Au Cœur de La Vie Mauricienne
Il devient difficile de distinguer ces agglomérations tant elles tendent à se rejoindre. Ces villes constituent le centre névralgique de l’île. Toutes naquirent à peu près en même temps, après la décision du premier gouverneur britannique de l’île de construire une route en macadam reliant Port-Louis à Mahébourg. Entreprise en 1817, achevée en 1832, cette route se borde aussitôt de localités : Rose-Hill, Beau-Bassin, Phoenix et Curepipe voient le jour. Leur expansion rapide est due à la conjonction de deux événements : les graves épidémies qui ravagent l’île dans les années 1860 et l’arrivée presque simultanée du chemin de fer reliant Port-Louis à Mahébourg. Au milieu du XIXe siècle l’essentiel de la population est concentrée à Port-Louis. L’épidémie de paludisme qui frappe 50 000 habitants en quelques années les pousse à chercher refuge vers des cieux réputés plus cléments. Ils gagnent les hauteurs de l’île, en particulier Curepipe située à 557 mètres. Ils y supposent l’air pur, même s’il y pleut particulièrement souvent et que Mark Twain, en 1896, qualifie cette cité de « lieu le plus déplaisant au monde ». La création d’une ligne de chemin de fer, en 1864, amplifie cet essor. Dès lors, Vacoas, Rose-Hill, Quatre-Bornes, Curepipe et Phœnix vont se développer au détriment de Port-Louis. Le chemin de fer fonctionnera jusqu’en 1956 avant d’être progressivement démantelé et remplacé par une autoroute. Aujourd’hui, Rose Hill (93 000 habitants) Quatre-Bornes (70 400 habitants), Vacoas-Phoenix (90200 habitants) et Curepipe (73000 habitants) abritent presque un tiers de la population mauricienne. Les touristes s’y aventurent peu, excepté pour faire des achats. Curepipe est réputé pour ses maquettes de bateaux et ses boutiques de pulls.
Curepipe
Pourquoi Curepipe ? Personne ne connaît vraiment l’origine du nom. Certains prétendent que les soldats s’y arrêtaient pour fumer une pipe et qu’ils devaient bien la curer avant de repartir. D’autres affirment que « curer la pipe » signifie alimenter les chevaux en eau et fourrage. Toujours est-il qu’au XIXe siècle, avec l’arrivée des riches habitants de Port-Louis, la ville s’orne de belles villas créoles. Aujourd’hui, ces demeures ont bien souvent laissé place au béton et les riches Mauriciens se sont réfugiés sur les hauteurs ombragées de Floréal. On vient essentiellement dans cette grosse ville commerçante pour faire du shopping. Les amateurs trouveront des magasins proposant des maquettes de bateaux, des pulls et un bijoutier, Adamas, située dans l’impasse à côté de Floréal. Maurice est devenue une place réputée pour la taille des diamants. A signaler également une des meilleures librairies de l’île, le Trèfle.
L’hôtel de Ville, inauguré en 1902, fut en partie édifié avec des matériaux provenant d’une ancienne demeure, la Malmaison. Il demeure l’un des rares exemples de l’architecture coloniale qui fit la splendeur de la ville.
Le Trou aux Cerfs
Ce vaste cratère se remarque facilement. On peut grimper en haut de son cône pour la vue sur la ville et les environs.
Phoenix et Vacoas
La bière la plus fameuse de l’île, la Phœnix, est fabriquée dans la ville du même nom. Quant à Vacoas, son nom vient d’un arbre, le vacois ou pandanus, semblable à un châtaignier tropical dont les fruits sont comestibles. La ville abrite depuis les Britanniques des garnisons militaires. Le premier tournoi de tennis ATP de l’Île a eu lieu en novembre 1996 dans son complexe sportif, le Gymkhana Club. Andrei Chesnokov, Thierry Champion, Fabrice Santoro et d’autres champions réputés y participèrent.
Quatre-Bornes
Carrefour et nœud routier sans grande importance, seul intérêt, quelques restaurants.
Rose-Hill et Beau-Bassin
Juste un carrefour, un nœud routier parvient au bazar, nettement moins touristique que celui de Port-Louis, mais tout aussi charmant. On y verra des monceaux de légumes, des tomates, des épices, des piments, etc. Derrière le bazar, se cachent de jolies maisons créoles avec leurs varangues et leurs petits jardins. Rose-Hill est réputée pour son théâtre, le Plaza, qui constitue le centre de la vie culturelle de l’île. Cet édifice d’inspiration coloniale fut inauguré en 1933. En 1949 un jeune premier qui n’était pas encore la voix des Shadoks y fit ses débuts : Claude Piéplu. Le stade de la ville accueille de grands concerts.