(Bonjour nous sommes ravis de vous voir)
Les îles font la légende du voyage. Les Antilles françaises lui offrent sa démesure. Martinique et Guadeloupe baignent en pleine mer des Caraïbes, voisines et même un peu cousines au sein de la République qui en a fait deux de ses départements. Sans oublier les autres perles que sont Saint-Martin, l’île franco-néerlandaise, Saint-Barthélemy, le rendez-vous de la jet-set, La Désirade, les Saintes et Marie-Galante, les miniatures guadeloupéennes alanguies au soleil d’un éternel été. Chacune d’elles aime jouer de ses somptueuses différences.
Sous les tropiques, la nature s’est montrée prodigue, jetant ici le vermeil des flamboyants, brodant les forêts émeraude d’une plage d’or pâle, creusant ses roches noires avec une cascade de cristal clair, lançant des vagues de cannes sucrées sur les mamelons que caressent les alizés. Et que dire de celle qui invite à la paresse au bord d’un lagon clair, alors que sa voisine vibre de tous les feux de la terre, regard fixé sur le cône de son volcan ou sur les prochaines colères de l’océan ?
En débarquant sur ces terres jadis peu hospitalières, les hommes ont rédigé le grand livre des siècles. Ils étaient paysans vendéens, marins natifs de Bretagne, mauvais garçons venus des faubourgs ou filles de foi, corsaires du roi et même quelquefois poètes. D’autres les rejoignirent sans tarder, fers aux pieds, poing noir bientôt levé vers la liberté. Cinq cents ans plus tard, on appelle cela une histoire. Celle d’une terre d’Amérique où l’Europe et l’Afrique se sont donné rendez-vous pour inventer l’alchimie des possibles, entre bleu du ciel et horizon atlantique.
Alors, il était temps d’inventer la musique, celle qui fait rouler les hanches, les plaisirs de la fête, les recettes à enchanter les tables créoles, les ramures de cocotiers que peigne la brise tiède, le charme d’une population plurielle qui passe en revue toutes les couleurs de peau pour en rire dès qu’une chanson parle d’amour… Ainsi soient îles.