Grottes d’Altamira, Santillana del Mar, Cantabria

Grottes d’Altamira, Santillana del Mar, Cantabria

Les Temps anciens

le paléolithique supérieur avec les hauts témoignages de l’art pariétal préhistorique que l’on peut voir à Altamira. le péolithique ou l’âge des dolmens pour les morts. : fondation supposée de Cadix par les Phéniciens, attestée dès le IXe siècle av. J.-C. premières incursions, en-deçà des Pyrénées, des Celtes, venus d’Europe centrale. aux origines de la culture ibère, ou le mythique royaume de Tartessos (situé hypothétiquement prés de Huelva en Andalousie). la brillante civilisation ibère étendue à l’est, de la Catalogne à l’Andalousie, s’épanouit au contact des peuples méditerranéens. les Grecs et les Phéniciens établissent des comptoirs sur la côte méditerranéenne et plus au sud jusqu’au bassin du Guadalquivir pour les Carthaginois. Franche pénétration des peuples celtes qui, autour du bassin de l’Ebre, rencontrent les Ibères. Ils forment le vieux fond celtibère des occupants de l’Espagne. Numance (près de Soria en Vieille Castille) deviendra le symbole de leur résistance à la conquête romaine (siège de 139 à 136 av. J.-C.).

L’Antiquité carthaginoise et romaine

Débuts de la conquête romaine sous l’autorité de Scipion l’Africain dans le contexte de la seconde guerre punique (221-201 av. J.-C.) opposant, en Méditerranée occidentale, Rome à Carthage. A la fin du IIIe siècle av. J.-C., les Romains sont maîtres du littoral méditerranéen et de l’Andalousie. l’Espagne romaine est pacifiée après un siècle de résistance celtibère et malgré les rivalités opposant César à Pompée (49-45 av. J.-C.) en terre ibérique. les temps impériaux ou la paix romaine. La péninsule ibérique est divisée sous Auguste en trois provinces pour former la Tarraconaise sur la moitié nord/nord-ouest du territoire (de la Galice aux portes de l’Andalousie), la Bétique au sud (l’actuelle Andalousie) et la Lusitanie (l’actuel Portugal). introduction du Christianisme attribué traditionnellement à saint Paul mais réellement implanté au IIIe siècle. le christianisme devient religion officielle de l’Empire romain sous Théodose, lequel partage l’empire entre ses fils Arcadius, empereur d’Orient, et Honorius, empereur d’Occident.

Les invasions barbares

Suèves et Vandales pénètrent en Espagne et s’établissent respectivement en Galice et en Andalousie ; les Wisigoths fondent un premier royaume en Catalogne et France du sud (415). repoussés du grand sud-ouest de la France par les Francs, les Wisigoths s’établissent en péninsule ibérique. Ils évincent Suèves et Vandales et font de Tolède, à partir de 507, leur capitale pour deux siècles.

Royaumes musulmans et reconquête chrétienne

Pour le compte du Califat omeyyade de Damas en Syrie, le général berbère Tariq, originaire du Maghreb, mène la conquête de la péninsule ibérique qui devient la province musulmane d’Al Andalus. petit-fils du dernier calife omeyyade détrôné à Damas, Abd Al Rahman Ier, en fuite, fonde en province musulmane d’Espagne un émirat dont Cordoue est la capitale. Abd Al Rahman III érige ses territoires musulmans en califat dont Cordoue est pour un siècle la brillante capitale. à la tête des armées califales, le général Al Mansour mène de sérieuses offensives en terre chrétienne, dont l’attaque de Saint-Jacques-de-Compostelle, dévastée en 997. guerre civile et effondrement du califat omeyyade passé sous l’autorité de l’hadjib Al Mansour, mort en 1002. une multitude de principautés, les taïfas, se forment en terre musulmane après l’effondrement du califat omeyade. Alphonse VI, roi de Castille, conquiert Tolède, avancée la plus méridionale des terres chrétiennes ; la Castille devient le plus vaste et le plus peuplé des Etats de la péninsule ibérique. les Almoravides, dynastie régnante au Maroc, viennent au secours des taïfas de Séville et Badajoz, sous menace chrétienne. Ils s’emparent ensuite de tous les territoires musulmans, Saragosse tombe en 1100. les Almohades, islamistes rigoureux, évincent les Almoravides au Maghreb en prenant Marrakech. En Andalousie, Séville devient la capitale de leur province d’Al Andalus. victoire des Almohades contre les chrétiens à la bataille d’Alarcos (entre Tolède et Cordoue). l’archevêque de Tolède, Jimenez de Roda, réconcilie et rassemble les forces chrétiennes d’Espagne. Associées aux Aquitains et Languedociens, elles mènent, face aux Musulmans, sous Alphonse VIII de Castille, la grande victoire de Las Navas de Tolosa. l’effondrement de la puissance almohade facilite l’avancée chrétienne ; Cordoue (1236) et Séville (1248), sont conquises par Ferdinand III (saint Ferdinand) pour le compte de la Castille. Après les îles Baléares (1229-1235), Jacques Ier d’Aragon prend en 1238 le pays valencien. Les musulmans réussissent à réunir les actuelles provinces de Grenade, Malaga et Alméria, pour former le royaume des Nasrides dont Grenade est la capitale.

