Arequipa © Phillie Casablanca
La ville coloniale d’Arequipa se situe dans une région aux paysages naturels grandioses : volcans, déserts en altitude et surtout canyons vertigineux, dont le fameux canyon de Colca.
Arequipa
Rivale de Trujillo pour le titre officieux de seconde ville du Pérou, Arequipa est relativement isolée au sud du pays, à 1 000 km à l’est de Lima. Considérée comme une cité à part par ses habitants et rivalisant avec Lima, Arequipa va même jusqu’à délivrer son propre passeport. Fondée en 1540 dans une zone déjà habitée par les Indiens, la « Ville blanche » doit son surnom au sillar, cette pierre volcanique éclatante sous le soleil.
Plaza de Armas
Cathédrale ouverte durant le culte. Entrée libre.
D’élégantes arcades entourent la plaza de Armas sur trois côtés, la cathédrale occupant entièrement le quatrième. Une série sans fin de destructions et reconstructions marque l’histoire de la cathédrale. L’édifice actuel, du XIXe siècle, a vu une de ses tours éventrer son toit lors du tremblement de terre de 2001. L’intérieur de cette église néoclassique vaut le coup d’œil. On remarquera notamment la chaire fabriquée en France et l’impressionnant orgue belge.
Convento de Santa Catalina
Calle Santa Catalina 301. Ouvert tlj de 9 h à 17 h. Entrée payante.
Sans conteste l’attraction touristique majeure d’Arequipa, le couvent de Santa Catalina, véritable ville dans la ville, s’étend sur plus de 2 ha. Ce dédale de rues bordées d’édifices pastel, de cloîtres et de fleurs, est coupé de la cité par des murs massifs. Fondé en 1580, le couvent était destiné aux filles de familles riches, qui venaient s’enfermer ici jusqu’à la fin de leurs jours. Elles n’y vivaient cependant pas trop mal puisqu’elles disposaient jusqu’au XIXe siècle de cellules individuelles et de servantes. Seules ces dernières avaient l’autorisation de sortir du couvent. Depuis 1970, les quelques nonnes qui restent peuvent aller et venir dans la ville. Elles n’occupent plus qu’une petite partie du couvent ; tout le reste est visitable et meublé à l’ancienne, offrant au visiteur une extraordinaire reconstitution de la vie dans ces murs. Parmi les innombrables lieux d’intérêt, citons la cellule de Ana de los Angeles Monteagudo, qui vécut au XVIIe siècle et fut béatifiée trois cents ans plus tard. Les guides du couvent sont hautement recommandés.
Museo Santuarios Andinos
Santa Catalina 210. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 18 h, le dimanche de 9 h à 15 h. Entrée payante.
Dans une belle demeure du XVIIe siècle, ce musée contient les momies incas récemment découvertes dans les glaciers avoisinants, même si sa star, Juanita, est souvent en voyage.
Iglesia La Compañía
A l’angle sud de la plaza de Armas. Eglise ouverte tlj de 9 h à 11 h et de 15 h à 18 h. Entrée libre. Chapelle San Ignacio ouverte de 9 h à 12 h et de 15 h à 18 h. Entrée payante.
Cette église du XVIIe est considérée comme un des plus beaux exemples d’architecture métisse aréquipénienne, notamment pour les ornements de sa façade. Elle abrite de nombreux trésors : retables, sculptures, peintures et un autel en cèdre gravé dans le style churrigueresque (une adaptation latino-américaine du baroque espagnol) entièrement couvert de feuille d’or. Deux cloîtres sont attenants, aux colonnes richement décorées, dans lesquels sont aujourd’hui installées des boutiques. La chapelle San Ignacio, à gauche de l’église, possède une jolie coupole polychrome.
Iglesia y convento de San Francisco
Plaza San Francisco, au bout de la calle San Francisco. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 12 h 30 et de 15 h à 17 h. Entrée libre pour certaines parties, payante sinon.
L’église date du XVIe siècle, avec des rajouts au siècle suivant. Elle a souffert des tremblements de terre successifs, comme en témoigne une grande fissure dans le dôme. L’intérieur, relativement dépouillé pour une église péruvienne, met en valeur la chaire et le chœur. Le couvent contient un grand patio bordé d’arcades.
Convento La Recoleta
Calle Recoleta 117. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 12 h et de 15 h à 17 h. Eglise ouverte tlj de 9 h à 12 h et de 15 h à 18 h. Entrée payante.
Ce monastère franciscain, construit en 1648, possède des cloîtres splendides. Son attrait majeur réside dans sa bibliothèque de 18 000 volumes, dont certains datent de la fin du XVe siècle. Un musée d’Amazonie, un Musée religieux et un musée d’Art précolombien ont également trouvé place dans ces lieux.
