Bonardìes !
Fier, courageux, obstiné et… montagnard ! Contrairement aux idées reçues, le Sarde n’a pas le pied marin. Il s’est davantage distingué sur les champs de bataille que sur les flots, et il a toujours voué un culte à ses hautes terres.
C’est dans le silence de la montagne, parcourue par d’immenses troupeaux de brebis, que les Sardes ont su conserver tout leur patrimoine de traditions. C’est là que vous pourrez admirer les plus beaux costumes d’Italie, chamarrés d’or et de fils de soie. C’est là que le ballu tondu – autrement plus sophistiqué que notre simple ronde – survit dans sa version la plus pure, rythmée par le souffle lancinant deslauneddas. C’est là que le pecorino exhale sa saveur corsée et que le cabri aux herbes aromatiques devient chef-d’œuvre.
Ce n’est pas pour vous dissuader d’aller sur le littoral. Non ! Vous y découvrirez de pures merveilles. Des falaises rouges. Des plages aux courbes féminines. Des grottes où nageaient les sirènes. Et des îles aux noms improbables, Mal di Ventre (« mal de ventre »), Coda Cavallo (« queue de cheval »), dei Cavoli (« des choux ») : quand la géographie devient poésie… Vous y rencontrerez de vieux pêcheurs qui vous enseigneront les secrets de la madrague, la meilleure façon de combattre le thon corps à corps.
Vous y verrez des ruelles bavardes, comme de petits théâtres, où sèche encore le linge des corsaires. Et des couchers de soleil sur fond de flamants roses. Mais n’oubliez pas : la meilleure façon de découvrir l’île, c’est d’entrer par son centre, par son cœur, par les monts du Gennargentu. En français ? La porte d’Argent…

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