Rio de Janeirio 

La ville des plages et du carnaval
Situé au sud-est du pays, l’Etat du Rio de Janeiro s’étend de la frontière de Sao Paulo jusqu’à l’Etat de Espîrito Santo, sur une plaine agrémentée de montagnes, lacs, dunes et d’un climat tropical atlantique. Quatre-vingt et une villes forment cet Etat où habitent 13 millions de personnes, appelés les Cariocas. Cette région est la deu¬xième du pays, elle représente 12,5 % du Produit Intérieur Brut, juste après Sao Paulo. A Rio, les principales acti¬vités économiques sont l’extraction du pétrole (le bassin de Campos est le plus grand pôle du Brésil) et le com¬plexe sidérurgique de Volta Redonda où est concentrée 95 % de l’industrie navale. Le littoral, avec ses plages de sable fin, est ponctué de villes charmantes telles que Bûzios, Parati, Cabo Frio et Angra dos Reis. Font également partie du paysage, Petropolis, Itaipava, Teresapolis et Fri¬burgo, ces centres chics au climat agréable. Mais c’est la capitale de l’Etat, Rio de Janeiro (5,5 millions d’habitants), qui reçoit tous les honneurs de la région. Les images éblouissantes du Pao de Açucar, du Corcovado, du foot¬ball, du carnaval et des belles filles bronzées, qui défilent sur les plages de rêve, font de Rio le symbole du pays, même si les favelas accro¬chées aux morros et la violence sur¬prennent et font peur aux touristes. 

L’histoire de Rio de Janeiro 
La première expédition portugaise, dirigée par le navigateur portugais André Gonçalves, arrive à Rio de Janeiro en 1502. Gonçalves découvre une immense baie cernée de mon¬tagnes et de forêts tropicales. Les dimensions de cette baie sont telles que les Portugais ont l’impression qu’il s’agit de l’embouchure d’un fleuve. C’est le mois de janvier et Gonçalves la baptise alors Rio de Janeiro, « rivière de janvier ». Plus tard, les colons apprennent que les Indiens l’appelaient Guanabara, qui signifie « le bras de mer », le même nom qui a été donné à celle qui est, dit-on, « la plus belle baie du monde ». Malgré sa beauté, les Portugais ne se laissent pas séduire. En 1534, lors de la division du territoire, la région se trouve partagée en deux capitaineries : Sao Vicente au sud, et Sao Tomé au nord. Son gouverneur, Martim Afonso de Souza, s’installe à Sao Vicente. En 1555, le vice-amiral de Bretagne, Nicolas Durand Villegaignon, avec l’approbation du roi Henri II de France, prend possession de la baie de Gua¬nabara pour fonder la « France antarc¬tique ». Villegaignon arrive d’abord avec une armée composée principale¬ment de bandits et de prisonniers. Le contact pacifique avec les Indiens est d’une grande aide. Deux ans plus tard, un contingent de réfugiés français huguenots s’ajoute à cette population. Inspirés par leur chef, l’amiral de Coli¬gny, ils comptent établir une véritable colonie protestante dans le nouveau monde. Pour mieux se protéger des Portugais, ils édifient, sur une île, un fort baptisé « Fort de Coligny, », à l’endroit où se trouve l’actuelle Ecole de la Marine. Ignorant les intentions françaises, les Portugais n’interviennent que cinq années plus tard. Des batailles san¬glantes ont lieu. En 1565, en pleine guerre contre les Français, le Portu¬gais Estâcio de Sâ crée la ville de Sao Sebastiao do Rio de Janeiro. C’est le début de la fin de l’invasion française. 
Le 20 janvier 1567, le commandant Mem de Sâ, l’oncle de Estâcio de Sâ, expulse finalement les envahisseurs. Touché par une flèche, lors de la prise du fort de Coligny, Estâcio de Sâ n’a pas eu le temps de profiter de la belle Guanabara. Il meurt un mois plus tard. Pendant deux siècles, Rio ne joue qu’un rôle mineur dans la colonie. L’élevage, la canne à sucre et l’agri¬culture de subsistance assurent le faible progrès de la ville. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’elle devient un important centre économique et portuaire, avec la découverte de l’or à Minas Gerais. Rio assure alors le trans¬port de l’or vers la capitale portugaise, Lisbonne. En 1763, la ville devient le siège du vice-royaume. Cette suprématie se confirme au début du XIXe siècle, avec l’arrivée du roi Joao VI et de sa cour, chassés du Portugal par les troupes napoléoniennes. Rio est alors érigée en capitale du royaume puis devient celle de l’empire en 1834. 
A partir de ce moment, Rio connaît un grand tour¬nant : peintres, artistes, architectes et écrivains s’y installent, et l’Académie des Beaux-Arts est créée. Le marché européen dicte la mode au Brésil et Rio est à l’avant-garde. En 1850, une première ligne maritime régulière relie Rio à l’Europe. La pré¬sence anglaise se fait sentir dans l’architecture locale. Les maisons vitrées, isolées par des jardins et construites dans la périphérie de la ville, sont préférées aux anciens pavillons d’inspiration portugaise, situés au centre-ville. Des habitudes raffinées sont adoptées telles que le port du chapeau, des gants, et du par¬dessus. Le centre-ville se transforme en un immense espace commercial. Les boutiques qui vendent les produits anglais s’installent aux environs de la Rua do Mercado. 
Une autre rue, la Rua do Ouvidor, expose les élégants vête¬ments français. A la fin du XIXe siècle, Rio est la capi¬tale de la nouvelle république. La ville se transforme entièrement, avec la réalisation des grands travaux d’urba¬nisation. De larges avenues sont tra¬cées, inspirées des œuvres du baron Haussmann, à Paris. A partir des années 30, les grands immeubles remplacent les villas, et les plages commencent à être aménagées en gagnant du terrain sur la mer. Rio ne cesse de changer : des tunnels percent les col¬lines, on construit un aéro¬port (Santos Dumont) sur la mer, et des voies express. La spéculation immobilière se développe. En 1960, Rio perd son statut de capitale en faveur de la toute jeune Brasilia. La ville se transforme alors en Etat de Guana¬bara. Le nouvel Etat conserve le nom de Rio de Janeiro. Le 15 mars 1975, les Etats de Rio de Janeiro et de Gua¬nabara fusionnent. A la fin des années 70 et au début des années 80, le centre historique Carioca est restauré. Le but avoué des autorités est : « La rendre toujours plus belle !». 

