Quelques années ont suffi pour que Madère rejoigne le monde moderne. Largement financées par l’Union européenne, des aides multiples ont sorti l’intérieur de l’île de son isolement. Signe éloquent : l’émigration a cessé. Certains même reviennent. Et, comme Madère, l’archipel des Açores a fortement bénéficié, depuis dix ans, de son appartenance à l’Union européenne.
Madère
Economie
Elle a fait un bond spectaculaire depuis l’entrée du Portugal dans l’Union européenne. D’impressionnants ouvrages d’art, ponts, tunnels, autoroutes, réunissent désormais les côtes nord et sud, et désenclavent des bourgs et des villages autrefois difficilement accessibles. En février 2010, la région de Funchal a subi de fortes inondations qui ont causé de nombreux dégâts matériels.
Une zone franche a été instituée, entraînant la création de centaines de sociétés séduites par la dispense d’impôts jusqu’en 2011 et par la modestie du coût de la main-d’œuvre. Cela dit, les prix sont ici supérieurs d’environ 20 % à ceux du continent. Comme dans la plupart des îles, la majorité des produits de consommation et des biens d’équipement doivent être importés, sauf le poisson, et encore… Malgré les nombreux retards qu’il lui reste à combler, notamment en matière de pêche et d’agriculture, Madère est désormais intégrée au modèle européen.
L’agriculture
La modernité n’a pas encore atteint le monde rural. Echelonnées sur des pentes abruptes, les exploitations sont minuscules (moins de 1 ha en moyenne), et les paysans doivent porter à dos d’homme la terre que les pluies ont arrachée à leurs étroites terrasses.
Un tiers des Madériens continuent à travailler d’arrache-pied à creuser et à entretenir les fameuses « levadas », canaux d’irrigation qui sillonnent le versant sud, et à produire les délicieuses bananes si prisées sur le marché européen ainsi que toutes sortes de légumes et de fruits tropicaux.
Quant à la vigne, chaque paysan ou presque se doit d’en cultiver quelques arpents sur ses maigres terrasses, dont le produit finira dans les cuves des seigneurs du madère.
La pêche
Thon, pagre, espadon noir, rouget, maquereau, sardine, abondent près du littoral. Les pêcheurs des petits ports de la côte sud, notamment Câmara de Lobos, n’en continuent pas moins de travailler à l’ancienne. Ignorant les grosses unités, ils restent fidèles à leurs embarcations traditionnelles décorées de motifs très colorés ou à des chalutiers qui approchent de l’âge de la retraite. C’est dire qu’eux non plus ne s’enrichissent guère.
Le tourisme
Bien avant la banane et le vin, c’est aujourd’hui la première ressource de l’île. Il génère le quart du produit régional et assure près de 35 000 emplois.
Déjà, il y a cent cinquante ans, de riches Anglais venaient soigner leurs rhumatismes, et quelquefois leur phtisie, au soleil hivernal de Madère. Le mouvement ne fait aujourd’hui que s’accélérer. En quatre ans, onze hôtels quatre et cinq-étoiles ont vu le jour, de nouvelles quintas se sont ouvertes au public et 856 000 touristes,notamment anglais et allemands, ont séjourné sur l’île. Quant aux recettes hôtelières, elles ont augmenté depuis 2000 d’environ 10 % par an.
Institutions politiques et administratives
L’archipel de Madère a été institué région autonome de la République du Portugal en 1976. Il prélève ses propres impôts et taxes, et gère tous les budgets locaux. Ses habitants élisent, tous les quatre ans, au suffrage universel, une assemblée régionale législative de 50 membres. Les dernières élections ont eu lieu en octobre 2000. Elles ont été gagnées par le Parti social-démocrate. Conformément aux usages, son leader, le docteur Alberto João Jardim, a été nommé président du gouvernement régional par le ministre de la République, représentant de l’Etat portugais. La région élit cinq députés à l’Assemblée nationale de Lisbonne.
Une piste désormais sans risque
Longtemps, les spécialistes ont considéré l’aéroport de Madère, coincé entre océan et montagne, comme l’un des plus dangereux du monde. Seuls les vols domestiques y étaient autorisés. Ces craintes appartiennent désormais au passé. Une nouvelle piste, longue de 2 781 m et construite sur un remblai reposant sur 180 piliers à 70 m au-dessus du niveau de la mer, permet aujourd’hui de recevoir les plus gros types d’avions en toute sécurité. La nouvelle aérogare, dont l’architecture vient d’être primée par un jury international, peut accueillir 3,5 millions de passagers par an. Un atout supplémentaire pour l’avenir du tourisme.