Cathédrale de León

Cathédrale de León

Les royaumes chrétiens

Le royaume chrétien des Asturies, dans la Cordillère cantabrique, refuge des populations chrétiennes, devient le berceau de la Reconquête ; Oviedo est sa capitale. après le royaume des Asturies, la Reconquista, permet la formation des royaumes de Navarre et d’Aragon, et du puissant comté de catalogne autrefois marche franque. Ordoño II, roi des Asturies, transfère sa capitale d’Oviedo à Léon et fonde le royaume de Léon. le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle connaît son apogée. Sanche le Grand, roi de Navarre, réunit sous son autorité tous les royaumes chrétiens (Léon, Navarre, Aragon). Ferdinand Ier fonde le royaume de Castille et annexe le Léon en 1037. naissance du royaume du Portugal, profitant de l’affaiblissement du pouvoir castillan ; il est annexé par Philippe II en 1580 puis définitivement indépendant en 1640. le mariage de Raymond-Béranger IV, comte de Barcelone, avec l’héritière d’Aragon inaugure la confédération catalano-aragonaise. 1391 : avènement de la dynastie des Trastamare sur le trône de Castille après l’assassinat de Pierre le Cruel. avènement d’une branche cadette de la dynastie castillane des Trastamare sur le trône d’Aragon à la mort, sans héritier, de Martin Ier.

Les Rois catholiques

Sous la pression des nobles, le roi Henri IV désigne sa sœur Isabelle héritière du trône castillan. Isabelle épouse Ferdinand, héritier de la couronne aragonaise. Isabelle monte sur le trône de Castille et restaure l’autorité monarchique ; cinq ans plus tard, Ferdinand est roi d’Aragon ; les souverains appliquent à leurs royaumes respectifs une politique commune. création du tribunal de l’Inquisition qui surveille la véracité des conversions des Juifs, nombreuses depuis les troubles du Moyen-Âge. conquête du royaume de Grenade pour le compte de la Castille. le 12 octobre, Christophe Colomb découvre l’Amérique. Isabelle décide l’expulsion des juifs ou leur conversion (les conversos). Isabelle oblige à leur tour les musulmans à l’exil ou à la conversion (les morisques). mort d’Isabelle la Catholique ; sa fille Jeanne la Folle hérite du royaume castillan dont son père assure la régence. Elle est mariée à Philippe le Beau, fils de Maximilien d’Autriche, dont elle a un fils, le futur Charles Quint, né en 1500. le duc d’Albe annexe, pour Ferdinand, la Navarre. mort du roi Ferdinand.

