Egypte, le Caire, pyramides de Guize, le musee de la barque solaire

Egypte, le Caire, pyramides de Guize, le musee de la barque solaire

Du Caire à Louxor via Assiout (681 Km) : après Guizeh la route est parallèle à la ligne de chemin de fer sur la rive gauche (ouest) du Nil. On peut voir sur la droite tour à tour les pyramides de Guizeh, celles d’Abousir suivies de celles de Saqqarah, la pyramide rhomboïdale et les autres pyramides de Dahshour. 
El-Matanieh (à 56 km). Toujours à droite dans le désert se trouvent les pyramides de Licht : celle au nord, d’Amenemhat Ier et celle au sud, de Sésostris Ier (XIIe dynastie). 
À une vingtaine de kilomètres au sud, se trouve la pyramide de Meïdoum. C’est une pyramide en partie détruite souvent attribuée au roi Snéfrou. L’ensemble comportait primitivement, sept puis huit degrés avant d’être recouvert d’un revêtement en grande partie écroulé ; la hauteur primitive était de 91 m, la hauteur actuelle est de 65 m ; les faces sont en blocs de calcaire de Tourah. Dans l’ensemble de la nécropole il y a un temple à l’est et plusieurs mastabas appartenant à des nobles. C’est de l’un de ces mastabas que proviennent les statues de Rahotep et sa femme, la princesse Nofret, aujourd’hui au Musée égyptien du Caire. Il est possible de visiter l’intérieur de la pyramide. 
De l’autre côté du Nil, se trouve Atfih, autrefois Aphroditopolis (Hathor étant l’Aphrodite ou la Vénus égyptienne) où saint Antoine l’Ermite fut harcelé par les démons du désert. 
El-Wasta (à 87 km), bifurcation de la ligne de chemin de fer du Fayoum. Les collines à droite s’éloignent, la route passant à présent dans une région agricole qui s’élargit. 
Dans le désert Arabique en face d’El-Maimoun, une route permet d’atteindre les monastères de Saint-Antoine et de Saint-Paul à travers le désert, ainsi que Râs Zafarana sur la mer Rouge. 30 km avant Beni Souef, on peut voir le monastère de Maimoun. 
Beni Souef (à 120 km), chef-lieu de la province du même nom, est un important centre du commerce du coton.
À 16 km, à l’ouest, ruines d’Héracléopolis Magna où Hérichef (dieu à tête de bélier) fut vénéré et identifié par les Grecs avec Héraclès ; il y a très peu de vestiges.
Bibbah (à 43 km) se trouve près du canal Ibrahimieh dont les eaux irriguent les vastes plantations de canne à sucre de la région. 
El-Feshn (à 157 km). Au sud-est, sur la rive droite (El-Hibeh), murs d’une ancienne ville fortifiée de la XXIe dynastie, Ankyronpolis ou Hat-Benou, et ruines du temple construit par le pharaon Osorkon Ier de la XXIIe dynastie. 
Beni Mazar (à 196 km). À l’ouest du Bahr-Youssef, Bahnassa se trouve sur le site de l’ancienne cité d’Oxyrhynchos (du nom du poisson oxyrhynche qui y était vénéré). Près de vingt mille moines et religieuses y vivaient encore au V e siècle. 
Qolosna (à 215 km). Belle vue sur une grande île au milieu du Nil. En traversant par la seconde île, près de El-Seririye, on voit, au milieu d’anciennes carrières, une chapelle d’offrandes à Hathor ; images de la déesse et de Ramsès III. Au sud de ce temple au pied du ‘ebel el-Teir, « la Montagne de l’oiseau », s’élève le monastère copte Deir el-Teir. Celui-ci mérite une visite : le sanctuaire de l’église du couvent est taillé dans le roc et curieusement décoré dans un style byzantin. 
Minieh (à 245 km) a une population de plus de 200 000 habitants ; marché important. Minieh avec ses hôtels constitue un bon centre pour visiter Hermopolis Magna, Touna el-‘ebel, Tell El-Amarna et Beni Hassan (tombes rupestres).
Beni Hassan. On peut visiter ce site en partant de la ville d’Abou Qourqas qui lui fait face. La visite de Beni Hassan dure à peu près trois heures. 39 tombes sont creusées dans la montagne sur la rive droite du Nil. Les parois de quelques-unes sont encore peintes de dessins aux couleurs fraîches illustrant le mode de vie des nobles au Moyen Empire. Cette nécropole de tombes rupestres est l’oeuvre des gouverneurs du nome de l’Oryx (XIe et XIIe dynasties). Certaines tombes sont bien préservées : le tombeau d’Amenemhat Ier (n° 2) avec son avant-cour, les trois nefs de la chambre principale et les colonnes à seize pans du type protodorique ; le tombeau de Khnoumhotep (n° 3) avec chambre et vestibules ; le tombeau de Khéti (n° 17) avec sa chapelle à six colonnes lotiformes et ses peintures de lutteurs, véritable « bande dessinée », menuisiers au travail, porteurs d’éventails et nains. 
Depuis la nécropole, la vue de la vallée du Nil formant ici un coude et du désert est superbe. 
Non loin, un petit temple rupestre : le Speos Artemidos, construit sous la reine Hatchepsout et son neveu Thoutmôsis III. Séthi Ier y fit graver ses cartouches sans toutefois faire terminer les travaux de décoration. Le temple est dédié à Pakhet, déesse à tête de lionne. 
Des chats sacrés étaient enterrés dans le cimetière voisin.
Mallawi (à 300 km) est une ville moyenne avec un petit musée. À 8 km au nord, on peut visiter les ruines d’El-Ashmouneïn. Là s’élevait la ville d’Hermopolis Magna, consacrée au dieu de l’écriture et des sciences, Thot (tantôt ibis, tantôt babouin). Ruines de divers temples et agora grecque (colonnade). 

