Dix-huit ans après son indépendance, la Croatie affiche un dynamisme prometteur. Grâce aux efforts déployés, le pays a entamé, à l’automne 2005, les négociations d’adhésion à l’Union européenne pour une intégration prévue à l’horizon 2010.

Economie

Les autres pays de l’ex-bloc communiste (Hongrie, République tchèque…) n’ont pas subi de conflit sur leur territoire. Ils n’ont pas non plus supporté le poids financier de centaines de milliers de réfugiés. Les résultats enregistrés par l’économie croate depuis le retour de la paix n’en sont que plus encourageants. A l’instar des autres pays « en transition », la Croatie a rompu avec la gestion socialiste. Elle a aussi transformé radicalement le système de redistribution hérité de la Fédération yougoslave. Le commerce extérieur continue de se réorienter vers l’Union européenne qui représente plus de la moitié des échanges. Le programme de privatisations engagé dès 1991, a été retardé par la guerre, mais 39 000 entreprises sur 41 000 appartenaient en 2005 au secteur privé. Le taux de la kuna, la monnaie nationale lancée en 1994, reste stable face à l’euro.
Depuis 1999, l’économie croate a renoué avec la croissance : + 3,8 % en 2005. L’inflation est sous contrôle. Bruxelles considère que la Croatie satisfait aux critères économiques de l’adhésion à l’Union européenne et a ouvert le 3 octobre 2005 les négociations d’adhésion.
Le problème récurrent est le taux de chômage élevé : 16,2 % de la population active. 
Le déficit de la balance commerciale aussi est élevé : 2 milliards de dollars US en 2005. C’est un frein à l’essor de l’économie croate. Comme la dette extérieure, qui atteint 76,8 % du PIB. En 2006, le taux d’inflation était de 3,2 %. 
L’important train de réformes que le gouvernement a engagé laisse espérer des résultats plus optimistes pour les prochaines années. L’objectif est l’adhésio à l’UE dès l’horizon 2010. L’agriculture représente 7 % du PIB, l’industrie 31 % et les services 62 %. La population active représente aujourd’hui 1,76 million de personnes.

L’industrie

Elle est assez diversifiée. Les secteurs de l’agro-alimentaire (Podravka, Badel…) et du textile (Varteks) sont les plus importants, avec la pétrochimie (INA est la première entreprise du pays). La construction navale (Brodosplit, 3. Maj), jadis troisième mondiale, sort d’une période de récession. L’industrie pharmaceutique a vu son fleuron, Pliva, introduit à la Bourse de Londres. Il s’agit d’ailleurs de la première société d’un pays en transition cotée à Londres.

L’agriculture
Elle concerne 50 000 actifs. 70 % des exploitations sont familiales. Plus de la moitié des terres cultivables (particulièrement dans les plaines de Slavonie orientale) sont consacrées à la production de blé, de maïs et d’orge. Le pays est d’ailleurs autosuffisant en céréales. On produit également des légumes (pommes de terre et betteraves) dans les plaines du Nord, ainsi que des plantes fourragères. L’élevage bovin contribue pour moitié au produit agricole brut. La viticulture se pratique sur l’ensemble du territoire. La production de bois, composée essentiellement de feuillus (40 % de hêtres et 30 % de chênes), en provenance des forêts de Pannonie, atteint 3,9 millions de m3.

La pêche

En dix ans, l’activité s’est effondrée de 50 %, la production n’atteignant plus que 17 000 tonnes. Les conserveries de thons et de sardines, installées le long du littoral ou sur les îles, n’ont pas été modernisées et se contentent d’assurer les besoins de la consommation locale.

