
Pantation House, Cancun – Mexique © Bruce Herman
Cancún et la riviera Maya
En 1974, Isla Cancún n’est encore qu’un long ruban de sable blanc de 23 kilomètres, au nord de l’Etat de Quintana Roo, enserrant la laguna Nichupté, une vaste lagune entourée de mangrove. Jusqu’à ce que les ordinateurs du Fonds d’investissement touristique du gouvernement choisissent Cancún comme le lieu d’implantation idéal pour une station balnéaire d’envergure. Un immense chantier est lancé, à peine ralenti en 1988, par le cyclone Gilbert.
Aujourd’hui, Cancún est la grande fierté de l’industrie touristique mexicaine. Sa centaine d’hôtels, qui concourent pour la plus grande piscine, accueille chaque année près de 3 millions de vacanciers, dont une grande majorité de Nord-Américains, et la « ville nouvelle » compte 250 000 habitants, vivant essentiellement grâce au tourisme. Plus de 20 000 chambres, 300 restaurants, cafés et discothèques, des dizaines de galeries commerciales aux prix adaptés à la clientèle, un port de plaisance, un immense aéroport international pouvant accueillir les plus gros charters : bienvenue dans La Mecque du tourisme de masse du continent américain. Cancún est aussi la porte d’entrée de la riviera Maya où, jusqu’aux ruines de Tulúm, les projets immobiliers s’alignent par dizaines. Heureusement, les rêves de grandeur des promoteurs ne se sont pas tous réalisés…
Isla Mujeres
A une vingtaine de minutes en bateau, cette petite île de 8 km de long, étroite de quelques arpents, permet d’imaginer ce qu’était Cancún avant son développement touristique. « L’île des Femmes » recèle de magnifiques plages et des récifs propices à la plongée sousmarine, notamment vers la playa Rancheros (réserve naturelle de tortues de mer) et la playa El Garrafel (parc national sous-marin). Pour les ornithologues amateurs, une excursion vers la réserve ornithologique d’Isla Contoy s’impose : des dizaines d’espèces d’échassiers, de cormorans et de frégates peuvent y être observées.
Cozumel
A une demi-heure de vol de Mérida et une heure de Playa del Carmen.
L’île de Cozumel est devenue une importante escale pour les paquebots de croisières nord-américains.
Cet antique lieu de pèlerinage maya servit d’escale aux galions de Cortés, avant qu’ils ne cinglent vers Veracruz. Les plages y sont moins attrayantes que sur le continent, mais ses récifs sous-marins, qui marquent le début d’une barrière de corail se prolongeant jusqu’aux côtes du Honduras, font de Cozumel un des lieux de plongée les plus réputés au monde. Son célèbre récif de Palancar, qu’un documentaire de Jacques-Yves Cousteau a révélé aux amateurs du monde du silence, contribue à attirer à Cozumel plus de plongeurs que des amateurs de farniente. D’ailleurs, les plages n’y sont pas aussi belles que sur la côte. Le tour de l’île en scooter offre cependant un agréable but de balade d’une journée (l’île mesure 54 km de long sur 14 km de large), mais la route ne permet d’en visiter que la moitié sud. On y fait des étapes baignades à la baie de Chankanab et la Playa San Francisco, on y découvre de petites ruines mayas (El Cedral, El Castillo Real), mais la côte orientale, très découpée et soumise à de forts courants, est dangereuse pour la baignade.
Playa del Carmen
En longeant la mer des Caraïbes vers le sud, au départ de Cancún, la station balnéaire de Puerto Morelos marque les prémisses de la costa Turquesa, la côte Turquoise, connue aussi sous l’appellation de riviera Maya. Suit punta Bete, puis Playa del Carmen, à 68 km, dont les établissements hôteliers et leurs bungalows attirent surtout une clientèle européenne.
Malgré son développement exponentiel au cours de ces cinq dernières années, playa del Carmen demeure, malgré son succès, une des plus belles plages du Yucatán.
Le soir, les cafés-restaurants donnant sur la plage s’animent de musique et l’on danse sans compter les heures. A quelques encablures au nord de Playa del Carmen, une des rares plages naturistes du Yucatán accueille les amateurs de bronzage intégral. Vers le sud, en direction de Tulum, les plages sont magnifiques : Xcaret, Pamul ou Chemuyil, criques protégées de beaux bancs de corail et abritant des plages de sable blanc où les tortues de mer viennent pondre la nuit.
