Forêt de légende, peuplée d’animaux sauvages et de plantes exotiques, l’Amazonie nourrit nos rêves. Le Pérou propose de la découvrir dans d’excellentes conditions : villes sorties de nulle part, réserves protégées, dont l’extraordinaire parque nacional del Manu… L’Amazonie nous entraîne dans sa majesté à la découverte d’un monde mythique où nos repères habituels perdent délicieusement leur sens. Un guide est indispensable pour pénétrer dans la jungle et les services d’un tour-opérateur s’avèrent souvent très utiles.

Amazonie, Pérou

Amazonie, Pérou © mp3iefCC BY-NC-SA 2.0

Autour de Puerto Maldonado

Au confluent des ríos Madre de Dios et Tambopata, près de la frontière bolivienne.
Fondée il y a un siècle, cette ville sans charme de 30 000 habitants se situe au cœur d’une des régions les plus riches du monde en termes de diversité biologique. Dans les environs immédiats, la forêt a toutefois cédé la place à des champs cultivés.

Un monde à part
Pas moins de 9 pays se partagent la forêt amazonienne. Cette dernière couvre plus de la moitié du Pérou, mais ne compte que pour 5 % de sa population du fait de son isolement. De fait, Iquitos, qui recense tout de même plus de 400 000 habitants, ne dispose pas d’accès routier ! Pendant longtemps, le fleuve a constitué la seule voie de communication possible et les habitants de la forêt péruvienne avaient plus de contacts avec les villes portuaires brésiliennes ou boliviennes qu’avec Lima. Avec l’avion et des routes qui se sont créées, ce monde s’est un peu désenclavé, et sa population croît régulièrement.

Lago Sandoval
A 1 h de bateau de Puerto Maldonado et 5 km de marche dans la forêt.
Le lac Sandoval, un des plus beaux de la région, héberge quelques espèces en voie de disparition, comme le caïman noir ou la loutre géante de rivière. On peut parcourir ses eaux tranquilles en canoë et, avec de la chance, voir quelques animaux : lézards, oiseaux variés, singes, etc.

Zona reservada Tambopata-Candamo
Au sud de Puerto Maldonado, à 4 h de bateau sur le río Tambopata. Entrée payante si on y passe la nuit.
Créée en 1990, cette réserve de 1,8 million d’ha constitue, avec le parque Manu, une des zones possédant la plus grande variété de flore et de faune dans le monde. Le terrain argileux de la « colpa » de Guacamayos attire de nombreuses espèces animales venant se nourrir de ses sels minéraux. Le matin offre un inoubliable rassemblement d’oiseaux multicolores. En 1996 fut créé le parque nacional Bahuaja-Sonene attenant, dont les infrastructures touristiques sont encore limitées. On peut y visiter des villages indiens.

Reserva de biosfera del Manu

Au nord-est de Cuzco, le long du río Manu. Entrée payante.
La reserva de biosfera de Manu est un des meilleurs endroits d’Amérique du Sud pour observer la vie sauvage de la forêt amazonienne. Sa situation exceptionnelle, de plus de 4 000 m sur les versants est des Andes jusqu’à la forêt tropicale, permet en effet de protéger une diversité biologique exceptionnelle. Patrimoine naturel de l’humanité, elle recouvre en fait trois espaces voisins. Le parque nacional est destiné à la protection intangible des ressources de la forêt. La zona reservada est son alter ego ouvert au tourisme via des tour-opérateurs. La zona cultural enfin, dans laquelle sont installés quelques routes et villages, est accessible à tous. Sont hébergés dans la réserve 13 espèces de primates, 5 de félins, une centaine de chauves-souris, un millier d’oiseaux, sans parler des insectes, reptiles ou poissons. Plusieurs ethnies (machiguengas, yaminahuas, mashcopiros, amahuacas) vivent de manière traditionnelle dans ces lieux ; certaines n’ont que de très rares contacts avec l’extérieur. Les dirigeants de la réserve ont le mérite de respecter leur volonté d’isolement.

Des animaux et des arbres
La forêt amazonienne constitue un sanctuaire naturel pour notre planète, bien préservé au Pérou comme en Bolivie. Des milliers d’espèces animales et végétales, plus que les experts ne sont capables d’en dénombrer, vivent encore dans leur habitat naturel. Jaguars, tapirs, anacondas, toucans, caïmans, loutres, piranhas, singes, tarentules… Ces animaux qui peuplent notre imaginaire se trouvent effectivement dans le Bassin amazonien. Mais il n’est pas facile de les débusquer dans cette forêt vaste et dense. Un bon guide permettra d’en observer certains (et plus encore dans les réserves). Au-delà des animaux, c’est toute une atmosphère qui emporte le voyageur dans un autre monde.

Suivez le guide !
Ne perdez pas l’opportunité de déguster des spécialités de la jungle ! Le suri, vers blanc de la taille d’un doigt, se mange cuit, éventuellement accommodé d’une sauce.