Le tourisme
Littéralement anéanti pendant les années de guerre, particulièrement entre 1991 et 1993, le tourisme est en plein essor. Aujourd’hui le secteur représente 20 % du PIB. En 2007, la Croatie a accueilli 9 millions de touristes étrangers. Elle a retrouvé les taux de fréquentation affichés dans les années 1980. Les Français ont été 470 000 à se rendre en Croatie en 2007. Ils n’étaient que 42 000 en 2001, puis 135 000 en 2002 et 370 000 en 2004 ! Leur nombre a presque doublé entre 2004 et 2006. Les touristes français occupent désormais la sixième place, derrière les Allemands, les Italiens, les Slovènes, les Autrichiens et les Tchèques. Le tourisme est l’un des secteurs les plus importants et les plus prometteurs de l’économie croate. C’est aussi le principal générateur de devises. Les structures d’accueil ont été rénovées et adaptées aux standards internationaux. 
Les efforts portent aujourd’hui sur la décoration. Des établissements de charme voient le jour. Le développement des formules chez l’habitant augmente considérablement les capacités d’hébergement.
Les 48 marinas aménagées sur la côte ou sur les îles du nord de l’Istrie au sud de la Dalmatie font de l’Adriatique croate une destination de choix pour les adeptes de la navigation de plaisance. C’est l’Istrie qui accueille le plus de visiteurs. Dubrovnik reste, avec les lacs de Plitvice, la destination la plus célèbre. La beauté du littoral croate, épargné par le béton, est un atout majeur pour le développement du tourisme balnéaire. La richesse du patrimoine architectural des villes de la côte favorise un tourisme à vocation culturelle. Les circuits négligent encore l’intérieur des terres. La région de Zagreb cultive pourtant un véritable art de vivre. Le tourisme vert a quant à lui un avenir certain dans le massif du Velebit.

Busy Night © Jeremy Vandel

Busy Night © Jeremy Vandel

Les parcs naturels

Un douzième du territoire croate est protégé. On dénombre huit parcs nationaux, six parcs naturels, deux réserves naturelles, dont l’une des plus grandes réserves ornithologiques d’Europe (Kopački Rit, entre le Danube et la Drave), auxquels s’ajoutent 300 sites protégés divers où vivent toujours des ours, des loups et des lynx. Le parc de Plitvice, classé au patrimoine mondial, tient une place à part avec ses 16 lacs reliés les uns aux autres par une centaine de cascades. L’archipel des Kornati (presque 150 îles dénudées regroupées sur moins de 300 km2), lui aussi parc national, offre un étrange spectacle. Le canyon de Paklenica, dans le massif du Velebit, n’a pas son pareil en Europe. Une clientèle de randonneurs découvre déjà le parc national de Rišnjak, au pied du plus haut sommet du Gorski Kotar (1 528 m).

Institutions politiques et administratives

La Croatie s’est dotée le 22 décembre 1990 d’une Constitution instituant un régime parlementaire. Le pouvoir est confié au Sabor, Parlement, formé d’une seule chambre, élue au suffrage universel pour quatre ans où siègent 151 députés. Le président de la République, considéré comme le chef de l’Etat, est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Le Premier ministre, chef du gouvernement, est nommé par le président de la République pour quatre ans. La Constitution croate garantit aux minorités nationales (Serbes, Hongrois, Tchèques, Slovènes, etc.) l’égalité avec les citoyens de nationalité croate, sans tenir compte de leur importance. Les 200 000 Serbes recensés ont un statut identique aux 16 000 Hongrois.

Croate, vous avez dit croate ?

La langue croate appartient au groupe méridional des langues slaves, comme le slovène, le serbe, le macédonien ou le bulgare. Elle s’écrit en caractères latins, enrichis de signes spécifiques et de combinaisons de lettres possédant une valeur particulière. La différence entre le croate et le serbe (écrit en alphabet cyrillique), souvent mise en cause, est floue au premier abord. Le croate se distingue du serbe avant tout par des règles syntaxiques particulières. Il a en outre conservé un vocabulaire propre dans bien des domaines (notamment la cuisine, l’habillement, la médecine, le droit, la technique…) et surtout refusé les emprunts au turc, très fréquents en serbe.

Administration

La Croatie est découpée en 21 départements ou « županija ». Zagreb (900 000 habitants) correspond à elle seule à une županija. Les ports de Split et de Rijeka sont, derrière la capitale, les deux villes les plus peuplées (respectivement 190 000 et 170 000 habitants) ; viennent ensuite, dans l’ordre, Osijek, Zadar, Pula, Karlovac et Slavonski Brod, puis Dubrovnik, avec environ 50 000 habitants. Des villes comme Split ou Dubrovnik ont donné leur nom à la županija dont elles dépendent.

