
Bari – Castel del Monte © tuttotorvo
Tout au bout de la Péninsule, la région des Pouilles, surnommée « le talon de l’Italie », est presque totalement plate, à l’exception des collines situées le long des Murge et de la petite montagne du promontoire du Gargano (1000 m environ). Avant l’arrivée des Romains, le peuple des Lapyges, probablement originaire de l’Illyrie en Macédoine, s’est installé sur ce territoire du sud de l’Italie. Au cours de l’histoire, le nom de Lapyge fut déformé en François d’Assise, Apulie puis Pouille.
Bari (331 900 hab.)
Capitale des Pouilles au bord de l’Adriatique, Bari conserve un centre-ville de caractère médiéval, avec sa succession de cours et d’églises romaines. Le Dôme, les églises San Nicola et San Gregorio, de style roman, sont à voir. La nouvelle ville fut construite par Joachim Murat en 1813, qui était vice-roi du Royaume des Deux-Siciles. On peut y visiter le musée archéologique, le théâtre Petruzzelli et la Pinacothèque. IAT-APT de Bari : piazza Moro 32-33/A ; A partir de Bari, plusieurs itinéraires sont possibles: le Nord en direction de Foggia, le Sud vers Brindisi, et l’arrière-pays vers la région André
Au sud de Bari
Empruntant la RN16 qui suit la côte Adriatique et traverse des stations balnéaires comme Mola di Bari, Polignano, on arrive à Monopoli. De Monopoli, on fera le détour par l’intérieur des terres et gagnera d’abord Castellana, site célèbre pour ses grottes : gouffre de la Grave et Caverne Blanche. On arrive dans la fameuse région des trulli, maisons caractéristiques des Pouilles aux toits d’ardoises noires coniques. d’après les historiens, ces curieuses habitations dériveraient peut-être des tholos, temples-habitations et sépultures d’origine grecque ou crétoise. Pour certains ethnologues, les trulli étaient autrefois un abri et une remise d’outils agricoles, dans les champs, habités au fur et à mesure par les paysans les plus pauvres. Aujourd’hui, ces maisons pimpantes noires et blanches sont souvent regroupées et fondues ensemble pour constituer des résidences plus vastes et confortables. Au sommet de leurs coupoles pointues, terminées par un petit pinacle blanc, est souvent posée une boule de pierre blanche destinée à écarter les intempéries et les puissances malfaisantes.
On revient sur la côte Adriatique par Fasano, où a été aménagée une réserve africaine permettant à la grande faune sauvage de s’ébattre en liberté (le « Zoo-Safari »). Sur le littoral, ont été découvertes les ruines de la ville d’Egnazia (Ve à IIIe siècle avant J.-C.) où se trouvent des vestiges de boutiques, un forum et une basilique. Sur cette route qui mène à Brindisi sont plusieurs stations balnéaires : Savelletri, avec son petit port de pêche et une belle plage de rochers caractéristiques, puis, Forcatella, Torre Canne (établissements thermaux), Monticelli, Torre San Leonardo et Villanova-Ostuni. Après San Vito dei Normanni, on arrive à :
Brindisi (93 500 hab.)
L’antique Brundisium des Romains est restée un grand port maritime d’où on peut notamment prendre des car-ferries pour la Grèce. Virgile est mort à Brindisi, à l’emplacement de la via Appia, marquée par des colonnes. Des édifices tels que la cathédrale du XIIe siècle, le château de Frédéric II Hohenstaufen (XIIIe siècle), l’église ronde de style romano byzantin, San Giovanni al Sepolcro, l’église romane San Benedetto (cloître, portail sculpté), l’église Santa Maria del Casale du XIVe siècle (fresques) ainsi que la Fontaine Tancredi sont à découvrir. Devant Brindisi se trouvent l’archipel des Petagne et l’île San Andrea. APT de Brindisi : via C. Colombo 88 ; IAT de Brindisi : Lungomare R. Margherita Continuant à longer la côte, on arrive à :
Lecce (98 200 hab.)

