Une démocratie bien établie 

Le Sénégal est une république soumise à une constitution datant de 2002. Administrativement, le pays est divisé en 10 régions : Saint-Louis (tout le nord et le cour inférieur et moyen du fleuve Sénégal), Louga (au nord, entre Saint-Louis et Thiès), Thiès (à l’est de Dakar), Diourbel (à l’est de Dakar et de Thiès), Dakar (capitale du Sénégal, au bout de la presqu’île du Cap-Vert), Fatick (au sud de Dakar et de la Petite Côte), Kaolack (au centre du Sénégal et à la frontière septentrionale de la Gambie), Tambacounda (Sénégal oriental), Ziguinchor (Basse Casamance, au sud du Sénégal) et Kolda (Haute Casamance). 

Le président du Sénégal en visite © US Army Africa

Le président du Sénégal en visite © US Army Africa

Malgré un pouvoir qui donne parfois des signes d’autoritarisme – mais n’a jamais sombré dans la dictature en 45 ans d’indépendance -, le Sénégal a une tradition démocratique forte, comme en témoigne sa presse souvent polémique, ce qui en fait un cas à part en Afrique. 

Une économie très agricole 

En occupant plus de 70% de la population active, l’agriculture reste la principale ressource du Sénégal. La principale production – et presque une monoproduction – est l’arachide. Certains parlent ainsi de « dictature de l’arachide » ! Cette culture occupe environ la moitié des terres arables du pays, principalement autour de Diourbel et Kaolack. Fortement affectée par la baisse des prix sur le marché mondial et par de graves sécheresses, cette culture n’occupe cependant plus que la troisième place dans les revenus du pays après la pêche et le tourisme. 

Son importance devrait encore diminuer car les autorités sénégalaises s’attachent à diversifier sans cesse les cultures. Introduite par les Européens au XIXe siècle, cette légumineuse donne à la fois « l’arachide de bouche » (appelée en France « cacahuète » lorsqu’elle est grillée) très utilisée pour les sauces par les ménagères sénégalaises, mais surtout la fameuse « huile d’arachide ». 

Cette dernière aurait été inventée en 1833 par le négociant marseillais Jaubert de Gove, résidant à Gorée. Aujourd’hui, le Sénégal produit en moyenne 850.000 t d’arachides en coques dans le triangle arachidier Diourbel-Thiès-Kaolack, avec des pointes à plus d’un million de tonnes et des creux dus à de mauvaises conditions climatiques qui font tomber la production aux alentours de 200.000 t. Quant à la production de la Gambie, elle tourne autour de 100.000 t par an. Parmi les autres cultures commerciales, il faut compter le coton (au Sénégal oriental et en Haute Casamance) et la canne à sucre (dans la vallée du Sénégal). 

Mais ce sont surtout les cultures vivrières qui connaissent un réel essor depuis quelques années car le Sénégal n’arrive pas à l’autosuffisance dans ce domaine et doit importer, entre autres, du riz et du blé. Ainsi, la seconde culture du pays après l’arachide est-elle celle du mil destiné à la consommation intérieure. 

Les autres cultures de subsistance sont le riz (cultivé dans la vallée du Sénégal et en Casamance), le maïs, le manioc et les produits maraîchers. Devant les assauts de la sécheresse et la mauvaise gestion des sociétés d’Etat entraînant une dégradation de ce secteur primaire, le gouvernement sénégalais a réagi récemment en mettant en œuvre une nouvelle politique agricole visant à libéraliser l’agriculture par un allègement de la tutelle de l’Etat, une responsabilisation accrue du paysan sénégalais et un recours croissant au mouvement coopératif. 

La pêche et l’élevage 

Grâce à l’océan Atlantique particulièrement poissonneux à la hauteur du Sénégal du fait de la rencontre entre un courant froid venu des Canaries et un courant chaud venu de l’équateur, la pêche est l‘une des grandes ressources du pays. Celle-ci se pratique encore aujourd’hui de manière très artisanale, à bord de ces gracieuses pirogues bariolées, aux proues multicolores, qui, menées par les hardis pêcheurs lébous et sérères, osent affronter la barre de l’océan. Au total, une dizaine de milliers d’embarcations, dont près de la moitié motorisée, assurent chaque année des prises d’environ 270.000 t et faisant vivre 35.000 pêcheurs et leurs familles. Ce secteur constitue aujourd’hui la première source de devises et la première activité économique du pays. Les Sénégalais mangent 35 kg de poisson par an et par personne et se situent au 3e rang mondial des consommateurs. 