Visiter Rio 
La situation géographique de Rio est exceptionnelle. La ville se trouve sur une bande étroite entre la mer et la montagne (Serra do Mar). Elle jouit d’un paysage inouï : la baie de Gua¬nabara, surmontée des rochers du Pao de Açucar et du Corcovado (cou¬ronné par la statue du Christ Rédemp¬teur bénissant la ville). Rio est divisée en deux zones : Zona Sul et Zona Norte ; la séparation natu¬relle est tracée par le massif de Tijuca. Ses plages sont célèbres dans le monde entier : Copacabana, Ipa¬nema, Leblon, Leme, Sao Conrado et la Barra da Tijuca ; mais aussi la plage du Pepino, beaucoup plus petite, où les deltaplanes et les ama¬teurs du nudisme partiel font tout le charme de ces eaux, et attirent les jeunes. Les Cariocas constituent une popula¬tion tout à fait particulière au Brésil : gais, bohèmes et d’une grande sen¬sualité, ces hommes et ces femmes exposent leur corps et leurs senti¬ments à ciel ouvert. Tous les dimanches, le stade de football du Maracana devient l’endroit idéal pour pratiquer un autre rite, une espèce de communion sportive pour finir la semaine en beauté. Sans parler, bien sûr, du carnaval, qui est préparé pen¬dant toute l’année pour que la ville connaisse un véritable débordement de joie pendant les quatre jours de fête officielle. L’éclairage de la ville a été totalement rénové. Maintenant, à la nuit tombée, les monuments, les plages, les églises, les morras (collines peu¬plées de bidonvilles), et les bâtiment publics sont illuminés, et leurs contours accentués en bleu, doré, vert…

Le Pilo de Açucar
Le Pain de Sucre est l’image-symbole du Brésil. Le soir, lorsqu’on s’en approche, l’impression est grandiose ; illuminé, il devient doré. Ce « haut promontoire pointu et isolé », Pau-nd-Acuqua, comme l’appelait autrefois les Indiens, est haut de 395 m. Ce nom sonnait pour les Portugais comme Pão de Açùcar, et la forme du pic rappelait les moules d’argile utilisés pour faire des pains de sucre. En venant de l’Avenida Beira Mar, le paysage fait rêver : on passe par la plage de Flamengo, Avenida Osvaldo Cruz, Avenida das Naçoes Unidas, que longe la plage de Botafogo, Ave¬nida Pasteur, Praça General Tiburcio, dans la petite Praia Vermelha, et le Morro da Urca avec ses 230 m d’alti¬tude, une sorte de contrefort du Pain de Sucre. De 10h à 20h, les téléphé¬riques circulent entre la Praça Tiburcio et le sommet du Pain de Sucre. D’abord, on monte sur le Morro da Urca, où l’on peut s’arrêter et assister à des projections sur l’histoire du pays. Ensuite, un deuxième téléphérique conduit au Pain de Sucre. Après une agréable montée, on découvre une vue magnifique qui s’ouvre sur la ville et la baie de Gua¬nabara. 
C’est un autre regard sur Rio, différent de celui du Corcovado. On aperçoit la Praia Vermelha, point de rencontre des étudiants dans les années 68 ; puis les célèbres plages de Copacabana, do Arpoador, d’Ipa¬nema, de Flamengo ; ainsi que l’aéro¬port Santos-Dumont, le centre-ville et le Christ Rédempteur. Quand il fait beau, on peut même voir la ville de Niteroi, de l’autre côté de la baie de Guanabara. Après avoir contemplé la vue, et avant de descendre, il faut faire une pause dans un joli parc aménagé au milieu d’une végétation exubérante, qui nous attend autour du téléphérique. En bas, à l’arrivée, le visiteur émerveillé peut encore admirer cette éblouis¬sante roche, notamment, le soir quand, illuminée, elle devient dorée. Un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte. 

Plage, Rio de Janeiro - Brésil

Plage, Rio de Janeiro – Brésil – © Marion Kvaternik

Les chemins du Corcovado 
Lieu de visite obligatoire, le Corco¬vado, haut de 709 m, peut se visiter soit en voiture soit par funiculaire. En voiture, on passe depuis le Largo do Machado, dans le quartier de Catete, par la Rua das Laranjeiras, qui conduit au quartier das Laranjeiras. Un détour à droite, et voilà le Palacio das Laran¬jeiras ; et puis à gauche, en prenant la Rua Pinheiro Machado, une déviation permet d’admirer le Palacio Guanabara. Ce palais, datant de 1853, est situé dans un magnifique parc. Il était autrefois la résidence de la princesse Isabel, fille et héritière de l’empereur Pedro II. Aujourd’hui, c’est le palais du gouvernement de l’Etat. Ensuite la rue Cosme Velho, où se trouve le péage mène à la Estrada do Corcovado. N’oubliez pas de faire une pause photo sur le Mirador Dona Marta. Un autre trajet assez surprenant est possible à partir du Alto da Boa Vista par le Parque Nacional da Tijuca, avenida Edson Passos et Praça Antô¬nio Vizeu. Pour rejoindre la station de départ du funiculaire en bus, depuis le centre, il suffit de prendre les cars à destination du Cosme Velho. Avant d’emprunter le funiculaire, petit arrêt sur le Largo do Boticario, afin d’apprécier les mai¬sons et les bâtiments à l’architecture coloniale du XIXe siècle. Les horaires du funiculaire sont, tous les jours, de 8h à 18h, toutes les 30 minutes, dans la rue du Cosme Velho, 513 (Cosme Velho). Le parcours jusqu’au sommet du Corcovado traverse le parc national de Tijuca, véritable invitation au dépaysement. 

Le Christ Rédempteur 
Sur son sommet, le Corcovado est couronné par la statue du Christ. « Bras ouverts sur la Guanabara », il protège la ville. Haut de 38 mètres de haut, il pèse 700 tonnes. Projeté par l’ingénieur brésilien Heitor Silva Costa, et sculpté par le Français Paul Lan¬dowski, il fut inauguré en 1931, après cinq années de travaux. La nuit, lorsque le Christ est illuminé, il est encore plus impressionnant. Du haut du monument, on découvre une magnifique vue panoramique sur Rio : les morras qui séparent les quar¬tiers du Leblon de Sao Conrado et, par-delà la montagne, la Gavea, puis la Lagoa Rodrigo de Freitas. Les quartiers de Ipanema et Leblon, le joc¬key-club et le jardim Botânico. Sui¬vant le chemin, la plage de Copacabana se devine, cachée derrière une col¬line ; puis les quartiers : Botafogo, Fla¬mengo, Gloria et la colline de Santa Teresa, vers l’aéroport Santos¬ Dumont, ainsi que le mirador de Dona Marta, le quartier de Sao Cristovao, et le stade du Maracanà. Au pied du Christ, des cafés et des petits mar¬chants de souvenirs se sont installés, mais tourisme oblige, ils sont assez chers.