Lecce, Pouilles © vic15
Appelée la « Florence Baroque », elle possède les plus belles oeuvres baroques de la péninsule : les églises de Santa Irene, de Santa Croce et de San Matteo, les portes Rudiae, Napoli, et San Biagio. La piazza S. Oronzo et les restes de l’amphithéâtre romain, le Sedile (l’ancien Hôtel de Ville), la Chapelle San Marco, le Dôme San Oronzo, l’Evêché et le Séminaire, ainsi que le musée archéologique, méritent également une visite.
APT de Lecce : via Monte S. Michele 20 ;
IAT de Lecce : via V.Emanuele 43 ;
En reprenant la route côtière, on passe par San Cataldo, station balnéaire de Lecce, on découvre, jusqu’à la pointe du Capo Santa Maria di Leuca, un grand nombre de plages bien équipées pour recevoir des vacanciers, comme San Foca, Otranto, Castro Marina, Tricase Porto.
A Otrante (Otranto), ville historique, on verra la cathédrale du XIe siècle (crypte et mosaïque byzantines), le château avec la tour Unies et les ruines de la célèbre abbaye de San Nicola di Renaissant fondée par les Basiliens en l’an 900. Au sud de la ville, le long de la côte, ont été découvertes les grottes préhistoriques de Porto Badisco de la Zinzulusa et de Romanelli. A l’extrême pointe du « Talon », le cap Santa Maria di Leuca, appelé autrefois Lapygium Promontorium, vaut le détour. Dans ses environs, se trouve le sanctuaire de Finibus Terrae, lieu de pèlerinage très fréquenté. d’Otrante, un crochet s’impose à l’intérieur du « talon » jusqu’à Maglie, qui conserve un musée paléontologique et de belles églises baroques comme la Madonna delle Grazie, dell’Adorata et Matrice.
Depuis le cap, la route remonte vers Gallipoli, en bordure du golfe de Tarente. Au bout d’un promontoire et dotée d’une petite île satellite (San Andrea), la ville a un port très actif. La cathédrale, le château, la fontaine gréco-romaine, sont trois édifices à voir. Quittant Gallipoli, on peut suivre la côte par Santa Maria al Bagno, Nardo (cathédrale romane) et les villes balnéaires de Torre San Pietro, Campomarino, Lido Silvana et Scarfoglio pour gagner Tarente. On peut aussi prendre plus à l’intérieur des terres et passer par Manduria où se trouvent le Dôme et son campanile du XVe siècle, des palais Renaissance, et l’imposant palais Imperiali du XVIIIe siècle, ainsi que la grotte Fonte Pliniano. Dans cette ville, a lieu chaque année, au printemps, la « fête des arbres », procession où les fidèles portent des branches. A quelques kilomètres de là, la petite ville d’Oria est dominée par un château du XIIIe siècle, construit à la demande de Frédéric II Hohenstaufen. Dans cette ville se déroule en mai le pittoresque « Tournoi des quartiers » (Torneo dei Rioni).
On traverse ensuite Francavilla Fontana, où sont une église du Carmine du XVIe siècle, un dôme du XVIIIe s. et un château de 1450, construit pour la famille Orsini. De Francavilla, on peut faire un détour par Grottaglie, site connu pour ses habitations troglodytes, et ses poteries, vendues au cours d’un grand marché, en été. Le quartier des potiers se situe près d’un château du XIVe siècle, construit par les évêques de Tarente. A coté de Grottaglie, se trouve la Gravina Foranese, grotte orné d’un calvaire du XVIIe siècle, sculpté dans le tuf.
Toujours sur la route, Ceglie Messapico occupe l’emplacement d’une acropole, construite par les Messapiens, premiers habitants des Pouilles. l’église crypte de Sant’Angelo avec ses fresques byzantines ainsi que le château construit par le duc F. Sansoverino au XVIe siècle sont à visiter.
De nombreux palais rococo ont été édifiés à Martina Franca, et notamment le Palais ducal, sur les plans du Bernin. Ce palais, qui compte plus de trois cents pièces, est décoré de peintures de D. Carella da Martina. Voir aussi la cathédrale qui conserve une statue de San Martino du XIe siècle.
