Profondément marqué par son histoire chaotique, le Guatemala est un pays pauvre qui connaît encore un fort clivage de sa société entre les indigènes mayas et l’élite des « ladinos », dans tous les aspects de la vie du pays. Les efforts du nouveau gouvernement pour sortir des difficultés n’ont pas permis d’avancées significatives jusqu’à ce jour.

Economie

Le Guatemala a vu son développement économique fortement ralenti par les trois décennies de guerre civile, et compte aujourd’hui parmi les pays les plus pauvres d’Amérique latine. Il se classe au 136e rang sur 229 en termes de PIB par habitant au niveau mondial. La répartition des richesses est très inégale, avec plus de 56 % de la population en deçà du seuil de pauvreté. La relative stabilité politique, ouverte par les accords de paix de 1996, devrait permettre d’appréhender les nombreux défis futurs : relance de la croissance, diminution du trafic de drogue et de la corruption, diminution du déficit commercial, etc. 

Un pays très agricole 
Le secteur agricole représente 1/10 du PIB mais emploie plus de 50 % des forces vives du pays et compte pour 2/5 des exportations. Le pays est le sixième producteur mondial de café, sa première ressource, suivi par le sucre, le coton, les bananes et la cardamome. En 2000-2001, la surproduction mondiale de café a entraîné une chute des cours sans précédent, plongeant le secteur agricole dans une crise sévère, dont il ne s’est pas encore relevé.

Des richesses sous-exploitées 
Le tourisme constitue aujourd’hui la deuxième activité génératrice de revenus pour le pays, avec plus de 1 million de visiteurs par an. Il reste cependant peu organisé et sous-exploité, faute d’investissements de la part du gouvernement. Par ailleurs, le Guatemala possède un potentiel hydroélectrique, des richesses minérales, des gisements de pétrole et de gaz ainsi qu’un secteur manufacturier en développement.

Paisajes de Guatemala © Fernando Reyes Palencia

Paisajes de Guatemala © Fernando Reyes Palencia

Institutions politiques et administratives

Le Guatemala est une république démocratique constitutionnelle, dirigée par un chef de l’Etat élu pour quatre ans au suffrage universel. Le Congrès national est composé d’une seule Chambre de 80 membres (64 représentants départementaux et 16 nationaux), élus également pour quatre ans. Le territoire est divisé en 22 départements, eux-mêmes divisés en plusieurs municipalités régionales, les municipios. 

Une organisation parallèle dans les campagnes 
La très faible participation de la population indigène à la vie publique constitue un des problèmes structurels du pays. Se sentant exclus et peu concernés par les débats, les indigènes préfèrent souvent se référer à la « costumbre » (coutume), héritage de la culture maya qui continue de régir la vie dans les campagnes, en marge de l’administration officielle.

Population

Avec 13,2 millions d’habitants, le Guatemala est le pays le plus peuplé d’Amérique centrale, et continue d’afficher un taux élevé de croissance de la population : plus de 3,5 enfants par femme en moyenne. C’est par ailleurs un pays jeune, avec 50 % de la population en dessous de 15 ans. En 2007, l’espérance de vie ne dépasse pas 70 ans, et le taux de mortalité infantile est encore élevé, à 3 %. 

Un fort clivage entre « Ladinos » et Indiens 
Le terme de « Ladinos » désigne les métis, et plus largement tous ceux qui détiennent les richesses et le pouvoir dans le pays. Ils représentent une minorité, sont pour la plupart citadins, et mènent un mode de vie à l’occidentale. Les Indiens, descendants directs des Mayas, comptent quant à eux pour plus de 55 % de la population et revendiquent leur identité culturelle et leur héritage. Vivant pour la plupart en zone rurale, dans les Hauts Plateaux, ils sont regroupés en communautés (Quichés, Cakchiquels, T’zutuhils, Mams, etc.), chacune ayant conservé sa langue et ses traditions. Victimes de discriminations, et ne parlant souvent pas l’espagnol, ils sont pour beaucoup exclus de la vie du pays (éducation, richesses).

Religions

Le religieux est au centre de la vie des Guatémaltèques. La majorité de la population (60 %) se considère comme catholique, mais, dans de nombreux villages, les croyances mayas se sont combinées au catholicisme, créant un syncrétisme original. Dans de nombreuses régions, les fraternités villageoises (« cofradías ») organisent le culte du saint patron de leur village, mêlant saints catholiques et divinités mayas, dans des rites inspirés des deux traditions. 