Les Séfarades ou l’histoire juive d’Espagne

Les Séfarades ou Sefardi, mot qui désignait les juifs d’Espagne, sont présents dès l’Antiquité en territoire ibérique. Ils forment par vagues successives une des plus grandes communautés de la diaspora juive du Moyen-Âge. Persécutés par les Wisigoths, ils trouvent sous la domination arabe des Omeyyades les conditions favorables à leur épanouissement. Durement menacés par le fondamentalisme des Almohades, ils fuient au XIIe siècle les provinces musulmanes et sont accueillis par les rois chrétiens préoccupés de repeupler et de mettre en valeur les terres récemment reconquises. Leurs spécialisations dans le négoce, la finance et la médecine en font les meilleurs alliés des souverains castillans et aragonais. Par la suite, les troubles du Moyen-Âge et les attaques dont ils font l’objet, notamment les persécutions de 1391, encouragées par le fanatisme des prédicateurs chrétiens, marquent leur isolement du reste de la population. En 1492, Isabelle la Catholique prononce leur expulsion définitive. Leur départ ampute l’Espagne d’une partie de son potentiel économique et la fait entrer dans une longue période de sclérose masquée par le Siècle d’or et les richesses du Nouveau Monde. Malgré l’expulsion, certaines communautés venues d’Espagne ont gardé la nostalgie de leur pays d’origine en conservant jusqu’à aujourd’hui leur langue, le ladino.

La dynastie Habsbourg

Charles Ier d’Espagne hérite des terres espagnoles avec Naples, la Sicile, la Sardaigne et le Nouveau Monde. à la mort de Maximilien d’Autriche, Charles Ier d’Espagne reçoit les territoires autrichiens (Allemagne, Autriche, Franche-Comté et Pays-Bas) ; face à ses rivaux François Ier de France et Henri VIII d’Angleterre, il est élu à la tête du Saint Empire germanique sous le nom de Charles Quint. Charles Quint dispute à la France la Bourgogne et le Milanais dont il s’empare après la bataille de Pavie en 1525. Face à la Réforme en Allemagne, il perd le pari religieux (les 2/3 de l’Allemagne sont protestants) mais sauvegarde l’unité impériale par la paix d’Augsbourg (1555). Philippe II reçoit de son père l’Espagne, le Nouveau Monde et les Flandres. Ardent défenseur du catholicisme, il lutte contre le calvinisme aux Pays-Bas et contre l’Angleterre, et apporte son soutien aux catholiques français. Il poursuit la lutte contre l’empire ottoman en Méditerranée. Allié à Venise et à la papauté, il remporte la victoire navale de Lépante en 1571 arrêtant l’expansion turque en Méditerranée occidentale. Philippe II fait de Madrid la capitale de l’Espagne et la résidence de la cour jusqu’ici itinérante. Siècle d’or de la littérature et des arts espagnols. Séville détient le monopole commercial avec le Nouveau Monde avant que Cadix ne le lui ravisse. le siècle de Philippe III, de Philippe IV et de Charles II est marqué par un recul économique de l’Espagne lié à la perte du commerce, essentiellement drapier, avec les Flandres. le Portugal devient définitivement indépendant. les Pays-Bas du nord, protestants, sont reconnus indépendants par l’Espagne. la Catalogne révoltée, soucieuse de préserver son autonomie, se donne à la France. L’Espagne recouvre ses territoires catalans à l’exception du Roussillon et d’une partie de la Cerdagne attribués définitivement à la France par le Traité des Pyrénées en 1659. avant de mourir, Charles II, sans héritier, désigne Philippe d’Anjou pour lui succéder.

Église de San Antón, Bilbao, Vizcaya

Église de San Antón, Bilbao, Vizcaya

L’Espagne des Bourbons

Avènement de Philippe V de Bourbon, duc d’Anjou et petit-fils de Louis XIV, sur le trône d’Espagne. la guerre de succession d’Espagne, contre le risque d’une couronne franco-espagnole unie, mobilise l’Angleterre, l’Autriche, le Portugal qui soutiennent l’archiduc Charles d’Autriche. La guerre divise l’Espagne elle-même ; la Catalogne et le Pays valencien servent la cause autrichienne. Le Traité d’Utrecht, qui règle le conflit, impose à l’Espagne la perte de plusieurs territoires hors de la péninsule : les Flandres, le Milanais, Naples et la Sardaigne. le décret de Nueva Planta renforce l’absolutisme royal et réorganise l’Etat : les couronnes fusionnent et les particularismes des régions, liés à la formation des royaumes au Moyen-Âge, s’effacent. amorcé à la fin du XVIIe siècle, le lent renouveau de l’économie espagnole profite plus particulièrement aux régions maritimes (Bilbao, Cadix, Valence, Barcelone) grâce à la levée du monopole commercial avec le Nouveau Monde sous Charles III (1759-1788).

