
Lima, Perú © radamantis_t
Ville tentaculaire aux contrastes multiples, la capitale du Pérou désappointe le voyageur à sa première visite. D’interminables avenues à l’américaine, une activité et un bruit incessants, et souvent la brume en prime, en font une ville difficile à appréhender. Pourtant, Lima recèle des trésors d’art et d’architecture et propose en permanence des scènes de vie extraordinaires, issues d’un quotidien où le paradoxe est la norme. La ville accueille aujourd’hui chaleureusement ses visiteurs. La prudence est toutefois de mise, surtout la nuit.
Le centre historique
La ville de Lima se divise en vastes districts. Le centre historique se situe au nord, dans le district lui-même appelé Lima ! La plupart des monuments coloniaux y sont regroupés, en ordre dispersé autour de la plaza de Armas.
De la plaza Mayor à la plaza San Martín
Comme dans la quasi-totalité des villes d’Amérique du Sud, le cœur historique de Lima s’organise autour de la plaza de Armas, également appelée plaza Mayor. Elle forme un axe majeur du centre avec la plaza San Martín, reliée par l’artère piétonne jirón de la Unión.
Plaza Mayor
Joyau de la ville, classée au Patrimoine de l’humanité par l’Unesco, la plaza Mayor est bordée d’édifices superbes, parmi lesquels la cathédrale, le palais du gouvernement, le palais de l’archevêché et celui de la municipalité. Les balcons de bois ouvragés se détachent avec élégance des tons ocre et gris des bâtiments. A l’origine encerclée de petits commerces, la place a, par le passé, servi de « plaza de toros » pour la corrida et de lieu d’exécution sous la houlette du tribunal de la Sainte Inquisition.
Suivez le guide !
Chaque dimanche les habitants de Lima se donnent rendez-vous à l’Alameda Chabuca Granda, derrière le palacio de gobierno, pour déguster des spécialités péruviennes… Joignez-vous à eux !
Catedral
Plaza Mayor. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 16 h 30. Entrée payante.
Reconstruite selon les plans du XVIe siècle après le tremblement de terre de 1746, la cathédrale est un mélange de styles gothique, Renaissance, baroque et néoclassique ! Elle abrite notamment de très belles stalles de bois dans le chœur, de nombreuses sculptures et un musée, récemment rénové, qui présente les écoles majeures de la peinture religieuse coloniale de la région. Les restes de Francisco Pizarro, l’homme qui a conquis le Pérou, sont conservés dans une de ses chapelles.
Palacio de gobierno
Plaza Mayor. Ouvert du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 13 h et de 14 h à 17 h. Visite guidée gratuite, sur demande à l’entrée gauche du palais, par la place Pizarro, tél. : 311 3908.
Construit à l’emplacement exact du palais de Pizarro, l’édifice actuel date de 1937. Résidence du président de la République, il accueille régulièrement devant ses grilles des marches de protestation.
Parque de la Muralla
Jr. Amazonas Cdra 1. Ouvert tlj de 8 h à 22 h. Entrée gratuite.
Inauguré en 2004, le « parc de la muraille » contient une partie restaurée de l’ancien rempart de Lima et un petit musée archéologique de la zone. C’est aussi un lieu de promenade. Sa création fait partie du grand plan de rénovation du centre historique de Lima initié à la fin des années 1980. C’est ici qu’a trouvé refuge la statue de Francisco Pizarro, récemment retirée de la Plaza Mayor de Lima.
Jirón de la Unión
L’animation règne du matin au soir dans cette artère piétonne bordée de magasins de marque, de fast-foods et de cinémas. Le jirón de la Unión court de la plaza Mayor à la plaza San Martín.
Iglesia de la Merced
A l’angle de jirón de la Unión et Miró Quesada. Ouvert du lundi au dimanche de 8 h à 12 h et de 16 h à 20 h. Entrée libre.
L’église de la Merced est construite à l’emplacement où l’on célébra la première messe à Lima, en 1534, avant même la fondation de la ville. L’édifice actuel date du xviiie siècle. Les décors chargés, les sculptures coloniales et la ferveur qui y règne méritent le détour.
Suivez le guide !
Chaque jour, à midi, la garde du palacio de gobierno est relevée en fanfare. Une des facettes du folklore péruvien !
Plaza San Martín
Située à l’autre extrémité du jirón de la Unión, cette grande place est bordée d’arcades, comme la plaza Mayor. Elle fut fondée en 1921, pour célébrer l’indépendance du Pérou, gagnée un siècle plus tôt.
