San Miguel de Allende

San Miguel De Allende, maison coloniale – Mexique © Carlos Sanchez
Avec ses artistes américains, ses écoles d’art et de langues, ses luxueuses auberges et ses boutiques d’antiquités, San Miguel de Allende a sans doute perdu une part d’authenticité, sacrifiée sur l’autel du tourisme. Les gringos n’ont pourtant pas altéré la beauté originelle de celle qui attira tant d’artistes bohèmes à partir des années 1940, du muraliste Siqueiros à l’écrivain Jack Kerouac. Ce bijou colonial demeure une des plus charmantes étapes d’un voyage au Mexique, avec ses maisonnettes colorées à flanc de collines, surplombant l’immense plaine du Bajío. Pour ne rien gâcher, la production de ses galeries artisanales est souvent de qualité et de bon goût.
Plaza de Allende
La place principale de San Miguel, dénommée aussi El Jardín, concentre quelques-uns des édifices les plus marquants de la ville. Sur le côté sud, le museo Allende jouxte l’église paroissiale La Parroquia, de style néo-gothique, plutôt rare au Mexique. D’élégantes demeures aristocratiques du XVIIIe siècle, dont la baroquissime casa del Mayorazgo del Canal, se dressent à l’ouest et au nord de la place.
Museo histórico de San Miguel de Allende
Plaza Principal. Ouvert tlj sauf lundi de 9 h à 17 h. Entrée libre.
Dans la maison natale d’Ignacio Allende, le musée municipal d’Histoire rappelle le rôle évangélisateur de la mission sur les hauts plateaux du Mexique central, et rend hommage à l’enfant du pays, qui mena la guerre d’indépendance aux côtés de Miguel Hidalgo.
Instituto Allende
Ancha de San Antonio. Ouvert en semaine.
San Miguel doit sa réputation de ville d’art et de culture à cet institut culturel, fondé en 1951 dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle. On y vient du monde entier pour y étudier les arts plastiques, mais aussi la littérature et la langue espagnoles, ainsi que l’histoire latino-américaine.
Convento La Concepción
Angle Canal y Hernández. Ouvert tlj. Entrée libre.
Cet ancien couvent du XVIIIe siècle était particulièrement étendu, avec ses ravissants patios ceints de hauts murs et son imposante église, dont le dôme néoclassique, imitation de celui des Invalides, à Paris, a été achevée en 1891. Une partie de ce vaste ensemble accueille désormais l’école Bellas Artes (ou centro cultural Ignacio Ramírez), ainsi que l’hôtel Sautto, dont les chambres s’ouvrent sur un jardin intérieur avec piscine.
Morelia
Fondée en 1541, la capitale du Michoacán a conservé l’opulence discrète de son aristocratie coloniale. Elle tient son nom de son héros local, l’indépendantiste José Morelos.
Aujourd’hui animé par ses universités, le cœur historique a pu être préservé grâce aux lois de protection de l’urbanisme. Classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, la cité représente la quintessence de l’architecture coloniale des XVIIe et XVIIIe siècles. La pierre basaltique cantera rosa habille ses innombrables églises et hôtels particuliers de teinte ocre et rose. Il faut pénétrer dans les cours des universités et des palais gouvernementaux, tel le palacio Clavijero, une ancienne école jésuite de 1660.
Catedral
Au milieu de l’immense Zócalo bordé de portales, ces arcades commerçantes typiques du Mexique, la cathédrale domine la ville de ses deux imposants clochers décorés d’azulejos. Construite entre 1640 et 1744, elle est l’exemple même du style tablerano, un baroque épuré. L’intérieur, au sol de marbre, est de facture néoclassique.
Museo casa de Morelos
Avenida Morelos Sur 323. Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 17 h. Entrée libre.
Figurant sur toutes les fresques des bâtiments publics de Morelia, un foulard noué sur la tête, le père métis José María Morelos y Pavón reprend le flambeau indépendantiste après la mort de Hidalgo. Habile stratège, il tient tête aux Espagnols pendant quatre ans, proclame l’indépendance, la fin de l’esclavage et de l’apartheid anti-Indiens avant d’être capturé puis fusillé, le 22 décembre 1815. La maison où il vécut accueille un musée, dédié à ses exploits et à ses objets personnels.
Museo regional Michoacano
Avenida Allende. Ouvert tlj sauf lundi de 9 h à 18 h, dimanche de 9 h à 14 h. Entrée payante sauf dimanche.
Dans un splendide palais du XVIIIe siècle, on parcourt l’histoire du Michoacán à travers une intéressante collection de vestiges préhispaniques, notamment tarasques (dont une collection d’obsidiennes taillées), d’œuvres liturgiques et de peintures contemporaines.
Casa de las Artesanías
Plaza Valladolid. Ouvert de 10 h à 15 h et de 17 h à 20 h.
Dans l’ex-convento de San Francisco, couvent fortifié du XVIIe, la casa de las Artesanías fait à la fois office de musée et de marché d’artisanat. Poteries, guitares, laques, vannerie, jouets, tissages, cuivre et argent martelés composent la fameuse production artisanale du Michoacán.
Les douceurs de Morelia
« Manger sucré, parler sucré… » Si la plupart des régions mexicaines ont leurs spécialités de confiseries, le mercado de dulces (marché aux sucreries) de Morelia, dans la calle Valentín Gómez Farías, est une débauche de douceurs alléchantes : buñuelos (immenses crêpes croustillantes), pâtes de fruits, que l’on sert tranchées avec du fromage frais dans un coulis de fruits, chongos (pâtes de lait, miel et cannelle), caramelos de charanda (liqueur de sucre de canne), petits pains de sucre, gelées, copeaux de fruits confits, cocadas (confiture à la noix de coco) et autres chocolats…
Suivez le guide !
Face au templo de la Compañía, traversez le porche du colegio de San Nicolás, la plus ancienne université des Amériques, pour admirer son patio baroque.
Aux environs
Yuriría
En direction de Guanajuato, Yuriría est une petite bourgade sise sur une ancienne cité tarasque, où les Augustins édifièrent un magnifique monastère, entre 1555 et 1565. Eglise à façade plateresque, admirable atrium ombragé de lauriers d’Inde, grand cloître à deux étages, l’ensemble conventuel est fortifié de murs crénelés de merlons pointus, dominé par une tour carrée de style médiéval, particularité architecturale rare au Mexique. Le monastère domine le premier lac artificiel d’Amérique, entrepris par les moines en 1545.
Uruapán et le volcan Paricutín
A une trentaine de kilomètres de la ravissante petite ville montagneuse d’Uruapán, on peut visiter les ruines du village de San Juan Parangaricútiro, à moitié enseveli après l’éruption du volcan Paricutín, le 20 septembre 1943. Pour rejoindre le champ de lave, il faut louer un cheval ou une mule à partir d’Angahuán (une petite heure de trajet).