Population

Les habitants de la Croatie approchent des 5 millions (4,43 millions au dernier recensement de 2001). Ils ne représentent, comparativement, qu’un douzième de la population française. Leur densité (78,2 habitants au km2) est voisine de celle du Danemark ou de la Finlande.

Composition

Les Croates constituent 89 % de la population. On compte une importante minorité de Serbes (4,5 %) ainsi que des Bosniaques (0,47 %) et des Albanais (0,34 %). Italiens (en Dalmatie), Hongrois, Slovènes, Slovaques (dans le Nord), Tchèques, composent les autres minorités. La population serbe de Croatie a fortement diminué depuis le recensement de 1991, effectué à la veille de la guerre : les Serbes étaient alors près de 12,2 %. Avant la guerre, 2,2 % des habitants (soit environ 100 000 personnes) s’étaient déclarés « yougoslaves » : il s’agissait principalement de personnes issues de mariages mixtes.

Répartition

56 % des Croates vivent dans les villes, particulièrement nombreuses sur le littoral. L’urbanisation est néanmoins un phénomène postérieur à la Seconde Guerre mondiale, dû à l’industrialisation et, pour le Primorje, au développement du tourisme. La région des montagnes est particulièrement peu peuplée. Comme dans les autres pays développés, on observe en Croatie un vieillissement de la population : l’avenir démographique du pays ne paraît pas assuré. La Croatie ne comprend pas l’ensemble des populations autochtones croates. Selon les statistiques, 700 000 Croates vivent en Bosnie-Herzégovine, 100 000 en Vojvodine, 54 000 en Slovénie. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, une importante émigration croate s’est fixée en Amérique du Nord et en Australie. La communauté croate compterait 1 300 000 personnes aux Etats-Unis, 150 000 au Canada et 240 000 en Australie. Une émigration économique s’est implantée dans les années 1960 en Allemagne (270 000), en Autriche (37 000), en Suisse (36 000), en France (28 000) et en Suède (26 000).

Religion

La majorité des Croates est de confession catholique : 87 % se déclarent catholiques pratiquants. On compte une faible proportion de protestants (15 000 environ) ou de juifs (moins de 1 000). La minorité serbe est dans son ensemble orthodoxe. Les Albanais et les Bosniaques sont musulmans ; le recensement de 1991 estimait le nombre des musulmans pratiquants à 54 000. L’Eglise catholique joue un rôle à la fois dans l’enseignement, l’aide sociale ou la préservation du patrimoine. Elle est aussi un élément déterminant de la cohésion nationale. L’enthousiasme des foules venues acclamer le pape l’illustre bien. Jean-Paul II s’est rendu à trois reprises en Croatie : en 1994, pour invoquer la paix, en 1998, pour présider à la béatification du cardinal Stepinac, évêque de Zagreb pendant la Seconde Guerre mondiale, emprisonné, puis assigné à résidence sous le régime communiste, enfin en 2003 à Dubrovnik pour béatifier la religieuse Marija Petkovic. La fréquentation du sanctuaire de Marija Bistrica, au nord-est de Zagreb, sorte de Lourdes local, témoigne du regain de la foi après un demi-siècle d’athéisme officiel : les pèlerinages auprès de la statue miraculeuse de la Vierge (13 juillet, 15 août…) déplacent un nombre croissant de fidèles.

Vie sociale

Des traditions ancrées
A Čilipi, près de Dubrovnik, les femmes portent encore le dimanche, jour du marché, le costume de Konavle, rehaussé de broderies. A la belle saison, elles exécutent des danses à la sortie de la messe. Le spectacle n’est pas destiné aux touristes, il est la marque d’un attachement profond aux traditions. A Sinj, on commémore encore une victoire contre les Turcs qui remonte au XVIIIe siècle en organisant un tournoi de cavalerie, la Sinjska Alka, le premier dimanche d’août. Les jeunes gens arborent pour l’occasion les gilets rouges hérités de leurs aïeux. Les jours de fête, en Slavonie, on chausse aussi volontiers les « opanke », souliers traditionnels fabriqués à partir de bandelettes de cuir. A Korčula, depuis le XVe siècle on danse la « moreška » : des groupes de jeunes gens costumés miment un combat pour conquérir le cœur d’une jeune fille.

