Voici une région de steppes et de plateaux battus par les vents. On sent que le bout du monde n’est pas loin. Avec un nombre d’habitants qui n’excède pas un ou deux au kilomètre carré. Cette partie de l’Argentine a donné naissance à de nombreux rêves et à bien des aventures … Prévoir un solide budget. Ici, tout (ou presque) est importé du reste de l’Argentine. Les prix sont donc très élevés.
La province de Santa Cruz
Lago Buenos Aires
A 300 km au sud-ouest de Comodoro Rivadavia.
On se retrouve au pied de la cordillère des Andes et de ses somptueux paysages. Perito Moreno est une petite ville voisine du grand lac Buenos Aires, bordé à l’ouest par la cordillère.
Cueva de las Manos
A 130 km au sud de Perito Moreno. Tourner à gauche avant d’arriver à Bajo Caracoles, puis se diriger vers le nord-est sur 40 km.
Au cœur de la vallée du río Pinturas, la « Caverne des Mains »est l’un des plus beaux ensembles de peintures rupestres d’Amérique. Des chasseurs et animaux divers, comme les guanacos, y sont représentés. Mais, ce qui attire le plus le regard, c’est le nombre impressionnant de mains qui recouvrent les parois (d’où le nom du site). La peinture était projetée sur le mur autour des mains, appuyées sur la roche.
Monumento natural Bosques Petrificados
Au nord-est de la province. De Comodoro Rivadavia, prendre la RN3 vers le sud sur 240 km, puis 60 km sur la RN 49 en direction de l’ouest et de Gobernador Moyano.
Ces forêts pétrifiées constituent une pure merveille. On y admire un ensemble d’araucarias pétrifiés par le temps, le froid et le vent. Ces arbres figurent parmi les plus grands du monde.
Puerto Deseado
A 280 km au sud-est de Comodoro Rivadavia, sur la côte atlantique.
Port Désiré tire son nom du navire (Desire) d’un corsaire anglais, Thomas Cavendish. La ville n’offre aucun intérêt culturel, mais les alentours réservent de belles excursions. Les pointes Foca, Pozos et Medanoza (dans un rayon de 50 km au sud de Puerto Deseado) abritent des colonies d’oiseaux (manchots, cormorans, etc.).
Puerto San Julián
A 300 km au sud de Puerto Deseado, sur la côte atlantique.
C’est ici que débarqua Magellan au cours de l’hiver 1520. Puerto San Julián se trouve sur les rives de la Bahía Grande (Grande Baie), ultime bras de la côte argentine avant la Terre de Feu. Cette région est inhospitalière, comme en témoignent certains noms de lieux. Ainsi, au nord de la ville de San Julian se trouve la Punta Desengano (qui peut se traduire par « Pointe de la Désillusion »ou « du Désenchantement » !).
Río Gallegos
A 200 km au sud de Puerto Santa Cruz.
C’est avant tout un grand port d’où partent le charbon et la laine de Patagonie. La région vit en effet essentiellement de l’extraction de charbon ainsi que de l’élevage ovin, et l’on trouve de gigantesques estancias dans les alentours de la ville. Certaines se visitent et offrent des possibilités d’hébergement (renseignements à l’office du tourisme, Roca 853).
Museo Padre Jesús Molina
Calle Perito Moreno. Ouvert tlj de 9 h à 20 h, 11 h à 19 h samedi, dimanche et jours fériés. Entrée libre.
Il expose des objets et des vêtements des différentes peuplades indiennes de Patagonie. On voit également une belle collection d’animaux empaillés de la région.
El Calafate et le parque nacional de los Glaciares
A 340 km au nord-ouest de Río Gallegos. Parc à 50 km à l’ouest d’El Calafate (compter 2 h de route). Ouvert à l’année. Entrée payante. Plusieurs possibilités de balades, notamment en bateau. La plus longue dure 8 h. Renseignements dans les agences de voyages à El Calafate.
El Calafate se trouve aux portes du parc national des Glaciers, l’une des plus belles régions d’Argentine. Mondialement connu, c’est l’une des grandes curiosités touristiques d’Argentine. Le parc s’étire sur une longueur de 200 km, parallèlement à la cordillère des Andes. On y admire de spectaculaires glaciers qui descendent de la cordillère, dans un écrin de montagnes, de forêts et de lacs : lago Argentino, lago Viedma, situé plus au nord, entre autres lacs.
Perito Moreno
A 80 km à l’ouest d’El Calafate par la RP 11. Navettes au départ du centre-ville d’El Calafate. Du lac Argentino, possibilité d’embarquer à bord de Zodiac pour observer le glacier.
