Temple Del Sagrario, Patzcuaro- Mexique © Maria De Lourdes Alonso

Temple Del Sagrario, Patzcuaro- Mexique © Maria De Lourdes Alonso

Pátzcuaro

Une bourgade entre lac et montagnes, d’antiques venelles pavées où défilent de basses maisonnettes aux murs ocre et décrépis : le temps semble suspendu à Pátzcuaro. Cette atmosphère d’éternité si attachante est à peine troublée par le marché indien quotidien, sous les arcades de la plaza Chica. Au contraire de la ville de Morelia, l’aristocrate, interdite aux Indiens (excepté les esclaves des seigneurs locaux), Pátzcuaro s’affirmait dès sa fondation, en 1540, comme une ville métisse, tolérante et populaire. Et ce, grâce à la bonté et la clairvoyance de son évêque Vasco de Quiroga (1470-1556), qui instruisit la population indigène et la protégea des brutalités des Gachupines. Après la mort de son bienfaiteur, Pátzcuaro demeura une bourgade rurale et pieuse, traversant les siècles et les tremblements de terre avec sérénité.

Plaza Grande et plaza Chica
La vie s’organise autour des deux Zócalos. La plaza Grande, baptisée aussi plaza Vasco de Quiroga, est ourlée de vieux palais baroques, dont le palacio municipal, l’hôtel Los Escudos et la casa del Gigante, ornée de ravissants balcons de fer forgé. La plaza Chica (petite place), qui porte aussi le nom de Gertrudis Bocanegra, héroïne locale de la guerre d’Indépendance, est celle des marchés et de l’iglesia de San Agustín, commuée en bibliothèque municipale.

Casa de los Once Patios
Calle Lerín. Ouvert tlj de 11 h à 18 h. Entrée libre.
L’ancien couvent de Sainte-Catherine, dorénavant maison des Onze-Patios, est une petite merveille d’architecture coloniale. L’hôpital créé par Quiroga devint au XVIIe siècle un couvent dominicain. Aujourd’hui, le visiteur emprunte une succession de patios pour découvrir des petites boutiques d’artisanat local.

Museo de Artes populares

Plaza Quiroga. Ouvert tlj sauf lundi de 9 h à 13 h et de 15 h à 17 h.
L’ancien colegio de San Nicolás Obispo, fondé par Quiroga en 1540, fut le premier lieu d’enseignement des Amériques avant son transfert à Morelia, en 1580. a laissé place à un musée des Arts populaires, intéressant condensé de la vie quotidienne des Indiens du Michoácan.

Ile de Janítzio
Janítzio (cheveux d’épis de maïs, en tarasque) est la plus peuplée et la plus touristique des quatre îles du lac de Pátzcuaro, cerné de volcans assoupis. Depuis la statue géante de José María Morelos, étrange monument de béton culminant au-dessus du village insulaire, le regard embrasse une vue panoramique sur le lac.

Tzintzuntzán
A quelques kilomètres de Pátzcuaro, en direction de Morelia, Cette bourgade au nom chantant (le lieu des colibris, en tarasque), fut la capitale du royaume tarasque, à partir du XIIe siècle. Son site archéologique, dont les cinq yácatas (temples circulaires) abrite les tombeaux des rois tarasqeues.

 

La migration des papillons

Chaque année, en novembre, le ciel s’obscurcit au-dessus du petit village de Las Papas, près d’Ocampo, à 2 h 30 de route à l’est de Morelia. C’est le retour des papillons monarques, arrivés du Canada pour passer l’hiver et s’accoupler sous les tropiques, jusqu’au mois d’avril. Les arbres de la réserve naturelle du santuario de la Mariposa Monarco, ouverte aux visiteurs (tlj entre novembre et avril) sont alors couverts de grappes orange vif.

 

La fête des Morts à Janítzio

Si les villages et les villes de l’Etat de Michoacán sont réputés pour leurs fêtes, le jour des Morts à Janítzio, l’île du lac de Pátzcuaro, y est particulièrement spectaculaire. Le 31 octobre au matin, les hommes chassent le canard, à l’aide de longs harpons traditionnels, les atlatl. Sur la terre ferme, les femmes et les enfants confectionnent des diablillos, ravissants théâtres en miniature de plâtre peint, mettant en scène des morts couronnés de fleurs. Le 1er novembre, du crépuscule à l’aube, le lac et ses rives scintillent des barques chargées de bougies, de fleurs et d’offrandes, telle une caravane de lumière cheminant entre Pátzcuaro à Janítzio.

