La Paz 

Située dans une cuvette encaissée entre 3 000 et 4 000 m d’altitude, La Paz est la plus haute capitale du monde. C’est en réalité la capitale administrative de la Bolivie et le siège du gouvernement, Sucre étant la capitale constitutionnelle. La Paz transporte le voyageur dans un autre monde avec sa topographie spectaculaire et sa population variée : ses 1,2 million d’habitants sont pour une bonne partie indiens. On aime à se perdre dans ses rues qui s’écartent sensiblement du plan rectangulaire propre au continent américain. Il faut du souffle, en raison de l’altitude et des pentes souvent raides à monter, mais quel bonheur d’errer dans ces ruelles, de traverser ces nombreux marchés ! La Paz est également riche en musées, dont la plupart se visitent rapidement.

Suivez le guide ! 
Le samedi en fin de matinée, faites un tour devant l’église San Francisco : vous assisterez très probablement à la sortie d’un mariage indien.

Plaza Murillo 
Place majeure de La Paz, la plaza Murillo enserre le palais présidentiel, son palais législatif et sa cathédrale. Les deux premiers ne se visitent pas. La cathédrale date de 1835 et vaut une visite de curiosité, pour sa hauteur et son dôme imposant. On remarquera aussi les très nombreux vitraux. Outre la proclamation d’indépendance de Murillo, qui a donné son nom à la place, on y voit la statue du président Villaroel ainsi que le lampadaire où il fut pendu en 1946. Les Pacéniens viennent volontiers se promener ou se reposer sur cette place.

Suivez le guide ! 
Pour quelques photos spectaculaires, achetez des graines sur la place Murillo et lancez-les aux dizaines de pigeons regroupés au centre. Effet garanti !

Iglesia San Francisco 
Plaza San Francisco. Ouvert de 15 h 30 à 20 h. Entrée libre.
Joyau de l’architecture coloniale bolivienne, cette église a été reconstruite au XVIIIe siècle après l’écroulement de l’édifice du XVIe. L’influence indigène se note sur la façade sculptée de figures végétales. A l’intérieur, on remarquera de nombreux retables baroques et sculptures religieuses, elles aussi très représentatives du métissage artistique, avec une expressivité impressionnante. Sur la même place se trouve le Centro Cultural Museo San Francisco, ouvert tous les jours de 9 h à 21 h.

Les saints et la religion 
Au Pérou et sans doute plus encore en Bolivie, la religion catholique est restée très influente. Mais, si les habitants se signent systématiquement en passant devant une église, les messes sont rarement pleines. En fait, l’activité la plus intense ne se situe pas dans la nef, mais dans les bas-côtés, où sont exposées des statues de saints, du Christ ou de la Vierge. C’est là que l’on prie « son » saint, celui qui protège son foyer, avec souvent beaucoup de ferveur. Dans les rues comme dans les maisons, on retrouve souvent un espace réservé au saint protecteur.

Vieux quartier colonial 
De nombreuses maisons coloniales sont disséminées à travers La Paz, en plus ou moins bon état. Les quelques rues autour de la calle Jaén paraissent ne pas avoir bougé depuis des siècles, surtout depuis que la municipalité a entrepris d’en restaurer les majestueuses demeures.

Calle Sagárnaga et ses environs
Situées derrière l’église San Francisco, ces rues sont très animées, pleines de boutiques et de marchés divers. Touristes et locaux s’y côtoient pour faire leurs achats. Il fait bon y flâner, surtout à la tombée de la nuit, où règne une atmosphère plus calme et mystérieuse.

Mercado de hechicería 
Calle Linares et calle Jiménez, entre Sagárnaga et Santa Cruz.
Dans la tradition des techniques médicinales aymaras, ce marché de la sorcellerie propose des herbes et des pierres aux vertus curatives diverses, ainsi que des objets plus mystérieux, comme des pattes de gallinacé ou des fœtus de lama.

Mercado Buenos Aires
Tout le quartier autour de la calle Buenos Aires.
C’est un marché immense et multicolore où l’on trouve de tout pour la vie quotidienne: nourriture, vêtements, objets divers. Tenues en général par des Indiens, les centaines d’étalages dispersés sur des rues entières invitent à musarder en se laissant gagner par l’ambiance.

Museo nacional de Etnografía y Folklore 
Calle Ingavi 916. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, dimanche de 9 h à 12 h 30. Entrée libre.
Ce musée propose des collections essentiellement consacrées aux ethnies ayoreo et chipaya. Cette dernière constitue une énigme pour les scientifiques : sa langue et ses coutumes n’ont pas grand-chose à voir avec celles des cultures environnantes. Peut-être les Chipayas sont-ils les descendants de la culture tiahuanaco ? Le bâtiment du musée, datant du XVIIIe siècle et récemment restauré, vaut le déplacement.