Le sport
Avec le basket-ball, le football est le sport le plus populaire en Croatie. L’équipe nationale de football s’est distinguée lors de la Coupe du monde de 1998. Elle a affronté la France en demi-finale et s’est classée troisième (derrière la France et le Brésil). L’équipe de basket-ball, quant à elle, a remporté la médaille d’argent aux jeux Olympiques de Barcelone en 1992, juste derrière la Dream Team américaine (quelques mois à peine après la reconnaissance de l’indépendance de la Croatie). Parmi les joueurs de tennis, citons Goran Ivanisevic vainqueur de Wimbledon en 2001, Ivan Ljubicic et Mario Ancic. La Croatie a remporté en 2005 la Coupe Davis. Enfin, en ski, Janica Kostelić, sacrée championne du monde de ski alpin en 2001, a remporté trois médailles d’or à Salt Lake City en 2002. Et son frère Ivica Kostelic une médaille d’argent à Turin en 2006.

Fêtes et coutumes

Les fêtes nationales
Le 30 mai, dit jour du Sabor, commémore la date de la restauration du Parlement croate, symbole de l’indépendance nationale, le 30 mai 1990. Jusqu’en 2001, c’était le jour de la fête nationale. Depuis 2002, c’est le 25 juin, date de la proclamation de l’indépendance de la Croatie, que le calendrier retient comme fête nationale. Le jour de la fête de leur saint patron, les villes croates sont pavoisées. C’est souvent l’occasion pour les habitants (enfants en tête) de revêtir le costume traditionnel. A Split, le deuxième dimanche de mai, une procession colorée célèbre saint-Dujam dans l’enceinte de la vieille ville. A Dubrovnik, pour la Saint-Blaise, le 3 février, les habitants défilent derrière les reliques du saint. Des réjouissances au caractère nettement moins religieux (chants et danses) prolongent la fête.

Sa Majesté Carnaval
La tradition du carnaval avant le grand carême de Pâques est restée vivace le long de la côte adriatique. A Dubrovnik, pour mardi gras, des chars fleuris avancent en musique derrière le mannequin du roi Carnaval le long du Stradun. Dans la région de Rijeka, les « zvončari » (sonneurs), cachés sous des peaux de mouton, parcourent les rues en agitant des clochettes. A Rijeka, le dimanche qui précède le carême, la foule masquée envahit le Corzo, promenade au cœur de la vieille ville.

L’alphabet glagolitique
Inventée au IXe siècle, probablement par saint Cyrille et son frère saint Méthode, pour traduire les Evangiles du grec en slavon (le vieux slave ecclésiastique), cette écriture n’a guère été en usage dans les autres pays slaves ou a cessé de l’être au XIIe siècle. Mais le glagolitique est resté prédominant dans les contrées croates jusqu’au XVe siècle. Des communautés religieuses de Dalmatie ou d’Istrie l’utilisaient encore au XIXe siècle. Les plus vieux textes glagolitiques croates conservés datent du XIe siècle et sont pour la plupart gravés dans la pierre, comme sur la stèle de Bačka (vers 1100). Les Croates ont été les seuls catholiques d’Europe autorisés par Rome à ne pas se servir du latin et de l’alphabet romain dans la liturgie. Le premier missel croate imprimé en 1485 utilise des caractères glagolitiques.

Le temps des festivals
Le folklore tient une large place dans la vie des Croates. Des festivals comme ceux de Zagreb (en juillet), de Dakovo (en juillet) ou de Vinkovci (en septembre) ont permis de le perpétuer. Il se manifeste aussi au quotidien. Les klape, chœurs masculins a cappella qui regroupent une demi-douzaine de chanteurs, même s’ils sont à l’honneur chaque année en juillet au festival d’Omiš, sont aussi improvisés aux terrasses des cafés à la faveur des rencontres. Le spectacle de vieux marins-pêcheurs entonnant pour leur seul plaisir des chansons dalmates est fréquent. La jeunesse de Split ou de Dubrovnik leur donne volontiers la réplique : elle connaît un large répertoire de chants populaires.

