La petite ville d’Arusha et son aéroport international permettent un accès direct à la région nord de la Tanzanie. Dominée par le Kilimandjaro et le mont Meru, elle offre à la découverte des parcs exceptionnels : l’immense Serengueti qui communique avec le Masaï Mara au Kenya, le cratère du Ngorongoro qui forme un abri naturel pour la faune sauvage, le lac Manyara refuge de milliers d’oiseaux, et le Tarangire où s’ébattent de nombreux éléphants.
Arusha
Cette ville calme est une étape avant le départ ou au retour d’un safari (l’aéroport international de Kilimandjaro se trouve à 45 km). Située au pied du mont Meru à 1540 m d’altitude, elle est entourée de plantations de thé, café, blé et maïs. Le centre ville, autour de l’horloge du rond-point, consiste en quelques boutiques d’artisanat africain, des magasins indiens et un joli marché aux fruits et légumes. Les Parcs Nationaux de Tanzanie exposent leur documentation dans le bâtiment du Centre de Conférences. On peut y trouver des guides descriptifs des parcs et des cartes en anglais. Une promenade en ville se conclue très agréablement en allant prendre un thé sur les pelouses du New Arusha Hotel au charme désuet. A une demi-heure de voiture de la ville, le modeste Arusha Ngodurto Crater National Park (52 km2) est un but d’excursion intéressant. Ce cratère volcanique miniature abrite une forêt pluviale, un bois d’acacia et quelques lacs de cratère d’un bleu intense. Il offre aussi des points de vue spectaculaires sur les monts Kilimandjaro et Meru. La faune n’est pas très variée et les buffles et les girafes sont les espèces les plus visibles. Le coeur du cratère de Ngodurto est un sanctuaire de vie sauvage où seuls les animaux ont accès. Dans les parties boisées, vivent de nombreux sur les lacs Momela des flamants roses.
L’ascension du mont Meru
Pour atteindre le sommet du mont Meru (4 566 m), il faut compter trois jours d’ascension. Un premier refuge se trouve à la fin de la piste qui mène au Meru Crater sur la face nord-est. La deuxième journée, permet d’atteindre à pied le second refuge sur un col, juste au pied du Little Meru Peak. C’est le point de départ du sentier qui suit l’arête du cratère jusqu’au point culminant. En raison de quelques passages d’escalade, cette dernière partie n’est conseillée qu’à des amateurs de haute montagne expérimentés.
Le Tarangire National Park
Situé à 115 km au sud d’Arusha, après avoir traversé la ville de Makuyuni, ce parc de 525 km² s’étend sur un magnifique paysage de savane africaine, ponctué d’acacias et de baobabs. Une rivière le traverse du nord au sud, bordée par endroits de palmiers et où barbotent les hippopotames. Ses affluents forment des marécages dans lesquels se prélassent les buffles. Les éléphants y sont nombreux, on peut espérer apercevoir un rhinocéros noir ou rencontrer des familles de lions. Le lodge et camp de toile de Tarangire est très bien situé en surplomb de la rivière et permet d’observer les animaux qui viennent se désaltérer au crépuscule.
Le Lake Manyara National Park
A 107 km au sud d’Arusha, ce parc de 318 km² offre un paysage à couper le souffle. Partie intégrante de la grande faille de la Rift Valley, la rive ouest du lac s’élève sur plus de 1 000 mètres, en une grande falaise grise au-dessus des eaux turquoise. A ses pieds, un fouillis d’acacias à l’ombre desquels les animaux viennent chercher de la fraîcheur. C’est là que l’on peut avoir la chance d’observer un phénomène rare et original, des familles de lions assoupis sur les branches des arbres, sans doute pour échapper aux piqûres d’insectes. Les troupeaux d’éléphants ou buffles peuvent compter jusqu’à 300 ou 400 têtes et des milliers d’oiseaux (flamants roses, pélicans, oies sauvages, pluviers et oiseaux de proie) vivent dans ce parc attirés par les eaux du lac. Depuis l’hôtel, situé en haut de la falaise, la vue est imprenable sur l’ensemble du parc. Des sites de camping sont aménagés à l’intérieur du parc.
Le Serengeti National Park
Pour accéder au Serengeti depuis Arusha, il faut traverser le Manyara et le Ngorongoro, la distance jusqu’à Seronera (en plein centre du parc) est de 319 km.
