Welcome to New York !

S’il est aujourd’hui une seule ville de légende au monde, alors c’est incontestablement celle-là. New York ! Voilà des siècles que le simple énoncé de ce nom suffit à faire rêver. Promesse de grandeur, de démesure, de réussite, de plaisir, d’évasion… Aucune autre métropole, dans l’histoire récente, n’a cristallisé à ce point l’optimisme, les attentes et les espoirs, partout sur la planète.
Aucune autre grande cité n’a érigé et entretenu sa propre image avec autant d’énergie, d’imagination, de passion. Image complexe, paradoxale, éternellement mouvante et pourtant unique, faite d’une multitude contrastée de vies, d’origines, de communautés, de lieux et d’ambiances spécifiques, avec, en guise de fil rouge, cette architecture immédiatement reconnaissable, ce décor vertical qui paraît s’être juré de conquérir le ciel. New York, c’est évidemment l’Amérique, mais c’est aussi plus que l’Amérique, autre chose que l’Amérique. Un monde en soi, un univers, presque une nation à part entière. Une existence au complet ne suffirait probablement pas à en épuiser toutes les surprises, toutes les richesses. Un festin ! Bienvenue dans la ville de toutes les aventures. Vu d’ici, le monde paraît plus vaste, plus ouvert, plus proche. Et le futur y commence aujourd’hui même.

Cinémascope vertical

Pour le voyageur fraîchement débarqué de l’aéroport, néophyte autant qu’averti, la magie se déclenche toujours de la même manière : de l’intérieur de l’un de ces yellow cabs en route vers la ville, probablement piloté par un immigrant de fraîche date – Portoricain, Jamaïcain, Bengali…-, vue imprenable sur la skyline de Manhattan, cette succession grandiose de gratte-ciel de toute forme et de toute hauteur, comme un Cinémascope que l’on aurait étiré jusqu’au bout de l’horizon. Et c’est encore plus magique à la nuit tombée…
Cinématographique, photogénique jusque dans ses moindres recoins, Big Apple, comme on la surnomme familièrement, l’est avec ferveur, avec intensité, fière de cette identité unique, de cette image conquérante qui est depuis toujours sa plus sûre carte de visite.
Attardons-nous encore quelques instants dans ce taxi… le temps de pénétrer le cœur de la ville par l’un de ses ponts mythiques – Brooklyn Bridge par exemple – qui rappellent que l’agglomération de New York est un ensemble d’îles (des cinq districts qui la composent, seul le Bronx fait partie du continent) et que sa fonction portuaire, son rôle de ville côtière constituent l’une des clés de sa vitalité. L’océan Atlantique est tout proche finalement, à quelques kilomètres au-delà de la baie, ce dont ne manquent pas de profiter les New-Yorkais, le week-end, sur les plages de Coney Island, Brighton Beach ou à Long Island, un peu plus loin vers l’ouest.
Au premier contact rapproché à hauteur de bitume, New York se donne tout entière, immédiate, multiforme, presque brutale.
Impressions fugaces, rapides – tout ici donne toujours la sensation d’aller plus vite -, puissantes : le quadrillage à angle droit des artères, le flot sans fin des véhicules sur 5th Avenue, les volées d’escaliers métalliques à flanc de façades, l’incessante rumeur de la ville immense, les trottoirs jamais à court de foules compactes, le chapelet des quartiers communautaires ou professionnels – Little Italy, Chinatown, SoHo, Wall Street, Harlem -, l’aura magnétique des enseignes géantes au néon, l’opulence sereine des grands magasins les plus célèbres du monde – Macy’s, Bloomingdale’s, Saks -, tout cela dans une atmosphère débordante de volonté, de vitalité, de prospérité.
Partout aussi des noms qui claquent, comme des slogans : Broadway, Central Park, Chelsea, Times Square, Greenwich Village… Et puis lever les yeux, encore et encore, pour se griser du gigantisme altier de ces colosses qu’on a l’impression, déjà, d’avoir toujours connus : l’Empire State Building, le Chrysler Building, le Rockefeller Center, l’hôtel Waldorf Astoria. Ville électrique, ville superlative, ville totale : comment fermer les yeux, ne serait-ce qu’un instant, vraiment, dans une cité qui ne dort jamais ?

New York, USA

New York, USA © Free-Photos / Pixabay

« Everything is possible… »