Art et culture

L’école du dessin animé de Zagreb
La qualité artistique de ses productions lui vaut une réputation internationale. Son fondateur, Dušan Vukotić (1927-1998), est le premier étranger récompensé par un oscar à Hollywood pour un film d’animation (« Surogat », Le Substitut, en 1961). Le Festival international du film animé de Zagreb (tous les deux ans) reste un rendez-vous très couru des professionnels. Le succès remporté par l’une des dernières productions originales de Croatia Film, « Lapitch le petit cordonnier » (Sergt Hlapić), tiré d’un conte d’Ivana Brlić-Mažuranić, l’Andersen croate (1874-1938), l’atteste. Plus de 300 000 cassettes vidéo se sont vendues sur le marché français.

L’école des peintres naïfs de Hlébine
Fondée par les peintres Ivan Generalić, Franjo Mraz et Mirko Virius, à Hlébine dans le nord-est de la Croatie, au cours des années 1930, elle regroupe aussi les artistes de la nouvelle génération, célèbres désormais dans le monde entier : Dragan Gaži, Josip Generalić, Mijo Kovačić, Ivan Lacković, Ivan Večenaj… Peintres paysans, ils travaillent sans souci de réalisme et utilisent volontiers des couleurs incongrues dans leurs paysages, leurs scènes de la vie villageoise ou leurs portraits. Auto-envahit didactes pour la plupart, ils ne dédaignent pas les détails grotesques, et leurs œuvres s’apparentent presque au surréalisme.

La « tambura »
D’origine turque, cet instrument à cordes dont on joue sans archet fut popularisé au XIXe siècle grâce aux orchestres qui se produisaient dans les villes et les villages de Slavonie. C’est aujourd’hui l’un des symboles de l’identité croate. On le retrouve aussi bien dans les musiques traditionnelles que populaires. D’ailleurs, on ne conçoit pas à Zagreb une fête de mariage sans tambura, et souvent des groupes de musiciens jouant de la tambura (tamburaši) animent les restaurants le soir. Les ensembles les plus célèbres enregistrent même des disques. Chaque année, un festival de tambura a lieu à Osijek.

La sculpture
Ivan Meštrović (1883-1962), surnommé le Rodin croate, est le plus célèbre des sculpteurs croates. Ses œuvres sont éparpillées à travers le monde… jusqu’à Ottawa, où l’on peut admirer son imposante phalange canadienne élevée à la mémoire des soldats canadiens de la grande guerre. Un contemporain de Meštrović, August Augustinčić (1900-1979), est l’auteur du monument à la paix qui trône devant l’entrée du siège de l’Organisation des Nations unies à New York. La sculpture est une tradition ancienne chez les Croates. Dans l’aile Denon du musée du Louvre, consacrée à la sculpture italienne du quattrocento, on trouve les sculptures et bas-reliefs de deux artistes originaires respectivement de Vrana (près de Zadar) et de Trogir (près de Split) : Franjo de Vrana (Francesco Laurana à l’italienne) et Ivan Duknović (Giovanni Dalmata de Trau). Franjo de Vrana (1430-1502) a d’abord travaillé en Dalmatie, puis en Italie, enfin à la cour du roi René en Avignon, où il est mort. C’est lui qui a exécuté l’autel Saint-Lazare de la cathédrale de la Major à Marseille. On lui doit aussi le retable de la montée au Calvaire à Saint-Didier d’Avignon et le tombeau de Charles du Maine au Mans.

Des célébrités croates
Le show-business compte quelques figures d’origine croate, notamment Josiane Balasko, John Malkovitch et Goran Visnjić, acteur vedette de la série télévisée Urgences. Ainsi que Branko Lustig, producteur de La Liste de Schindler et de Gladiator. Dans un autre registre, on peut mentionner le pianiste Ivo Pogorelich (1958), lauréat du concours Chopin de Varsovie en 1980. Que Dora Maar (Théodora Markovic), la célèbre muse de Picasso, était croate par son père. Ou rappeler que Patricia Spehar, Miss France 1997, était une jeune étudiante d’origine croate. Sans oublier que deux chimistes suisses d’origine croate, Lavoslav Ruzicka (1887-1976) et Vladimir Prelog (1906-1998), ont reçu le prix Nobel, en 1939 et en 1975. Mais le plus célèbre des scientifiques originaires de Croatie est sans aucun doute le physicien naturalisé américain, Nikola Tesla (1856-1943).

 

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