Pucallpa

A 800 km de Lima par route.
Pucallpa fut fondée en 1888 dans une zone peuplée par les Indiens cashibos et shipibos. Deuxième ville du Bassin amazonien, elle connaît la plus forte croissance. Le lac Yarinacocha constitue l’attraction principale de la région, les environs proches de la ville étant cultivés.

Museo regional
Jirón Inmaculada 999. Ouvert tlj de 8 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Entrée payante.
Ce musée comporte notamment une collection de céramiques shipibos et quelques représentations d’Indiens étonnantes de vie, sculptées par Felipe Lettersten.

Parque natural
A 4 km de Pucallpa sur la route de l’aéroport. Ouvert tlj de 9 h à 17 h. Entrée payante.
Le parc propose un zoo hébergeant de nombreux animaux de la jungle et un petit musée de céramiques réalisées par les Indiens shipibos.

Usko Ayar
Sanchez Cerro 465. Ouvert tlj de 9 h à 17 h. Entrée libre.
L’artiste local, Pablo Amaringo, réputé pour peindre sous l’effet de la boisson hallucinogène ayahuasca, expose ses œuvres dans ces lieux.

Laguna Yarinacocha
A 7 km au nord-est de Pucallpa, accessible par route par le fleuve.
Le vaste lac Yarinacocha est aménagé de quelques hôtels, bars, restaurants et propose des locations de bateau. Dauphins, iguanes ou oiseaux exotiques constituent sa faune principale. Le lac comporte quelques îles et plages assez courues l’été. Plusieurs villages shipibos, établis dans les environs, accueillent les visiteurs et vendent leur artisanat. Leur coopérative, Maroti Shobo, se trouve sur la place centrale du petit port Puerto Callao. Dans les environs de ce dernier est installée une mission américaine moderne, contestée en raison des risques d’acculturation des tribus concernées. Le jardín botánico Chullachaqui, à 45 min de bateau et 1 h marche, conserve plus de 3 000 plantes médicinales et ornementales indigènes (Entrée libre).

Reserva de Pacaya-Samiria

Environ à mi-chemin entre Pucallpa et Iquitos. Entrée payante.
Plus de 30 000 hommes issus de tribus millénaires vivent dans la région de cette réserve protégée, la plus vaste du Pérou. De très nombreuses espèces animales peuplent la réserve, dont certaines en voie de disparition : caïman noir, loutre géante de rivière et surtout le dauphin rose, la tortue chapaga – qui peut atteindre 1 m de diamètre – et le paiche, poisson d’eau douce le plus grand du monde.

Iquitos

Située en pleine forêt au nord-est du Pérou, Iquitos est peut-être la plus grande ville du monde à ne pas disposer d’accès routier, avec près d’un demi-million d’habitants.
Elle conserve des traces de la prospérité due au boom du caoutchouc au tournant du XXe siècle. La réputation d’Iquitos pour son sens de la fête n’est plus à faire au Pérou. De nombreuses excursions dans la vaste forêt vierge environnante sont proposées par des tour-opérateurs. Au cœur de la ville se trouve l’incroyable Belén, surnommée la Venise de l’Amazonie.

Plaza de Armas
Cathédrale ouverte tlj de 6 h à 8 h et de 15 h à 20 h. Entrée libre.
Parmi ses monuments les plus notables, la petite plaza de Armas compte la jolie petite cathédrale aux couleurs vives et l’incongrue casa de Hierro (maison de Fer). Cette dernière fut construite en France par Gustave Eiffel en 1860. Elle fut démontée pièce par pièce et reconstruite à Iquitos du temps de son opulence.

Malecón Tarapacá
La promenade aménagée vers le Belén permet d’apprécier d’un côté les majestueuses rives de l’Amazone et ses habitations de bois, de l’autre des édifices datant de la grande époque d’Iquitos, richement décorés d’azulejos.

Museo amazónico
Malecón Tarapacá 386. Ouvert en semaine de 8 h à 13 h et de 15 h à 19 h, samedi de 9 h à 12 h. Entrée payante.
L’intérêt principal de ce musée réside dans sa collection de sculptures de Felipe Lettersten, qui effectua le moulage intégral d’Indiens de différentes tribus.

Belén
Marché ouvert tlj.
Le quartier du Belén, avec son immense marché mais surtout ses maisons flottantes, constitue sans conteste l’attraction phare d’Iquitos. Les habitants s’y déplacent en canoë. Ils habitent des maisons de bois dans des conditions très rudimentaires. L’Amazone fait partie intégrante de leur mode de vie ; les enfants s’y baignent et vont à l’école dans des pirogues-bus. Lorsque les eaux sont basses, le quartier se transforme en une zone boueuse et sale.

Quistococha
A 13,5 km à l’ouest d’Iquitos. Ouvert tlj de 8 h à 17 h.
Ce complexe touristique comporte un intéressant zoo d’animaux natifs et une exposition taxidermiste. Il est possible de faire du canoë et de se baigner dans le lac.

Suivez le guide !
La visite du Belén prend tout son sens en bateau, de préférence à la rame. Les piroguiers sauront vous trouver !

Vidéo : l’Amazonie au Pérou

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