Population
Avec ses 247 400 habitants, Madère possède l’une des densités de population les plus fortes des îles de l’Atlantique. Et l’une des populations les plus jeunes. Plus de 40 % des Madériens ont moins de vingt ans. Si l’on remonte les générations, leurs origines sont très diverses mais uniquement européennes. L’île était totalement déserte à l’arrivée des premiers Portugais, dont les descendants se sont vite mêlés aux Flamands, Bretons et Anglais venus chercher fortune sur ces rivages. Quant aux esclaves noirs, importés d’Afrique pour cultiver la canne à sucre, ils suivirent leurs maîtres lorsque ceux-ci partirent pour le Brésil.Les rares Africains que l’on rencontre aujourd’hui sont arrivés d’Angola ou du Mozambique après l’indépendance des colonies portugaises.
Conséquence de la pauvreté qui régnait alors dans les îles, une émigration massive a poussé, à partir des années 1950, des dizaines de milliers de jeunes Madériens vers le Venezuela, l’Europe, le Brésil, l’Australie et l’Afrique du Sud. Si leurs enfants restent généralement dans leur pays d’adoption, certains émigrés reviennent aujourd’hui fortune faite. Avec le retour d’une prospérité relative, les départs se sont en tout cas pratiquement arrêtés.
Religion
Après avoir longtemps régressé, le catholicisme connaît un regain extraordinaire. Quelle que soit leur appartenance politique, des fidèles de tous âges assistent le dimanche aux services religieux, chantant et priant avec une ferveur sans cesse renouvelée.
Les églises sont pleines, notamment la cathédrale de Funchal, qui affiche six messes le dimanche et cinq les autres jours. Plus encore qu’une foi, la religion est ici une marque évidente d’appartenance au sol et au passé.
Vie sociale
Comme tous les îliens, les Madériens semblent au prime abord austères et peu expansifs. Il suffit pourtant d’entrer dans un bistrot pour découvrir un peuple hospitalier et très sociable, qui passe volontiers des heures à parler devant un bica (expresso à l’italienne) ou un verre de verdelho (madère sec).
Les paysans et les villageois restent, comme partout, très réservés devant les étrangers. En revanche, les habitants de Funchal vivent désormais au rythme de Lisbonne. Les jeunes filles, tout comme leurs mères, font preuve d’une coquetterie et d’une décontraction qui ne doivent cependant pas faire illusion. La morale catholique reste forte à Madère.
Si les restaurants sont pleins (surtout de visiteurs) et si les terrasses de la marina sont envahies le soir par les jeunes, la vie mondaine, elle, se déroule à l’écart, dans les quintas des environs, chez les grands négociants de vin rompus au vieil art de vivre anglais. L’aristocratie du madère sait respecter les vénérables traditions.
L’ancienne danse des esclaves
Originaire des bas quartiers de Lisbonne, le fado, ce chant pathétique des âmes blessées, ne s’est jamais implanté dans les îles. Des restaurants le programment cependant, pour la plus grande joie des étrangers. Le folklore de Madère se rattache beaucoup plus à l’époque coloniale, lorsque les esclaves cultivaient la canne à sucre. Il en est notamment resté la danse de Punta do Sol, rythmée par une sorte de guitare locale et un tambourin. D’autres danses, beaucoup plus joyeuses, animent les fêtes villageoises, notamment à l’époque des vendanges. On mime la coupe, le foulage au pied et le transport du raisin dans les énormes hottes. Tout le monde se reconnaît, et chacun s’amuse beaucoup.
Fêtes et coutumes
Toute l’année, des fêtes religieuses ou laïques rythment la vie de l’île. Les unes, sportives, sont destinées plus particulièrement aux visiteurs, comme les championnats de surf, squash, golf, judo, trial, tennis, pêche sportive, etc. D’autres, plus populaires, permettent aux populations locales de se retrouver et aux étrangers de découvrir des traditions fort pittoresques.
Parmi celles-ci :
Février : carnaval de Funchal, avec ses splendides cortèges.
