Il est possible de faire un bel itinéraire de 236 km en boucle au départ de Tiznit jusqu’à Guelmim par Sidi Ifni et de revenir à Tiznit par la route plus directe. Quittez Tiznit vers l’ouest en direction de Mighleft par la 7064. A 33 km, on atteint la côte atlantique à Gourizim, un village établi en belvédère au-dessus de l’océan. La route sinueuse longe jusqu’à Sidi Ifni, un littoral montagneux où les derniers contreforts de l’Anti-Atlas viennent se jeter dans la mer. A 85 km, Sidi Ifni est un gros bourg d’aspect typiquement espagnol, en majeure partie construit sur le rebord d’un plateau rocheux dominant l’océan d’une cinquantaine de mètres.

Sidi Ifni – Mosquée © Ian Pitchford
Sidi Ifni
La présence espagnole à Ifni remonte à 1476 lorsque les Espagnols y construisirent un fort, du nom de Santa Cruz de Mar Pequeña, pour assurer la protection de la route des Canaries. Chassés en 1524 par les Saadiens, les Espagnols se virent accorder en 1860, le droit de s’y réinstaller, ils ne s’y implantèrent qu’en 1934. Après en avoir fait en 1959, une « province espagnole d’Afrique », alors que depuis deux ans la plus grande partie du territoire de l’enclave était aux mains des Marocains, l’Espagne la restitua définitivement en 1969. Depuis le départ des Espagnols, la cité a perdu les deux tiers de sa population et de nombreuses maisons inhabitées tombent en ruines. Il émane cependant un certain charme du front de mer, relié à la plage par un escalier monumental. Quelques bâtiments coloniaux espagnols ont été restaurés dont l’église transformée en tribunal. La mer très forte avec de beaux rouleaux attire de nombreux surfers chaque été. L’Hôtel Bellevue, pl. Hassan II, propose des chambres avec vue sur la mer. Depuis Sidi Ifni, la route 7129 directe pour Guelmim s’élève, sinueuse, dans une belle région montagneuse et aride. Elle descend vers une large plaine caillouteuse qu’elle traverse avant d’atteindre, après 132 km, Guelmim.
Guelmim
Aujourd’hui, cet ancien centre caravanier en relation avec Tombouctou déçoit. On a beau savoir que durant neuf siècles (du XIe au XIXe), cette « porte du désert » fut un grand centre commercial pour les caravanes venant de Mauritanie, du Niger ou du Sénégal, ses blocs de béton rouge posés en lisière du désert, n’offrent plus aucune magie. Depuis la récupération des territoires sahariens, elle a perdu l’animation qui, les jours de souk, était des plus intenses. Les nomades chameliers, dont la présence constituait la principale attraction, ces fameux Reguibat, ont pratiquement disparu, ainsi que les dromadaires. Ceux que l’on rencontre ne sont le plus souvent que des autochtones costumés, proposant au visiteur des articles, bijoux et pierres du désert dont l’authenticité reste souvent à démontrer. Le samedi matin, très tôt, une foule de touristes se presse pour assister au marché qui se tient dans un vaste enclos au nord de la ville. Guelmim retrouve alors pour quelques heures un peu de son atmosphère d’autrefois. Aujourd’hui, ce marché est surtout animé par les Teknas dont Guelmim constitue la capitale économique. C’est dans cette ville, et dans la vaste région qui s’étend entre Ifni et Tarfaya, que ces Berbères arabisés se sont le plus sédentarisé. Au nombre de 50 000, ils continuent à nomadiser au-delà de ces limites. Le Guelmim d’antan ne subsiste que dans la vieille cité, à l’écart de la ville moderne, en direction de la caserne militaire. Ses ruelles en terre et ses maisons basses dépourvues d’électricité donnent un aperçu de ce qu’elle était au début du siècle. Elle ouvre sur une vaste étendue de pierre et de sable où commence l’immense Sahara ponctué de rares oasis.
Plusieurs excursions sont possibles au départ de Guelmim :
L’oasis de Thermant en direction d’Asrir, situé à 11 km, s’étend sur 7 km de long et 4 de large ; là vivent environ 900 familles. Une belle architecture de terre s’y déploie entre les palmiers. Un chemin de terre sur la gauche permet de regagner la route de Guelmim en passant par l’oasis de . Une grande foire aux chameaux se tient d’ordinaire près du village d’Asrir en juillet. Elle rassemble à cette occasion une population nombreuse et haute en couleurs. La Plage Blanche est à environ 60 km de Guelmim. Prenez la route en direction de Sidi Ifni, puis bifurquer à gauche sur la 7101. Le bitume laisse la place à une mauvaise piste accessible aux voitures de tourisme. Réputée pour sa beauté, elle n’est dotée d’aucune infrastructure. Pour accéder au village d’Abainou, prenez la route en direction de Sidi Ifni et tournez à droite 6 km plus loin. Abainou est une source thermale (eau à 38°C riche en phosphates) mise en valeur grâce à deux piscines ouvertes au public. Pour revenir à Tiznit par Bou Izakarn, prenez la P 41 en direction de Tiznit. La route quitte la région désertique proche de Guelmim pour traverser une large vallée où l’administration des Eaux et Forêts entretient une plantation d’eucalyptus. A 40 km, elle atteint Bou Izarkan, village fortifié, près d’une petite palmeraie. En suivant la route P 30 sur 14 km et en bifurquant à gauche, vous découvrirez la charmante oasis saharienne d’Ifrane de l’Anti-Atlas à 24 km.