Cette région, peu développée sur le plan touristique, n’est à conseiller qu’à ceux qui, négligeant leur confort, sont avant tout des passionnés de la faune africaine. Ils ne seront pas déçus, et ce malgré le braconnage qui a fait des ravages dans les années 80. Ils pourront croiser de magnifiques troupeaux d’éléphants et observer, entre autres, le rarissime grand koudou.
La Selous Game Reserve
Ce n’est pas un parc national mais une réserve de chasse, la plus grande d’Afrique (55 000 km²). Elle tient son nom d’un chasseur et explorateur anglais qui trouva la mort lors des combats qui opposèrent Britanniques et Allemands en Afrique de l’Est au cours de la Première Guerre mondiale. Le paysage offre une succession de vallonnements séparés par des rivières. Toutes rejoignent la Rufiji qui traverse le parc du sud vers le nord. La végétation se compose essentiellement de miombo (Brachystegia), ces arbres épineux et denses qui prennent une teinte grise en saison sèche et forment un couvert difficilement pénétrable. C’est essentiellement le royaume des éléphants mais on peut aussi observer des buffles, des hippopotames des crocodiles, lors de la descente de la Rufiji en bateau. Au-dessus des gorges Stiegler, du nom d’un explorateur allemand tué sur place par un éléphant, se balance un pont suspendu depuis lequel on domine les rapides de la Rufiji. Les rhinocéros ont été décimés par les braconniers et sont aujourd’hui très peu nombreux.
Différentes espèces d’herbivores fréquentent les zones de savane : grands et petits koudous, hippotragues, impalas, bubales, gnous, zèbres et gazelles. Leur présence attire les grands fauves, lions, léopards, guépards. Pour se rendre à Selous depuis Dar es Salam, il faut compter huit heures de route. Il est possible d’affréter un avion car les principaux camps disposent chacun d’une piste d’atterrissage. A l’intérieur de la réserve, on ne peut se déplacer qu’en véhicule tout terrain, en bateau sur les rivières ou à pied mais sous l’escorte d’un garde armé. La meilleure période est de juin à novembre. En dehors du Stiegler’s Gorge Lodge où l’hébergement est assuré dans des chalets de bois, les autres sites, Mbuyu Camp et Rufiji River Camp sont des campements de toile.
Ces derniers ne sont pas sans charme, comme à Mbuyu, où la salle à manger est dressée à l’ombre d’un magnifique baobab. Si l’on revient dormir chaque soir dans un de ces sites, il ne faut pas espérer visiter l’ensemble de la réserve. Pour cela, il est nécessaire de prévoir de camper et mieux vaut se fier à des professionnels du safari.
Le Mikumi National Park
Une faune variée et de nombreux oiseaux abondent dans ce parc (1 165 km²) fondé en 1964, certes beaucoup plus petit que le Selous mais plus facilement accessible. Au coeur du parc coule la Mkata river qui reçoit de nombreux affluents descendus des collines environnantes. Une espèce de palmiers, caractérisée par un renflement en haut du tronc, a donné son nom au parc.
Bordant les rivières, les mikumi sont souvent associés au baobab et à l’arbre à saucisses. A leurs pieds, croit une herbe grasse mais sur les collines, le miombo devient la végétation dominante. Au sud-est, se dresse la silhouette des montagnes Uluguru qui culminent à 2 000 mètres. Des sources chaudes jaillissent comme par surprise dans ce magnifique paysage. Troupeaux d’éléphants, hippopotames, buffles fréquentent les rivières, les marais et les trous d’eau ; ils sont accompagnés de nombreux oiseaux, de babouins, phacochères, gnous, zèbres. En terrain découvert, on peut observer des lions et aussi des lycaons.
Dans les fourrés, se cache parfois le grand koudou. Situé à 294 km de Dar es Salam par une route goudronnée, il faut compter 3h30 de voiture pour rejoindre le Mikumi Wildlife Lodge ou le Mikumi Wildlife Camp, tous deux installés au pied des Uluguru.
Le Ruaha National Park
Par sa superficie (12 950 km²), il est le deuxième parc de Tanzanie, derrière le Serengeti. Cependant, en raison des difficultés d’accès, il reçoit très peu de visiteurs. Il s’étend entre deux rivières, la Njombe et la Ruaha sur les rives desquelles se concentre toute la vie animale en période sèche. A l’intérieur, montagnes et plateaux se succèdent, couverts d’une forêt de miombo. Éléphants, hippopotames et crocodiles dans les rivières, grands koudous, impalas, antilopes des sables dans les zones broussailleuses, guépards, léopards et lions, toute la faune africaine est présente même si elle est moins nombreuse qu’ailleurs en raison de l’aridité des lieux.
Le long des berges de la Ruaha vivent de nombreux oiseaux aquatiques qui partagent le couvert des arbres avec des groupes de babouins. Le parc est à 621 km de Dar es Salam par Iringa. A partir de cette ville, les 110 derniers kilomètres ne sont pas goudronnés. Après l’entrée du parc, il faut traverser la rivière Ruaha en empruntant un bac qui fonctionne manuellement. De décembre à avril, pendant la saison des pluies, le passage est parfois impossible. Le Ruaha River Lodge, rustique mais confortable, est très bien situé au-dessus d’un point d’eau fréquenté par beaucoup d’animaux et en particulier des éléphants, de jour comme de nuit. Dans le reste du parc, il faut pouvoir disposer de son matériel de camping.