Ce parc, le plus grand (14 500 km²) et le plus beau de Tanzanie, abrite une faune sauvage, nombreuse et variée. Le paysage est très caractéristique : de vastes étendues d’herbe, ponctuées de petites formations rocheuses de granit, localement appelées d’un nom sud-africain « kopjee » signifiant « petite tête ».
Il s’agit, en terme géographique, d’inselbergs : des petites buttes de granit qui se dressent au-dessus d’une plaine d’érosion. Au centre du parc, les acacias dominent et vers le nord, le relief s’élève en douces collines plus boisées. Dans le corridor ouest, les forêts et les plaines de terre noire sont dominées par une chaîne de montagne. Le premier explorateur européen à avoir parcouru la région fut Baumann.
Il cherchait à relier la côte au lac Victoria. Sous la colonisation allemande puis britannique, le Seronera était le lieu privilégié des chasseurs qui venaient y tuer des lions. Devant ce carnage, les autorités instituèrent en 1937, le statut de Game Reserve. En 1951, la réserve devint un parc national et ses limites actuelles furent fixées en 1959. La même année, le professeur Grimzek et son fils Michaël firent connaître le parc en publiant un livre et en réalisant un film, tous les deux sous le titre « Serengeti shall not die ». Michaël trouva la mort dans un accident d’avion au-dessus du parc et aujourd’hui le Michaël Grimzek Memorial Laboratory à Seronera abrite aussi le Serengeti Research Institute.
Dans ce magnifique parc, on peut avoir la chance d’observer tous les principaux animaux d’Afrique : lions, éléphants, buffles, chacals, hyènes et même des léopards et des panthères. Gazelles de Thompson et de Grant, zèbres, gnous se déplacent en immenses troupeaux, suivis des vols de vautours qui attendent les charognes que leur laisseront les prédateurs. De nombreux oiseaux migrateurs viennent hiverner au Serengeti, notamment les cigognes qui se posent dans les plaines par vols immenses.
Une des principales attractions du parc est la grande migration des gnous. Ces mammifères qui vivent en petites bandes, indépendantes les unes des autres, se rassemblent deux fois par an en un immense troupeau d’environ 600 000 têtes qui se dirige vers de nouveaux pâturages. A la fin mai, ils font mouvement vers le nord et l’ouest du parc et reviennent, en novembre, dans les plaines du sud.
L’alternance d’une saison sèche et d’une saison des pluies est à l’origine de cette migration mais la date exacte en est imprévisible. Au moment du départ vers le nord, les femelles sont en rut et les mises bas ont lieu après le retour dans le sud. Plusieurs jours sont nécessaires pour une visite complète du parc. L’hébergement est possible au Seronera Wildlife Lodge, au Lobo Wildlife Lodge et au Ndutu Wildlife Lodge. Neuf sites de camping ont été aménagés ; pour le camping sauvage, une autorisation des rangers est indispensable.
La Ngorongoro Crater Conservation Area
A l’origine partie intégrante du parc national de Serengeti, cette zone de 6 475 km² en fut détachée en 1959, pour préserver les intérêts des populations Masaï, qui ont conservé le droit de faire paître leurs troupeaux dans le cratère. Le Crater Lodge qui domine la caldeira se trouve à 180 km d’Arusha. La zone protégée dépasse largement les limites du Ngorongoro même si le cratère reste l’attraction principale. La piste qui descend du Ngorongoro semble mener droit au paradis des animaux : lions, éléphants, rhinocéros, buffles et hippopotames y demeurent en permanence. L’herbe, l’eau et le gibier abondent. Les oiseaux, notamment des aigles et des vautours, nichent dans les parois escarpées. Par la piste, il est possible de se rendre aussi aux cratères Olmoti et Embakai moins prestigieux. Deux lodges sont situés sur l’arête du cratère, le Ngorongoro et le Lerai, et trois sites de camping ont été aménagés, deux au fond du cratère et un au sommet.