Autour de la plaza Mayor
Disséminés à travers les rues environnant la plaza Mayor, divers édifices coloniaux s’offrent au regard du visiteur.
Estación Desamparados
Jr. Ancash, 201. Ouvert du mardi au dimanche de 9 h à 19 h. Entrée libre, tél. : 311-3900 – ANX : 805.
Cette gare a longtemps vu partir un train mythique pour un trajet Lima-Huancayo spectaculaire avec des passages à plus de 4 000 m. La ligne a récemment été remise en service, avec toutefois des départs extrêmement sporadiques, en fonction de l’affluence des passagers. La gare, construite en 1912, accueille depuis peu des expositions sur les cultures régionales du Pérou.
Iglesia y convento San Francisco
A l’angle de Ancash et Lampa. Eglise ouverte tlj de 8 h à 12 h et de 16 h 30 à 20 h. Visite payante. Musée et catacombes ouverts tlj de 9 h 30 à 17 h 30. Entrée payante.
Construite en 1674, cette église baroque a survécu au tremblement de terre de 1746 et constitue l’une des plus belles représentantes du premier style colonial. Quelques retables exceptionnels se trouvent à l’intérieur. Le monastère montre de nombreux azulejos et une coupole de bois de style mudéjar. Sa bibliothèque d’ouvrages anciens et ses catacombes, où sont soigneusement empilés les ossements des moines qui y ont vécu depuis des siècles, font sa célébrité. On pourra également visiter le musée d’Art religieux.
L’art colonial péruvien
Le choc des cultures entre les Espagnols et les Indiens du Pérou a donné naissance à un art captivant. L’art colonial est ici très expressif et extrêmement réaliste. Les statues sont parfois ornées de vêtements et de cheveux humains. Le sang et la souffrance omniprésents sont probablement l’expression d’un peuple opprimé. On distingue trois grandes écoles picturales au Pérou : Cuzco, Cajamarca et Ayacucho. Très caricaturalement, on peut reconnaître l’école de Cuzco à l’usage intensif du doré, aux joues violacées des personnages (comme celles des habitants des Andes) et aux miroirs sur le cadre. L’école d’Ayacucho se caractérise par des couleurs terre et des visages enfantins. Celle de Cajamarca privilégiait les cadres vitrifiés contenant fleurs et insectes séchés.
Iglesia San Pedro
A l’angle de Azangaro et Ucayali. Ouvert du lundi au dimanche de 9 h 30 à 11 h 45 et de 17 h à 18 h. Entrée libre.
La façade austère de l’église San Pedro (1638) contraste fortement avec son intérieur baroque extrêmement riche.
Iglesa y convento Santo Domingo
A l’angle de Camaná et du jirón Conde de Superunda. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 12 h 30 et de 15 h à 18 h, dimanche de 9 h à 13 h. Entrée payante.
Le plus ancien monastère de Lima date du XVIe siècle ; il possède un beau plafond mudéjar et un cloître central d’une grande tranquillité. Dans l’un d’eux, San Martín de Porres, humble balayeur du couvent, aurait accompli son premier miracle. L’église abrite sa tombe ainsi que celle de santa Rosa, qui vécut comme san Martín au XVIIe siècle. Les Liméniens continuent à demander leurs faveurs, parfois en s’allongeant sur leur tombe, comme le veut la tradition. L’église abrite de nombreuses œuvres d’art, parmi lesquelles un christ en Croix du XVIe siècle et une représentation en marbre de santa Rosa du XVIIe siècle.
Las Nazarenas
A l’angle de Tacna et de Huancavelica. Ouvert tlj de 7 h à 12 h et de 16 h à 20 h 30. Entrée libre.
Un beau jour de l’époque coloniale, un esclave affranchi peint un christ en Croix sur le mur d’une rue de Lima. Le tremblement de terre de 1655 emporta tout le quartier, mais préserva la peinture, ce qui fut considéré comme un miracle. L’église de Las Nazarenas, construite au XVIIIe siècle, enserre cette œuvre appelée « El Señor de los Milagros ». Tous les 18 octobre, un fervent hommage religieux lui est rendu à travers Lima.
Palacio Torre Tagle
Jirón Uyucali 363. Ouverture variable. Tél. pour demander autorisation du ministère de RR.EE (511) 311-2400 / 311-2769. Entrée gratuite.