Pour l’étranger avide de découvertes, une fois posées ses valises, le choix est immense. L’option culturelle ? Tout est possible. New York possède quelques uns des musées les plus prestigieux du monde – Guggenheim Museum, Metropolitan Museum, Whitney Museum, Museum of Modern Art -, sans oublier les ressources des innombrables galeries de la ville (notamment dans les quartiers de Chelsea et SoHo) ainsi que l’affiche scintillante des théâtres de Broadway, temple international, entre autres spectacles, des comédies musicales. Le tour des grands sites touristiques ? Ellis Island ou l’évidente statue de la Liberté(signée Bartholdi, elle fut offerte à la ville par la France en 1884 et installée deux ans plus tard) tendent les bras aux visiteurs, mais ne pas négliger pour autant des visites un peu moins connues, comme celle du New York Stock Exchange, la célèbre Bourse de Wall Street, dont les cours, de Dow Jones en Nasdaq, rythment la vie financière internationale.
Envie d’une approche plus flâneuse, plus paisible ? Alors, là encore, les possibilités sont légion : prendre le ferry de Staten Island pour une traversée de la baie à petite vitesse, en savourant un bagel ou un sandwich au pastrami acheté dans l’un des innombrables delicatessen de Manhattan ; se laisser séduire par le charme des allées verdoyantes de Central Park – de jour tout de même, s’y aventurer la nuit reste déconseillé – ; ou tout simplement déambuler au hasard de ces microvilles – Chinatown, Financial District, TriBeCa, Alphabet City, Meatpacking District -, toutes avec un style, une humeur ou une population bien particuliers, dont l’assemblage aléatoire constitue la pointe sud de Manhattan.
Car c’est là bien sûr l’un des atouts maîtres de New York : cette formidable diversité ethnique et culturelle, ce patchwork d’origines, de coutumes, de langues et de mœurs qui vous fera croiser dans une même demi-journée quinze couleurs de peau différentes et autant de façons de se vêtir ou de s’exprimer, aussi bien que de très classiques spécimens de Wasp (White Anglo Saxon Protestants), cette communauté blanche originelle venue d’Europe qui a constitué, historiquement, le noyau fondateur de la nation américaine. Quelle que soit leur « ancienneté » dans la grande famille new-yorkaise, il ne faut bien sûr pas hésiter à communiquer avec n’importe le(la)quel(le) de ces « locaux » croisés au fil d’une promenade. Hormis quelques cas plutôt rares d’indifférence (après tout, le grognement revêche n’est pas l’apanage des seuls garçons de café parisiens…), les New-Yorkais sont le plus souvent affables, polis, serviables… et manifesteront même parfois une curiosité souriante à l’endroit de l’étranger venu s’enivrer des lumières et des parfums de la grande ville.

New York « in »

Bref, de quoi entretenir un séjour plus que stimulant : passionnant, enrichissant, surprenant, innovant. D’autant que tout bouge en permanence à l’intérieur de ce chaudron urbain en perpétuelle ébullition, que sa culture encourage naturellement depuis toujours à se réinventer sans cesse. New York et les New-Yorkais se sont fait une spécialité de la mobilité : les repères changent, les modes évoluent, des quartiers autrefois délaissés ou déclassés redeviennent très « tendance », des communautés entières migrent en quelques années pour investir des lieux différents et leur insuffler une nouvelle vie. A la faveur, il est vrai, d’une pression incessante sur les prix du logement pratiqués à Manhattan, qui incitent à rechercher régulièrement des loyers moins dissuasifs…
Ces temps-ci, c’est West Chelsea qui s’est fait le havre des galeries d’art et Nolita (comprendre NOrth of Little ITAly, une technique très new-yorkaise de compression des appellations géographiques) qui se donne aux boutiques branchées, SoHo basculant résolument dans l’univers de la mode et du luxe tandis que certains artistes et intellectuels redécouvrent les attraits de Harlem. Autrefois mal fréquenté, le secteur d’East Village parfois désigné sous le nom d’Alphabet City (les fameuses avenues A, B, C et D) s’est lui aussi refait une façade plus que présentable : restaurants proprets, boutiques tendance et bars accueillants ont progressivement remplacé les épiceries miteuses, tandis que landaus et familles reconquièrent les trottoirs naguère squattés par des junkies au bout du rouleau. Tout près, vers l’ouest, même le Bowery, autrefois artère à clochards, s’est refait une beauté, avec ses lofts hors de prix. Sans oublier une autre renaissance qui marque les esprits new yorkais : celle du Meatpacking District (littéralement le « secteur de l’emballage de viande », autrement dit le quartier des — anciens — abattoirs), qui lui aussi retrouve à toute vitesse la faveur des noctambules et des shopping addicts. Longtemps considéré comme un secteur déclassé à ne pas fréquenter, marqué par l’empreinte de ses activités d’autrefois, ce petit quartier situé tout à l’ouest de Greenwich Village, juste avant l’Hudson River, vit depuis peu une relance spectaculaire. Nombre de créateurs y élisent domicile, adossés à la présence sur place de grands hôtels de prestige, comme le Gansevoort Hotel.
C’est une bonne part de New York, d’ailleurs, qui a ainsi entrepris, sous l’impulsion notamment d’une administration municipale « musclée », de réhabiliter ses faiblesses passées. La voirie, qui a longtemps souffert d’une négligence certaine, a retrouvé un niveau globalement correct. Le patrimoine architecturalfait un peu partout l’objet de réels efforts de rénovation. En outre, question essentielle, la sécurité, longtemps l’un des points noirs qui nuisaient durablement à la réputation de la ville, a connu de réelles améliorations. Le métro est devenu plus sûr et en surface, même si des « poches » à problèmes peuvent subsister (aux heures nocturnes en particulier), on n’éprouve plus comme auparavant un sentiment de menace à s’aventurer dans certaines zones aux allures de no man’s land…
Pour « boucler » enfin une escapade new-yorkaise, ne pas négliger quelques incursions dans les autres boroughs (districts) qui entourent Manhattan : Queens, Bronx, Staten Island, avec peut-être une inclination particulière pour l’attachant Brooklyn. C’est d’ailleurs là, dans les quartiers très énergétiques de Willamsburg ou Bushwik, qu’une bonne part des hipsters new-yorkais (la jeunesse rock, tendance et branchée) se donne désormais rendez-vous, de bars en restaurants ou supermarchés bio ouverts toute la nuit – suggérant que ces secteurs en plein renouveau sont peut-être bien en passe de supplanter les meilleurs spots de Manhattan. Le mouvement, encore – ou peut-être faut-il dire la vie, tout simplement ?
Cette vie, on l’avait crue brisée pour de bon au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Et pourtant non, l’énergie de New York a une fois encore repris le dessus, malgré les blessures. The show must go on,le spectacle continue…

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