A Massafra, près du golfe de Tarente, de très nombreuses cryptes byzantines peintes à fresque et la crypte de Santa Marina, dans le centre troglodyte, sont à voir. De plus, le sanctuaire de la Madonna della Scala (du XVIIIe siècle), accessible dans une gorge par une escalier baroque et l’imposant château du XVIe siècle, sont des sites à découvrir. Dans cette ville se déroule un grand carnaval, manifestation rythmée par un défilé de chars allégoriques, et, le 3e dimanche de septembre, si vous êtes en ce lieu ne manquez pas le « Palio della Mezza Luna », événement qui rappelle les luttes contre les Sarrasins. On arrive ensuite à :
Tarente (Taranto), 208 200 hab., 87 km de Bari et 66 km de Brindisi.

Tarente – Palazzo del Governo © Gin Fizz
Implantée entre la Mare Grande et la Mare Piccolo, Tarente perpétue sa tradition maritime qui remonte aux Spartiates (708 av. J.-C.) et aux Romains (IIIe siècle av. J.-C.), avec son port et son arsenal militaire. La vieille ville et le château aragonais, séparés de la terre ferme par le célèbre pont tournant, ainsi que les églises San Domenico Maggiore (XIIIe s.) et le dôme roman, qui abrite la chapelle baroque de San Cataldo et une crypte ornée de fresques byzantines, sont à visiter. Dans le Musée national sont exposées de nombreuses pièces archéologiques telles des amphores grecques, monnaies, et statues romaines.
Chaque année a lieu la « Semaine sainte », qui comprend le Jeudi et Vendredi saints, où se déroulent les processions de l’Addolorata et des Mystères. Tout autour de la ville, on compte de nombreuses stations balnéaires, bien équipées comme : Praia a mare, Marechiaro, Lido Bruno, Lido Gandoli, Lido di Leporano, Lido Silvana…
De Bari à Pescara
Sortant de Bari par la RN 16 qui suit la côte Adriatique, on arrive à Giovinazzo, où se trouvent une admirable cathédrale romane et un bourg médiéval orné de tours et palais. Port actif, Molfetta, en partie perché sur une butte, possède un Dôme (Duomo Vecchio San Corrado) roman avec des coupoles pyramidales. En dehors de la ville, le couvent et église Madonna dei Martiri (icône byzantine de Constantinople du XIIe siècle) et l’hôpital des Croisés (XIIe siècle) valent le détour. Près de Molfetta, une grosse cavité offre des traces d’habitations préhistoriques.
Petit port et plage réputée, le petit village de Bisceglie abrite l’église romane Santa Margharita, l’église Sant’Adoeno (1074) et une cathédrale édifiée entre les XIe et XIIIe siècles. Aux alentours de Bisciglie, à l’intérieur des terres, un dolmen à Chianche et une cathédrale romane à Ruvo di Puglia où se trouve aussi le musée Jatta, qui rassemble des vases de Ruvo remontant aux VIIIe et IIIe siècles av. J.-C, sont à ne pas manquer.
Trani est une des capitales des vins de Pouilles, et notamment du fameux Moscato. Elle est avant tout une ville d’art: cathédrale du XIe siècle, château souabe des Hohenstaufen (1233) et palais Caccetta (gothique tardif du XVe siècle) sont des sites intéressants. Depuis Trani, un détour s’impose par le Castel del Monte, pour y voir une des grandes merveilles de l’architecture civile gothique: le château fort octogonal construit pour Frédéric II Hohenstaufen. Doté de huit tours, elles-mêmes octogonales, ce château s’ouvre sur un très beau portail, et domine un très beau panorama. En revenant sur la côte, on passe par Andria, qui conserve un Palais ducal, un Dôme, et de nombreuses églises, dont notamment Sant’Agostino, construite par les Chevaliers teutoniques.
Barletta est une petite ville située au bord de la mer (92 000 hab.). l’église San Sepolcro (XIIe s.), la statue du Colosse du IVe siècle qui représente peut-être l’empereur romain Valentinien Ier, la cathédrale Santa Maria Maggiore et le château fort, sont de magnifiques édifices qui décorent le lieu.