Le palais Torre Tagle, qui appartient aujourd’hui au ministère des Affaires étrangères, est une des plus intéressantes demeures coloniales du Lima actuel. Le patio dénote clairement des influences andalouses. Remarquez les azulejos et balcons sculptés.
Circuito magico del agua
Cuadra 7 de l’av. Arequipa. Ouvert du mercredi au dimanche et jours fériés, de 16 h à 22 h. Entrée payante.
Un peu plus exentrée, le « circuit magique de l’eau » est un ensemble de treize fontaines spectaculaires inaugurées en 2007 dans le parque de la Reserva. Pour une pause rafraîchissante et pour le bonheur des enfants.

Plaza de Armas, Lima, Pérou © Mariano Mantel / flickr
El Rimac
Séparé du centre historique par le fleuve Rimac, ce quartier est relié à la plaza Mayor par le puente de Piedra (pont de Pierre), du XVIe siècle, toujours en service. Du XVIIIe siècle au début du XXe, il était habité par la noblesse et la haute bourgeoisie de Lima. Peu à peu délaissé par ses luxueux occupants, El Rimac est redevenu très populaire. Des demeures au passé glorieux se succèdent, encore habitées, mais dans un état de délabrement avancé. Le cœur de Lima bat dans ces rues où les habitants se retrouvent pour discuter, pour improviser des parties de foot et de volley. Ce mélange de splendeurs architecturales fanées et de vie bien réelle lui confère un caractère unique. Quelques monuments sont ouverts à la visite.
Paseo de Aguas
Jirón Madera, juste avant le jirón Micaela de Villegas. Ouvert de 7 h à 20 h. Entrée libre.
Un beau jour du XVIIIe siècle, une audacieuse actrice demanda la lune au vice-roi du Pérou qu’elle avait pris au piège de l’amour. Le vice-roi la lui offrit : il fit créer une allée constellée de points d’eaux, où la belle pouvait admirer le reflet de l’astre lunaire. Une fontaine ouvragée, aujourd’hui tarie, était chargée d’alimenter le système. Le paseo des Aguas est devenu un terrain de jeu pour les enfants du quartier.
Urbanisme sans contrôle
Avec l’exode rural, le Pérou des années 1960 a vu exploser une urbanisation sauvage en trois étapes, encore en vigueur aujourd’hui. Les paysans commencent par construire illégalement des maisons de fortune sur un terrain vierge, le quartier prenant alors le nom d’invasión. Devant le fait accompli, l’Etat crée certains services de base, essentiellement eau et électricité. L’invasión devient un pueblo joven. Peu à peu, le quartier est relié au téléphone, des commerces s’établissent, des écoles et des parcs sont construits ; les maisons sont en dur. C’est une urbanización. Des quartiers entiers, ainsi créés de manière anarchique et illégale, sont aujourd’hui parfaitement intégrés à la ville !
Convento de los Descalzos
Au bout de l’alameda de los Descalzos. Visite tlj de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h (fermé mardi). Entrée payante.
Littéralement, le couvent des Pieds-Nus : les moines occupants les lieux portaient des sandales aux semelles si fines qu’ils semblaient ne pas être chaussés. Peu visité, ce couvent du XVIe siècle présente pourtant plus de 300 tableaux issus des grandes écoles picturales coloniales de la région. Il propose aussi une intéressante reconstitution de la vie des moines à l’époque. Le couvent et l’église qui la jouxte tranchent, par leur dépouillement, avec la majorité des édifices religieux du centre historique.
Plaza de Acho
Calle Hualgayoc 332. Arène et musée ouverts du lundi au samedi de 10 h à 18 h. Entrée payante. Tél. pour visiter le dimanche: (511) 482 3360.
Inaugurées en 1766, ces arènes de corrida sont les plus anciennes du continent américain. A l’entrée se trouve un musée dédié à la tauromachie.
Cerro San Cristóbal
Visite par tour-opérateur. Départs très réguliers à partir de la plaza de Armas.
Un peu au-delà de Rimac, la colline San Cristóbal offre un point de vue panoramique sur la ville, proposant un aperçu de son immense étendue. Pour y accéder, on traverse un pueblo joven, sorte de bidonville amélioré.
Les musées
Les principaux musées de Lima renferment bon nombre de trésors archéologiques découverts à travers le pays.
Museo de Oro del Perú
Avenida Alonso de Molina 1100, Santiago de Surco. Ouvert tlj de 11 h 30 à 19 h. Entrée payante.