Egypte, le Caire, les pyramides de Guize, le sphinx

Egypte, le Caire, les pyramides de Guize, le sphinx

De là, gagner Touna el-Gebel (12 km). Site très riche où il faut voir la stèle-frontière d’Aménophis IV (adorant le soleil avec sa famille), la nécropole des ibis sacrés avec ses longues galeries de momies, et surtout la nécropole tardive (III e siècle avant J.-C. au II e siècle apr. J.-C.) avec ses tombes décorées dans un style grec (peintures). Le monument le plus important est la tombe de Pétosiris (300 av. J.-C.) avec ses reliefs où se mêlent le style pharaonique et le style grec. Le site est ouvert de 7 h à 17 h, entrée payante, on le visite sous escorte policière. 
Deir Mawas (à 306 km) est le point de départ de la visite de Tell El-Amarna sur la rive opposée du Nil.
C’est le territoire où le roi hérétique Aménophis IV (XVIIIe dynastie) fit ériger sa nouvelle et splendide capitale avec son palais et les temples dédiés au dieu Aton pour remplacer Thèbes et Amon, dont le culte fut abandonné. Cette capitale marque la naissance d’une nouvelle période, celle de l’art dit amarnien qui fut de courte durée. Dorénavant le disque solaire sera représenté partout, ses rayons se terminant par des mains ouvertes. Seules quelques pierres du grand temple d’Aton ont survécu. 
La reconstitution du plan du palais royal est possible grâce aux diverses traces restantes. Outre le site lui-même, superbe cirque rocheux et désertique, on verra les nécropoles au nord et au sud de la ville (avec les tombes de Toutou, Mahou, Aï, Houya, Méryrê, Panéhésy et Aménophis IV). Ces tombes, conservées, offrent de beaux temples du style amarnien (représentations du roi et de sa famille, de l’armée, des temples). 
Assiout (à 378 km). Chef-lieu de la province de même nom (les visiteurs sont escortés par la police ; il est actuellement préférable de s’y rendre par le train). Les maisons blanches, les minarets et les avenues de palmiers forment un ensemble plaisant. Le bazar perd son caractère particulier. Certains articles sont spécifiques à la région, comme les bouchons de terre glaise et les fourneaux de pipes. Un barrage similaire à celui du Delta (au nord du Caire) règle les eaux du Nil après le début du canal Ibrahimieh que l’on a longé sur la droite depuis Beni Souef. 
La ville connut une certaine importance au Moyen Empire ; les princes de ce nome (du Térébinthe ou du Sycomore) qui vénéraient le dieu chacal Oupouaout, lui donnèrent une certaine gloire. Dans la montagne, en dehors de la ville, se trouvent les remarquables tombes rupestres des princes du nome, d’où on peut admirer un panorama magnifique de la ville, du fleuve et des déserts. 
On poursuivra le voyage vers le sud par la route qui débouche dans une région fertile. On notera dans les villages un genre de tours qui ressemblent à des moulins à vent sans ailes ; ce sont des pigeonniers qui ont des formes variées. Les Égyptiens sont très friands de pigeons domestiques et de plus ces derniers fournissent un fumier de qualité. 