Le centre ville Autour de l’Avenida Rio Branco 
L’Avenida Rio Branco est l’axe qui conduit au centre-ville et sert aussi de point de repère pour les promeneurs. Cette avenue, longue de 1 800 m, commence à la Praça Mauâ, à proxi¬mité des quais du port (Cais do Porto), du bureau du Touring Club do Brasil (qui offre des renseignements pré¬cieux) et de la gare routière. Située dans un quartier populaire, cette rue est extrêmement animée ; envahie du matin au soir par des gens pressés et des camelots, qui vous proposent toutes sortes de marchan¬dises. En descendant l’Avenida Rio Branco, on aperçoit immédiatement les Morras de Sao Bento et da Conceiçao. Sur le Morra de Sao Bento, Saint Benoît, se trouve le monastère de Sâo Bento, Rua Dom Geraldo, 68 (té. 291 7122). Le cou¬vent, fondé en 1641, est un bel exemple de l’architecture coloniale. La façade, avec son portail en trois parties, et les deux tours massives révèlent l’esprit du début de la Renaissance. L’intérieur est décoré de remarquables œuvres d’art brési¬liennes des XVIIe et XVIIIe siècles. Les sculptures sur bois sont de premier ordre. La bibliothèque superbe est marquée par l’esprit bénédictin. Du monastère, on a une très belle vue sur le port de Rio. Son église est riche¬ment décorée en bois sculpté, en or et en marbre. Les messes sont ani¬mées de chants grégoriens. 
C’est le lieu préféré pour les mariages des personnalités cariocas. Une visite à ne pas manquer. En revenant à l’Avenida Rio Branco, les banques et les bureaux des compagnies aériennes et de navigation se succèdent jusqu’au croisement avec l’Avenida Presidente Vargas. Cette avenue (100 m de large et 3 km de long) est la plus grande artère de Rio. Vers la gauche, elle aboutit sur la Praça Pio X, au milieu de laquelle se dresse l’igreja Nossa Senhora da Candelaria. Cette église s’élève à l’endroit où, au début du XVIIe siècle, un marin sauvé d’un naufrage avait construit une chapelle. Son sauvetage miraculeux est représenté par un tableau intérieur richement décoré. L’actuelle église est en pierre, de style baroque avec un dôme aux attaches de bronze. 
C’est là qu’a eu lieu, en 1993, le massacre de huit enfants de la rue par des escadrons de la mort. En face de l’église il y a la Casa França-Brasil, Rua Visconde de Ita¬boraÎ, 78, (tel 253-0219), ouverte du mardi au dimanche de 10h à 20h. Inaugurée en 1990, elle est destinée à promouvoir et à stimuler les relations entre la France et le Brésil. L’édifice en style néo-classique fut construit par l’architecte Grandjean de Montigny, l’un des membres de la mission artis¬tique française invitée à venir au Bré¬sil, en 1816, par le roi du Portugal, Dom Joâo VI. Lorsqu’on prend l’Avenida Rio Branco, la première rue transversale est la Rua do Ouvidor, la rue commerçante la plus animée de Rio, réservée la plus grande partie de la journée aux pié¬tons. 

Rua do Ouvidor et ses alentours 
Nous sommes au cœur de la ville avec ses élégantes rues commerçantes fran¬çaises et anglaises de la fin du XIXe siècle. Ce côté bouillonnant compte encore avec le Beco das Canelas, la plus étroite rue de Rio et les anciens immeubles du Beco dos Barbeiros. En continuant la Rua do Ouvidor, on arrive à la Ordem Terceira do Monte do Carmo, Rua Primeiro de Março, tel 2427766. Construite en 1770, en style baroque, elle a servi de chapelle royale pendant le XIXe siècle, puis de cathé¬drale. Dans la même rue, il y a l’Eglise Santa Cruz dos Militares datée de 1811. Entre la rue Primeiro de Março et 7 de Setembro, se trouve la Praça 15 de Novembro, où tout simplement, la Praça 15, comme l’appellent les Cariocas. Dans la journée, les employés du centre y passent, tandis que le soir, ou très tôt le matin, elle est occupée par les marins qui chargent et déchargent leur pêche. 
En descendant la rue 7 de Setembro, puis l’avenue Rio Branco, et vous arrivez sur le Largo de Carioca. L’après-midi, les artistes de rue, arti¬sans et vendeurs s’y donnent rendez-vous. Sur la gauche de la place se trouvent l’église et le couvent Santo Antonio construits en 1608 et 1615. Ce sont les plus anciens monuments religieux conservés à Rio. Une promenade dans la très commer¬çante Rue da Carioca, vous permet de voir de vieilles maisons aux façades décorées. C’est ici, qu’est élu tous les ans, au mois de novembre, le Rei Momo, le roi du carnaval. Une petite pause au Bar Luis, Rua da Carioca, 39, la plus ancienne brasserie de Rio, datant de 1887. 
Dans une grande salle, on sert de bonnes spécialités allemandes arrosées de bière brune. Ouvert du lundi au samedi, le soir, ils servent à dîner jusqu’à minuit. Entre les rues da Carioca et da Alfân¬dega, se trouve un vieux quartier où les cafés et restaurants sont nombreux, ainsi que les églises (Nossa Senhora do Rosario et Sâo Francisco de Paula). Un petit détour s’impose pour voir l’exubérante Eglise Sao Francisco da Penitência, datant de 1773. Dans la Rua Repûblica do Chile, 245, se trouve la Cathédrale Metropolitana. Inaugurée en 1979, d’architecture moderne, elle est haute de 83 m, mesure 96 m de diamètre et peut abri¬ter 25 000 personnes. Si vous avez le temps, prenez le tram¬way, le bondinho, qui relie le centre au quartier « branché » de Santa Teresa. Et si vous avez un petit creux, laissez-vous séduire par le charme d’une maison de style vien¬nois, la traditionnelle Confeitaria Colombo, Rua Gonçalves Dias, 30. La « Colombo » est, depuis 1894, l’endroit de prédilection des Cariocas à la mi-journée. 

La Cinelândia
En revenant au Largo da Carioca, descendez vers la Rua Araujo de Porto Alegre, et découvrez la Praça Flo¬riano, nommée la Cinelândia. C’est un des quartiers les plus animés du centre ville avec le Théâtre Municipal, le Musée National des Beaux-Arts et la Bibliothèque Nationale. Le Théâtre Municipal (Praça Flo¬riano, tél. 210 2463) fut inauguré en 1909 et est une copie réduite de l’Opéra de Paris. Le Musée National des Beaux-Arts (avenida Rio Branco, 199, tel. 240 0106) est ouvert du mardi au vendredi, de 12h à 18h. 

