Présentation de la Chine

Bouddha – Ile de lantau © tangka
Paris-Pékin : 9 h 40 d’avion ! La Chine n’est plus bien loin en ce début de millénaire. Et pourtant le périple vers cette extrémité de l’Asie flatte l’imaginaire du voyageur, bien plus que ne sauraient le faire des contrées plus lointaines. Même à bord d’un avion, suspendu à 10 km au-dessus de la surface de la terre, le voyage vers la Chine – traversée de mondes comme autant de strates entre l’Occident et l’Orient, comme au temps de la pérégrination de la famille Polo – se rêve transcontinental.
La Chine s’est rapprochée – l’Occident a depuis longtemps percé son plus fabuleux secret, celui de la soie -, mais elle persiste à s’auréoler de mystère. Sans doute parce qu’elle est l’unique Etat au monde à s’être tracé une frontière en y construisant un rempart à la mesure de son ambition, sur des milliers de kilomètres. L’audace des premiers empereurs l’a placée sous le signe des superlatifs. Le pays du Milieu est devenu l’empire du milliard et, posté à l’autre bout du vieux monde, pèse plus que jamais dans l’avenir planétaire, avec sa population qui enfle plus vite qu’ailleurs, la vitesse de ses villes prodiges et la lenteur de ses campagnes immémoriales. A l’heure où des millions de messages fusent dans le « cyberespace », elle persiste à exprimer sa pensée en jeux de signes qui, pour celui qui ne les déchiffre pas, forment de sibyllines combinaisons de symboles et métamorphosent tout Chinois en train d’écrire en dépositaire d’une sagesse séculaire.
Et peut-être est-ce cela le vrai secret de la Chine : concilier avec une habileté de mandarin rusé son fabuleux héritage et les futurs que s’invente le reste du monde. Et le voyage là-bas, loin de dissiper l’enchantement de l’Orient rêvé, le renouvelle.