 

Guadalajara

Opulente et industrieuse capitale de l’Etat de Jalisco, la deuxième ville du pays (6 millions d’habitants) revendique la paternité du sombrero, des charreadas (rodéos mexicains), des mariachis, de la tequila, et de la fiesta mexicana en général. Avec de tels atouts, Guadalajara réserve à ses visiteurs un accueil tonitruant. La ville regorge également de magnifiques monuments historiques, reflets d’une cité puissante, enrichie par les haciendas et les mines de la région depuis sa création, en 1542.

Plaza Guadalajara y Palacio Municipal

Plaza Guadalajara y Palacio Municipal By: Alejandro CastroCC BY-NC-SA 2.0

Cathédrale et ses environs
Centre névralgique de Guadalajara, la cathédrale s’élève à la croisée de quatre places monumentales. Edifiée entre 1558 et 1616, son style est aussi grandiloquent qu’indéfinissable… Autour se concentrent plusieurs bâtiments majeurs, comme le Sagrario (un sanctuaire), le Museo regional de Guadalajara, ainsi que plusieurs églises et théâtres. Dans le palacio del Gobierno, une magnifique fresque de José Clemente Orozco représente Miguel Hidalgo guidant le peuple vers l’indépendance.

Plazuela de los Mariachis
A proximité du gigantesque mercado Libertad, le principal marché de Guadalajara, la plazuela de los Mariachis est connue dans tout le Mexique. Jour et nuit, des dizaines d’orchestres de mariachis font danser des couples de toute génération dans une joyeuse cacophonie, tandis que tequila et cerveza (bière) coulent à flots.

 

La charreada, rodéo mexicain

Tous les dimanches après-midi, la charreada enflamme les arènes du parque Agua Azul. Deux équipes de charros, les cavaliers en traditionnelle tenue de rancheros, les cowboys mexicains, s’affrontent au cours d’une série d’épreuves. Il s’agit de galoper et d’arrêter brutalement sa monture dans un petit rectangle, de capturer au lasso un bronco (jeune cheval sauvage) à pied puis à cheval, de terrasser un veau dans sa course en le saisissant par la queue. Chaque candidat doit également plaquer une vache au lasso par le cou, puis par les pattes, et subir le plus longtemps possible les ruades du même animal, avec une corde pour seul harnachement. Vient enfin le paseo de la muerte, le passage de la mort, où le cavalier doit passer, au galop, d’un cheval dressé monté à cru à un bronco, et le maîtriser. Une fois sur deux, le cavalier est violemment éjecté, et évacué sur un brancard…

 

Aux environs

Tlaquepaque
Tlaquepaque est La Mecque de l’artisanat de l’Etat de Jalisco, très prolixe en la matière. A 8 km au sud de Guadalajara, les vieilles maisons coloniales hébergent quantité d’échoppes, de brocantes, de galeries d’art et d’ateliers-boutiques. Verre soufflé, vannerie, poteries de grès, poupées et masques de papier mâché, meubles de style colonial, céramiques sont garantis de qualité, malgré la flambée des prix de ces dernières années.

Cañón de Oblatos
Il suffit de parcourir une dizaine de kilomètres vers le nord-est du centreville pour respirer un parfum d’aventure en suivant le sentier vertigineux qui longe ce cañón, profond de 610 m. Un téléphérique plonge ses passagers jusqu’au fond du gouffre, dans un décor de végétation tropicale et de cascades.

Lago de Chapala
Chapala (le clapotis des vagues, en tarasque) est le plus grand lac du Mexique, avec une superficie de 85 km sur 28. Pollution oblige, la baignade y est déconseillée, mais ses rivages montagneux comptent d’agréables bourgs, comme Chapala, Ajijic et Jocotepec, où l’on déguste le poisson blanc local grillé, le pescado blanco.

Tequila
A 50 km au nord-ouest de Guadalajara, le village de Tequila est le berceau du fameux alcool, élaboré dès le XVIIe siècle avec la pulpe de la fleur d’agave. Les tequilas Sauza (la plus renommée), Herradura, Cuervo et Orendain y organisent des visites commentées de leurs distilleries.

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