Sohag (à 470 km), chef-lieu de district, est le point de départ de la visite de deux grands monastères coptes : le Deir el-Ahmar (le Monastère rouge) au nord-ouest et le Deir el-Abyad (le Monastère blanc) au sud-ouest ; une distance de 6 km les sépare l’un de l’autre et de la ville. Le Deir el-Abyad est une imposante construction blanche ; les murs étaient percés de petites fenêtres semblables à des meurtrières. La basilique à trois nefs (V e siècle) de ce monastère ainsi que celle en briques et également à trois nefs du Monastère rouge méritent une visite. 
Sur l’autre rive, à Akhmim, a été découverte la statue de Mérit Amon, la plus grande statue jamais trouvée en Égypte. Elle se visite (entrée payante).
À 5 kilomètres d’Akhmim, à l’est du Nil (route carrossable), on peut se rendre à trois monastères fortifiés, les monastères d’El-Hawawish, datés du XV e siècle au XVII e siècle.
El-Baliana (à 521 km) est le point de départ de la visite des temples d’Abydos (situés à 14 km vers l’ouest, à la lisière du désert). Les temples de Séthi Ier et de Ramsès II sont parmi les plus beaux et les plus intéressants ; leur visite, plus que celle de la nécropole, s’impose. Certaines tombes, datant des Ire et IIe dynasties, semblent indiquer que ce centre de civilisation est l’un des plus anciens d’Égypte. Là, était enterré Osiris, dieu des morts ; on y pratiquait son culte et ceux d’Isis, d’Horus et d’Amon. Abydos est resté à travers les âges, un centre de pèlerinage réel et surtout fictif (pour les défunts). 
Le temple de Séthi Ier (XIXe dynastie) est divisé en sept chambres formant réellement sept temples en un seul. Ces sections sont respectivement consacrées à sept dieux ; de droite à gauche en allant vers le fond : Horus, Isis, Osiris, Amon, Harmakhis, Ptah et le roi Séthi divinisé. Les chapelles se trouvent dans l’aboutissement de chacune de ces sections derrière la deuxième salle à colonnes. À gauche, il y a un vestibule, le Couloir des Rois, dont les murs sont ornés des fameuses « annales d’Abydos ». Le roi Séthi et son fils Ramsès offrent l’encens et récitent des hymnes à 76 pharaons qui les ont précédés ; les noms de ces derniers sont inscrits en deux colonnes depuis Ménès jusqu’à Séthi. Pour l’égyptologue, c’est un texte d’une valeur inestimable. Derrière le temple, le cénotaphe de Séthi Ier ou Osireion. 
Le temple de Ramsès II n’est pas en si bon état, bien que les teintes des peintures soient encore fraîches et claires ; les scènes montrent la préparation des victimes et leur sacrifice. 
À quelques kilomètres au sud d’El-Baliana, le Nil décrit une grande boucle vers l’est, presque à angle droit ; la route et la ligne de chemin de fer coupent vers le sud.
Mouasla el-Wahat (à 543 km) ou Oasis Junction, ancienne station de jonction de l’oasis de Kharga. Cette ligne de chemin de fer n’est plus en usage, mais on peut aussi atteindre Kharga et Dakhla d’Assiout en voiture. 
Des chats sacrés étaient enterrés dans le cimetière voisin.
Nag Hammadi (à 556 km). Le Nil est franchi sur un pont où passent la voie ferrée et la route et on est à présent sur la rive est. Au creux d’une courbe du Nil en forme d’« U », Hou (Diospolis Parva) et presque en face, El-Debbah au pied du ‘ebel el-Tarif abrupt et désertique. C’est dans cette région qu’on a retrouvé un lot important de manuscrits coptes. 
La route prend à présent la direction est. Fâou (à 575 km) est le marché régional des nombreux villages prospères qui entourent le monastère copte. 

