Une importante présence préhistorique 

La terre de l’actuelle Afrique du Sud est peuplée par l’homme depuis fort longtemps. Des restes d’hominidés datant de plusieurs millions d’années ont été retrouvés dans le Gauteng. Des outils vieux de 200 000 ans témoignent d’une ancienne présence de l’homme, tout comme des peintures rupestres âgées de près de 30 000 ans. 

Des cultivateurs venus du nord 

Aux premiers siècles de notre ère, des peuples cultivateurs de langues bantoues, venus d’Afrique centrale, arrivent dans le pays déjà occupé par les Hottentots et les Bochimans, alors pasteurs nomades. Les nouveaux venus se livrent à l’élevage de moutons puis de bovins. Ils introduisent également le travail des métaux.

Premiers comptoirs 

Dès le IXe siècle, sur la côte nord-est, des comptoirs s’érigent où transitent perles et ivoire. Les Arabes fréquentent alors les côtes sud-africaines de l’océan Indien mais ne s’y établissent pas.

« Découverte » portugaise 

L’histoire européenne de l’Afrique du Sud commence en 1487-1488 lorsque le navigateur portugais Bartolomé Dias contourne la pointe australe de l’Afrique qu’il nomme « cap des Tempêtes », rebaptisée plus tard « cap de Bonne-Espérance » par le roi Jean II du Portugal. A cette époque, le sud-ouest de l’actuel territoire de la République sud-africaine est peuplé par des bergers nomades (Bochimans). Le jour de Noël 1497, le Portugais Vasco de Gama aborde la côte orientale d’Afrique du Sud à laquelle il donne le nom de « Terra Natalis » (« terre de Noël »).

Les Hollandais s’installent 

En 1652, le Hollandais Jan Van Riebeeck débarque dans la baie de la Table et y plante le drapeau hollandais au nom de la Compagnie des Indes orientales. La ville du Cap est fondée. A partir de 1679, Simon Van der Stel, gouverneur du Cap, développe cultures et élevage. En 1688, les Hollandais sont rejoints par des huguenots français qui fuient leur pays et amènent avec eux la culture de la vigne. Colons et les éleveurs s’étendent vers le nord et l’est et investissent le pays. Des conflits guerriers éclatent entre les colons blancs et les Bantous (Xhosas), venus du nord-est au XVe siècle.

Les Britanniques conquièrent Le Cap 

Alors que les Hollandais ont annexé la baie des Baleines et quelques îles deux ans auparavant, un corps expéditionnaire britannique occupe la baie de la Table en 1795. La domination de la Compagnie des Indes orientales s’effrite. En 1803, la colonie du Cap est restituée aux Hollandais. 3 ans plus tard, les Britanniques conquièrent à nouveau la région du Cap. Ils garantissent la liberté de culte et le droit d’utiliser la langue hollandaise. En 1814, la Hollande cède sa colonie sud-africaine à l’empire britannique..

Les Boers migrent au nord 

Alors que les Zoulous ont créé en 1818 un Etat militaire centralisé et puissant, et que l’esclavage est aboli en 1833 dans les territoires sous contrôle britannique, une réforme du système juridique sur le modèle britannique et l’instauration de l’anglais comme seule langue officielle poussent les Boers (descendants des Hollandais) à migrer. Le « Grand Trek » les conduit dans le nord du Transvaal. En 1840, ils battent les Zoulous à la bataille de Blood River. Le Transvaal et l’Etat Libre d’Orange sont déclarés indépendants

Première guerre des Boers 

En 1871, à la suite des premières découvertes de gisements de diamants, les Britanniques occupent les mines et annexent le Transvaal (1877). La guerre, devenue inévitable entre Boers et Britanniques, éclate en 1880. Elle s’achève trois ans plus tard par la victoire des Boers qui rétablissent l’indépendance du Transvaal. Dans ce contexte colonial explosif, un Indien nommé Gandhi s’installe en 1893 en Afrique du Sud et crée l’Indian Congress.

