Hautes terres d’Espagne

Séville
Aux confins de l’Europe occidentale et aux portes de l’Afrique, entre Méditerranée et Atlantique, l’Espagne est une terre de rencontres et d’échanges.
Durant toute son histoire, elle s’est ouverte tour à tour à l’Orient méditerranéen, à l’Afrique du nord et aux horizons d’outre-Atlantique. Elle reste cependant un pays foncièrement européen, pourvu d’une solide identité culturelle dont on tire souvent, et avec quelle facilité, des clichés.
Complexe en raison de sa diversité, l’Espagne ne se résume pas au flamenco, à la corrida décriée, au paysan sur sa mule… Elle n’est plus cette société retardée, en marge de l’Europe. Elle allie les exigences d’une société moderne à la revendication, à l’épanouissement d’une culture ; une culture de soleil, méditerranéenne, où la rue est le théâtre de la vie. Sa terre partagée, à la fois morcelée et cernée de reliefs, interdit les descriptions succinctes. Dépeindre l’Espagne, c’est raconter les paysages verdoyants des rivages atlantiques, les horizons méditerranéens du Levant, les terres catalanes entre mer et montagne, l’Andalousie autour du précieux Guadalquivir, la vallée aride de l’Ebre ou les terres à blé de la Vieille Castille, ces hauts plateaux de la Meseta. Ce sont eux qui font de l’Espagne une terre d’altitude, un des pays les plus élevés d’Europe oscillant autour de 660 m d’altitude en moyenne.
Décrire l’Espagne, c’est aussi dire ses particularismes régionaux et la vitalité des langues catalane, basque et galicienne aux côtés de l’espagnol (ou castillan). Autant de diversités régionales soutenues par les Autonomies.
Au cœur du pays et de la Castille, Madrid, sa capitale, est la clef de voûte de l’édifice. C’est elle qui garantit l’équilibre politique, dans une constante volonté de rassembler, de faire l’unité de l’Espagne. Son pari tenu la projette, depuis l’après-franquisme, au rang de capitale économique et culturelle dont la movida, dans les années 1980, a donné le ton.
Qu’il parcoure l’Espagne pour la grande beauté de ses terres, pour la richesse de son patrimoine bâti ou pour ses habitants, généreux et gais, le voyageur retiendra la qualité de sa lumière. Brumeuse aux matins galiciens, qui s’empare des vastes plateaux castillans aux ciels immenses et nus, accablante aux hautes heures de l’été andalou, qui s’apaise et embrase l’horizon de feu, revêtant l’Alhambra et les neiges éternelles de la Sierra Nevada d’un habit de pourpre.