Ce musée contient une fabuleuse collection d’objets précolombiens en or, en argent ou en pierres précieuses. Il compte également des parures, vêtements, céramiques ou momies. L’assistance d’un guide complétera utilement les descriptions très succinctes des vitrines. Au rez-de-chaussée se trouve le museo de Armas et sa belle collection d’armes. Une salle à l’étage est dédiée aux textiles péruviens.
Museo nacional de Antropología y Arqueología
Plaza Bolívar, Pueblo Libre. Ouvert du mardi au dimanche de 9 h à 17 h. Entrée payante.
Le musée est situé dans une belle demeure coloniale où résidèrent Simón Bolívar et José de San Martín. Il expose l’histoire des nombreuses civilisations du Pérou à travers des pièces archéologiques souvent splendides : sculptures chavíns, céramiques mochicas, orfèvrerie chimú, etc.
Museo Rafael Larco Herrera
Avenida Bolivar 1515, Pueblo Libre. Ouvert du lundi au dimanche de 9 h à 18 h. Entrée payante.
Proche du museo nacional de Antropología, ce musée contient une très large collection de céramiques (plus de 50 000 pièces), dont de nombreux exemplaires de la fameuse poterie érotique mochica. Des objets en or et des momies complètent ses vitrines.
Museo de la Nación
Avenida Javier Prado Este 2465, San Borja. Ouvert du mardi au dimanche de 9 h à 17 h sauf jours fériés. Entrée payante.
Ce musée ambitieux retrace de manière très pédagogique l’évolution de l’homme au Pérou à travers des pièces archéologiques majeures. Des maquettes de ruines archéologiques et une réplique de la tombe du Seigneur de Sipán, découverte sur la côte nord, sont également exposées.
Au sud-est de la ville
Plus moderne et majoritairement constitué de beaux quartiers, le Sud-Est est relié au centre par l’immense avenue Arequipa.
Miraflores
Au sud de Lima.
Quartier des affaires de Lima, Miraflores possède un charme plus occidental avec ses quelques tours et ses boutiques de luxe. C’est aussi, avec le mitoyen San Isidro, le quartier des restaurants et des cafés branchés. Des manifestations culturelles diverses se déroulent dans le parque Kennedy, à côté de l’Ovalo, la place centrale de Miraflores. Un peu plus loin, à côté de l’hôtel Marriott, le centre Larco Mar regroupe magasins et restaurants avec vue sur le Pacifique. IPeru, centre d’information touristique, y a également un accueil.
Barranco
Au sud-est de la ville, mitoyen avec Miraflores.
Initialement bohème et artiste, le Barranco est aujourd’hui avant tout le quartier de l’amour et de la vie nocturne. Les romantiques ruelles piétonnes autour du puente de los Suspiros (pont des Soupirs) mènent à un point de vue sur la mer. Un peu plus haut se trouve le « Boulevard », une agréable petite rue piétonne bordée de bars-dancings où la température monte à partir du jeudi soir.
Le circuit des plages
Le circuit des plages de la costa Verde compte en réalité une seule et gigantesque plage. Elle longe Miraflores pour rejoindre Barranco et Chorillos. Ces plages de galets sont plus propices à de belles promenades qu’à la baignade.
Suivez le guide !
Les ruines de Pachacamac peuvent se visiter en voiture. Les taxis acceptent très facilement ce genre d’excursion pour environ 15 soles.
Suivez le guide !
A 5 min de l’aéroport se trouve le terminal de bus le plus moderne du Pérou, ouvert en 2010, et donnant accès à de très nombreuses destinations péruviennes ainsi qu’à l’Argentine et le Chili.
Aux environs de Lima
Ruines de Pachacamac
A 31 km au sud de Lima. Ouvert tlj de 9 h à 17 h.
Fondé vers le IIIe siècle de notre ère, ce centre cérémonial majeur de l’Amérique précolombienne tenait encore un rôle très important à l’arrivée des Espagnols. Ses nombreux édifices sont répartis sur une très vaste superficie. Construits en adobe (terre mélangée à de la paille), ils sont mal conservés pour la plupart : le matériau phare de la côte désertique résiste mal aux assauts des rares pluies. On peut néanmoins voir des temples et les traces d’une cité très organisée. Construit par les Incas, le grand bâtiment dit « la macacuña » aurait hébergé les vierges choisies pour servir les dieux.