Une terre d’hospitalité

« Teranga » – hospitalité -, voilà un des maîtres mots de toute l’Afrique noire dont le Sénégal et la Gambie sont la porte d’entrée. Pas de colliers de fleurs ni de réception factice pour recevoir l’étranger : le sens de l’hospitalité africain est à la fois plus grave et plus léger. Si au Sénégal le contact et la plaisanterie demeurent faciles, les rites d’hospitalité sont sérieux et font à jamais du visiteur un ami, voire un « frère », avec tout ce que cela signifie d’entraide et de sollicitude en cas de coup dur. Grands voyageurs, les Sénégalais savent combien il est précieux de nouer des liens et de s’enraciner en terre étrangère. Sur leur sol durement secoué par des sècheresses cycliques, ils savent également qu’il faut resserrer les rangs de la communauté pour surmonter l’adversité. Solidarité et fraternité, voilà encore deux autres mots-clefs qu’il faut employer avec tout Sénégalais pour être compris et accepté. 

A l’opposé, débarquer d’un car avec cent touristes pressés, pratiquer la « photographie-viol », monnayer tout service rendu, forcer l’intimité des demeures et des lieux de culte sont autant de pratiques condamnables qui ferment à tout jamais la porte et les cœurs de ces hôtes à la « teranga » si subtile. Et ce serait dommage car dans un séjour au Sénégal il faut avoir goûté au moins une fois (et surtout quand le soleil se fait meurtrier) à l’ombre fraîche d’une de ces belles maisons de Saint-Louis, Gorée ou Ziguinchor où toute la vie se réfugie dans les galeries et cours intérieures, avoir été convié par un chef de village en brousse à partager la noix de cola ou la calebasse de vin de palme, ou encore avoir mangé un bon tiébou-dienn au milieu des fous rires de ses nouveaux amis de la Médina ou de Pikine. 

Largement ouvert au tourisme – devenu une activité économique majeure ces dernières années – le Sénégal n’est heureusement pas encore submergé par la foule des estivants. Il est encore possible d’y trouver des plages désertes et de bons petits hôtels dispensant un accueil personnalisé, et d’assister à des fêtes traditionnelles non encore frelatées. Et comme disent les Sénégalais pour clore tout propos : « Ac djam, inch’Allah ! Amin. » (Avec la paix, s’il plaît à Dieu. Ainsi soit-il.) 

Le Sénégal a la forme d’un coin planté sur le côté occidental de l’Afrique noire. Il s’étend sur une superficie égale à environ un tiers de celle de la France. Quant à sa petite enclave anglophone – la Gambie –, elle comprend 11.295 km2 et épouse les contours du fleuve Gambie qui lui donne la forme d’un doigt de gant (le territoire gambien est long de 350 km sur 40 km de large). 

Les îles du Cap-Vert au large de Dakar mises à part, le Sénégal est l’Etat d’Afrique noire le plus proche de l’Europe. Bénéficiant d’une rade naturelle (la presqu’île du Cap-Vert où s’est développé le port de Dakar), le Sénégal jouit d’une position privilégiée pour les échanges entre l’Afrique et l’Europe. Pour renforcer cette position de carrefour, un chemin de fer reliant Dakar à Bamako a été construit au XIXe siècle. Il a permis de désenclaver à la fois le Sénégal oriental et l’ouest du Mali. Par ailleurs, sa situation géographique en fait également un trait d’union entre l’Afrique noire et le Maghreb qui commence à sa frontière nord avec la Mauritanie.

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