Deuxième guerre des Boers et début de l’apartheid 

De 1899 à 1902 a lieu la deuxième guerre des Boers. Ceux-ci sont écrasés par l’armée britannique. Les Etats boers perdent leur indépendance et deviennent des colonies britanniques. En 1910 est créée l’Union sud-africaine, dominion de l’empire britannique. Le Transvaal, l’Etat libre d’Orange, le Natal et la région du Cap deviennent les quatre provinces du nouvel Etat. 1912, des Bantous se regroupent au sein du South African Natives Congress (qui deviendra l’ANC – African National Congress – en 1923). En 1913, plusieurs lois engagent le processus de développement séparé des Noirs et des Blancs (politique d’apartheid). Ces lois visent à donner à chaque ethnie africaine son propre territoire et des compétences administratives. Dans le cadre de cette politique des « homelands », la population noire se voit affecter dix territoires et, dans les régions urbanisées, des quartiers réservés (townships).

L’apartheid renforcé 

En 1915, les troupes sud-africaines alliées aux Britanniques conquièrent l’Afrique-Occidentale allemande, placée sous mandat sud-africain en 1920 par la Société des Nations. En 1925, l’afrikaans devient langue officielle. Durant la seconde guerre mondiale, l’Afrique du Sud se bat aux côtés des Britanniques. Après guerre, le Parti national au pouvoir fait appliquer les lois sur l’apartheid qui provoquent des émeutes dans les populations noires, notamment en 1960 pour protester contre les passeports intérieurs. L’ANC est déclaré hors la loi. En 1961, l’Afrique du Sud se retire du Commonwealth et devient une république indépendante alors qu’Albert Luthuli, partisan de la non-violence, reçoit le prix Nobel de la paix. Deux ans plus tard, Nelson Mandela, chef de l’ANC, est condamné à la prison à vie. Durant la décennie qui va suivre, la politique de l’apartheid se renforce.

Répression puis ouverture 

Mise au ban des nations, l’Afrique du Sud réprime les premières émeutes noires de Soweto au milieu des années 1970. Parallèlement, quatre homelands sont déclarés républiques autonomes : le Transkei en 1976, le Bophuthatswana en 1977, le Venda en 1979 et le Ciskei en 1981. Ces Etats obtiennent leur propre constitution, un drapeau et un hymne national, mais ils ne sont pas reconnus par les Nations unies ni par aucun autre Etat à part la République sud-africaine. A partir des années 1980, sous la pression internationale grandissante, la politique ségrégationniste qui s’étendait à l’éducation, au système de santé, aux administrations publiques et au marché du travail connaît plusieurs réformes. En 1984, une nouvelle constitution entre en vigueur, Peter Botha devient président de la République et l’archevêque anglican noir Desmond Tutu reçoit le prix Nobel de la paix. En 1990, l’ANC est de nouveau autorisé et Nelson Mandela libéré de prison après 25 ans de détention. L’année suivante, Frederik de Klerk abolit toutes les lois ségrégationnistes.

Normalisation et réconciliation 

En 1992/93, le gouvernement et les partis établissent une constitution de transition et préparent des élections générales. Par référendum, la population blanche se prononce à 68,7% pour la fin de l’apartheid. En 1993, Nelson Mandela et Frederik de Klerk reçoivent à leur tour le prix Nobel de la paix. Les élections législatives de 1994 sont marquées par la victoire de l’ANC. Nelson Mandela devient président de la République alors que Frederik de Klerk est nommé vice-président. En 1996, la commission Vérité et Réconciliation chargée d’éclaircir et de juger les affaires liées à l’apartheid est installée et une nouvelle constitution promulguée. Le processus de normalisation s’achève avec la fin du gouvernement d’union nationale et le basculement du Parti national (pro-Blancs) dans l’opposition. En 1999, Thabo Mbeki succède à Nelson Mandela à la présidence de la République. Cependant, le rapport final de la commission Vérité et Réconciliation suscite de nombreuses controverses à travers le pays, alors que la violence croissante née d’attentes sociales non satisfaites chez les Noirs entrave l’évolution démocratique.

Lire la suite du guide