Les tourments du XIXe siècle

Les révoltes d’Aranjuez destituent Charles IV au profit de son fils Ferdinand VII. Napoléon profite des troubles qui secouent la cour espagnole pour imposer son frère Joseph sur le trône d’Espagne. : la guerre d’indépendance met le pays à feu et à sang ; l’Espagne, soutenue par l’Angleterre (frappée par le blocus commercial napoléonien) et le Portugal, recouvre son indépendance Cadix, bastion de la résistance, promulgue une première constitution libérale définissant le rôle des Cortès aux côtés d’une monarchie non absolutiste. Ferdinand VII revient au pouvoir et impose l’absolutisme. Ferdinand VII fait appel à la France, « les 100 000 fils de saint Louis », pour restaurer son autorité et réprimer le libéralisme. es guerres carlistes (1833-38, 1845-49, 1868-74) sont soutenues par le clergé et la noblesse favorables à une monarchie absolutiste. Les partisans de Carlos, frère du roi, refusent la succession d’Isabelle, âgée de deux ans, fille de Ferdinand VII, héritière du trône d’Espagne en 1833. Ils s’opposent au libéralisme. proclamation de la première République espagnole. restauration de la monarchie avec l’avènement d’Alphonse XII, fils d’Isabelle. la naissance du mouvement ouvrier voit l’apparition d’organisations politiques et syndicales, comme le PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) en 1879 et l’UGT (Union Générale des Travailleurs) en 1888. mort d’Alphonse XII ; sa veuve Marie-Christine assure la régence. l’Espagne perd ses dernières colonies (Cuba, Philippines) dont l’indépendance est soutenue par les Etats-Unis. Alphonse XIII, fils d’Alphonse XII, monte sur le trône à 16 ans.

De la dictature à la République

Grève générale dans le contexte d’une crise sociale, idéologique et institutionnelle ; l’Espagne ne s’engage pas dans la première guerre mondiale. coup d’Etat du général Miguel Primo de Rivera qui institue un directoire militaire ; le roi approuve le régime dictatorial. Séville accueille l’Exposition ibéro-américaine et Barcelone l’Exposition universelle. Après le départ de Primo de Rivera, les républicains triomphent aux élections municipales d’avril en Catalogne et au Pays Basque (deux fortes régions industrielles), ainsi qu’à Huesca et dans La Rioja. Le roi abdique ; la seconde République est proclamée, conduite par Azaña y Diaz.

La guerre civile et le franquisme

La victoire de la gauche aux élections et la formation du Front populaire entraîne la mobilisation des milieux conservateurs. Franco, chef d’état-major des armées, soulève ses troupes contre la République dont le gouvernement s’exile à Valence, puis à Barcelone. Quand la Catalogne tombe sous le joug des Phalangistes, le président de la République, Manuel Azaña, démissionne et part en exil. La fin de la guerre civile inaugure 35 ans de régime autoritaire. L’Espagne conserve sa neutralité pendant la seconde guerre mondiale. Franco règne à la tête d’une Espagne isolée diplomatiquement pendant les dix premières années de son gouvernement. admission aux Nations unies. le prince Juan Carlos de Bourbon est désigné successeur de Franco, dit le Caudillo, le Chef. : mort de Franco ,Juan Carlos Ier devient roi.

Un royaume démocratique

Election d’Adolfo Suàrez à la présidence du gouvernement. une nouvelle constitution est approuvée par référendum ; elle divise bientôt l’Espagne en 17 communautés autonomes. après la démission de Suàrez et un coup d’Etat manqué, les élections législatives d’octobre 1982 donnent la victoire au PSOE. Felipe Gonzales est élu président du gouvernement. entrée de l’Espagne dans le Marché commun. Barcelone accueille les XXVe Jeux olympiques d’été et Séville l’Exposition universelle. Victoire du Parti Populaire (PP) sur le PSOE aux élections législatives. José Maria Aznar succède à Felipe Gonzales. Après les attentats meurtriers du jeudi 11 mars 2004 à Madrid, faisant près de 200 morts et plus de 1 500 blessés, la tentative par le pouvoir d’attribuer la responsabilité à l’ETA amène, le 15 mars, José Luis Rodriguez Zapatero, le candidat PSOE, au pouvoir.

Lire la suite du guide