C’est le plus connu de tous les glaciers. Long de 15 km, large de 5 km, il domine le lago Argentino de sa façade haute de 80 m. Véritable merveille naturelle, c’est l’un des rares glaciers au monde à progression rapide. Il gagne plusieurs centimètres par mois. Aussi, des pans de glace se jettent régulièrement dans le lac, dans un fracas assourdissant. Les résidus de glacier, emportés par les vagues, forment de véritables icebergs. Cette rupture a lieu tous les quatre à cinq ans. On admire le glacier depuis un complexe de passerelles en bois : les couleurs de la glace – blanc et bleu clair – sont surprenantes.
Suivez le guide !
Prévoyez des vêtements chauds… et légers pour séjourner dans cette région. Le climat y est très capricieux !
Upsala
Au nord-ouest du lago Argentino. Bateaux depuis Puerto Bandera, à 45 km à l’ouest d’El Calafate.
Il doit son nom à une expédition suédoise venue de l’université d’Upsala, au nord de Stockholm, pour l’étudier, au début du XXe siècle. Ce glacier, bien que moins impressionnant que le Perito Moreno, est le plus grand de toute la cordillère des Andes. Long de 50 km, large de 10 km, sa façade s’élève à 70 m de hauteur. Contrairement au Perito Moreno, le glacier Upsala recule. Une excursion à l’estancia la Cristinaest vivement conseillée.
El Chaltén
A 250 km environ au nord d’El Calafate (4 h 30 de bus en moyenne). Nombreuses possibilités d’excursions. Se renseigner dans les différentes agences de voyages à El Chaltén. Ne jamais pratiquer l’escalade sans un guide expérimenté.
Ce hameau constitue le point de base pour toute excursion autour du Fitz Roy et du cerro Torre. Les petites promenades à pied sont également très nombreuses alentour. Le panorama sur la cordillère et les deux sentinelles que forment le Fitz Roy et le cerro Torre est incomparable, et on aperçoit, çà et là, des guanacos dans les steppes et les bosquets.
Cerro Torre et Fitz Roy: les sentinelles de granite
A proximité d’El Chaltén.
Au nord du parc se dressent les flèches du cerro Torre (3 138 m) et du Fitz Roy (3 375 m), deux des plus célèbres sommets de la cordillère, véritables défis aux alpinistes de tout poil. Ces deux pics aux parois vertigineuses comptent parmi les montagnes les plus difficiles du monde à escalader. Leurs formes sont très caractéristiques.
Le cerro Torre est une muraille extrêmement dure à gravir, qui s’élargit dans sa partie supérieure. Cette curieuse excroissance rend son ascension des plus audacieuse et des plus technique.
Excursions au Chili
Parque nacional Torres del Paine
Passage de la frontière à environ 200 km au sud d’El Calafate en passant par la localité de Río Turbio. Une fois au Chili, remonter vers le nord (110 km environ) en passant par Puerto Natales. Ouvert de 8 h 30 à 20 h en été, de 8 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 18 h 30 en hiver. Entrée payante. Multiples possibilités d’excursions. On peut également parcourir le parc à cheval (renseignements à l’entrée).
Il serait regrettable de quitter cette région sans visiter l’un des paysages montagneux les plus féeriques au monde. Le parc est dominé par trois montagnes (trois « tours » – torres en espagnol -, d’où le nom du parc) particulièrement imposantes. La faune et la flore sont d’une grande richesse. On compte plus de 200 espèces végétales dans la région. Les lacs et les glaciers, très nombreux, ont des couleurs incomparables, et le lieu évoque les plus beaux paysages de Suisse, de Norvège ou du Canada.
Antoine de Tounens, rêveur français et aventurier patagon
Antoine de Tounens, modeste Périgourdin vivant sous Napoléon III, illustre à merveille l’attrait qu’exerçait la Patagonie et ses vastes espaces dans l’imagination des Européens. Il partit en Patagonie, s’attira la confiance de quelques peuplades indiennes et finit par se faire proclamer… roi de Patagonie ! Par la suite, il entra en conflit avec le gouvernement chilien, qui le fit emprisonner. Rien de bien méchant ne l’attendait : il fut surtout pris pour un demeuré, s’attira mépris et moqueries, avant d’être renvoyé en France. Il tenta, par la suite, de reconquérir son « trône », effectuant plusieurs allers-retours entre la France et la Patagonie. Malade et épuisé par tant d’aventures et de désillusions, il fut rapatrié en France et mourut en Dordogne, sa terre natale, en 1878.