Maracanã
Estádio Mario Filho ou tout simple¬ment Maracanã, Rua Prof. Eurico Ribeiro. Métro : Maracanã ; Capacité : 173 000 personnes. Construit pour la Coupe du Monde de football de 1950, le Maracanã est non seulement l’un des plus grands stades du monde, mais un lieu magique de rencontres le dimanche, notamment pour un Fla¬Flu, match qui oppose les équipes les plus populaires de Rio, Flamengo et Fluminense avec leurs dizaines de mil¬liers de supporters. L’ambiance pro¬voquée par un match de football est indescriptible. C’est également là qu’ont lieu les plus importants concerts de rock du pays. Tina Turner, Michael Jackson, Sting et les Rolling Stones s’y sont produits. Les amateurs de sport peuvent encore visiter le Museu de esportes, musée qui garde la mémoire du foot brésilien et carioca, et le Ginásio do Maracanã¬zinho, là où sont réalisées également des concerts et des matchs de basket-ball, et autres sports en salle. Atten¬tion, on peut y accéder uniquement à travers les visites guidées et sur ren¬dez-vous (portão 18 ; tél. 2649962, du lundi au vendredi entre 9h-16h30, et le samedi entre 9h-14h). 

Sambódromo
Conçu par Oscar Niemeyer et achevé en 1984, le Sambodromo est le siège des défilés des écoles de samba à Rio, pendant le carnaval. Il possède également le Musée du Carnaval avec des documents qui retracent l’histoire des écoles de samba cariocas. 

Les plages 
Lieu mythique des Cariocas, la plage fait partie de leur rituel sacré, sur fond d’un ciel bleu et ensoleillé, qui tombe sur les eaux d’un vert bleu de l’océan Atlantique, entourées du sable fin et blanc, à portée de tous, « 365 jours par an », dit-on. Pour pimenter encore leur plaisir, les Cariocas lancent, chaque année, une nouvelle mode, qui sera reprise par tous, le temps d’une saison : un nou¬veau modèle de bikini, un nouvel argot ou un nouveau sport. A Rio, plus qu’ailleurs, la plage est sans doute l’endroit des rendez-vous, où défilent sans cesse, les belles filles aux corps dorés et aux formes parfaites, dans leurs mini maillots de bains, les beaux garçons qui exhibent, eux aussi, leur corps athlétiques, de « surfeurs », en quête d’une âme sœur pour la nuit. Mais la plage est également un lieu où les familles viennent avec leurs enfants pour s’amuser jusqu’au coucher du soleil ; sans oublier les flâneurs et les sportifs, ces admirateurs du foot sur le sable, du volley-ball ou du fut-volley, un mélange de volley-ball et de foot¬ball, très prisé par les Cariocas. 
Sur les plages, on croise aussi, toute la journée, les très sympathiques vendeurs de glace, de boissons, de l’eau de coco et même de crème de bron¬zage. Malgré ce scénario hédonique, la plage est un territoire bien divisé et structuré, plus ou moins, selon l’appartenance de chacun à son groupe : tous les 20 mètres le public change. Des points de repère sont installés le long des plages, ce sont les postes de secours utilisés aussi comme points de rendez-vous. La mer est parfois très dangereuse, donc attention au dra¬peau rouge. 

Flamengo
Flamengo est la plus proche du centre. 1 Km de long mais impropre à la baignade, c’est une plage très populaire où on joue au football. Le parc du Flamengo la longe avec sa belle pelouse. Elle possède également une belle vue sur la ville de Niterói, située de l’autre côté de la baie. 

Botafogo
est longue de 800 m. Elle abrite le Rio Yacht Club et les bateaux de plaisance, mais est peu fréquentée à cause de sa pollution. 

Copacabana, Leme 
est « La » plage la plus connue du monde. Elle s’étend sur 5 km. A l’aube, sur les mosaïques blanches et noires de l’Avenida Atlântica, qui contournent la plage, les sportifs font du footing ou du cyclisme en croisant l’hôtel Copaca¬bana Palace. Le soir, sur la jetée illu¬minée, les terrasses des bars, les res¬taurants et les trottoirs sont remplis de gens qui aiment faire la fête. Pendant la journée, la plage devenue populaire, est bondée. Autour, se trouvent les ter¬rains de football, volley-ball et fut-vol¬ley. Sur le dernier kilomètre, à l’est de l’Avenida Princesa Isabel près de la Colline de Leme, elle devient la plage do Leme plus tranquille et familiale. Très appréciée par les amateurs de pêche. 

Arpoador
s’étend sur 500 m entre Copacabana et Ipanema. C’est le lieu préféré des sur¬feurs. A l’extré¬mité, il y a un immense rocher qui sort de la mer agitée, d’où l’on a une vue magnifique. Propre à la baignade. 

Ipanema et Leblon 
forment, en tout, 3 Km de plages séparées uni¬quement par le canal et le Jardim de Alah du côté de Leblon. Le long de la plage, se dressent les fameux coco¬tiers pour apaiser les eaux souvent vio¬lentes et les immenses vagues. Ce sont les plages branchées de Rio. Ici, artistes, intellectuels, surfeurs et même la haute société carioca vien¬nent presque tous les jours pour le simple plaisir de s’abandonner au bruit de l’océan Atlantique. Propre à la bai¬gnade. 

Pepino et São Conrado 
: c’est l’endroit préféré des adeptes du delta¬plane, des déçus d’lpanema et de la jeunesse. Le coin de Pepino a été transformé en « territoire libre ». Propre à la baignade. 
Barra da Tijuca 
est la plage la plus longue avec 18 Km. Elle est coincée entre la mer verte et dangereuse et la montagne. Propre à la baignade. 

Aux environs de Rio 

L’Ilha de Paquetá
parmi les îles de la baie de Guanabara, surnommée par les Cariocas, « l’île des amoureux », est la plus fréquentée. Les voitures et motos y sont interdites, en revanche on peut y louer des vélos. Hélas, les plages sont polluées. Les bateaux qui font la navette entre le continent et Paquetá, partent du pont das Barcas, près de la Praça 15 de Novembro. 

Petrópolis
à 60 km de Rio, est située dans la région des montagnes et jouit d’un climat européen (15°C en moyenne) mais parfois pluvieux. Sous l’Empire, la famille royale avait l’habitude de s’y réfugier pour fuir les fortes chaleurs. Ces habitudes ont été conservées par l’héritier du trône, Dom Pedro de Orléans e Bragança, qui habite encore la ville. 

La cathédrale São Pedro de Alcântara
construite entre 1884 et 1925 en style gothique français abrite les mausolées de la famille royale. Le Palais de Cristal, en structure métallique et style art nouveau, fut érigé en 1884 par le Comte d’Eu pour les expositions de fleurs et de fruits. La Maison Santos Dumont, construite par le célèbre aviateur brésilien, a des options architecturales originales et abrite un petit musée destiné à ses inventions. Le Musée Impérial (Rua da Imperatriz, 220, ouverte du mardi au dimanche, de 12h à 17h) est un ancien palais, construit au XIXe siècle, transformé en musée en 1940, et qui fut la résidence d’été de l’empereur Pedro II. Il est aujourd’hui le plus important musée brésilien concernant l’époque impériale. Plusieurs villes des environs de Petropolis méritent une visite. Teresópolis dont le nom a été donné en hommage à l’Impératrice Tereza Cristina, épouse de Dom Pedro II, se situe sur une montagne pointue à 910 m d’altitude, et bénéficie du Parc National de Serra dos Orgãos avec 11 000 hectares, le paradis des alpinistes et randonneurs. Avec un climat sec, son attrait principal est le pic connu comme « le doigt de Dieu » (Dedo de Deus), haut de 1 692 m. Mais on peut admirer aussi les autres sommets, tels que le Dedo de Nossa Senhora, le Nariz do Frade, l’Agulha do Diabo et celui de la Pedra do Sino. Le parc possède aussi une piscine naturelle d’environ 2 000 m². 

