La région Centre-Ouest
L’extension de la région Centre ouest est considérable: 1,6 millions de km², comprenant les Etats de Mato Grosso, Mato Grosso do Sul, Goiás et le Distrito Federal (Brasilia), soit 19 % du territoire national. Couverte de vastes savanes et de prairies tropicales, cette région de plaines, fut jadis l’une des plus isolées du pays. Aujourd’hui, le Centre ouest est la preuve qu’une volonté politique associée à des rêves de grandeur, qui relèvent parfois de la mégalomanie, peuvent transformer un pays en profondeur. La conquête de l’ouest, façon brésilienne, a connu ici son aboutissement dans la construction de la nouvelle capitale, Brasilia, loin des zones traditionnelles de développement. Après une période de stagnation, la région vit depuis quelques années, une rapide expansion de ses immenses propriétés consacrées à l’agriculture et à l’élevage extensifs, ainsi que l’établissement de l’industrie d’extraction de manganèse. Avec un climat agréable, c’est dans cette région que se trouve la grande réserve écologique, le Pantanal Mato-grossense, un paradis naturel d’animaux sauvages. Le Centro-oeste est aussi un lieu de rêve pour les pêcheurs, grâce aux eaux du fleuve Araguaia très riches en poissons.
Mato Grosso et Mato Grosso DoSul
Depuis 1979, après la création de l’Etat de Mato Grosso do Sul, la frontière ouest du pays compte deux États. La région présente des paysages bien distincts : aux portes de l’Amazonie, ce territoire est couvert par d’immenses forêts; au nord, les plateaux, et au sud, les grandes étendues. Au nord-est, dans l’Etat de Mato Grosso do Sul, se trouve la région du célèbre Pantanal. Dans l’Etat de Mato Grosso est située la réserve indienne « Parque Nacional do Xingu », où sont confinés plus de 21 000 Indiens. Dans cette région, les conflits sont fréquents entre les grands propriétaires terriens et la population pauvre (les « posseiros »). Plusieurs d’entre eux en sont morts. L’économie de la région est basée sur l’agriculture et l’élevage. Grâce à la qualité du sol, la production est essentiellement composée de soja, canne à sucre et maïs. La région est aussi riche en calcaire et en fer.
Brève histoire
En 1525, le Portugais Pedro Aleixo fut le premier à exploiter cette région qui, selon le Traité de Tordesillas, appartenait à l’Espagne. Mais il fallut attendre le début du XVIIe siècle pour retrouver les traces des premiers peuplements, quand les jésuites espagnols fondèrent des missions le long des rivières du Paraná et Paraguai. Plus tard, viendront les bandeirantes et aventuriers de toutes sortes à la recherche de l’or, accélérant le peuplement de la région. En 1748, les Portugais créèrent la « Capitania de Mato Grosso » et pour la protéger, ils construisirent des villes et forts entraînant ainsi le développement de la région. Au XIXe siècle, la production de l’or baissa et l’économie stagna. Dans la première moitié du XXe siècle, la région connut un nouveau souffle avec l’arrivée des seringueiros, des éleveurs de bétail et des agriculteurs. En 1979, par décret du président de la République, et pour des raisons d’ordre politique, la région fut divisée en deux.
Cuiabá
La capitale du Mato Grosso se trouve à 1 133 km de Brasília et 934 km de Goiânia. Cette ville fut fondée en 1718 par Pascoal Moreira Cabral, lorsqu’il découvrit de l’or dans la rivière de Coxipó. Comme tous les villages de la région, après la fin du boom de l’or, Cuiabá fut abandonnée à son sort. Heureusement, il reste encore de l’or ainsi que des terres arables et le magnifique rio Cuiabá avec ses énormes et délicieux poissons : les pintado, pacu et pirarucu sont de vrais régals. Selon la légende, jadis pour pêcher il suffisait de se promener en bateau sur la rivière et les poissons venaient se jeter directement dans l’embarcation.