En partant de Barletta, on quitte la route côtière pour se rendre à Canne (elle), site fameux pour la bataille d’Hannibal contre les Romains en 216 av. J.-C. Dotée d’un arc romain (Porte de Varron), Canosa di Puglia possède une cathédrale romaine avec des coupoles byzantines, et qui abrite le tombeau de Bohémond, fils du roi normand, Guiscard, qui était un des héros de la première Croisade.
Foggia (192 km de Pescara, 155 000 habitants)
1170 et reconstruite en 1732 après un tremblement de terre. La ville grenier de l’Italie se trouve à l’épicentre du Tavoliere delle Puglie (Plateau des Pouilles). Excursions recommandées : Troia à 20 km (cathédrale du XIIe s.), et Lucera à 18 km (amphithéâtre, cathédrale gothique et château fort). APT de Foggia : via Senatore Emilio Perrone 17 ; tél. 0881 723 141.

Pescara – Port de plaisance © Vito Manzari
Depuis Foggia, après 20 km de route, se situe le Gargano, belle péninsule qui ressemble à un ergot dans le talon de la botte italienne. Dominée par une montagne s’élevant à 1000 m environ, le Gargano est connu pour ses grottes, ses falaises, ses criques et ses lagunes (Lago di Lesina et Lago di Varano). De plus, il est un domaine d’élection des pêcheurs sous-marins. De nombreuses petites stations balnéaires se sont développées sur le pourtour du Gargano à partir de villages anciens : Manfredonia, non loin de la ville antique de Sipontum (ruines), fondée par le roi souabe Manfred en 1256 (voir le château et son Musée archéologique), qui dispose d’une belle plage; Mattinata, dominée par le Mont Sarraceno, avec son port et ses criques; Vieste, avec son « Pizzo munno », grand monolithe dressé sur la plage; Peschici, ville située en hauteur, avec son donjon; ainsi que Rodi Gargano perchée sur un petit promontoire.
A l’intérieur du Gargano, couvert de forêts (notamment la Foresta Umbra), on peut visiter : San Giovanni Rotondo où demeurait, il y a quelques décennies, le célèbre Padre Pio portant de miraculeux stigmates; Monte Sant’Angelo (basilique Saint-Michel où serait apparu l’archange, puis devenue lieu de pèlerinage). d’autres villages du Gargano sont à parcourir: Sannicandro Garganico (château du XVe siècle, grottes et cavités comme la « Pozzatina ») ; Cagnano Varano ; Ischitella (arbre magique) ; Carpino (vestiges d’un château souabe) ; Vico del Gargano (couvent des capucins) ; San Marco in Lamis (couvent S. Matteo, fête des tas de bois « fracchie ») ; et Rignano Garganico (grottes préhistoriques de Paglicci et de Jardo avec gravures rupestres). Depuis Vieste, Rodi et Manfredonia, on peut se rendre aux îles Tremiti par bateau, archipel située à 22 km au large de la côte des Pouilles. Sur les quatre îles San Nicola, San Domino, Capraia et Cretaccio, entourée d’îlots, on y pratique la pêche sous-marine.
Termoli (30 000 hab.)
Sa cathédrale romane et le château de Frédéric II de Hohenstaufen sont à visiter. De Termoli à Pescara, de belles plages s’étendent le long de la côte, telles que Vasto, où sont une belle cathédrale du XIIIe siècle et le palais d’Avalos; Fossacesia qui abrite la basilique S. Giovanni ; et Ortona, où se trouvent les vieux palais Francavilla al Mare. Puis, on gagne:
Pescara (116 000 hab.)
Cette ancienne ville romaine est très connue aujourd’hui pour sa longue plage qui s’étend sur 15 km, le long de l’Adriatique. De plus, étant la ville de prédilection de Mussolini, un curieux quartier de la ville conserve des édifices géométriques datant du fascisme. IAT de Pescara : via Nicola Fabrizi 171