La douceur est certainement le terme qui convient le mieux pour caractériser la Tunisie. Douceur de vivre de ce pays baigné sur deux côtés par la mer, douceur du climat méditerranéen, douceur du relief qui passe progressivement des montagnes peu élevées et verdoyantes du nord aux courbes blondes du Grand Erg Oriental.

Sidi Bou Saïd
La douceur est présente aussi dans la vie quotidienne. Dans la cuisine avec ses salades de poivrons, ses poissons frais pêchés et servis « complets », ses bricks à l’oeuf délicatement parfumées de coriandre, son couscous moelleux et ses pâtisseries au miel. Dans ses cafés à la terrasse ombragée d’une treille où l’on boit du thé vert sucré aux pignons en fumant un narguilé. Des marchands passent proposant leurs petits bouquets de jasmin. Douceur d’un pays qui pratique l’art de la sieste, quand aux heures les plus chaudes de la journée, cesse toute activité. Douceur aussi des villas bleues et blanches, fleuries de bougainvillées, de géraniums et de lauriers roses. Douceur des campagnes plantées d’olivaies, de vergers et de vignes ou ponctuées d’oasis de palmiers-dattiers.
Situé au point de rencontre de la Méditerranée orientale et occidentale, la Tunisie est ce pays de délices que les Lotophages habitaient. Dans l’Odyssée, ils offraient à Ulysse et à ses compagnons des fruits si savoureux que quiconque les mangeait en oubliait sa patrie.
Sur son sol s’épanouirent toutes les civilisations méditerranéennes : berbère, punique, romaine, byzantine, arabe et ottomane. Ce passé riche en vestiges a façonné un pays moderne où islam et laïcité coexistent et où le statut reconnu à la femme est unique parmi les pays arabes. Cette ouverture d’esprit facilite les rencontres, avec les tunisiens.
Carthage, Kerkouane, Dougga el Jem, des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO révèlent autant l’universalité des arts que les osmoses ou filiations religieuses ethniques et politiques d’un bout à l’autre de la Méditerranée. Le Nord couvert de forêts de chênes de pin et de mimosas tranche avec le Sud profond et ses dunes infinies, ses villages de montagne et ses palmerais ombragées et paisibles. Mais les vergers d’Hammamet et les oliveraies de Sousse, et de Monastir tempèrent les contrastes. L’unité du paysage est restitué par le littoral de 1.200 km apportant une note de fraîcheur marine jusqu’au pied des falaises de Tabarka et des plages de Djerba, l’île-oasis mythique.