Cette région connaît son essor au XIXe siècle. La croissance démographique en Europe entraîne alors la demande de nourriture bon marché, besoin qui précipite l’occupation et l’exploitation des vastes étendues de la pampa. L’Argentine devient un exportateur important de viande bovine et ovine, de blé et de laine, grâce au développement des machines agricoles, des routes et des chemins de fer.
La Plata
Située à l’embouchure du río de la Plata, cette ville moderne est la capitale de la province de Buenos Aires. Construite au XIXe siècle et, selon ses habitants, « dessinée avant d’être habitée », elle ressemble peu aux grandes villes argentines. Avec ses larges avenues et ses immeubles modernes, elle manque de dimension humaine. Aujourd’hui réputée pour son université, l’une des plus importantes d’Argentine, cette ville fût bâtie pour devenir la capitale administrative du pays.
Les sites d’intérêt
Au sud de la plaza Moreno, la cathédrale gothique, œuvre de Pierre Benoît, s’inspire de celles d’Amiens et de Cologne. De l’autre côté de la place, le palais municipal (Palacio Municipal) a été dessiné par un architecte allemand dans un style Renaissance.
Le paseo del Bosque, promenade de 60 ha où eucalyptus, ginkgos et palmiers forment un magnifique écrin de verdure, contient une grande collection paléontologique, un zoo, un observatoire et le théâtre Martín Fierro, un amphithéâtre en plein air où ont lieu des spectacles en été.
República de los Niños
A 7 km de la Plata, ouvert tous les jours de 10 h à 18 h.
La République des enfants, ensemble imaginé et inauguré par Evita Perón en 1952, est une sorte de village réservé aux enfants : châteaux, palais, mais aussi instances administratives leur sont consacrés et leur permettent ainsi de comprendre le fonctionnement d’une ville.
Sur la route vers la côte
Chascomús
A 126 km au sud de Buenos Aires par la route n° 2.
Chascomús se trouve au nord d’une région de lacs de plus de 3 000 ha appelée lagunas Encadenadas.Des compétitions de pêche sont organisées durant l’hiver : les amateurs peuvent y trouver des pejerrey (une variété de poisson) ou encore des carpes introduites récemment. Au centre de la ville, ne pas manquer la Municipalidad, superbe bâtiment au style colonial, et le Teatro nacional Brazzola.
Dans le parque libres del Sud, le Museo pampeano (Ouvert du mardi au vendredi de 8 h 30 à 14 h, les week-ends de 9 h à 13 h et de 15 h 30 à 17 h 30 en hiver et de 17 h 30 à 19 h 30 en été) retrace la bataille de Chascomús.
Dolores
A 204 km au sud de Buenos Aires.
Fondée en 1818, détruite par les Indiens puis reconstruite, Dolores se consacre à l’élevage de bétail et au commerce du grain. Le museo libres del Sur (ruta provincial N2, km 210, ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 17 h. Entrée libre) commémore le soulèvement des populations locales contre la dictature sanglante de Rosas au XIXe siècle.
L’âme de la pampa : le gaucho
Signifiant « orphelin »en quechua, langue indienne, le gaucho, véritable cow-boy de la pampa, incarne à merveille certains traits de la mentalité argentine (courage, fierté, sens de l’honneur), très présents par ailleurs dans la littérature. Cavaliers hors pair, les premiers gauchos étaient des métis. Ils s’occupaient du cheptel sauvage, qui s’était reproduit très rapidement, et se mesuraient à leurs pairs lors des concours à cheval, démontrant ainsi leur bravoure. Mais, avec l’accroissement de la propriété privée, l’apparition de l’alambrado (fil de fer barbelé délimitant les champs) et le développement des estancias, les gauchos durent se sédentariser et devinrent des « salariés »affectés à la garde du bétail. Appelés pour assurer la défense du pays au cours du XIXe siècle lors de la guerre d’Indépendance, ils démontrèrent à nouveau leur courage.
Azul
A 264 km au sud-ouest de Buenos Aires. Autre centre agricole important, Azul abrite une cathédrale gothique ainsi qu’une mairie néoclassique. Cette ville est considérée comme la ville de Cervantès car un de ses habitants, don Bartolomé J. Ronco, mort en 1952, a réuni plus de 300 œuvres de l’auteur de Don Quichotte.Il faut voir le Museo etnográfico, à l’angle d’Alvear et San Martín (ouvert du samedi au dimanche de 15 h à 19 h), et le théâtre Español (ouvert en Octobre 2009).
Les visites recommandées sont le quai Cacique Catriel avec la fresque des personnages de l’histoire de la ville ; le centre balnéaire pour les loisirs, nager, bronzer ; la sculpture de Regazzoni réalisée avec des déchets qui représente Don Quichotte ; ainsi que le parc Sarmiento créé par le français Charles Thaïs avec une magnifique variété d’espèces d’arbres.