Nova Friburgo
, souvent appelée Fribourg, fut fondée en 1818 par des immigrants suisses du canton de Fribourg. Le faubourg de Conégo est un bon exemple de cette colonisation. Aujourd’hui c’est un important centre agricole et elle possède des beautés naturelles indéniables : cascades, bois, montagnes. 

Angra dos 
Reis, à 155 km à l’ouest de Rio de Janeiro, date du XVIe siècle, mais ne possède, hélas, aucun attrait : elle a été entièrement défigurée par l’industrialisation avec notamment des docks pour pétroliers géants, une voie ferroviaire reliant Angra dos Reis à la cité sidérurgique de Volta Redonda, une raffinerie de pétrole et une centrale nucléaire. Les plages les plus intéressantes sont éloignées du centre ville. On y trouve celles de Praia Grande et IIha Velha. Malgré ce manque d’atouts, Angra est le point de départ pour les promenades en bateau. En quittant la ville, on a l’embarras du choix, car on tombe sur plus de 400 îles, dont l’ilha da Gipóia et l’ilha Grande. Depuis 1971, l’ilha Grande est devenue un parc régional et réserve biologique de la « Mata Atlântica », la forêt qui l’entoure. Ici, la circulation de voitures est interdite. L’île possède une centaine de plages dont la plus belle s’appelle Lopes Mendes et qui sont propices à la plongée et aux sports nautiques. Office de tourisme : Largo da Lapa, tél 65-1175 poste 181. Informations maritimes : praça Marechal Amaral Peixoto. 

Parati
(à 241 km de Rio de Janeiro et 98 km de Angra dos Reis), patrimoine culturel de l’Humanité, possède un centre historique datant du XVIIIe siècle bien préservé. L’ensemble de demeures anciennes est unique en son genre : de jolies petites maisons avec des balcons en bois merveilleusement sculptés dans des rues irrégulièrement pavées. Malheureusement, la plupart d’entre elles abritent des boutiques d’artisanat, car la ville concentre son attention sur le tourisme. Malgré cet artisanat abondant, son principal produit, très réputé, est l’eau de vie, la « cachaça ». A côté de sa beauté architecturale, Parati possède un paysage naturel exubérant : les plages, les îles, les chutes d’eau et les randonnées éblouissent le visiteur tout comme ses fêtes dont les plus importantes sont celles de l’ascension du Christ, la Fête du Divino Espírito Santo et en août, le Festival de l’eau de vie et de l’artisanat de Parati. 

L’Eglise Santa Rita 
(Largo Santa Rita, tél 71-1620) date de 1722 et possède un petit musée d’art sacré et quelques belles sculptures en bois sur les portes et les autels. Igreja Nossa Senhora de Rosário, sur le Largo do Rosário, fut construite en 1725 puis reconstruite trente ans après pour et par les esclaves, car à cette époque les catholiques noirs ne pouvaient pas se mélanger à l’élite blanche. On y trouve de belles sculptures baroques.

Forte Defensor Perpétua
Morro da Vila Velha, après la praia do Pontai, fut construit en 1703 afin de protéger la ville des attaques des pirates en quête d’or, il abrite aujourd’hui le musée des arts et des traditions populaires de Parati. Parati donne accès à environ 65 îles et 300 plages. En voici deux, parmi celles qui sont accessibles à pied : Plage do Forte : la plus propre; du côté de la montagne, cachée par les rochers et fréquentée par les jeunes ; Plage do Jabaquara : une grande plage à environ 2 km du centre ville avec une mer peu profonde. Terrain de camping et petit restaurant. Office du tourisme : Secretaria de Turismo, (ancienne prison), près du port, tél 71-2015. Centre d’informations touristiques : Avenida Roberto Silveira, tél 71-1266, poste 20. A 165 km de Rio, la ville historique de Cabo Frio possède un climat agréable (moyenne de 24°C) et de magnifiques plages. En 1503, les Portugais débarquent à Cabo Frio, mais ce n’est qu’en 1615 que la ville sera fondée avec la construction de la Chapelle de Santa Helena et le port Santo Inácio. Les Français s’emparent de la région au XVIIe siècle, et en collaboration avec les Indiens, ils exploitent le bois du pau brasil jusqu’à l’épuisement de cette matière première. 
L’économie locale se développe ensuite, avec l’exploitation des salines qui, avec la pêche, sont aujourd’hui les principales sources de Cabo Frio. Le Musée d’Art Sacré et Couvent Nossa Senhora dos Anjos, Largo Santo Antonio, tél 43-6898 (ouvert du mercredi au samedi de 14 h à 20 h). Le couvent date de 1696 et possède de beaux autels baroques. Le Fort de São Mateus (Praia do Forte) est une forteresse de pierre édifiée en 1616, qui symbolise la lutte des Portugais contre les envahisseurs français et les pirates qui exploitaient clandestinement le pau brasil. Trois sites sont remarquables pour leurs dunes de sable : Praia do Peró, Dama Branca et Pontal. Les plus belles plages sont: la Praia do Forte; la Praia Brava où l’on pratique le surf et le naturisme, la Praia das Conchas, la Praia do Peró et la Praia das Dunas. Ces deux dernières sont idéales pour le surf et la pêche et ont également de belles dunes. Office de tourisme : Praça Porto Rocha, avenida do Contomo (Praia do Forte), tél 43-1689 

Búzios
tout près de Cabo Frio, est le fameux village de pêcheurs qui est devenu le Saint-Tropez brésilien, depuis que Brigitte Bardot l’a rendu populaire, dans les années 60. Aujourd’hui cette station balnéaire riche et sophistiquée est très animée pendant la haute saison. Boutiques, restaurants et villas élégantes à des prix prohibitifs. Elle possède aussi un joli port, un yacht-club, et quelques hôtels et cafés. Heureusement, il reste encore les plages de sable fin et blanc, les eaux cristallines, les palmiers et les cocotiers. Les surfeurs préfèrent les plages situées au sud de Búzios : Geribá et Ferradurinha, plus jolies et agréables. Sur la plage de Ferradura, on peut pratiquer la planche à voile. Celles de Joao Fernandinho et Joao Fernandes sont idéales pour la plongée et le « topless ». Office de tourisme : Praça Getúlio Vargas, tél 228-2325. 