La réserve de la Biosphère de Sian Ka’an
Au sud de Tulúm, la plus importante réserve écologique du Mexique préserve un écosystème particulièrement riche, couvrant plus de 500 000 ha de forêt tropicale, de lagunes, de récifs coralliens, de marécages et de ruines mayas. Un environnement vierge de tout développement touristique, agricole et industriel, où l’homme n’obtient qu’un droit de passage pour des excursions à la journée au départ de la Costa Turquesa. La jungle appartient aux ocelots, singes, jaguars, pumas et cerfs, les lagunes aux crocodiles, les plages aux tortues de mer et les arbres à des centaines d’espèces d’oiseaux qui comblent de bonheur les ornithologues. Côté Caraïbes, la deuxième plus grande barrière de corail du monde (après celle d’Australie) déploie ses trésors immergés jusqu’au Golfe du Honduras.
Suivez le guide !
Si le soir vous croisez les tranquilles tortues, éteignez vos lampes et faites silence pour ne pas les effrayer : ces espèces rares et protégées perpétuent des habitudes ancestrales qu’il ne s’agirait pas de perturber.
Laguna de Xel-há
A une cinquantaine de km au sud de Playa del Carmen.
Xel-ha (en maya : « où naît l’eau »), a été un site maya important dès l’époque classique, ceci confirmé par l’importance des découvertes archéologiques faites sur place ainsi que par la présence de l’eau. Superbe région située entre des baies, elle offre aux promeneurs, aux baigneurs, aux plongeurs, la possibilité d’observer une faune (oiseaux, animaux, poissons et dauphins) et une flore, terrestres et sous-marines, très riches. Sur les rives formées de grottes, de canaux et de petites baies, pousse une végétation tropicale, prestigieux écrin pour cette vie sous-marine somptueusement colorée. Aménagé de douches, de vestiaires et de buvettes, ce lagon est malheureusement victime de son succès.
Xcaret
A 70 km au sud de Cancun, entrée payante.
Un formidable réseau de grottes tunnels et cenotes autour d’une rivière souterraine de 500 m de long, permet au visiteur d’admirer papillons, fleurs tropicales et une multitude d’oiseaux tropicaux. Ce parc d’attractions, construit sur les ruines d’un ancien temple maya, entraîne le touriste dans une ambiance digne du peuple maya.
Tulúm
Ouvert tlj de 8 h à 18 h. Entrée payante, sauf dimanche et jours fériés.
Fondée aux environs de 900, cette cité fortifiée maya, exceptionnellement édifiée face à la mer, était encore occupée lors de la Conquista. Jusqu’en 1960, le grand temple accueillait certaines cérémonies religieuses mayas, avant que la fréquentation touristique ne les chasse définitivement. Le site est en effet magique, face à la mer couleur turquoise avec plusieurs jolies plages en contrebas. A partir de midi, les excursionnistes venant de Cancún envahissent la forteresse et les vendeurs de panamas et de bijoux redoublent d’énergie pour tenter d’écouler leurs marchandises. La visite n’en demeure pas moins passionnante. La « ville de la renaissance », comme le signifie Tulúm en maya, aurait été édifiée vers 1200, après la période de déclin de la civilisation maya (900-1200). L’ensemble est entouré de murailles de chaque côté, de petites falaises le protégeant côté mer : à l’époque, les cités-Etats mayas se faisaient la guerre. Entourant le temple principal, el Castillo (le château), plusieurs constructions dissimulent des fresques et des bas-reliefs en stuc représentant des personnages divins : le templo del Dios descendente, ainsi que le templo de los Frescos.
Cobá
A une cinquantaine de km au nord-ouest de Tulúm. Ouvert tlj de 8 h à 16 h. Entrée payante, sauf dimanche et jours fériés.
Loin de l’atmosphère trop ordonnée de Chichén Itza ou Tulúm, Cobá reste indomptable, au milieu d’une forêt vierge bruissante d’oiseaux, d’insectes et de serpents. Situé au milieu de la jungle, ce site est pourtant l’un des plus importants du Yucatán. Il faut avoir l’âme d’un explorateur – et se badigeonner de lotion antimoustique – pour découvrir une parcelle de cette immense cité maya, qui connut son apogée entre 500 et 900. Plusieurs milliers de ruines ont été repérées autour de ses quatre lacs, et une quarantaine de chaussées pavées – sacbéob – quadrillent la région, laissant supposer que Cobá fut une des plus importantes métropoles mayas de l’époque classique. Aujourd’hui, seuls quelques édifices sont dégagés de leur emprise végétale, notamment le conjunto de las Pinturas (temple des Peintures), qui présente quelques très belles stèles sculptées et des traces de fresques polychromes, et la pyramide de Nohoch Mul, la plus haute du Yucatán (42 m), dont le sommet domine la jungle environnante.