Encouragée par les pouvoirs publics, la pêche bénéficie d’une série de mesures visant à pousser davantage sa modernisation : motorisation accrue des pirogues, achats de thoniers et réorganisation des circuits de distribution. La dévaluation du franc CFA a dynamisé cette activité qui demeure malgré tout entravée par le protectionnisme des pays européens. L’élevage est essentiellement pratiqué dans les zones arides du nord et de l’est par des pasteurs nomades. Il devrait profiter des grands programmes d’aménagement hydraulique (barrages, puits et forages). Actuellement, le cheptel comprend plus de 2,5 millions de bovins et près de 3 millions de moutons et de chèvres, sans compter le 500.000 ânes et chevaux. 

Les grands barrages 

Lancée dans les années 1970 par le Sénégal, la Mauritanie et le Mali, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal a projeté de construire plusieurs barrages sur le fleuve en vue de rendre de multiples services : arrêter les remontées d’eau salée, régulariser le cours pour permettre la navigation fluviale en toutes saisons, produire de l’électricité et susciter l’aménagement de grands périmètres de terrains irrigués pour la culture et l’élevage. Pour le moment, seul le barrage de Diama, en amont de Saint-Louis, a été réalisé. Il va permettre d’irriguer au Sénégal 120.000 ha de terrains, constituant autrefois de grand marais d’eau saumâtre, et d’offrir un raccourci de 150 km sur l’itinéraire Saint-Louis/Nouakchott grâce à la nouvelle route qui le dessert. Un autre barrage doté d’une importante centrale hydroélectrique devrait être construit en amont du fleuve, à Manantali (Mali).

Les mines et l’industrie 

Les principales ressources minières du Sénégal sont actuellement les phosphates, à Taïba (nord de Dakar), et le sel. Le Sénégal exporte le phosphate vers la France, le Japon, l’Allemagne et l’Angleterre. Plusieurs projets en cours permettront au pays de mettre en valeur des gisements de tourbe dans la région des Niayes au nord de Dakar (énergie qui se substituerait en partie au pétrole) et des mines d’or à Sabodala (Sénégal oriental) ainsi qu’un gigantesque gisement de fer près de la rivière Falémé, au Sénégal oriental. Mais, pour exploiter ce dernier, il sera nécessaire de construire un chemin de fer de 700 km jusqu’à la côte atlantique et un port en eau profonde à Bargny. 

Encore peu développée, l’industrie sénégalaise tend à se diversifier. En plus de la transformation des produits agricoles (huileries d’arachides, décorticage et tissage du coton, sucreries, conserveries de viande et de poisson, farine et biscuiteries, tabac et cigarettes, brasseries et boissons gazeuses, etc.), le Sénégal dispose d’une raffinerie de pétrole, d’un chantier de réparation navale à Dakar et de cimenteries. Il se dote aujourd’hui d’une importante industrie chimique (Industries chimiques du Sénégal) qui produit des acides sulfurique et phosphorique ainsi que des engrais. 

Figurant parmi les premiers ports maritimes d’Afrique de l’ouest, Dakar traite plus de 5 millions de tonnes de marchandises diverses et d’hydrocarbures par an. Disposant d’un plan d’eau intérieur de 200 ha, le port est très bien équipé : une trentaine de postes à quai permettent de charger ou décharger autant de navires simultanément. Ses équipements diversifiés peuvent également recevoir et traiter conteneurs (terminal de 80.000 m2), phosphates et hydrocarbures, lesquelles disposent de quais et de terre-pleins spécialisés.

Le tourisme 

Cette activité est devenue ces dernières années un des grands postes économiques du Sénégal. De nombreux atouts naturels (plages, réserves, soleil, etc.) favorisent ce secteur. Chaque année, environ 300.000 visiteurs, dont la moitié français, apportent au pays des revenus équivalents à 150 millions d’euros. Ces dernières années ont néanmoins été marquées par une crise consécutive aux troubles sporadiques qui agitent la Casamance.

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