Un jardin sur l’eau : Maurice, la perle de l’Océan indien
Les îles Maurice et Rodrigues forment deux mondes à part qui ne doivent qu’à la colonisation française, puis britannique, de vivre ensemble. Distantes de six cents kilomètres l’une de l’autre, ces sœurs de l’océan Indien invitent à deux voyages aussi différents que magnifiques. Autant Maurice apparaît exubérante, autant Rodrigues est sèche. L’une présente un patchwork de communautés, l’autre reste une île exclusivement créole. La première, plus peuplée et plus développée économiquement s’est résolument tournée vers le monde, la seconde est restée isolée plus longtemps et ne s’est ouverte au tourisme que récemment.
L’île Maurice est un jardin posé sur l’eau. Isolée dans l’immensité de l’Océan Indien, elle apparaît verdoyante, bordée de plages blondes et cernée de lagons lapis-lazuli. Les collines sèches semblent s’étirer sous le soleil tandis que les champs de cannes à sucre ondulent sous la brise. Cette plante a tout donné à Maurice : sa raison d’exister, sa richesse et sa population. C’est pour sa culture que des dizaines de milliers de travailleurs indiens vinrent remplacer les esclaves africains qui venaient d’être affranchis.
Multicolore, Maurice l’est autant par ses paysages que par sa population. Dans le bazar de Port-Louis, un cadre chinois, son téléphone cellulaire à la main, s’empare d’une mangue pimentée qu’un marchand sikh à la longue barbe lui propose. Une jeune femme en sari passe.
Elle croise une blonde élégante : une Franco-Mauricienne, descendante des colons qui développèrent l’Île sous les beaux jours de Mahé de La Bourdonnais. Maurice, bien qu’occupée par les Britanniques de 1810 à 1968, garde dans son cœur un petit bout de France. Dans les villages du sud, à l’ombre d’une bougainvillée, les vieux papotent en créole. Ce langage chantant, poétique et savoureux, dérive du Français. Le créole constitue la langue commune de tous les Mauriciens, qu’ils soient hindous, chinois, anglais ou français. C’est à ce mélange extraordinaire, à ce miracle de cohabitation que Maurice vous invite. Au-delà de ses plages, de ses lagons sublimes et de ses hôtels raffinés, la gentillesse de ses habitants ne peut que séduire. Maurice n’est-elle pas la perle suave de l’océan Indien ?