Mai : fête de la Fleur à Funchal ; fête de la Cerise à Estreito de Câmara de Lobos.
Juin : fête de São Pedro (Saint-Pierre) à Ribeira Brava, complètement décorée de fleurs en papier ; Grande Tonte des moutons à Paûl da Serra.
Juillet : Vingt-Quatre Heures de danse à Santana ; Semaine gastronomique de Machico ; semaine de la Mer à Porto Moniz.
Août : fête de Notre-Dame à Monte.
Septembre : fête du Vin à Estreito de Câmara de Lobos.
Octobre : procession nocturne du Seigneur des Miracles à Machico.
Décembre : fêtes de fin d’année à Funchal, avec un gigantesque feu d’artifice.
Outre ces grandes fêtes, quasiment
officielles, chaque village célèbre son saint patron.
Art et culture
L’architecture
Tous les styles qui se sont succédé, pendant des siècles, au Portugal continental se retrouvent à Madère. A commencer par le style manuélin, ce gothique tardif qui se charge, à partir du début du règne de Manuel Ier, en 1495, de motifs luxuriants rapportés des terres exotiques nouvellement découvertes. Mais, quels que soient le siècle et le style, baroque puis jésuite, c’est finalement la présence des volcans qui s’impose dans l’architecture de la plupart des églises, comme en témoignent les savants entrelacs de basalte noir qui sinuent sur le blanc de leurs façades.
L’influence coloniale importée du Brésil se manifeste en revanche nettement dans l’architecture des « quintas ».
Les maisons de paysans, elles, étaient traditionnellement en bois de tilleul et couvertes d’un toit de chaume. Il en reste quelques-unes sur les pentes. On les utilise aujourd’hui comme étables.
Des maisons de contes de fées
La petite cité de Santana, sur la côte nord de l’île, garde intactes quelques-unes des maisons les plus pittoresques de Madère : de curieux bâtiments à façades triangulaires, aux toits de chaume très pentus descendant pratiquement jusqu’au sol et débordant largement sur les côtés. Au premier regard, on dirait les maisons des sept nains de Blanche Neige. Il s’agit en fait d’une formule très astucieuse pour se protéger tout à la fois du soleil et de la pluie, très fréquente sur cette partie de la côte. Nombre de ces maisons sont encore habitées, d’autres transformées en buvettes. Avec leur drôle de forme et leurs portes et volets rouges, elles constituent aujourd’hui l’un des emblèmes de Madère.
La sculpture
Là encore, c’est dans les églises que l’on trouve les plus belles pièces : des stalles ciselées comme des bijoux, des bois dorés d’une extraordinaire virtuosité, des statues de saints étonnantes de vie, des retables dignes des plus grands musées. Certaines pièces, d’ailleurs, sont exposées au superbe musée d’Art sacré de Funchal.
La peinture
La première peinture, religieuse évidemment, que connut Madère fut celle des peintres flamands des XVIe et XVIIe siècles. Les Pays-Bas payaient alors avec des œuvres d’art les précieux pains de sucre produits sur l’île. Elles constituent l’essentiel de la richesse des musées actuels. Des artistes locaux s’inspirèrent rapidement de ces apports extérieurs et commencèrent à décorer les églises et les monastères qui s’élevaient dans tous les villages.
Au XIXe siècle, des peintres madériens, suivant l’exemple d’un maître du continent, Tomás da Anunciação, illustrèrent des scènes de la vie quotidienne locale. On les apprécie surtout aujourd’hui pour leur intérêt documentaire.
Les secrets du « scrimshaw »
Pendant longtemps, les chasseurs de cachalots ont occupé leurs soirées d’hiver en gravant leurs exploits sur les dents des cétacés qu’ils venaient d’attraper. Leur technique était fort astucieuse. On l’appelle le scrimshaw. Elle est pratiquée aujourd’hui par de véritables artistes. On dessine avec un poinçon très fin une scène ou un portrait sur le support choisi – os de vache ou dent de cachalot échoué sur le rivage. On badigeonne ensuite le tout avec de l’encre noire, qu’on essuie aussitôt avec un linge. Seule reste alors l’encre noire qui s’est infiltrée dans les rainures. Beaucoup de ces objets sont désormais dans des musées, mais on peut encore en trouver dans quelques boutiques. Attention, cependant, là aussi, le plastique fait des ravages.