Museo nacional de Arqueología 
Calle Tiwanaku 93. Ouvert en semaine de 9 h à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, le samedi de 10 h à 12 h 30 et de 15 h à 18 h 30, le dimanche de 10 h à 13 h. Entrée payante.
Egalement appelé museo Tiwanaku, ce musée est consacré à la culture du même nom (dite aussi Tiahuanaco) : poteries, céramiques, momies d’adultes et d’enfants, crânes, etc.

Museo de Instrumentos musicales de Bolivia 
Calle Jaén 711. Ouvert du mardi au samedi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, le week-end de 10 h à 12 h 30. Entrée payante.
Ce petit musée, créé par un maître du charango révèle toutes sortes d’instruments indiens, mais aussi des inventions sonores ubuesques. On peut jouer de certains instruments.

Museo nacional de Arte 
A l’angle de Socabaya et Comercio. Ouvert du mardi au samedi de 9 h à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, le dimanche de 10 h à 13 h. Entrée payante.
Ce musée propose des œuvres de diverses écoles de peinture coloniale et contemporaine. Une fois encore, le bâtiment qui héberge ce musée est une superbe demeure du xviiie siècle.

La calculatrice et le « quipu » 
La Bolivie est fière de sa double culture, indienne et espagnole, et entend la conserver. Depuis quelques années, les traditions millénaires sont officiellement réintégrées dans la vie quotidienne. La décision la plus symbolique a concerné les programmes scolaires, qui font désormais appel aux techniques et au savoir précolombiens. Outre la calculatrice, on se formera à l’arithmétique avec la flûte andine et le quipu, le jeu de cordelettes que les Incas utilisaient pour compter. Ici, on apprend à lire et à écrire en semant des légumes, là en inscrivant noir sur blanc les traditions orales des anciens. Loin de nier l’apport européen, ce programme reconnaît l’importance des deux systèmes culturels et essaie d’en tirer le meilleur.

Suivez le guide ! 

On peut visiter en une fois les musées de Costumbrista, del Litoral boliviano, de Metales preciosos et la casa de Murillo : un billet unique est proposé au museo de Costumbrista.

Museo de Costumbrista 
Calle Apolinar Jaen . Ouvert du mardi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, le week-end de 10 h à 13 h. Entrée payante.
Ce musée retrace la vie quotidienne de La Paz et de la Bolivie au cours des âges à travers des maquettes, des costumes et de nombreuses photographies anciennes.

Mueso del Litoral boliviano 

Calle Jaén 789. Ouvert du mardi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, le week-end de 9 h à 13 h. Entrée payante.
Musée consacré à la guerre du Pacifique, qui vit, à fin du XIXe siècle, la Bolivie perdre son accès à la mer au profit des Chiliens. Une perte lourde de conséquences qui fait encore parler d’elle aujourd’hui.

Museo de Metales preciosos 
Calle Jaén 777. Ouvert du mardi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, le week-end de 10 h à 12 h 30. Entrée payante.
Très belle collection d’objets en or, argent et cuivre de l’époque précolombienne. On y trouve également des poteries et objets anciens et la reconstitution d’une tombe avec sa momie et ses offrandes.

Casa de Murillo 
Calle Jaén 790. Ouvert du mardi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 19 h, les week-ends de 9 h à 13 h. Entrée payante.
Cette maison coloniale restaurée fut celle de Pedro Domingo Murillo, leader de la révolution de 1809. Outre les salles consacrées à ce dernier, le musée comporte des thématiques très variées : tableaux, instruments de musique, herbes médicinales, textiles, etc.

Aux alentours de La Paz 

Tiahuanaco, la civilisation oubliée 
On sait très peu de chose sur la civilisation tiahuanaco : les spécialistes s’opposent sur sa date d’apparition (très probablement avant Jésus-Christ) ; elle se serait éteinte vers le XIIe siècle pour une raison inconnue. Il est en revanche établi qu’elle a constitué une des civilisations précolombiennes les plus importantes d’Amérique du Sud. Préfigurant l’Empire inca, sa zone d’influence s’est étendue sur un territoire englobant la majorité du Pérou et une partie de la Bolivie, de l’Argentine et du Chili. La culture tiahuanaco fut remarquable par son architecture et sa sculpture en pierre monumentale.

