Secs, plats, ingrats, tels se présentent les plateaux prolongeant à l’est, les hautes terres. Ils s’abaissent de 1 300 à 300 mètres jusqu’au littoral. Rompant la monotonie du paysage, s’élèvent la chaîne des Chyulu, d’origine volcanique, à 2 173 m d’altitude, et de nombreuses inselbergs dont les plus imposantes, les Taïta, se dressent à 2 208 m.

Amboseli National Park

Situé en territoire Masaï, ce parc de 3 810 km² protège cinq types d’habitats sauvages naturels et le lac Amboseli, périodiquement à sec, duquel il tient son nom. Il est par ailleurs entouré d’une zone de Game Reserve où nomadisent les Masaï. Le paysage est partout dominé par la silhouette massive et couronnée de neige du Kilimandjaro.

Plaines ouvertes parsemées d’acacias jaunes, rochers, coulées de lave, buissons d’épineux, marais, attirent une grande variété d’animaux sauvages : éléphants, lions, léopards, panthères buffles, zèbres, gnous, cobes à croissant, hylochères, bubales, céphalophes, impala, gazelles de Thompson et de Grant. On peut avoir la chance de rencontrer un rhinocéros noir. Dans la région aride, vers Namanga, séjournent des antilopes girafes, des oryx et des babouins.

Le massif d’Oldonyio Orok (2 760 m), au sud ouest du parc, est un lieu sacré pour les Masaï.

L’avifaune est très présente, attirée par le lac et les marécages. Un spécimen extrêmement rare, le héron squacco de Madagascar séjourne à intervalles réguliers ; les oies d’Egypte sont là par centaines, elles annoncent leur arrivée, à la saison sèche, par des cris gutturaux. Les espèces d’oiseaux de proie sont nombreuses, dont le très rare faucon Taita. Une espèce tout à fait locale, le tisserin doré de Taveta, inconnu en dehors du parc, au plumage brillant et au naturel familier viendra volontiers picorer des miettes sur votre table de petit-déjeuner.

Un itinéraire intéressant depuis Nairobi : prenez la direction d’Athi River puis empruntez la route principale Kajiado-Namanga-Arusha. A Namanga, prenez à gauche vers le Ol Tukaï Lodge, distant de 75 km. La distance totale depuis Nairobi est de 240 km. Quittez le parc en direction de Makutano. On rejoint la grande route Mombasa-Nairobi à Emali. La distance totale jusqu’à Nairobi est de 228 km. En plus du Ol Tukai, deux autres lodges et un hôtel offrent une possibilité d’hébergement, le Amboseli New Lodge, le Serena Lodge et le Namanga Hotel. Il existe aussi un campement de toile à Ol Tukai. Il est possible de camper sur les emplacements signalés.

Vous pouvez aussi, depuis Amboseli, rejoindre Tsavo sans repasser par Nairobi. A Ol Tukai, dans le parc, prenez la direction de Oloitokitok.

Le Tsavo National Park

Cette vaste région aride est la plus grande réserve du pays (20 807 km²). Elle s’étend à mi-chemin de la route reliant Nairobi à Mombasa, de part et d’autre de la route et de la voie ferrée. La partie qui s’étend au nord et à l’est de la route s’appelle Tsavo Park East, et celle qui s’étend au sud et à l’ouest Tsavo Park West. Le parc est irrigué par deux rivières permanentes, la Tsavo dans Tsavo Park West et l’Athi dans Tsavo Park East. Les deux se rejoignent en amont des Lugard Falls pour devenir la Galana. La rivière Voi, plus au sud, coule par intermittence.

En arrivant dans le parc depuis Nairobi, on longe d’abord la toute jeune chaîne volcanique des Chyulu (elle n’aurait que quelques centaines d’années). Le Shitani offre un exemple parfait de volcan récent. Les sources de Mzima font jaillir quotidiennement 10 millions de litres d’eau pure et cristalline, une partie est captée pour alimenter Mombasa et, dans le reste, s’ébattent des hippopotames, des barbeaux et même des crocodiles. Ils sont observables depuis une chambre subaquatique aux vitres de plexiglas, spectacle tout à fait impressionnant.

Un autre site à ne pas manquer permet d’observer les éléphants, c’est le Mundanda Rock, entre Voi et Manyani. Cet affleurement rocheux forme une retenue d’eau dans laquelle, à la saison sèche, des centaines d’éléphants viennent boire et se baigner.