Les Açores
Economie
Ici également, quoique de manière moins spectaculaire pour le visiteur, les infrastructures et les communications, tant maritimes que terrestres et aériennes, se sont nettement améliorées. Les fonds européens ont permis de créer des hôtels, de former du personnel touristique, de faciliter les études des jeunes défavorisés.
L’aide à l’artisanat, à l’agriculture, à la pêche, à l’élevage, s’est intensifiée ; de nouvelles sociétés de services sont apparues. Le tourisme notamment, inexistant jusqu’à ces dernières années, contribue à l’évolution de l’archipel. Des hôtels de toutes catégories apparaissent dans les îles principales. Bref, les Açores sortent peu à peu de leur isolement.
Ce développement demeure cependant très inégal. Embryonnaire dans les îles isolées, ou constituées en grande partie par un volcan, comme Flores, Corvo et Pico, il ne prend vraiment son essor que sur des terres plus fertiles, aux nombreux souvenirs historiques. Comme Terceira, Faial et surtout Sao Miguel, destination n° 1 des 100 000 visiteurs étrangers.
L’agriculture
Elle évolue peu. Le relief du terrain et les murets en pierre de lave qui le fragmentent en minuscules parcelles empêchent toute mécanisation. On cultive de loin en loin le blé, la vigne, la patate douce, le thé et le tabac, mais c’est l’ananas qui tient aujourd’hui la vedette. Mûris dans plus de 6 000 serres, notamment à São Miguel,1,5 million de fruits sont exportés chaque année dans l’Union européenne et en Amérique du Nord.
L’élevage
L’épidémie qui a ravagé les orangers au XIXe siècle, puis l’interdiction de chasse à la baleine en 1987 ont obligé les Açoriens à trouver un nouveau débouché. Ce fut la vache. Elevée surtout pour son lait (un quart de la production totale portugaise), elle a relancé l’activité des fromageries locales, dont les produits, excellents, sont largement diffusés hors de l’archipel.
La pêche
Encore très artisanale, elle occupe le quart de la population active. A l’exception du thon, mis en conserve et exporté en Italie, et de l’espadon noir, consommé sur place, le rendement reste faible. Les aides européennes devraient cependant, dans les prochaines années, sensiblement améliorer le sort des pêcheurs.
Institutions politiques et administratives
Les Açores ont suivi, depuis 1976, la même évolution que Madère. Devenu région autonome, l’archipel est géré par une assemblée élue au suffrage universel et un gouvernement local. Chacune des neuf îles refusant cependant de dépendre de sa voisine, il a été convenu de ne pas choisir de capitale et de partager le pouvoir entre plusieurs villes principales. Le ministre de la République, représentant de l’Etat portugais, est établi à Angra do Heroismo (Terceira), le gouvernement régional et l’université à Ponta Delgada (São Miguel) et le parlement régional à Horta (Faial). Ce système ne facilite sûrement pas le travail de l’administration, mais il permet de préserver un certain équilibre entre les différentes parties d’un archipel long de 600 km.
Une corrida pour rire
C’est l’une des fêtes les plus populaires et les plus drôles de l’île de Terceira. On l’appelle la tourada a corda. Un taureau aux cornes garnies de boules, tenu au bout d’une corde par un groupe d’hommes afin de contrôler ses évolutions, est lâché dans les rues d’un village ou sur une plage. Les pétards fusent. Immédiatement commencent les passes. La plus traditionnelle consiste à ouvrir subitement un parapluie devant l’animal et à esquiver ses coups de corne, tandis que le taureau poursuit ceux qui viennent l’exciter et que les mascarados de corda tentent de modérer son impétuosité. Cette parodie de corrida se termine évidemment bien pour le taureau. Pour finir, on le ramène à son étable en grande pompe, parfaitement sain et sauf.
Population
Il y a six fois plus d’Açoriens à l’étranger qu’aux Açores, dit-on souvent. C’est hélas la vérité. Pendant des siècles, les îliens ont fui la pauvreté et se sont notamment établis en Amérique du Nord et en Australie. Ce mouvement s’est à peu près arrêté aujourd’hui, et même quelquefois inversé. De nouveaux emplois, des distractions, une vie plus active, retiennent les jeunes. Une foule détendue où se mêlent tous les âges anime durant la journée les rues et les places de villes comme Angra do Heroismo Terceira) et Ponta Delgada (São Miguel), et s’installe jusque tard le soir dans les bistrots et aux terrasses des cafés. Même si elle diminue depuis quelques années, l’émigration continue en revanche à Pico, Graciosa, Corvo et même São Jorge. Les jeunes s’y font plus rares, la vie quotidienne y est plus endormie, une population plus âgée y reste attachée aux anciennes traditions.
