrée payante, sauf dimanche et jours fériés.

Cet ancien couvent du XVIIe siècle est aujourd’hui consacré aux arts et traditions populaires de l’Etat de Puebla. Dans la cuisine, joliment carrelée d’azulejos, sœur Andrea de la Asunción inventa la fameuse recette du mole poblano, une sauce à base de cacao, d’un certain nombre d’épices et de condiments, servie avec du poulet ou de la dinde. Difficile à réussir, elle est préparée par de nombreux restaurants de la ville.

 

Ex-convento de Santa Mónica

18 Poniente, n° 103. Ouvert tlj sauf lundi de 10 h à 16 h 30. Entrée payante, sauf dimanche et jours fériés.

Ce petit musée d’art liturgique ne présente aucune œuvre majeure, mais il permet d’imaginer la vie ascétique des nonnes, grâce à la conservation des lieux et des objets du quotidien conventuel : il semble que ses occupantes aient quitté les lieux la veille.

 

Cholula

Site archéologique ouvert tlj sauf lundi de 10 h à 17 h. Entrée payante, sauf dimanche.

Habité depuis près de 2 000 ans, Cholula est dominé par la plus grande pyramide du monde, au sommet de laquelle Cortés fit construire le santuario de los Remedios. Cette pyramide-colline a fait l’objet d’importantes fouilles. On parcourt, tête baissée, quelques passages des 8 km de tunnels creusés par les archéologues, pour découvrir le secret de son gigantisme : une succession de pyramides empilées les unes sur les autres, à plusieurs siècles d’intervalle. Le centre colonial du bourg est tout proche, où se dresse, face au Zócalo, l’admirable couvent franciscain de San Gabriel, datant de 1549. Aux environs de Cholula, plusieurs églises sont de véritables chefs-d’œuvre du style poblano (baroque populaire du XVIIIe siècle, unique à la région de Puebla) : San Francisco de Acatepec et son exubérante façade, ainsi que Santa María Tonantzintla. Ses retables en bois recouverts de stuc symbolisent le paradis terrestre : un décor de fruits et de fleurs dans lequel semblent papillonner des chérubins, des saints et de souriants guerriers indiens, le tout minutieusement peint d’or et de couleurs vives.

 

Tlaxcala

Le plus petit Etat du Mexique est aussi l’un des plus anciens. Les Tlaxcaltèques, peuple farouchement épris d’indépendance, en guerre perpétuelle contre les Aztèques, bataillèrent quatre fois contre l’armada de Cortés avant que celui-ci n’en fasse ses alliés pour vaincre l’Empire aztèque. Aujourd’hui Tlaxcala est une bourgade accueillante, avec les jardins touffus de sa plaza de la Constitución, entourés de plusieurs bâtiments coloniaux : le palacio municipal et le palacio de Gobierno, dont les patios intérieurs sont décorés de flamboyantes fresques murales retraçant notamment la rencontre de Cortés et des Tlaxcaltèques. Une vieille rue pavée, bordée d’eucalyptus, mène au ravissant Museo regional de Tlaxcala, construit dans un ancien couvent franciscain.

 

Ocotlán

A quelques kilomètres de Tlaxcala, la basílica de Nuestra Señora de Ocotlán mérite d’être considérée comme un des plus beaux édifices religieux du Mexique. Sa façade immaculée, dominée par deux magnifiques clochers aux pilastres décorés de grappes de vigne en stuc, ainsi que sa décoration intérieure, où chaque centimètre carré est finement ciselé et recouvert d’or, laissent le visiteur pantois. Depuis son apparition, en 1541, la Vierge d’Ocotlán fait l’objet de processions particulièrement ferventes, notamment les premier et troisième lundis de mai, lorsque son effigie est portée à travers les rues de Tlaxcala.

 

Cacaxtla

San Miguel del Milagro. Site ouvert tlj sauf dimanche de 10 h à 18 h. Entrée payante.

A une vingtaine de kilomètres de Tlaxcala, la zone archéologique de Cacaxtla, découverte en 1974, a conservé plusieurs peintures murales polychromes du VIIIe siècle, aux troublantes ressemblances avec les fresques mayas de Palenque ou de Bonampak.

Lire la suite du guide