Sao Paulo, moteur d’un sud-est riche 

« A São Paulo on travaille et à Rio on profite de la vie » : c’est le dicton populaire. En effet, les chiffres le confirment, et laissent les Paulistas fiers de cette vocation, qui les placent parmi les premiers producteurs de l’Amé¬rique latine. São Paulo est la capitale de l’Etat du même nom et possède le plus grand centre industriel et commercial de l’Amérique latine. A lui tout seul, l’Etat de São Paulo est responsable pour 50 % des produits industrialisés du Brésil. Il est le principal pôle sidérur¬gique, technologique et scientifique du pays. Sa participation au Produit intérieur brut (PIB) brésilien est de plus de 35 %. C’est aussi l’Etat où il y a la plus grande concentration démogra¬phique du Brésil : 33,7 millions d’habi¬tants répartis en 625 villes, ce qui représente une densité démogra¬phique de 127 habitants par km². La capitale pauliste, appelée aussi « la ville d’affaires », est classée parmi les plus peuplées de la planète avec 10 millions d’habitants intra-muros, les Paulistanos. Le climat est assez caniculaire pen¬dant l’été, tandis qu’en hiver la tempé¬rature peut descendre à 5°C (en géné¬rai, en cette saison, elle varie entre 10 et 15°C). 

Un peu d’histoire 
En 1554, les prêtres Manuel da Nóbrega et José de Anchieta, fondent la première école de catéchisation des Indiens. Ils la baptisent « São Paulo » en hommage à l’apôtre Saint Paul. De la cour de cet établissement (Patio do Colégio) est née la future ville. Située sur le haut plateau de Piratininga, à proximité des rivières qui rejoignent les trois grands bassins hydrogra¬phiques, São Paulo fut au XVIIe siècle, le point de départ des grandes expé¬ditions des bandeirantes, qui partaient vers l’intérieur du pays à la recherche de l’or. C’est en descendant les fleuves du Tietê, que les célèbres bandeirantes ont construit leur richesse. Pendant deux siècles, ces pionniers décou¬vrent non seulement les mines d’or, de diamants, et les forêts de caoutchouc, mais entament aussi de violentes conquêtes territoriales, marquées par l’apprivoisement et le massacre des Indiens. Néanmoins, le véritable essor de la ville se fait au milieu du XIXe siècle, avec le « boom » du café. La petite ville agraire connaît alors une véritable explosion. 
Des fortunes colossales voient le jour. On construit des casaroes, palaces élégants et raffinés. Ces demeures hébergent les puissants « Barons du café ». São Paulo va rapidement dépasser la capi¬tale, Rio de Janeiro. Les plantations de café exigent une main-d’œuvre de plus en plus importante. Les Brésiliens arrivent de toutes parts, suivis d’une forte immigration européenne et asia¬tique. Le mélange de ces différentes origines ethniques et sociales a laissé des traces dans la ville. Les plus nom¬breux sont les Italiens et les Japonais. Entre 1871 et 1920, plus d’un million d’Italiens arrivent au Brésil. En quelques années, ils créent une autre Italie à São Paulo. Une partie de cette main-d’œuvre est utilisée dans l’industrie. Encore aujourd’hui de nombreux quar¬tiers rappellent cette immigration ouvrière : Bras, Bixiga, Bom Retiro, Belenzinho, Móoca. Les Japonais arrivent à la fin du XIXe siècle, en grand nombre, 300 000 environ, et se dirigent surtout vers l’agriculture, où leurs connaissances seront plus tard essentielles pour la diversification de l’économie agricole. Aujourd’hui, ils sont près d’un million dans l’Etat de São Paulo. 
Le quartier de la Liberdade est la preuve architec¬turale et culturelle de la présence japo¬naise au Brésil. Dans les années 20, São Paulo devient un important centre culturel. La ville connaît une période de grande effer¬vescence. Les toutes premières luttes syndicales en témoignent. En syn¬chronie avec les idées de progrès et de modernité, qui voient le jour principalement en Europe, São Paulo accueille, en 1922, la Semaine d’art moderne, dont les protagonistes les plus illustres sont les écrivains Mario de Andrade, Oswald de Andrade, le compositeur Heitor Villa-Lobos, les peintres Anita Mafaldi, Tarsila Amaral et Di Cavalcante. Mais, petit à petit, la monoculture du café montre ses limites. En 1929, les cours du café s’effondrent à la suite du « krach » de la Bourse de New York. L’agriculture et l’économie de São Paulo doivent obligatoirement se diversifier. Le riz, le thé, le coton, l’orange et le soja prennent alors le relais du café. Le gouvernement décide ainsi de stimuler l’industrie. L’argent accumulé par les « Barons » va donner un coup de pouce à cette nouvelle période de croissance. L’industrialisation pauliste et la créa¬tion des premières banques natio¬nales sont issues de cette épargne. A partir de la Seconde Guerre mondiale, São Paulo se développe d’une manière vertigineuse. Les palaces des « Barons du café » subsistent jusqu’au début des années 70, lorsqu’ils sont remplacés par d’immenses édifices. Depuis, la ville s’est développée à très grande vitesse et sans plan d’urbanisation rationnel. Sur le sol paulistano coexistent les gratte-ciel modernes au centre-ville, et les taudis des énormes favelas en banlieue. São Paulo est très polluée et surpeuplée. Son admi¬nistration est une tâche ardue pour les gouverneurs, qui occupent le Palácio dos Bandeirantes, le palais gouverne¬mental. São Paulo est devenu un lieu de passage obligé pour les hommes d’affaires du monde entier. « São Paulo não pode parar », « São Paulo ne peut s’arrêter », dit-on fiè¬rement. Au coucher du soleil, la ville se transforme. C’est à ce moment-là qu’elle étale toutes ses richesses : les meilleurs hôtels et restaurants, une centaine de cinémas, de nombreux théâtres, des bars et des cabarets à profusion. Ainsi que seize journaux quotidiens, une infinité de chaînes de télévision et de stations de radio, sans oublier le stade de football de Pacaembú, l’un des plus anciens du pays. 

Visiter São Paulo 
Au-delà des apparences, São Paulo attire les touristes : la vie culturelle y est intense, la cuisine raffinée et les belles plages, à 70 km du centre-ville, adou¬cissent le rythme quotidien de la métropole. 

Le centre ville 
Une promenade à pied dans le centre ville permet de découvrir les endroits qui, bien que défigurés, font le charme de la vieille São Paulo. Cette zone située entre les places da Sé et celle de la República comporte deux quar¬tiers centraux. 