800 km de pistes permettent de parcourir l’ensemble du parc, à proximité des rivières où se concentre la faune. Les éléphants, en larges troupeaux, ont fait la réputation du Tsavo. A tel point qu’à une certaine époque, on a dit qu’ils étaient trop nombreux et menaçaient l’écosystème. Les braconniers sont passés par là, y mettant malheureusement trop bon ordre. Il semble qu’aujourd’hui l’équilibre soit rétabli. Tsavo est un lieu propice pour apercevoir le petit koudou, les autres espèces familières du parc sont le buffle, le cobe à croissant, l’éland, le guérénouk, l’oryx, l’impala, la girafe et, plus rare le rhinocéros noir. L’avifaune est également importante : celui qui attire le plus les regards est le tisserin buffle à tête blanche, blanc et noir, il révèle un arrière-train rouge lorsqu’il s’envole. Il en va de même pour l’étourneau à gorge jaune et son plumage brillant, et plus rare, l’étourneau de Fischer. D’une manière générale, les étourneaux, perroquets, barbus et rolliers nichent dans les troncs épais des baobabs. Les oiseaux de proie, les outardes et les tisserins sont bien représentés.

De nombreux lodges de toutes catégories proposent un hébergement dans le parc. Pour en citer quelques-uns : Kitaguni Lodge, Taita Hills Lodge, Salt Lick Lodge, et à Voi, Voi Safari Lodge. Des campements de toile et des bungalows offrent un hébergement plus rustique. Il est aussi possible de camper sur les sites réservés.

Le long de la Tana

En longeant la rivière Tana, on peut parcourir un itinéraire peu fréquenté, à la limite de la province du nord-est. C’est une idée originale pour rejoindre la côte. Les réserves y sont moins prestigieuses mais aussi moins fréquentées par les touristes ! Et la Tana est, tout au long de son cours, un pôle d’attraction pour la faune sauvage. Attention, pour ce voyage il faut disposer d’une voiture tout terrain, du matériel nécessaire pour camper et de provisions. Au départ de Nairobi, prenez la direction de Thika, puis Garissa. La route goudronnée s’arrête à Nguni et l’on continue sur une piste.

Garissa est le siège administratif de la province du nord-est, il y règne toujours un atmosphère de ville frontière. On y rencontre des Somali, majoritaires dans cette région frontalière avec leur pays d’origine. Éleveurs de chameaux et de bétail, ils sont venus à la recherche de nouveaux herbages. Ils vivent dans des villages faits de huttes de paille et fabriquent un des artisanats les plus raffinés du Kenya. Aujourd’hui, ils ont été rejoints par de nombreux réfugiés qui ont fui la guerre en Somalie et sont hébergés dans de misérables camps. A partir de Garissa, remonter le cours de la rivière nous ammène dans les réserves de Kora et Rahole. Auparavant, mieux vaut prendre des renseignements auprès du Game Warden, P. O. Box 58, Garissa.

La Réserve de Kora est plus aisément praticable, elle prolonge le Meru National Park. Elle séduira ceux qu’attirent les authentiques régions sauvages. Les animaux y sont peut-être plus dispersés mais on y voit des éléphants, des lions, des petits koudous et des cobs ainsi que des hippopotames et des crocodiles dans la Tana.

En longeant la rivière, au sud de Garissa, les villages d’agriculteurs se font plus nombreux. A l’aide d’un important système d’irrigation, ils cultivent du riz, des bananes, du maïs. Ils creusent des pirogues dans les troncs d’arbre, avec lesquelles ils naviguent et pêchent sur la rivière.

Au sud de Bura, à 77 km de Garissa se trouve la Réserve nationale d’Arawale, mise en place pour protéger le damalisque de Hunter, une antilope aux cornes en forme de lyre.

La Tana River Primate National Reserve protège deux espèces de singes uniques au Kenya : le colobe et le cercocèbe agile.

Au sud de Garsen commence le delta de la Tana. C’est là que se sont installés les pasteurs Galla. Ils ressemblent aux Somali auxquels ils sont apparentés, et vivent aussi dans des villages composés de cases de paille, mais d’un style plus ouvragé. Durant la saison des pluies, les jeunes Gallas mènent les troupeaux vers des pâturages plus au nord. Dans les villages, ne restent que les familles et les vaches laitières avec leurs veaux. Les Gallas élèvent leurs troupeaux pour les vendre au gouvernement ou à des ranchs de l’intérieur du pays.

A partir de Garsen, on a le choix entre deux routes pour rejoindre la côte de l’océan Indien : celle en direction du sud mène à Malindi (possibilité de continuer sur Mombasa) et celle qui part vers le nord-est se dirige vers Lamu.

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