Présentation Turquie

Un carrefour historique et culturel

Le pays nommé aujourd’hui Turquie ne porte officiellement ce nom que depuis 1923. Pourtant, si l’appellation est récente, ni le pays ni la population d’origine ne le sont. La péninsule anatolienne, de par sa situation géographique, fut et demeure un lieu de passage entre l’Asie et l’Europe. Aussi vit-elle passer quelques vagues d’envahisseurs. Sa richesse propre, naturelle et culturelle, attira bien des peuples et les incita à s’y installer. Le visiteur ne peut qu’être frappé par la profusion, la richesse, la haute valeur artistique, la variété des vestiges laissés par les civilisations anatoliennes venues de l’Asie intérieure, du Moyen Orient ou des bords de la Méditerranée ; par les colonies assyriennes qui firent entrer l’Anatolie dans l’histoire ; par les Hittites qui rivalisèrent avec l’Egypte ; par les Ourartéens, le plus puissant royaume du Moyen Orient au Ier millénaire ; par les Phrygiens et les Grecs qui, avec les cités ioniennes, donnèrent le plus bel exemple de culture hellénique ; par les Romains et les Byzantins, fondateurs de Constantinople, la Nouvelle Rome, et du premier empire chrétien à vocation universelle ; et enfin, bien sûr, par les Turcs.

L’épopée du peuple turc commença en Asie centrale aux confins de la Chine. Peuple nomade et guerrier, les Turcs ne pénétrèrent en Anatolie qu’à la fin du XIe siècle. Il y a sans doute dans l’immensité morne et poignante du plateau anatolien quelque chose qui devait rappeler à ces cavaliers la steppe de leur Asie centrale originelle. Islamisés depuis peu, ils devinrent, avec la dynastie Seldjoukide, les défenseurs de l’orthodoxie musulmane et les bâtisseurs d’une civilisation urbaine originale et brillante. Peu à peu sédentarisés, ils s’identifièrent à cette nouvelle terre.

Istanbul

Istanbul

Avec la prise de Constantinople en 1453, la dynastie des Ottomans, à l’origine chef d’une obscure petite principauté turque, devint l’héritière de l’empire universel de Byzance. Mieux même, elle l’agrandit. A son apogée au XVIe siècle, l’empire, le plus puissant du monde connu, s’étendait d’Alger au Yémen, de la Hongrie à Bagdad… Le sultan ottoman, « le grand Turc » comme l’appelaient les Occidentaux, était aussi calife, successeur du Prophète à la tête de la communauté islamique, héritier de Constantin et de Mahomet. La dynastie ottomane a fait entrer le peuple turc dans l’histoire par la grande porte.
Depuis la révolution initiée par Mustafa Kemal dans les années 1920, la rupture avec le passé a été brutale. Après les Ottomans, voici les Turcs. La Turquie a été menée à marche forcée vers le développement économique, l’industrialisation, la modernisation technique, la laïcité, l’occidentalisation. La Turquie moderne, en pleine expansion, affirme ou réaffirme sa vocation européenne. Elle a demandé officiellement en 1987 son adhésion à la C.E.E.
Pendant longtemps la Turquie a joui d’une mauvaise image de marque, demeurant à l’écart du tourisme de masse. Depuis quelques années maintenant, les amoureux d’histoire et d’archéologie découvrent un patrimoine exceptionnel jusque-là confidentiel. Les quelque 10 000 temples, théâtres, thermes, églises, châteaux, mosquées, caravansérails et autres madrassas, le plus souvent situés dans des environnements naturels d’une beauté sauvage, ont de quoi ravir l’amateur le plus blasé. Le tourisme balnéaire plus classique bénéficie de 8 000 km de côtes sauvages ou aménagées, d’une infrastructure hôtelière et sportive de bonne qualité. Enfin, le dernier atout, peut-être le plus important, qui contribuera sans doute à faire de la Turquie une destination majeure dans les années à venir est la qualité de l’accueil. L’hospitalité, simple, chaleureuse et discrète, demeure en Turquie une vertu très cultivée… 

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