Vers l’intérieur des terres
Santa Rosa de la Pampa
A 663 km à l’ouest de Buenos Aires.
Capitale de la province de la Pampa, elle fut fondée en 1892. Son Teatro nacional, près de la plaza San Martín, date du début du siècle.
Au sud de Santa Rosa (à 32 km) s’étend, sur 6 500 ha, le parque Luro, ancienne demeure de Pedro Luro, grand propriétaire terrien. Il créa ses propres terrains de chasse dans cette région. Sa résidence, d’une architecture très européenne, peut être visitée (visites guidées du mardi au dimanche de 9 h à 17 h en hiver et de 9 h à 20 h en été. Entrée payante).
Parque nacional Lihue Calel
A 240 km au sud-est de Santa Rosa.
Il regroupe différentes espèces d’animaux de la pampa : pumas, guanacos (cousins du lama), nandous et lièvres.
Tandil
A 350 km au sud de Buenos Aires ; 171 km au nord-ouest de Mar del Plata. Protégée par les collines qui s’étendent d’Azul à la région de Mar del Plata, Tandil, ancien fort, est une ville au climat frais et sec. Sur la plaza Independencia, l’église du Santísimo Sacramento fut érigée sur le modèle du Sacré-Cœur, à Paris. Le parque Independencia, non loin de la place, bâti pour commémorer les cent ans de la ville, abrite un palais de style mauresque.
Tornquist
A 70 km au nord de Bahía Blanca.
Entre Tandil et Tornquist s’élève une chaîne de collines calcaires et granitiques. Le plus haut massif, à 1 200 m, est la sierra de la Ventana. Torquist constitue un excellent point de départ pour une excursion dans les sierras.
Le parque provincial Ernesto Tornquist, idéal pour la randonnée, couvre plus de 6 000 ha. Une marche de 3 h permet d’arriver au sommet de la sierra de la Ventana et d’y apprécier une vue magnifique.
Les « estancias »
Grandes propriétés agricoles couvrant souvent plusieurs milliers d’hectares, les estancias appartiennent aux familles argentines les plus fortunées. Les régions de Buenos Aires et de la Pampa en détiennent le plus grand nombre. Au siècle dernier, les propriétaires habitaient la capitale, laissant un capataz, sorte de contremaître, se charger du labeur quotidien.
La demeure des dueños (propriétaires), bâtiment principal de l’estancia, se nomme le casco et contraste souvent avec la maison modeste du contremaître, avant-poste situé en bordure de l’estancia et qui servait à l’origine autant d’observatoire pour surveiller les ennemis que de relais pour soigner les animaux.
Vivement conseillée, la visite d’un de ces domaines le temps d’une journée ou d’un week-end permet de découvrir et de s’imprégner d’une ambiance particulière, mélange de tradition et de raffinement. Un grand nombre d’estancias sont aujourd’hui transformées en chambres d’hôtes, et le visiteur étranger peut y séjourner facilement.
Les plages de l’Atlantique
De San Clemente del Tuyú à Mar del Plata, 200 km de côte regroupent les stations balnéaires argentines les plus à la mode.
San Clemente del Tuyú
A 320 km au sud-est de Buenos Aires. Station familiale à la fois la plus proche de Buenos Aires et du point le plus oriental de l’Argentine – le cap San Antonio – San Clemente del Tuyú se situe à l’entrée de la baie de Samborombon. Celle-ci, éminemment riche en poissons, est donc très prisée des pêcheurs, qui se réunissent en octobre à l’affût des corvinas negras (corbeaux de mer).
Au nord du port de San Clemente del Tuyú se trouve le Mundo marino, le musée d’océanographie le plus grand d’Amérique du Sud (ouvert du lundi au jeudi de 10 h à 18 h et les vendredi, samedi, dimanche de 10 h à 20 h. Entrée payante), dont les attractions, dignes des plus grands parcs américains, comptent dauphins, orques, éléphants de mer et pingouins.
A l’est de San Clemente, la reserva Campos del Tuyú regroupe, sur 17 500 ha, les différentes espèces d’animaux de la pampa, comme les renards, et plus de 150 espèces d’oiseaux.
El gaucho Martin Fierro
Le Gaucho Martin Fierro est un poème écrit par José Hernandez en 1872. Bien que le gaucho du poème soit un personnage de fiction et littéraire, il représente toutes les caractéristiques de cet habitant typique de la région. Hernandez a créé un personnage qui, comme « Don Quijote » ou le « Cid Campeador » dépasse l’imagination pour définir, à travers son destin, une personnalité originale, qui est l’incarnation du courage et de l’intégrité. Ce personnage illustre le caractère argentin, qui perdure à travers les différents cours de l’histoire et intérêts politiques. Ce poème met en relief une défense de l’originalité de l’autochtone, en opposition à une tendance argentine qui a toujours un regard tourné vers l’Europe.
Atlantida Argentina
Au sud de San Clemente del Tuyú.