Egypte, le Caire, quartier copte, le musee copte

Egypte, le Caire, quartier copte, le musee copte

Qena (à 611 km), chef-lieu de province est connue dans toute l’Égypte pour ses grandes jarres (ballâs) d’argile mélangée à des cendres puis séchées. Leur paroi poreuse permet le filtrage de l’eau, l’évaporation la rafraîchit. En ville les murs des maisons sont souvent revêtus de morceaux de ballâs et de gargoulettes (kôlal) brisées. 
Une bonne route mène à Port Safaga, sur la mer Rouge ; les pèlerins de haute Égypte la prennent pour se rendre à la Mecque. Toute la côte autour de Port Safaga a été aménagée en station balnéaire. 
Qena est aussi le point de départ de la visite du temple d’Hathor à Dendera sur la rive opposée dans un méandre du Nil (le site est ouvert de 7 h à 18 h, on y accède sous escorte policière, entrée payante). 
Ce temple fut élevé au temps des derniers Ptolémées et des empereurs romains pour glorifier Hathor, déesse de l’amour et de la joie. C’est un exemple caractéristique et réussi de l’architecture égyptienne tardive. Le pylône et la cour n’ont jamais été terminés. L’entrée (avec six colonnes en façade) donne sur un grand pronaos à dix-huit colonnes hathoriques. Le petit vestibule à six colonnes (chapiteaux composites) conduit à la première et à la deuxième salle qui précèdent le sanctuaire. Plusieurs chambres s’ouvrent sur ces dernières. Très peu de lumière provient des ouvertures étroites du plafond ; les détails des bas-reliefs et des décorations, les formes et les couleurs peuvent passer inaperçus à cause de cette obscurité. Dans ce temple, parmi les thèmes courants, on peut voir des motifs astronomiques représentant le soleil, la lune et les étoiles, le jour et la nuit, ainsi que des représentations de l’empereur romain en pharaon se dirigeant vers la déesse, des soleils ailés, des vautours. Prendre l’escalier qui mène sur le toit pour voir les chapelles supérieures. Il faut aussi visiter les onze cryptes. Les murs extérieurs sont également finement décorés avec des inscriptions. Tout près on voit le temple de la naissance divine et celui d’Isis construit par Auguste. 
Qouft (à 623 km). Cité de Min, dieu de caravaniers. Là, les caravanes se formaient pour aller aux ports de la mer Rouge chercher l’ivoire, l’ébène, les peaux de panthère et les résines aromatiques nécessaires au culte des temples pharaoniques. De là également, les sculpteurs allaient au Wadi Hammamat chercher la belle pierre sombre des statues des rois et des dieux.
Qous (à 642 km) site de l’ancienne Apollinopolis Parva. Sur la rive opposée du Nil, Nagada où l’on peut voir une nécropole archaïque attribuée à Menès, l’un des premiers rois d’Égypte qui unifia le pays. Deir el-Malak, monastère copte de l’Archange-Michel avec ses 28 coupoles se trouve à la limite du désert, dans le cimetière copte de Nagada. 
À partir d’ici, les terres fertiles s’élargissent alors que sur la rive ouest le désert s’approche du fleuve. On parvient enfin à Louxor en passant près du temple de Karnak ; obélisques et pylônes apparaissent au-dessus des palmiers.

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