Aux alentours de la Praça da Sé 
L’axe qui comprend les Rua Direita, Rua São Bento et Rua 15 de Novembro est occupé par des magasins, bureaux et banques. Il y a 50 ans, ici c’était la très belle vieille ville « paulistana ». En prolongeant la Rua São Bento, on tombe sur le Largo São Bento et sur le monastère du même nom. Construit au début du XXe siècle, il abrite la sépulture du « bandeirante » Fernão Dias Paes. En descendant la Rua 15 de Novem¬bro, vers le sud, un détour en direction de la Rua Roberto Simon sen permet de voir le Solar da Marquesa de San¬tos, le Museu da Cidade et le Pâtio do Colégio. Ensuite dirigez-vous vers la Praça da Sé : site bouillonnant où se confon¬dent une multitude de camelots, qui vous proposent de tout, des cigarettes aux bijoux en or. Ici, les passants sont toujours pressés, mais il y a aussi les chômeurs, les touristes et les petits voyous, en quête d’une nouvelle vic¬time. Cette place est aussi le point de rencontre des manifestations poli¬tiques et syndicales. C’est là où se trouve la cathédrale néo-gothique da Sé, inaugurée en 1954, après 40 ans de travaux, à l’occasion du 4ème cente¬naire de São Paulo. C’est la plus grande cathédrale de l’Amérique du Sud. Au milieu de la place se trouve la station de métro Sé. Plus à ouest, le Largo São Francisco, à droite de la prestigieuse Faculté de droit, s’élève l’église de São Francisco de 1644, qui conserve de belles peintures portugaises. En marchant sur la Rua Libero Badaró, on se dirige vers la Praça do Patriarca qui fait la jonction entre la Rua Direita et le Viaduto do Chá. 

Aux alentours de la Praça da República 
Le viaduc du Chá (Viaduto do Cha) enjambe une vallée qui abritait jadis un joli parc. Aujourd’hui, le beau Vale do Anhangabaú est devenu un vaste espace en béton construit pour amé¬nager le trafic morose de deux grandes avenues qui relient le nord et le sud de la ville. Un idyllique coin de la ville a ainsi disparu. En revanche, un nouvel espace de loisirs et de spec¬tacles a été créé. En traversant le viaduc, sur la Praça Ramos, le Teatro Munici¬pal est le plus important théâtre de São Paulo, dans le style baroque avec des éléments d’art nouveau. Sa construc¬tion date de 1911 et il fut restauré en 1991. A côté, les rues 24 de Maio et Barão de Itapetininga étaient autrefois fréquentée par les « Barons du café » et les intellectuels. Elles sont aujourd’hui occupées par des boutiques populaires. Cette promenade conduit à la Praça da República. A visiter surtout le dimanche entre 8h et 12h. Quelques petits artisans « hippies » exposent leurs travaux en plein air autour d’un luxuriant jardin entouré de larges et encombrantes avenues. 
C’est aussi le quartier des banques et des agences de voyages. A éviter le soir, car l’ambiance est plutôt « chaude ». En direction de l’Avenida do Ipiranga, on repère le quartier des boîtes de nuit et de prostitution, autour des rues Major Sertório, Bento Freitas et Gene¬rai Jardim. On peut aussi admirer les belles architectures de l’hôtel Hilton et de l’Edifício Copan, qui fut conçu par Oscar Niemeyer, en 1953. Il faut aussi visiter la terrasse du Edificio Italia, où l’on découvre une vue panoramique étonnante sur São Paulo. 

Les autres quartiers du centre ville 
L’avenida Paulista est située dans le quartier chic des Jardins. Ancienne demeure des « Barons du café », cette avenue est aujourd’hui la vitrine impo¬sante d’une architecture post¬moderne. C’est là que se trouve le Museu de Arte de São Paulo (Ave¬nida Paulista 1578, quartier Cerqueira César). Le musée est consacré princi¬palement à l’art du XIXe et du XXe siècles. Il regroupe 4 000 œuvres d’une extraordinaire qualité : Goya, Renoir, Van Gogh, Cézanne, Lautrec, Picasso, Portinari et Lasar Segal. Mais il possède aussi des tableaux célèbres de maîtres comme Rafael, Rembrandt et Velasquez. Le MASP fut construit en 1970 par Lina Bo Bardi, selon les tech¬niques les plus modernes de muséo¬logie, et rassemble les collections du grand amateur d’art Assis Château¬briant, mort en 1969. 
Au sous-sol : expositions temporaires, cinéma¬thèque et cafétéria. Le dimanche, on peut y admirer le marché des anti¬quaires. Le Bixiga est l’ancien quartier des ouvriers ita¬liens, du début du siècle. Il se situe au sud de l’avenida 9 de julho, entre les rues Santo Antonio et 13 de Maio. Aujourd’hui, l’atmosphère de ce quar¬tier populaire se laisse entraîner par l’ambiance nocturne particulièrement animée des restaurants, cafés, librairies et cinémas d’art. Au mois d’août, a lieu la fête de Nossa Senhora Achi¬ropita avec la présentation de danses, musiques et dégustation de plats typiques italiens. 

A l’ouest de la ville 
Le Pacaembú : Ses résidences bour¬geoises des années 50 sont devenues de somptueuses demeures abritant les bureaux de compagnies d’assu¬rance et d’agences de publicité. Les mercredis soir et dimanches après-midi, l’ambiance change, pour laisser la place aux amateurs du football, qui envahissent l’Estádio Municipal do Pacaembú (jusqu’à 80 000 personnes). C’est le deuxième stade de la ville, le premier étant celui du Morumbi (capacité : 120 000 personnes). 
La cité Universitária (Avenida Afrâ¬nio Peixoto, Butantã) est le siège de l’université la plus renommée de l’Amérique latine, la Universidade de São Paulo (USP). Le campus, outre son intéressant rapport architecture/¬espace, héberge le Museu de Arte Contemporânea (Rua da Reitoira, 160, Cidade Universitária) qui pos¬sède quelque 3 000 tableaux de peintres brésiliens tels que Anita Mafaldi, Tarsila do Amaral, Di Caval¬canti entre autres, et étrangers : Modigliani, Picasso, Braque, Chagall, Miró, etc. Institut Butantã (Avenida Vital Brasil, 1 500, Butantã), derrière la cité universitaire, est le célèbre centre spé¬cialisé dans l’étude des serpents et insectes venimeux, l’un des plus répu¬tés du monde. Un musée totalement différent, où l’on expose des dizaines de milliers d’espèces de serpents et autres reptiles (araignées géantes, scorpions, etc.). Dans le jardin, des serpents vivent dans de grandes fosses. Non loin de l’Instituto Butantã, se trouve ce centre d’approvisionnement, Centro de Abastecimento Gerai do Estado de São Paulo (Ceagesp), une sorte de Rungis brésilien. C’est le plus grand marché d’approvisionne¬ment de l’Amérique latine en fruits, légumes et poissons. Ambiance ani¬mée des cafés et restaurants, où l’on mange à toute heure une excellente soupe à l’oignon. 

