Le faubourg ouest et ses temples
Au temps des derniers empereurs, cette partie de Pékin était traversée par les canaux qui approvisionnaient la capitale en eau et permettaient la circulation des barges. Dans le prolongement de ce quartier s’étend Haidian, avec le zoo de Pékin et les campus de Beida et Xinhua, les deux prestigieuses universités pékinoises.
Temple du Nuage blanc
Baiyun guan, ouvert tlj de 8 h 30 à 17 h. Entrée payante.
Fondé au VIIIe s., c’est l’un des plus importants temples taoïstes de Chine, toujours en activité. Une occasion de se familiariser avec les dieux les plus populaires du panthéon des Chinois.
Musée de la capitale
Shoudu bowuguan, 16, Fuxing menwai dajie. Ouvert du mardi au vendredi, de 9 h à 17 h. Entrée payante.
C’est un très moderne édifice de bronze et de verre, construit pour les remarquables collections d’art ancien de la municipalité, présentées par thèmes. Une seconde section est dédiée à l’héritage culturel pékinois.
Monument du Millénaire
Shiji tan, ouvert tlj de 8 h 30 à 17 h 30. Entrée payante.
Bâti en l’honneur du passage au IIIe millénaire à la charnière de Xicheng et Haidian, ce curieux édifice a une forme de cadran solaire géant. Centre d’art contemporain dynamique, il accueille des expositions de prestige.
Temple des Cinq Pagodes
Wuta si, ouvert tlj de 9 h à 16 h 30. Entrée payante.
Caché derrière le zoo de Pékin, il est une rare construction par ses matériaux – la pierre et le marbre, plutôt que le bois de l’architecture traditionnelle – et son étrange forme : une imposante terrasse en marbre porte les cinq pagodons qui valent au temple son surnom. L’ensemble fut dressé en 1473 sous les Ming. À l’instar des temples secrets de Pékin, il est un havre. Une splendeur aussi, par les bas-reliefs d’une finesse extrême qui ornent la base de l’édifice.
Temple de la longévité
Wanshou si, ouvert tlj de 9 h 30 à 16 h 30. Entrée payante.
Ses bâtiments abritent le musée d’art et l’ensemble se termine sur un paisible jardin de rocaille.
Temple de la Grande Cloche
Dazhong si, ouvert tlj de 8 h 30 à 16 h 30. Entrée payante.
Tristement bordé par le périphérique, cet ancien temple bouddhique a été converti en musée des Cloches anciennes. Le spécimen le plus impressionnant, que les Pékinois surnomment la « reine des cloches », est un instrument en bronze de 6,75 m pour un poids de presque 50 t. Fondue en 1406 pour sonner les heures de la ville, la géante fut acheminée sur une piste d’eau glacée.
Un palais pour l’été
Yihe yuan, parc ouvert tlj de 6 h 30 à 18 h, palais ouvert tlj de 8 h à 16 h 30. Entrée payante.
Non contents des jardins d’agrément dont ils pouvaient profiter dans l’enceinte de la capitale, les empereurs se firent aménager des parcs plus lointains, où ils pouvaient improviser une cour dans un cadre moins protocolaire que celui de l’austère Cité interdite. Le jardin de l’Harmonie dans le Repos, le « palais d’Eté » qu’on visite aujourd’hui, fut le dernier de ces Versailles pékinois.
Son paysage fut créé de toutes pièces par l’empereur Qianlong. Pour être agréable à sa mère, il fit reconstituer aux portes de Pékin les panoramas que la vieille dame avait admirés lors d’un voyage dans le Sud. Le creusement du lac de l’Eternel Printemps permit d’élever le mont de la Longévité millénaire en 1751. La résidence impériale fut brièvement occupée en 1900 par les troupes occidentales, à l’issue de la révolte des Boxers.
Elle doit sa physionomie d’aujourd’hui à l’impératrice Ci Xi, qui abandonna Chengde, la résidence estivale traditionnelle des empereurs mandchous, pour ce site plus proche de la capitale. Elle y engloutit des sommes folles, puisant dans tous les budgets du trésor de l’empire pour se consoler d’un terrible affront : le sac et l’incendie d’un autre palais d’été par les troupes franco-britanniques, en 1860.
