
Pise – Campanile © B a m s h a d
Pise (Pisa, 92 400 habitants)
Cette charmante petite ville est traversée par l’Arno. D’abord Grecque, puis étrusque et romaine, elle s’est illustrée plus tard par les défaites qu’elle infligea (notamment au XIe s.) aux Sarrazins en Méditerranée.
Sa position géographique très favorable en fait, depuis l’Antiquité, un port de commerce florissant, devenu ensuite une grande puissance maritime à l’égale de Venise et de Gênes aux XIIe et XIIIe siècles, et doté de nombreux comptoirs dans le bassin méditerranéen. Mais cette dernière lui a détruit sa flotte (à la Meloria en 1284) et l’a supplanté en Italie et sur la Méditerranée. Pise passe ensuite sous la tutelle de Florence, au XVe siècle.
Pittoresque et colorée, elle est universellement connue pour son étonnante piazza dei Miracoli qui rassemble plusieurs monuments, et notamment la célèbre « Tour penchée » (Campanile). Située au nord-est de la ville, la place est couverte d’une immense pelouse où se dressent les superbes bâtiments de marbre blanc de la cathédrale, du baptistère, du campanile et du Campo Santo (cimetière).
Construite au XIe siècle par Buscheto, la cathédrale perd l’aspect massif des édifices romans grâce à la superposition de plusieurs étages de colonnades qui aèrent sa façade. A l’intérieur, on remarque la chaire sculptée de Pisano. Ce dernier appartient à une dynastie de grands artistes gothiques de Pise qui ont beaucoup influencé l’Ecole gothique de Florence. Le campanile, haut de 56 m, est composé de six rangs de colonnades circulaires. Il a été construit en 1173 par Pisano. En gravissant les 294 marches de l’escalier en spirale, se découvre un splendide panorama sur la ville et ses environs. c’est du haut de cette tour que le savant physicien et astronome pisan Galilée expérimentait sa loi sur la chute des corps. Son inclinaison provient du sous-sol marécageux qui ne soutient pas le poids de la construction. Fermée au public en 1990, divers travaux de consolidation ont été entrepris jusqu’en 2001, lorsqu’il a été établi que la tour s’était relevée de 40 cm (visite sur réservation uniquement). Le baptistère en marbre blanc, situé devant la cathédrale, est un édifice circulaire de 35 m de diamètre à l’intérieur. Commencé au XIIe siècle, il a été continué par les fameux sculpteurs gothiques Niccolo et Giovanni Pisano, qui sont les auteurs des sculptures extérieures, ainsi que de l’étonnante chaire sculptée, décorée de bas-reliefs qui représentent des scènes de la Vie du Christ, considérée comme un des chefs-d’oeuvre de l’art gothique.
A quelques mètres de là, le Campo Santo est un ancien cimetière entouré d’un mur d’enceinte et de quatre galeries peintes à fresque, datant des XIVe et XVe siècles, qui illustrent le Triomphe de la mort et des scènes de l’Ancien Testament. A Pise, la piazza dei Cavalieri conserve trois édifices construits ou rénovés par l’architecte Vasari : l’église San Stefano dei Cavalieri (1569) où se trouve le buste de S. Lussorio de Donatello ; ainsi que les palais dei Cavalieri (1562) et de l’Horloge (1607).
Le Musée national possède un très large choix d’oeuvres des Ecoles de Pise, Lucques et Sienne, et notamment des chefs-d’oeuvre de Fra Angelico, Masaccio, et Martini. Sur la rive gauche de l’Arno, il faut visiter la jolie église Santa Maria della Spina, édifice de style gothique pisan (XIVe s.) dont l’extérieur et l’intérieur sont décorés de sculptures des Pisano.
Les environs de Pise
San Piero a Grado
A sept kilomètres de Pise, San Piero a Grado possède une basilique romane érigée au milieu du XIe siècle pour commémorer le débarquement de saint Pierre, venu d’Antioche, qui se rendait à Rome. l’intérieur de la basilique est décoré de fresques de D. Orlandi.
Certosa di Pisa
Lieu où se trouve la fameuse Chartreuse de Pise (du XIVe s.) et ses cloîtres.
Marina di Pisa – Tirrenia
A 12 km de Pisa, la Marina di Pisa, située à l’embouchure de l’Arno, comprend une belle plage. Sur le même littoral, plus au sud, les plages de Tirrenia valent un détour.
De Pise à Florence
Plusieurs chemins mènent à Florence : soit par le nord en passant par Lucques et Pistoïe, soit par la route du sud qui traverse Empoli. De Pise à Florence, la route méridionale coupe San Miniato, petite ville de caractère où on peut voir le palais Grifoni, le Dôme du XIIe siècle, et l’église San Domenico du XIVe siècle. Par la route du Nord, on atteint la vieille ville entourée de remparts, Lucques (Lucca). Dans l’ancien palais du Gouvernement est abrité la Pinacothèque de la ville, qui renferme de nombreux chefs-d’oeuvre de Filippino Lippi, Fra Bartolomeo, Bronzino, le Pontormo, du Tintoret. Sa cathédrale des XIe et XIIe siècles est décorée, à l’intérieur, par le Tempietto de Matteo Civital, modèle d’architecture florentine au XVe s., ainsi que par des sculptures de Jacopo della Quercia, un des maîtres du Quattrocento, et notamment le tombeau d’Ilaria del Caretto.