Cidade Alta e Cidade Baixa © Daniela Gama

Cidade Alta e Cidade Baixa © Daniela Gama

Au nord de la ville 
Parque Anhembi (Avenida Olavo Fontoura, Santana) est un centre d’expositions national et international accueillant aussi le défilé officiel du carnaval pauliste Installé dans le Convento da Luz, le musée d’Art Sacré (Avenida Tiradentes, 676, Luz, Métro : Tiradentes) est un ancien monastère construit en 1774, avec une gracieuse chapelle datant de 1579. Il s’agit du plus important musée d’art religieux du Brésil. On peut apprécier des pièces d’orfèvrerie somptueuses, des autels baroques et des sculptures des plus grands maîtres brésiliens. Le Mémorial da América Latina (Avenida Mario de Andrade, 664, Barra Funda, Métro : Barra Funda) est le siège du Parlement latino-américain (où ont lieu périodiquement les réunions des élus du continent). L’édifice fut construit en 1990 par Oscar Niemeyer. Cet espace politico culturel est composé d’une grande salle d’une capacité de 1700 personnes, d’un centre de documentation et d’une riche bibliothèque. 

Au sud de la ville 
Parc du Ibirapuera, est situé entre les avenues do Brasil et la República do Libano, et a été crée en 1954 par Oscar Niemeyer, lors de la commémoration du quatrième centenaire de la fondation de la ville. Dans ce parc, aménagé sur près de 160 ha, se trouvent entre autres le musée de l’Aeronáutica (parmi les pièces exposées, l’avion du pionnier brésilien de l’aéronautique Alberto Santos Dumont) et le Museu de Arte Moderna (MAM). Des monuments rappellent l’épopée des Bandeirantes et celle du navigateur portugais, Pedro Alvares Cabral. Plus au sud-est, dans le quartier du Ipiranga (Parque da Independência, Ipiranga), se trouve le jardin de l’ipiranga ou place de l’Ipiranga. On y visite le Monumento da Independência, créé par Ettore Xi menez : c’est ici que Dom Pedro 1er, en 1822, proclama l’indépendance du Brésil. Du côté sud de cette place, toute en longueur, se dresse le Museu do Ipiranga aussi connu que le Museu Paulista, construit à la fin du XIXe siècle dans le style néoclassique inspiré de la Renaissance italienne. On peut y admirer les collections de cartes géographiques anciennes, les meubles coloniaux, les monnaies de l’époque et l’art religieux. 

A l’extrême sud de la ville 
Le Parque do Estado, est un intéressant centre de loisirs. Dans ce parc se trouvent le magnifique jardin botanique où l’Orquidário do Estado, le jardin des orchidées (Avenida Miguel Stéfano, 3031/3687- Agua Funda), et le jardin zoologique (Avenida Miguel Stéfano, 4241 – Agua Funda). Avec ses 1 750 000 m² et environ 2 700 animaux, il est sans doute l’un des plus grands zoos du monde. 

Excursions autour de São Paulo
Campos do Jordão est la plus importante station climatique du Brésil. Elle se situe à environ 1 700 m d’altitude, dans la Serra da Mantiqueira, à 184 km au nord de São Paulo. Elle est accessible par São Paulo, par Rio de Janeiro et par Minas Gerais. De São Paulo, la principale route est la Pres Outra. Ici, le plus impressionnant est l’homogénéité de l’architecture, qui ressemble aux villes européennes. – Casa da Xilogravura, Avenida Eduardo Moreira da Cruz, 295 (Jaguaribe) tél. 62-1832. – Museu Felicia Lerner (Alto da Boa Vista). Des sculptures exposées à ciel ouvert. – Palácio da Boa Vista (Alto da Boa Vista), tél 62-1122. Résidence d’hiver du gouverneur de l’Etat de São Paulo : antiquités, mobilier du XVIIe et XVIIIe siècles. – Une promenade en train jusqu’à Pindamonhangaba ou Santo Antonio do Pinhal, offre un environnement montagneux enchanteur. Santos, à 72 km au sud-est de São Paulo, est lié à la capitale pauliste par une magnifique autoroute de montagne. Fondée en 1543, cette ville ne joue, jusqu’au XIXe siècle, qu’un rôle modeste dans l’histoire du pays. Elle connut son apogée, avec le « boom » du café et l’arrivée des immigrés européens. Aujourd’hui, Santos possède le port d’exportation le plus important du Brésil, et le café tient la première place des produits exportés. Pour les amateurs du football, Santos reste gravé dans leur mémoire comme étant la ville du célèbre roi Pelé. 
Dans le quartier de Vila Belmiro, est situé le stade qui a fait rêver tant de générations des « torcedores », ces supporters brésiliens passionnés par le foot. Ses plages plus connues sont : Boqueirão, Gonzaga et José Menino. Plus loin, à 87 km de São Paulo, il y a la belle Guarujá, la Deauville des Paulistes. – Musée de la mer, Rua Républica do Equador, 81 (Ponta da Praia), tél. 236-4808. – Musée d’art sacré, Rua Sta Joana d’Arc, 795 (Morro de S. Bento). Œuvres du XVIe au XXe siècle. – Aquarium municipal, Avenida Bartolomeu de Gusmão (Ponta da Praia), tél. 236-9966. – Maison du café, Cais do porto, armazém 16, tél. 232-2364. Le littoral de la région sud-est de São Paulo propose de belles attractions. Les routes Régis Bittencourt (BR-116) et Pedro Taques sont les principales voies d’accès. Non loin de la Serra do Mar, se trouvent les longues plages de sable de Praia Grande, Mongaguá et Itanhaém. Plus au sud, à Peruibe, la montagne se jette dans la mer encerclant les plages jusqu’à Iguape. C’est grâce à cet isolement naturel, qu’une partie de la Mata Atlântica, la forêt qui entoure la région, a pu être préservée C’est là que se trouve la Estação Ecológica Juréia-Itatins, station écologique d’une grande beauté, mais où les visites ne sont pas autorisées. A voir aussi, les régions limitrophes de Juréia, qui donnent une idée de ces beautés protégées. Parmi elles, les plages de Guarauzinho, Barra do Una, Perequê et Iguape. Au nord de São Paulo, tout au long de 550 km, les routes SP-55 et BR-1 01, parcourent le trajet tortueux qui relie Santos à Rio de Janeiro. 
Ce véritable enchaînement de montagnes et de rivages réserve de bonnes surprises. Tout commence à partir de São Sebastião avec une série de très belles plages : Barra do Saî, Calhetas et Maresias. São Sebastião est aussi le point de départ vers Ilhabela, la plus grande île maritime du pays dont 80 % du territoire est préservé. Ilhabela est connue aussi comme le paradis des plongeurs; les meilleurs endroits sont les plages da Fome, do Poço, da Caveira, Pacuîba et Saco Sombrio. En suivant la route, on arrive à Caraguatatuba, nommée Caraguá, puis à Ubatuba (51 km) où l’on peut acheter des objets artisanaux typiques de la région. Le prochain arrêt est la charmante Parati, qui fait partie de l’Etat de Rio de Janeiro.

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