Si loin, si proche. Blottie entre les Carpates et la Mer noire, cette étonnante contrée aux richesses naturelles et culturelles insoupçonnées, s’impose comme un défi à tous ceux qui croient connaître l’Europe.

Les marais en bas du Danube, prise d’un train © Gabriel
Petite sœur latine, elle a gardé une langue aérée et rythmée par la Méditerranée, dont elle a hérité le tempérament impulsif et passionné. Au carrefour de l’Occident et de l’Orient, longtemps oubliée, souvent maltraitée, la belle se reconstruit dans une Europe élargie. Europtimiste, loin des clichés des enfants abandonnés et de la grisaille de l’ère communiste, la Roumanie est un pays fascinant, où les rencontres ne peuvent laisser indifférent.
Parsemée de châteaux oubliés, de monastères colorés, de ruines antiques, de vestiges ottomans et de citadelles médiévales, elle séduit les passionnés d’histoire. Alchimie parfaite de montagnes, de plaines et de collines, elle envoûte le visiteur à la recherche de grands espaces. Riche d’une végétation luxuriante, les Carpates offrent des randonnées incroyables où loups, lynx et ours ont trouvé leur dernier refuge. Que dire du Delta du Danube, l’une des plus belles réserves d’Europe, où les pélicans jouent avec les pêcheurs traditionnels qui font fi des contingences du monde actuel. Une philosophie de vie que l’on retrouve chez les paysans du MaraMures et dans les villages les plus reculés des Apuseni, où la prégnance du folklore contribue fortement à l’affirmation d’une identité roumaine. Contraste saisissant avec le développement sans limite d’une Bucarest envahie par les véhicules et drainée par un capitalisme sans limites. A l’image de son climat, la Roumanie se joue des extrêmes. Cachée sous les neiges de ses massifs, épanouie dans la lumière de ses printemps rédempteurs, violente dans ses étés caniculaires ou éblouissante dans ses crépuscules automnaux, elle se donne au visiteur au fur et à mesure de ses venues. Les sens en éveil, le sourire aux lèvres, du baume au cœur, on prévoit déjà son prochain voyage dans ce pays qu’on aimerait tant préserver…