Sampiero Corso, le condottiere

Tout jeune, Sampiero s’engage sous les ordres du grand condottiere florentin, Giovanni de Medici. Au service de la France au côté de Bayard, il se couvre de gloire. A l’âge de 50 ans, il épouse Vannina d’Ornano, une riche héritière corse, de trentecinq ans sa cadette.
Sampiero, qui voue une haine mortelle aux Génois, doit s’expatrier en Turquie après le traité de Cateau-Cambrésis, qui rend la Corse à Gênes. Mais sa jeune femme, restée en France, le trahit, et Sampiero l’étrangle de ses propres mains.
Revenu en Corse en 1564 pour tenter de soulever la population, Sampiero Corso sera assassiné trois ans plus tard. La légende prétend que Shakespeare s’inspira de son histoire pour écrire Othello.

Pascal Paoli, le « Père de la Nation »

Corse - L'Ile Rousse - Pascal Paoli

Corse – L’Ile Rousse – Pascal Paoli By: Photos et VoyagesCC BY-NC-SA 2.0

Fils cadet d’un ancien général de la Nation, Pascal Paoli naît à Morosaglia le 6 avril 1725. Il suit son père en exil à Naples en 1739 et reçoit une solide instruction « d’honnête homme », avant de faire une carrière militaire en Italie.
Le gouvernement révolutionnaire le presse de rejoindre son pays, où il débarque à l’âge de 30 ans pour être élu général en chef et faire la guerre contre Gênes. Fervent partisan de la démocratie, Pascal Paoli fixe la capitale à Corte, y fait voter une constitution affirmant la souveraineté de la Nation corse, crée une armée, fait frapper monnaie, et dote la justice de tribunaux réguliers. Il organise l’école primaire et fonde une université, toujours à Corte.
Après le traité de Versailles, par lequel Gênes cède la Corse à la France, Pascal Paoli se prononce pour la résistance armée. Il est vaincu à la bataille de Ponte Nuovo (8 mai 1769) et doit s’exiler en Angleterre. En 1790, il revient en Corse comme commandant en chef des gardes nationales et président du directoire départemental. Mais après l’échec du royaume anglo-corse, il doit reprendre le chemin de l’exil et meurt à Londres en 1807.

Napoléon Bonaparte, empereur des Français

Né le 15 août 1769 à Ajaccio, le jeune Bonaparte quitte sa ville natale à l’âge de 9 ans, pour rejoindre l’école militaire de Brienne, où son père l’a fait admettre. En 1789, il a 20 ans et se passionne pour les luttes politiques qui divisent la Corse. Mais il s’affronte aux partisans de Pascal Paoli et doit quitter l’île. En 1793, chef de l’artillerie dans l’armée, il se couvre de gloire en reprenant Toulon aux royalistes et, en 1796, se distingue dans la campagne d’Italie, où il impose la paix de Campoformio.
A la suite du coup d’Etat du 9 et 10 novembre 1799, il devient le maître du pays, avec le titre de Premier consul de la République, pour se faire proclamer, en 1804, empereur des Français, sous le nom de Napoléon I, puis roi d’Italie en 1805.

Théodore de Neuhoff, éphémère roi de Corse

Né à Cologne en 1694, Théodore de Neuhoff vit à Versailles les premières années d’une vie vagabonde. En voyage à Florence, il y rencontre des exilés corses et est séduit par leur cause. En mars 1736, escorté d’une suite et de quelques soldats, il se fait déposer à Aleria par un navire anglais. Il se présente dans l’île en libérateur et se fait couronner « premier roi du royaume » au couvent d’Alesani.
Il fait frapper monnaie, promulgue une Constitution, crée une armée. Mais, en butte à l’hostilité génoise et sans ressources, il doit repartir en novembre 1736. Il revient en Corse en 1743, mais finit par échouer à Londres, où il est emprisonné pour dettes. Théodore de Neuhoff meurt dans la misère en 1755.

Autres Corses célèbres

Bien sûr, le plus connu des Corses, mis à part Napoléon et sa famille, c’est Tino Rossi, chanteur de charme des années cinquante. Dans un registre très différent, citons les résistants Fred Scamaroni et Danielle Casanova.
La famille du poète Paul Valéry est originaire du cap Corse. Celle de la comédienne Marie-José Nat, de Bonifacio ; d’ailleurs, elle a fait ses études au lycée de jeunes filles d’Ajaccio, qui occupait à l’époque l’ancien palais Fesch, où est maintenant installé le musée du même nom.
Si l’écrivain Francis Carco, de son vrai nom François Carcopino, est né à Nouméa, sa famille était originaire de l’île. Autres personnalités connues, du monde politique et artistique : André Santini, députémaire d’Issy-les-Moulineaux, Robin Renucci, comédien, Charles Pasqua, député et ancien ministre, Laetitia Casta, top model.

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