Tiahuanaco 
A 72 km à l’ouest de La Paz. Ouvert tlj de 9 h à 17 h. Entrée payante.
Cette cité, qui pouvait accueillir jusqu’à 20 000 personnes, était probablement un centre cérémoniel. Le site de Tiahuanaco aurait atteint son apogée entre le IVe et le VIe siècle de notre ère. Les ruines que l’on visite aujourd’hui ne représentent qu’une infime partie de ce qui est encore enfoui. On admirera notamment la fameuse porte du Soleil et le temple du même nom. Au rayon des curiosités, on ne manquera pas d’essayer l’acoustique étonnante d’un trou en forme d’oreille percé dans un des murs du temple du Soleil, qui permet à qui s’y colle d’entendre les murmures d’une personne placée au centre de la plate-forme. Le 21 juin, on y célèbre le solstice d’été lors d’une fête colorée, de plus en plus touristique.

Valle de la Luna 
A 10 km au sud de La Paz. Ouvert tlj de 9 h à 17 h. Entrée payante
Plus qu’une vallée, il s’agit en fait d’un canyon où la roche, très friable, prend des formes filiformes spectaculaires. On se promène tranquillement dans ce lieu désertique où poussent quelques cactus. Une demi-journée de silence loin de l’animation de La Paz.

Muela del Diablo 
A 12 km au sud de La Paz
La Dent du Diable : un pic que l’on peut escalader. La Muela del Diablo est en fait le but d’une excursion – que l’on suggère d’une demi-journée et que l’on peut combiner avec la valle de la Luna -, dont seule la partie finale est une escalade. Superbes points de vue sur La Paz et ses environs torturés.

Chacaltaya
A 1 h 30 de La Paz. Entrée payante.
Culminant à 5 230 m d’altitude, c’est la plus haute station de ski au monde. Si l’on peut louer du matériel pour skier (de février à avril environ), on peut aussi simplement y monter par beau temps pour profiter d’un panorama spectaculaire sur la cordillère. Tenir compte toutefois des consignes de prudence liées à la très haute altitude.

Yako
A 250 km de La Paz.
Au mois de mars 2007, Yaco a été déclarée capitale culturelle de la province de Loayza (département de la Paz). Un fort développement touristique est prévu autour des grottes préhistoriques de Antiuma et de la forteresse inca de Conchamarca.

Trekking dans la Cordillère royale 
La Cordillère royale est une des destinations les plus prisées au monde pour le trekking. Plus de 200 itinéraires sont proposés au visiteur. Les trois qui sont mis en avant dans ce guide sont les plus célèbres, car ils utilisent des chemins de la civilisation tiahuanaco – ou inca selon les sources. Tous arrivent dans les Yungas. Ces excursions nécessitent de l’équipement, notamment de camping, et une très bonne forme physique. On traversera divers climats, du froid au très chaud, divers paysages, diverses végétations et diverses populations enfin.

Choro
C’est l’itinéraire phare de la Bolivie. Il part de La Cumbre (4 700 m) pour descendre vers le village de Chairo (3 250 m) après une pointe à 4 860 m d’altitude. Un trekking que l’on fera généralement en trois jours.

Takesi
De La Ventanilla jusqu’à Yanacachi, cet itinéraire est plus court que le précédent. Il suit une spectaculaire route utilisée par les premiers Aymaras, puis par les Incas, les Espagnols, et aujourd’hui par des marcheurs du monde entier. On le couvrira en deux ou trois jours en moyenne.

Las Yungas 
A environ 4 h au nord de La Paz
Couverte de forêts, cette région bénéficie de températures agréables, quoique relativement élevées. Avec ses villages charmants, les Yungas constituent un lieu idéal pour se reposer.

Chulumani
Située à 1 700 m d’altitude, cette agréable bourgade permet de profiter de panoramas splendides et du parc écologique Apa Apa à 8 km. Une population noire importante, descendant des esclaves envoyés aux mines de Potosí, y est encore présente.

Coroico
Située à 1 760 m d’altitude, cette bourgade est peut-être la plus agréable pour se reposer. De nombreuses promenades sont possibles à travers des paysages variés, des canyons aux plantations d’orangers et de bananiers.

Sorata
Perché à environ 2 700 m, ce superbe village d’aspect médiéval est entouré des sommets de l’Illampu et d’Ancohuma, qui culminent tous deux à plus de 6 000 m. Sorata séduit de plus en plus de touristes qui viennent s’y reposer. C’est aussi le point de départ de plusieurs chemins de trekking de grande qualité.

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