Religion
Le nouvel aéroport de l’île de São Miguel, inauguré en mai 1995, s’appelle Jean-Paul-II. C’est tout dire. Plus encore qu’à Madère, la population dans son ensemble, y compris les jeunes, demeure marquée par la tradition catholique. Elle suit fidèlement les cérémonies religieuses, notamment celles qui, de la fin mai à la fin juin, célèbrentl’« Espirito Santo » (Saint-Esprit). Autant que des actes de foi, ces fêtes sont l’occasion, pour la plupart des Açoriens, de manifester leur particularisme insulaire.
Fêtes et coutumes
Difficile en ce domaine de séparer le profane du religieux. La plupart du temps, les deux sont intimement mêlés. Du printemps à l’automne, des fêtes très spectaculaires se succèdent dans tout l’archipel. Quelques suggestions :
Mi-mai : fête du Saint-Esprit à Ponta Delgada (São Miguel).
Juin-juillet : corridas à la corde, sans mise à mort, à Praia da Vitória (Terceira).
24 juin : fête de São João (Saint-Jean) dans tout São Miguel.
Début juillet : semaine du Cheval à Ribeira Grande (São Miguel), fête de Saint-Pierre à Angra do Heroismo (Terceira).
Mi-juillet : Festival de danse et de musique à Calheta (São Jorge).
Fin juillet : fête de Santana, très fleurie, à Furnas (São Miguel) ; semaine de la Mer à Horta (Faial).
Mi-août : Festival de musique de Mare de Agosto à Praia Formosa (Santa Maria), fête du Christ des Miracles à Santa Cruz (Graciosa).
Fin août : semaine de la Baleine à Lajes (Pico), fête du Bom Jésus à Vila Franca (São Miguel).
Fin septembre : fête de Notre-Damedes-Remèdes à Fajâzinha (Flores).
Art et culture
L’architecture
Là également, le catholicisme domine. Il existe bien, dans les vieilles villes historiques comme Angra do Heroismo et Ponta Delgada, quelques anciennes demeures seigneuriales de grand style, mais la plupart des bâtiments notables sont des églises et des couvents. Superbes, d’ailleurs, avec leurs austères façades blanches décorées d’arabesques en lave noire, derrière lesquelles on découvre avec surprise d’admirables plafonds en cèdre sculpté ou peints en trompe l’œil, des retables baroques, de resplendissants « azulejos » et des chapelles de style manuélin d’une folle exubérance. Et partout, dans toutes les îles mais surtout à Terceira, les impérios, ces chapelles de tous les styles, souvent bariolées de mille couleurs, ouvertes seulement pendant les fêtes du Saint-Esprit, témoignent jusqu’au fond des campagnes de la ferveur du peuple açorien. Le feu couve toujours ici sous la cendre.
Les processions du Saint-Esprit
La plupart des paroisses, notamment à Terceira et à São Miguel, honorent chaque mois de juin l’Espirito Santo (Saint-Esprit) par des fêtes villageoises qui se terminent en joyeuses kermesses. Les jours précédents, on prépare des pains et des plats qui seront distribués à tous. On fleurit les rues et les maisons. On met la dernière main aux costumes et aux bannières. Enfin, le grand jour arrive. La procession, fanfare en tête, se dirige vers l’église. Après la messe, tout le monde se retrouve à la salle des fêtes, et le repas commence. Il ne finira que bien des heures plus tard…
La sculpture
Plus encore qu’à Madère, le style manuélin et le baroque règnent en maîtres aux Açores, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des édifices religieux. Taillées dans la pierre, des colonnes torsadées, des plantes extravagantes héritées des Grandes Découvertes, animent la plupart des façades, tandis que dans la nef des volutes en bois doré s’enroulent autour du chœur et que des christs bouleversants de douleur marchent au supplice.
La même maîtrise se retrouve dans les objets du culte exposés dans les trésors des églises, en or ou en argent.