Un développement récent du protestantisme 
Le protestantisme a connu un large engouement depuis les années 1970, sous l’influence de sectes protestantes et cultes évangéliques venus d’Amérique du Nord. Ces confessions trouvent en particulier un écho favorable auprès de la population maya, et ont converti près de 40 % de la population du pays.

Vie sociale

Le traditionalisme maya 
Les Indiens sont très attachés à leur culture traditionnelle et à leur identité, dans un contexte social qui leur est souvent hostile. La plupart ont conservé l’habit traditionnel coloré, dont les motifs et couleurs, très variés, traduisent l’origine géographique et sociale. L’unité domestique de base est la famille : les terres se transmettent de père en fils, réduisant la taille des exploitations de génération en génération. Très jeunes, les enfants participent déjà à la vie de la maison, et peu sont scolarisés au-delà de l’école primaire.

L’occidentalisme « ladino » 
A l’autre extrême, la culture ladina tend au contraire vers la modernité et l’occidentalisation des mœurs.Les influences nord-américaines et européennes sont très présentes, notamment au niveau du divertissement (films, musique, football), de la mode vestimentaire ou de la cuisine.

Art et culture

L’architecture du pays compte quelques-uns des plus splendides vestiges des anciennes grandes cités-Etats mayas, ainsi que d’imposants bâtiments coloniaux (églises, couvents, administrations), situés au centre des grandes villes telle qu’Antigua. Le Guatemala possède également une longue et riche tradition musicale. L’instrument national est la « marimba », un large xylophone en bois sur lequel plusieurs musiciens peuvent jouer en même temps, souvent accompagnés dans les ensembles traditionnels d’un tambour et d’une flûte. 

L’artisanat d’art 
L’artisanat maya compte parmi les plus remarquables productions artistiques du pays : céramiques, peintures, bijoux, sculptures sur bois, vannerie et tissages, etc. Les costumes traditionnels, confectionnés à l’aide de métiers à tisser anciens, présentent des motifs compliqués et des couleurs vives, et sont réputés à travers le monde. Parmi les habits traditionnels encore fabriqués aujourd’hui, on trouve notamment le « huipil », longue tunique sans manche portée par les femmes.

Fêtes et coutumes

Les fêtes guatémaltèques suivent, pour l’essentiel, le calendrier des fêtes catholiques, célébrées avec une ferveur et une gaieté toutes particulières au Guatemala. Les fêtes patronales sont également un aspect essentiel de la vie maya, chaque village célébrant son saint patron par des manifestations alliant musique, processions et feux d’artifice. Quelques célébrations locales, comme les courses de chevaux de Todos Santos à la Toussaint, ou les cerfs-volants géants de San Juan Sacatepéquez, sont particulièrement réputées. 

Agenda festif 
1er janvier : nouvel an.
Mars : Carnaval, quelques semaines avant Pâques.
Mars-avril : Semaine sainte, moment le plus solennel du calendrier guatémaltèque. Hommes, femmes et enfants travaillent toute la nuit pour préparer le parcours des processions du Christ et de la Vierge, qui effectuent le Chemin de croix jusqu’à l’église du village ; les festivités sont particulièrement impressionnantes à Antigua.
30 juin : fête de l’armée (jour férié).
25 juillet : fête patronale d’Antigua.
15 août : Assomption, particulièrement fêtée à Guatemala Ciudad.
15 septembre : fête de l’Indépendance (1821).
20 octobre : anniversaire de la Révolution (1944).
1er et 2 novembre : la Toussaint est une fête très gaie au Guatemala. Chaque famille se prépare à honorer ses morts en peignant et fleurissant les tombes dans la nuit du 1er au 2 novembre, puis se rend au cimetière avec des bougies pour « partager » nourriture et alcool avec les morts.
25 décembre : Noël.
29 décembre : commémoration des accords de paix de 1996.

Les danses et les masques 
A l’époque coloniale, les Mayas ont adopté des danses rituelles, encore pratiquées aujourd’hui, pour lesquelles ils se parent de masques de bois polychromes et de vêtements colorés. Parmi les danses interprétées, beaucoup singent des épisodes de l’histoire d’Espagne – à l’origine pour se moquer des colons – en particulier les « danses de la Conquête », qui transposent dans le Nouveau Monde le thème de la lutte de l’Espagne contre les Maures. Dans la même veine, d’autres pratiques sont d’origine pré-hispanique, comme le spectaculaire « Palo Volador », où quatre hommes se jettent dans le vide du haut d’un mât de 20 m, les pieds attachés à une corde qui se déroule en faisant tourner la structure en forme de croix au sommet du mât.

Lire la suite du guide