Le secteur des palais s’étend le long de la berge nord du lac. Précédée d’une cour et gardée par des animaux de bronze, la salle de la Longévité bienveillante était aménagée pour permettre à Ci Xi de « gouverner derrière le rideau », selon le même stratagème qu’au palais de la Nourriture de l’Esprit de la Cité interdite.
Elle séquestrait son neveu l’empereur Guangxu dans la prison dorée du palais des Vagues de Jade, situé derrière. Raffolant des spectacles en costumes, la vieille douairière fit élever un théâtre à trois étages dans le jardin voisin de l’Harmonie dans la Vertu. Elle-même résidait dans le palais de la Joie dans la Longévité, où elle se faisait servir chaque jour un menu de 128 plats. Face au lac, ce palais des Nuages ordonnés servait de cadre aux goûters d’anniversaire de l’impératrice. À l’arrière, un double escalier grimpe vers le sommet de la colline de la Longévité millénaire, que coiffe la pagode du Parfum de Bouddha.
Au pied de la colline, une galerie de 728 m, ornée de peintures de paysages célèbres et de scènes de romans populaires, relie les palais à un bateau de marbre, avec des roues à aubes, ancré à jamais sur le lac de l’Eternel Printemps.
Le parc, avec ses perspectives, sa digue et ses ponts en demi-lune, est une des promenades favorites des Pékinois.

Grande muraille © docsdl
Suivez le guide !
Allez à Pékin en hiver. Le froid est vif, mais le ciel est limpide et on peut patiner sur les lacs gelés.
Suivez le guide !
Si vous êtes à Pékin au moment du Nouvel An chinois, allez faire un saut au temple du Nuage blanc pour la foire religieuse (miaohui) haute en couleurs, qui s’y déroule alors durant une semaine.
Les treize tombeaux des Ming, palais pour l’éternité
A 45 km au nord de Pékin. Ouvert tlj de 8 h à 16 h 30. Entrée payante.
Aucun ensemble funéraire ne fut aménagé pour les empereurs d’origine barbare qui régnèrent à Pékin avant l’avènement des Ming. Par contre, selon l’usage chinois, ceux-ci firent bâtir leur « palais souterrain » dès leur accession au pouvoir. Douze empereurs sont enterrés avec Yongle au pied des monts Tianshou, à 150 km au nord-ouest de Pékin. Le complexe est entouré d’un mur de 40 km et les Treize Tombeaux sont desservis par une voie commune, le shendao ou Allée des Esprits. Ce sont des animaux (lions, unicornes, chameaux, éléphants, qilin et chevaux, tous sculptés dans un seul bloc de marbre) et des hommes de pierre, guerriers et fonctionnaires.. L’accès des palais souterrains est resté secret. Seul le Dingling, le tombeau de Wanli (1573-1620), fut découvert… par hasard. Son trésor est présenté dans l’enceinte de son temple funéraire. Une série de cours et de portes monumentales conduit au tumulus, protégé par une enceinte de murs crénelés, où se trouve la tombe.
Art et usines à Dashanzi
Connu aussi sous le nom de ‘798’, Dashanzi est un ancien complexe militaro-industriel situé sur la route de l’aéroport. Investi au début des années 2000 par une colonie d’artistes du pop art et de la performance, il a accueilli depuis galeries d’art, restaurants, bars et librairies. Le lieu est un drôle de cocktail, épargné par la grande reconversion immobilière pékinoise : même si la cote des œuvres sorties des ateliers de Dashanzi s’envole sur les marchés occidentaux, quelques usines continuent d’y cracher leur vapeur (galeries ouvertes tlj, de 10 h à 18 h, restaurants et bars de 10 h à 23 h).
Un mur en guise de frontière
La Muraille de Chine… On l’a dite si grande que visible de la lune, ce qui est une légende. Mais grande elle l’est : 6 000 km de remparts, dont les premières pierres furent posées deux siècles avant notre ère. D’un côté, la steppe, un espace immense, presque sans limites, partagé entre les hommes et les animaux ; de l’autre, la Chine, un espace protégé et modelé par l’homme, où s’exerce l’agriculture. La Grande Muraille, à Pékin, est encore au début de son parcours. Elle y double le massif de petites montagnes qui protège la ville au nord. Le mur que l’on visite aujourd’hui a été édifié à la fin du XVe siècle, au temps où la dynastie des Ming craignait la pression et le retour des Mongols.