La gorge d’Olduvai
Situé dans la zone protégée du cratère de Ngorongoro, ce lieu devenu mondialement célèbre reste difficile à déchiffrer au premier coup d’oeil pour les néophytes. Là, Mary et Louis Leakey découvrirent en 1959 les restes du Zinjanthrope, un hominidé vieux d’1 600 000 ans. Un petit musée permet de mieux comprendre les différentes couches géologiques révélées par l’érosion et les secrets qu’elles recelaient concernant l’histoire de l’Humanité. Il expose des copies des reliques découvertes sur le site ainsi que des outils et des pierres taillées. Pour se rendre à Laetoli où des traces de pas humains fossilisés furent découvertes, il faut envisager une journée complète d’expédition.
Le Kilimandjaro National Park
Le parc de 1 864 km², qui protège le point culminant de l’Afrique, ne commence qu’à l’altitude de 1 824 m et s’étend jusqu’au sommet à 5 894 m. Aux altitudes inférieures, la montagne est intensivement cultivée par les Chagga qui font pousser des bananes, des haricots et surtout du café sur ses pentes fertiles et bien arrosées.
L’ascension du Kilimandjaro…
… n’exige aucune compétence en alpinisme, par contre il faut pouvoir résister au mal de l’altitude. Le moindre symptôme, nausée, vomissement, étourdissement ou difficulté respiratoire, exige de redescendre très rapidement. Le point de départ de l’ascension se trouve à Marangu à 35 kilomètres de Moshi. Il faut compter cinq jours mais six permettent de prendre le temps de s’acclimater à l’altitude. La première journée de marche conduit au refuge de Mandara à 2 700 m d’altitude, le sentier traverse une forêt dense, pluviale, peuplée d’oiseaux. La seconde journée mène au refuge d’Horombo à 3 807 m, au milieu des landes d’altitude. Il est conseillé de rester vingt-quatre heures dans cette zone pour s’acclimater à l’altitude. Le refuge domine une vallée de toute beauté à travers laquelle partent de nombreux sentiers notamment vers le Mawenzi. La troisième étape permet d’atteindre le refuge de Kibo, à 4 721 m d’altitude, après avoir franchi The Saddle, un col qui sépare le Kibo du Mawenzi. La nuit au refuge est brève, les marcheurs partent entre 1h et 2h du matin pour l’ascension finale, de façon à être au sommet à l’aube et avoir le temps de redescendre à Horombo. La marche est lente, toujours en raison de l’altitude mais ne présente aucune difficulté particulière. Deux sommets se présentent, le pic de Gillman à 5 681 m et le pic Uhuru à 5 895 m. Le paysage extraordinaire est fait de lave pétrifiée, de neige et de glace, avec un phénomène étonnant, celui de voir la neige s’évaporer en vapeur d’eau au lieu de fondre sous l’effet des rayons du soleil. Ensuite, la descente commence jusqu’au refuge de Harambo, et continue le lendemain avec le retour au point de départ de Marangu.
Les légendes du Kilimandjaro
La signification du nom de Kilimandjaro n’est pas connue. Il signifierait la « montagne scintillante », la « montagne blanche » ou la « montagne aux sources ». Pour les populations locales, son sommet blanc et inaccessible représentait autrefois une région interdite, synonyme de mystère et de magie. Inconnu de la géographie européenne jusqu’à sa découverte par deux missionnaires allemands, Krapf et Rebmann en 1848, ses découvreurs furent tournés en ridicule par des membres éminents de la Royal Geographical Society de Londres qui ne voulaient pas croire que des sommets enneigés pouvaient dominer l’Afrique à la latitude de l’Equateur. Une tradition tenace veut aussi que la reine Victoria ait concédé le Kilimandjaro à l’Allemagne parce que sa fille avait épousé l’empereur d’Allemagne et que le jeune Kaiser Guillaume était son petit fils. La réalité est autre, Carl Peters l’aventurier allemand de triste mémoire, avait le premier signé un traité avec les chefs Chagga, prenant les Anglais de vitesse dans la course aux territoires coloniaux que se livraient alors les grandes puissances. A la conférence de Berlin, les Britanniques s’inclinèrent devant le fait accompli, faisant de leur côté reconnaître leur appropriation du Kenya. La première ascension du Kilimandjaro fut effectuée par un Allemand, Hans Meyer en 1889. En raison de leur présence au Tanganyika, les Allemands ouvrirent les principales voies d’accès au sommet et de nombreux noms allemands continuent d’être attribués à certains sites. Ce plus haut sommet de l’Afrique inspira à Ernest Hemingway, une de ses plus belles nouvelles : Les Neiges du Kilimandjaro.