Lucques – Cathédrale San Martino © Alaskan Dude
L’église San Michele abrite une belle terre cuite de Luca della Robbia et un tableau de Filippino Lippi ; tout comme l’église romane San Frediano où sont rassemblées des terres cuites de Della Robbia et des sculptures en marbre de Della Quercia. La route traverse ensuite Montecatini Terme, importante station thermale (thérapie des maladies hépatiques et de l’estomac) et point de départ pour des excursions, comme celles de Montecatini Alto, Fenninamorta, Buggiano, Pescia et Collodi.
On passe ensuite par Pistoïe (Pistoia, 86 000 hab.), où sont conservés de nombreux édifices de l’époque romane et de la Renaissance, en particulier la cathédrale, ornée d’un autel St-Jacques et d’oeuvres de L. di Credi et de Verrocchio, son campanile du XIIe siècle et le baptistère octogonal du XIVe siècle. On verra aussi le palais du Podestat et le palais communal qui abrite un musée d’art ; les églises San Giovanni et San Andrea (chaires sculptées du XIIIe siècle) et l’hôpital del Ceppo du XIIIe siècle, décoré d’une frise en terre cuite de Della Robbia.
Comme Pistoïe, Prato (18 km de Florence) est une ville d’art doublée d’une ville industrielle moderne, spécialisée dans la laine. Ses églises comptent parmi les sommets de l’art roman, gothique, et Renaissance. On visitera en particulier la cathédrale romane et gothique où ont oeuvré des sculpteurs comme Pisano, Della Robbia, Michelozzo et Donatello (surprenante chaire extérieure) ainsi que des peintres tel Filippino Lippi, auteur des fresques du choeur.
La côte tyrrhénienne entre Pise et Rome
Au-delà de Pise et Tirrenia, de belles plages et stations balnéaires sont concentrées le long de cette côte. Les villes les plus importantes que traverse la via Aurelia sont : Livourne (Livorno, 161 000 hab.) port très important et ville industrielle qui a souffert pendant la seconde guerre mondiale. La partie la plus intéressante est regroupée autour du quartier nommé « Venezia », avec la via Grande, le Dôme, la piazza della Repubblica et la piazza Micheli.
Sur l00 km, entre Livourne et Piombino, s’étend la riviera étrusque, où sont de belles stations balnéaires bien équipées comme Cecina, Donoratico et San Vicenzo. Depuis Cecina, une route permet de rejoindre Volterra, à 40 km à l’intérieur des terres, lieu perché sur une colline et enfermée dans des remparts monumentaux. Cette ville est une des plus intéressantes cités d’art de Toscane. Son atmosphère médiévale reflète la permanence des combats qu’elle a dû soutenir contre Florence, sa rivale. Sur la piazza del Priori, se trouvent le Palazzo Pretorio (Palais des Prieurs), édifice décoré d’armoiries, ainsi que la cathédrale où sont peintes des fresques de Benozzo Gozzoli.
Un riche musée étrusque est conseillé : il contient près de 600 urnes funéraires. Les blocs cyclopéens de la Porta dell’Arco datent également de l’époque étrusque. Près de San Vicenzo, le magnifique parc naturel de Rimigliano s’étend sur des kilomètres, où toute la flore et la faune de la région sont rigoureusement protégées. Juste avant Piombino, on passe par le site antique de Populonia, où se trouve un beau musée d’objets étrusques, ainsi que des nécropoles étrusques. Piombino (35 000 hab.), est une ville industrielle d’où le départ pour l’île d’Elbe s’effectue.
Continuant sur la via Aurelia le long de la côte, de belles stations balnéaires se succèdent, comme Fellonica, Massa Maritima, Punta Ala, Castiglione della Pescaia, et Marina di Grosseto. On peut aussi rejoindre la ville de Grosseto par l’arrière-pays.
Grosseto (72 000 hab.). Au centre de la vieille ville, entourée de murailles du XVIe siècle, se trouve la piazza Dante, où s’élève un dôme roman du XIIIe siècle, décoré d’une belle façade et une horloge. Un musée archéologique d’objets étrusques est à voir.
Reprenant le trajet en direction de Rome, par la côte, sur la via Aurelia, on entre dans la province du Latium et on passe par Orbetello et sa station balnéaire de San Stefano, d’où partent les bateaux pour l’île del Giglio. On traverse ensuite le Lido de Tarquinia, avec, dans son arrière-pays, la vieille cité étrusque de Tarquinia, très réputée. A voir : une église du XIIe siècle et un palais du XVe siècle, qui abrite aujourd’hui le musée national étrusque, ainsi que la ville funéraire qui rassemble un riche ensemble de tombes des rois et reines étrusques. Plus au sud, et à 80 km au nord de Rome, est la ville de Civitavecchia où l’on peut apercevoir un fort construit par Michel-Ange. La via Aurelia atteint ensuite Rome en passant par les stations balnéaires de Ladispoli et Palo, et s’achève dans la ville éternelle.