Taquile Island, Lake Titicaca © Emmanuel DYAN

Taquile Island, Lake Titicaca © Emmanuel DYAN

Merveille de la nature, le lac Titicaca est un des lieux les plus dépaysants d’Amérique du Sud. Sur plus de 8 000 km2, la lumière est d’une intensité inoubliable. On séjournera avec plaisir sur ses rives et surtout sur ses îles, loin de tout, près d’hommes au mode de vie si particulier.

Puno

Capitale du département de même nom, cette ville de 80 000 habitants est située à 3 820 m d’altitude. La ville possède quelques sites touristiques intéressants, mais c’est avant tout un lieu où dormir avant de partir à la découverte des merveilles de la région. Haut lieu folklorique du Pérou, Puno concentre les expressions culturelles variées de l’Altiplano.

Catedral
Plaza de Armas. Ouvert tlj de 7 h 30 à 12 h et de 15 h à 18 h. Entrée libre.
Construite en 1756 en pierre rouge, la cathédrale présente une façade baroque de style métis caractéristique de la région du lac Titicaca Relativement chargée, elle contraste avec un intérieur plus austère où trône néanmoins un autel richement paré.

Museo municipal Dreyer
Calle Conde de Lemos 289. Ouvert en semaine de 9 h à 13 h 30 et de 14 h 30 à 20 h, dimanche de 11 h à 19 h. Entrée payante.
Ce petit musée propose une collection précolombienne de céramiques, textiles, sculptures et objets d’orfèvrerie.

Bateau-musée « Yavari »
Dans le port de Puno. Entrée libre.
Le plus vieux bateau du lac fut construit en Angleterre en 1862 et acheminé pièce par pièce. Il propose également un bar.

Suivez le guide !
L’architecture dite métisse incorpora des apports décoratifs indigènes comme le soleil, la lune, des figures animales ou végétales. Cherchez-les sur la cathédrale !

Suivez le guide !
L’intéressant marché central se tient à deux pas de la place San Juan (ou parque Pino). Plus loin, le long de la voie ferrée, se trouve le marché artisanal avec ses vêtements en laine d’alpaga ou de lama, spécialités de la région.

Parque Wuaqspata
A 5 min de la Plaza de Armas.
En haut d’une petite colline dominant la ville et le lac, le parc contient une statue de Manco Cápac, le premier inca. La légende veut que des souterrains incas relient la colline au temple de Koricancha à Cuzco.

Marchés
Ouverts tlj.
L’intéressant marché central se tient à deux pas de la place San Juan (également appelée parque Pino). Un peu plus loin, le long de la voie ferrée, se trouve le marché artisanal, avec notamment ses vêtements en laine d’alpaga ou de lama, spécialités de la région.

La Casa del Corregidor
Jr. Deustua 576, Puno. Visites du mercredi au vendredi de 10 h à 22 h, le samedi de 10 h à 14 h 30 et de 17 h à 22 h.
Maison traditionnelle du xviie siècle offrant des informations sur le tourisme rural. On peut y admirer des expositions d’art puneño.

Autour de Puno

Sillustani
A 34 km au nord de Puno. Ouvert de 7 h à 17 h. Entrée payante.
Ce site funéraire attribué aux Collas fascine par son architecture très particulière comme par son environnement. Situées sur une petite colline, au milieu de la nature, les fameuses « chullpas » toisent le lac Umayo. Ces tours funéraires atteignent jusqu’à 12 m de haut. Au niveau du sol, la petite ouverture qui permettait de faire entrer le corps du défunt est parfois visible. Le travail minutieux d’assemblage des pierres n’est pas sans rappeler celui des Incas. Certaines pierres taillées gisent encore au sol à côté de la tour où elles devaient être montées.

La tribu colla
On sait peu de chose sur cette tribu, apparue vers le IXe siècle, après le déclin de la culture tiahuanaco. Les Collas parlaient l’aymara et enterraient leurs morts dans des chullpas, tours de plusieurs mètres de haut d’un très bel appareillage de pierre. Comme leurs rivaux les Lupacas, ils vivaient très bien de l’agriculture d’altitude (tubercules essentiellement) et de l’élevage de camélidés. S’ils ne constituèrent pas le seul royaume indépendant de la région, ils eurent une influence suffisante pour que les Incas, qui firent leur conquête au XVe siècle, nomment cette région le Collasuyo.

Chucuito
A 16 km au sud-est de Puno.
Ce petit village conserve deux églises coloniales. Près de celle de Santo Domingo se trouve el adoratorio de Inca Uyo, ruines incas dont les nombreuses sculptures phalliques laissent penser qu’elles étaient liées à un culte de la fertilité.

Suivez le guide !
La moitié du toit de l’église de Santa Cruz a disparu. Une occasion unique de faire des photos d’intérieur avec un éclairage naturel !