L’église Born Despacho (Praça do Seminário), fut construite en 1918 en style gothique. Le Musée Randon (UFMT, Cidade Universitária, Avenida Fernando Corrêa da Costa, sortie Rondonópolis, 4 km, tél 315-8489, ouvert du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h à 18h) mérite une visite. Connu aussi comme le musée de l’Indien, car il renferme de superbes expositions sur les tribus du Mato Grosso : Xavantes, Bororós et Karajás, on peut également y admirer les objets en céramiques, vanneries, armes et ustensiles de cuisine. Le Musée de Pedras Ramis Bucair (rua Galdino Pimentel, 195 Calçadão,ouvert du lundi au vendredi, de 8h à 11h et de 13h à 17h) regroupe les fossiles d’animaux préhistoriques et de collections de spéléologie et minéralogie.
Excursions
Santo Antônio de Leverger : à 28 km au sud de la ville, se trouve la plage fluviale préférée des Cuiabanos. C’est l’endroit idéal pour la pêche et la promenade en bateau. Chapada dos Guimarães : une éminence rocheuse à 67 km de Cuiabá A 811 m d’altitude, elle surplombe le Pantanal et la vallée du fleuve Paraguay. C’est un très beau site naturel en forme d’amphithéâtre abritant des formations rocheuses, des grottes et de nombreuses cascades, dont la plus célèbre est le Véu de Noiva, avec une chute de 86 m. Ces hautes terres forment un réservoir naturel d’eau pour les plaines marécageuses du Pantanal. La faune y est aussi très belle et diversifiée, on peut admirer, entre autres, des animaux comme le tamanduá-bandeira, le tatu canastra, les tucanos et les aras colorés.
Pantanal Mato-Grossense
Le Pantanal, c’est la plus grande réserve écologique du Brésil. Il se situe entre les Etats de Mato Grosso do Norte et Mato Grosso do Sul, et est encerclé par de grandes montagnes: au nord, celles de Parecis, Azul et do Roncador, à l’est les montagnes do Maracaju, le planalto Central, au sud celle de Bodoquena, et à l’ouest se trouvent les Chacos du Paraguay et de la Bolivie. Avec une superficie de 230 000 km² composée de terres plates, le Pantanal est coupé par les fleuves Rio Paraguai et ses affluents, qui sont inondés tous les ans entre les mois d’octobre et mars. Lorsque les eaux quittent la plaine et que les rivières reprennent leur tracé normal, la nature rayonne de beauté. Ici, l’époque idéale pour les visites est entre mai et septembre.
L’alternance entre les cycles de pluie et de sécheresse transforme le Pantanal en une région très riche, où pousse une végétation très diversifiée composée de savanes, forêts et prairies; on y trouve aussi les herbes propres au pâturage, ainsi que de belles plantes aquatiques comme la Vitória-Régia et les ipês jeunes. Les immenses terres marécageuses forment une des plus riches et plus vastes réserves naturelles d’animaux du monde. Les milliers de cigognes, faucons, flamants roses, jabirus à col rouge se mêlent librement aux crocodiles, zèbres, singes et serpents. Pendant les cycles de pluies, des bancs entiers de poissons remontent les cours des rivières, recherchant des eaux calmes pour pondre en toute sécurité. C’est le phénomène de la piracema. Lorsque le niveau d’eau monte dans le nord, le sud devient le paradis des oiseaux échassiers, mais après le mois d’avril, la situation s’inverse et les oiseaux s’établissent dans le nord jusqu’au mois de septembre.
La porte d’entrée du Pantanal Norte est Cuiabá, par la route Transpantaneira, tandis que pour accéder au Pantanal Sul depuis Cuiabá, on a deux possibilités : soit la route non goudronnée soit par bateau à partir de Porto Cercado. La ville de Campo Grande, à 694 km de Cuiabá, est la porte d’accès à cette partie du Pantanal. A partir de Campo Grande, les autres points de repère sont les villes d’Aquidauana (131 km) et de Miranda (198 km). Petit détail pratique qui a son importance: un vaccin contre le fièvre jaune et un traitement antipaludéen sont conseillés.