C’est un chemin de ronde insolite et colossal, à l’échelle d’un empire gigantesque, posé à l’orée du désert des Tartares. L’idée d’une muraille pour défendre le pays des incursions venues de la steppe a pris corps dès l’Antiquité. Les premiers remparts, simples levées de terre damée, furent élevés avant la création de l’empire, par les Etats qui occupaient cette partie de la Chine au Ve siècle avant J.-C.
Le premier empire réunit les ouvrages et les prolongea d’est en ouest au IIIe siècle avant J.-C. Ainsi naquit la Grande Muraille de dix mille li, qui ne revit le jour dans toute son ampleur qu’avec la dynastie des Ming. Leur système de fortifications débute à une centaine de kilomètres à l’est de Pékin, à Shanhai guan, la passe des Monts et de la Mer, au bord du golfe de Bohai ; il s’achève à l’ouest, à 2 000 km à vol d’oiseau, avec la forteresse de Jiayu guan, la Deuxième Porte sous le Ciel.
La capitale était bien sûr le site le mieux défendu : le mur court au nord sur deux, parfois trois rangs de défense. Sans aller jusqu’à parcourir tous ces replis, les environs de Pékin offrent plusieurs points d’accès pour varier les plaisirs.
Badaling
A 68 km au nord-ouest de Pékin. Ouvert du lundi au vendredi, de 7 h à 19 h, les week-ends de 7 h à 22 h. Entrée payante.
Cette forteresse appartient à un ensemble d’ouvrages édifiés pour protéger une vallée de la chaîne des monts Yan. A l’entrée ouest du fort, scrupuleusement préservé, on lit « Verrou de l’Entrée ouest » et « Ligne avancée devant Juyong guan ». La passe était un enjeu précieux dans la stratégie de défense des Ming. Deux lignes de remparts la protègent, renforcées par une implantation serrée de bastions qu’encadraient les tours de signalisation dispersées le long des crêtes. La muraille est épaisse de 7 à 10 m. Tous les 100 ou 200 m, des passages voûtés ont été créés dans la maçonnerie pour accéder au chemin de ronde sur lequel cinq cavaliers pouvaient aller de front. Badaling est le site le plus proche de Pékin et ses murailles furent les premières à être restaurées par la République populaire, en 1957. Ainsi est-elle devenue le symbole de la Grande Muraille de Chine. Desservi par autoroute, accessible en téléphérique, le site est très fréquenté et l’ouvrage perd de sa dignité dans la grande kermesse touristique.
Mutianyu
A 77 km au nord de Pékin. Ouvert du lundi au vendredi, de 7 h 30 à 17 h 30, les week-ends de 7 h 30 à 18 h. Entrée payante.
Ce secteur de la Grande Muraille appartient au système de défense de Badaling : on en juge par les bastions très rapprochés. Tous les 100 m, des plate-formes en surplomb permettaient de surveiller le pied du rempart. Les tours à créneaux servaient pour le tir au canon. Le site est également accessible en téléphérique, mais il est un peu moins bondé que Badaling et, surtout, environné d’une superbe forêt de chênes.
Simatai
A 120 km au nord-est de Pékin. Ouvert tlj de 8 h à 17 h. Entrée payante.
L’ouvrage de défense est coupé en deux par un petit lac. De chaque côté, le mur grimpe sur des escarpements spectaculaires, démultipliant les postes d’observation que scandent plusieurs dizaines de tours de guet. Ici encore, le téléphérique se joue du dénivelé. En empruntant le rempart qui file sur la gauche, on rejoint, en 4 h de marche rude et sur des tronçons parfois très ruinés, le site de Jinshanling à 9 km. L’éloignement de Simatai est gage de tranquillité, hormis les week-ends.
Jinshanling
A 147 km au nord-est de Pékin. Ouvert tlj de 8 h à 17 h. Entrée payante.
Ici, le rôle défensif de la muraille est clair : le rempart est continûment percé de meurtrières pour les archers. Moins spectaculaire que Simatai, le site a pour attrait d’être de tous le moins fréquenté.
Suivez le guide !
Muraille en quasi-exclusivité ? C’est possible. 1re règle d’or : se lever de bon matin et quitter Pékin dès 5 h pour être au pied du mur et (presque) seul à l’ouverture. 2e règle : éviter absolument les week-ends. 3e règle : marcher et s’éloigner à au moins 1 h du point d’accès.