Sur 65 km, se succèdent de nombreuses stations balnéaires, populaires durant l’été, presque désertes l’hiver, telles que Santa Teresita, Mar del Tuyú, Lucila del Mar, San Bernardo et Mar de Ajó, port important de cette partie de la côte. Au large de cette côte, les amateurs de pêche au gros capturent parfois des requins !
Pinamar
A 89 km au sud de San Clemente.
Avec ses 22 km de plages, facilement accessibles en raison de l’absence de dunes, et son golf entouré de pinèdes, Pinamar est très réputée et possède un charme très authentique.
De Villa Gesell à Ostende
Villa Gesell (à 22 km au sud de Cariló), station à l’infrastructure particulièrement moderne, attire beaucoup de jeunes l’été grâce à ses nombreuses boîtes de nuit et ses bars. On pourra également se rendre à la reserva forestal y parque Gesell(à la fin de l’avenida 3), où se trouvent la maison du fondateur de la ville, Carlos Gesell, et un amphithéâtre en plein air.
Cariló(sur la route de Mardel), petite station très appréciée pour sa forêt de pins et son allure sauvage, est aussi le village dont l’urbanisme est le plus sévèrement contrôlé.
Ostende(sur la route de Mardel), originellement conçue par des entrepreneurs… belges, vers 1908, ne conserve de cette époque que le Viejo Hotel Ostende.
Mar del Plata
A 400 km au sud de Buenos Aires.
Fondée à la fin du siècle dernier, cette ville doit surtout son essor à l’ouverture de son casino, dans les années 1930. Avec ses 36 tables de roulette et son poker, il était le plus important de la région. Se rendre à « Mardel »(appellation commune de la ville), désormais à quatre heures de train de Buenos Aires, était auparavant une véritable aventure à cause du mauvais état des routes. Hors saison, la ville compte 500 000 habitants ; en été, elle accueille plus de deux millions de visiteurs. Places, parcs, promenades – la ramblas’étend de la playa Bristol à Punta Piedras -, Mar del Plata compte même un terrain de golf et de polo au parque Carmet.
Du style anglais au mas provençal, les résidences rivalisent d’extravagance. Ainsi, la villa Ortiz Basualdo,de style normand, abrite le museo municipal de Arte Juan Carlos Castagnino (calle Colón, ouvert tous les jours de 17 h à 22 h. Entrée payante). Les amoureux du monde marin ne manqueront pas le museo del Mar(musée de la Mer). On y trouve, outre un aquarium, une singulière collection de 3 000 escargots du monde entier. Ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 20 h, le samedi de 8 h à 13 h, le dimanche de 9 h à 21 h. Entrée payante.
Suivez le guide !
A Mar del Plata, visitez la maison qui appartenait à l’écrivaine Victoria Ocampo. On y voit des objets et souvenirs de sa vie ainsi que des expositions temporaires. Ouverture les samedi, dimanche et jours fériés. Il est conseillé d’appeler le 4743-1854 pour réserver.
La côte sauvage
Miramar
A 53 km au sud-ouest de Mar del Plata. « La ville des vélos », plus tranquille et moins chère que Mar del Plata, adopte une ambiance particulièrement juvénile l’été venu. Miramar compte cependant un golf et un casino pour les plus âgés. Le vivero Dunicola Florentino Ameghino, une forêt sur la plage dont la végétation se maintient toujours verte malgré les basses températures en hiver, mérite une visite.
Necochea
A 110 km au sud-ouest de Mar del Plata.
Séparée en deux parties par une rivière, « la perle du Sud »compte près de 24 km de plages. De l’autre côté de la rivière, se trouve le port de Quequén. Près du front de mer, plusieurs lieux sont à visiter : le parque Miguel Lillo (av. 10 et rue 8) accueille le Museo histórico nacional (ouvert du mardi au dimanche de 9 h à 12 h et de 16 h à 20 h, et le museo de Ciencias naturales (l’été, ouvert tlj de 10 h 30 à 12 h 30 et de 16 h à 21 h, l’hiver le vendredi, samedi, dimanche et jours fériés de 14 h à 19 h).
Bahía Blanca
Fondée en 1828, Bahia Blanca fut d’abord un fort, qui servait à éviter le vol de bétail par les Indiens ainsi qu’à prévenir les attaques des Brésiliens par la mer. Les bâtiments centraux datent pour la plupart du début du siècle : la plaza Rivadavia est entourée de la Municipalidad, du Banco de la Nación et de la cathédrale néogothique. Au sud du centre-ville, le barrio Inglés (quartier anglais) regroupe des maisons victoriennes datant de l’époque des grands travaux d’infrastructure et d’équipement du pays.
A 29 km au sud de Bahía Blanca, se trouve la plus importante base navale argentine, Puerto Belgrano.
Suivez le guide !
Attention, la température de l’eau reste fraîche, même en été (18-19 °C). N’oublions pas que le tropique du Capricorne, le Brésil et Rio se trouvent loin vers le nord !