Juli
A 80 km au sud-est de Puno. Eglise San Juan Bautista ouverte le matin seulement. Entrée payante. Pour les autres églises, demander à San Juan Bautista.
A l’époque coloniale, le village de Juli connut un fort développement grâce à son emplacement stratégique sur la route amenant l’argent de l’Altiplano vers la côte. Quatre églises des XVIe et XVIIe siècles, objets d’une lente restauration, témoignent de cette splendeur passée. Celle de San Juan Bautista abrite un musée d’Art religieux et contient des peintures du XVIIe siècle décrivant la vie du saint à qui elle est dédiée. Les influences indigènes de la porte de sa sacristie sont nettes. L’église de San Pedro, la plus restaurée, contient un autel baroque et plusieurs peintures religieuses. Elle se situe sur la place même. L’église de Santa Cruz est très détériorée et celle de Nuestra Señora de la Asunción abandonnée, même si ses peintures intérieures sont en restauration.

Juliaca
A 45 km au nord de Puno.
Connexion importante par le chemin de fer, cette ville de 100 000 habitants est la seule à posséder un aéroport commercial. Juliaca est donc très animée, mais on y passe surtout par nécessité. Elle possède néanmoins de beaux édifices coloniaux, dont l’église de Santa Catalina, le couvent des Franciscains et les « chullpas » du site proche de Esquén.

Les îles du Titicaca

Les îles évoquées dans cette partie se visitent au départ de Puno. La description des îles du Soleil et de la Lune est faite dans la partie Bolivie de ce guide.

Pérou ©Tangka

Pérou ©Tangka

Iles flottantes des Uros
A 20 min en bateau de Puno.
Les fameuses îles Uros sont aujourd’hui habitées par des Aymaras. Ces derniers ont toutefois adopté le mode de vie pluricentenaire des Uros, disparus vers les années 1950. Ils vivent sur des îles faites de « totora », une sorte de jonc qui leur sert également à construire des barques, à nourrir leur bétail et fait partie de leur propre alimentation. Plusieurs centaines de personnes habitent cette soixantaine d’îles, dont les plus grandes contiennent des édifices publics comme une école, un bureau de poste ou même un terrain de foot ! Leurs moyens de subsistance proviennent de la pêche, de la chasse et du tourisme, qu’ils administrent eux-mêmes. Très cliché, la visite demeure intéressante car elle montre un mode de vie unique dans un cadre magnifique.

La communauté de Taquile
Les quelque 1 500 habitants de l’île de Taquile protègent farouchement leurs coutumes et leur mode de vie communautaire. Les ressources des habitants sont en grande majorité réparties selon les besoins de chacun. Tous les habitants du village participent tour à tour à la construction d’édifices publics. A son entrée au village, le touriste désirant y passer la nuit est dirigé vers un habitant, désigné à tour de rôle. Paradoxalement, le tourisme – qu’elle contrôle entièrement – aide la communauté de Taquile à préserver son mode de vie. La plupart des hommes étaient en effet auparavant obligés d’aller travailler à Puno. Bien sûr, le risque d’acculturation est grand, surtout si les touristes continuent à favoriser une mendicité encore limitée.

Suivez le guide !
Le ciel étoilé du lac Titicaca forme un spectacle époustouflant. Emmitouflez-vous, éloignez-vous un peu des éventuelles lumières et levez les yeux, vous resterez sans voix !

Ile de Taquile
A 4 h de bateau de Puno.
S’il est un endroit au Pérou totalement déconnecté du monde moderne, c’est bien celui-ci. A Taquile, l’électricité, les routes, les véhicules et même la police sont bannis. Les habitants portent tous le costume traditionnel. Les hommes tricotent et les femmes tissent. L’île accueille ses visiteurs avec un escalier d’autant plus interminable qu’à 4 000 m d’altitude le souffle se fait court. En haut, le petit village jouit d’une atmosphère étonnamment paisible. Sur la place centrale, les coopératives vendent un artisanat original. Il faut se promener à travers cette île, profiter de ses paysages, de sa tranquillité. Des ruines précolombiennes émaillent ses 6 à 7 km de long. Les voyageurs passant la nuit sur place assisteront à une nuit incroyablement étoilée et à un lever de soleil non moins mémorable. Ils auront en plus la chance de dormir chez l’habitant (dans des conditions sévères).

Ile d’Amantani
A 4 h 30 de bateau de Puno.

Sœur jumelle de Taquile (à une demiheure de bateau), l’île d’Amantani comporte également des ruines archéologiques, dont deux temples en hauteur. Les touristes, moins nombreux sur cette île, sont invités à y passer la nuit.

Vidéo : le lac Titicaca, berceau des Incas

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