Maisons coloniales
Visitables aux heures d’ouverture des commerces. Entrée libre.
Plusieurs maisons coloniales font l’objet de visites, investies par des galeries ou des banques. Parmi elles, la casa Tristán del Pozo fut terminée en 1738 (San Francisco 108) et la casa del Moral comporte un petit musée (Moral 318. Entrée payante).
Yanahuara
Autour de la plazuela de Yanahuara, au nord-ouest de la ville. Ce petit quartier charme le visiteur avec ses rues étroites et ses façades coloniales. L’église de San Juan Bautista, sur la place, date de 1750 et constitue un ouvrage majeur de décoration métisse. Noter par exemple la présence de plumes mêlées à des symboles religieux européens. Le mirador, sur la même place, propose un point de vue intéressant sur la ville et les volcans environnants.
Environs d’Arequipa
Cayma
A 3 km d’Arequipa, après Yanahuara. Eglise ouverte tlj de 9 h à 16 h. Entrée libre.
Le quartier de Cayma, situé sur une colline, offre une perspective d’ensemble sur Arequipa. La place centrale est une merveille d’architecture coloniale, avec ses maisons anciennes et l’église San Miguel Arcángel.
Reserva nacional de Salinas y Aguada Blanca
A 35 km au nord-ouest d’Arequipa. Entrée libre.
Cette vaste zone protège des ressources naturelles variées : volcans, canyons, sources thermales. Elle comporte notamment les bosques de Piedras (forêts de Pierre) de Sumbay et les lagunes de Salinas, respectivement à 70 et 80 km d’Arequipa. On pourra y croiser des condors, vigognes et flamants roses.
Juanita, la Princesse des glaces
Tout près du sommet d’Ampato furent découvertes en 1995 des sépultures contenant des momies incas, que le froid avait parfaitement conservées. L’une d’entre elles, une jeune femme, fit la une des journaux pour avoir traversé les siècles quasiment intacte. Baptisée Juanita et rapidement surnommée la « Princesse des glaces », cette jeune femme fut victime d’un sacrifice. Cette pratique était relativement courante chez les Incas, pour qui les montagnes étaient des divinités. On peut s’étonner de leur capacité à monter si près des cimes (Ampato culmine à 6 380 m) sans équipement moderne et, qui plus est, pour construire des sanctuaires !
Ascension du Misti
La très populaire ascension de ce sommet de 5 821 m, symbole de la ville d’Arequipa, s’effectue relativement aisément en un ou deux jours. L’assistance d’un guide est fortement recommandée.
Canyon del Colca
A 160 km au nord-ouest d’Arequipa.
Ce canyon est le plus grand de la région et un des plus vertigineux au monde. Ponctuée çà et là de ruines précolombiennes, d’églises et de points de vue surprenants, la vallée de Colca ne manque pas de haltes pour observer condors, lamas et alpagas. Les habitants des quatorze villages alentour sont célèbres pour leur costume traditionnel. On s’attardera sur le phénoménal réseau de terrasses de culture précolombiennes, probablement aménagées autour de l’an 1000.
Femmes péruviennes près de Colca – Pérou © Pedro Szekely / flickr
Chivay
A 160 km au nord-ouest d’Arequipa. Entrée des sources payantes
Le principal village de cette zone marque l’entrée du canyon de Colca. On pourra en admirer l’église Nuestra Señora de Asunción et ses peintures murales intérieures. Les agréables sources thermales de La Calera sont à 4 km.
Cruz del condor
A 60 km à l’ouest de Chivay.
Avec un peu de chance, cet observatoire naturel situé à 3 300 m d’altitude permet d’apprécier le vol de condors. Cet animal fétiche des peuples précolombiens se montre en général tôt le matin. La cruz del Condor est également un endroit d’où la vue est fascinante : la rivière coule 1 200 m plus bas.
Cabanaconde
A 65 km à l’ouest de Chivay.
Ce village pittoresque d’un millier d’âmes surplombe le canyon. Sa belle église, reconstruite après le tremblement de terre de 1784, abrite une collection de christs en Croix du XVIIIe siècle.
Toro Muerto
A 165 km à l’ouest d’Arequipa. Ouvert tlj de 7 h à 17 h. Entrée payante.
Situé dans la vallée de Majes, dans un vaste désert, ce site archéologique irrégulièrement entretenu comporte des centaines de pierres sculptées ou gravées, étalées sur 2 km2. Guerriers, danseurs, animaux stylisés… Les scientifiques s’interrogent sur les auteurs de ces œuvres, que certains attribuent à la culture huari. L’aide d’un guide peut s’avérer précieuse pour accéder directement aux pièces intéressantes.
Vallée des Volcans
A 377 km au nord-est d’Arequipa.
Les dizaines de volcans cernant cette vallée lui confèrent un caractère étonnant, parfois presque lunaire.