Quitter Fès vers l’ouest par la P 1 en direction de Meknès. Après 15 km, prendre à droite la P 3 vers Moulay-Idriss. A 45 km, tourner à gauche sur la S 306, 17 km plus loin se trouve la ville sainte de Moulay-Idriss.

Moulay-Idriss (77 km)

La ville éponyme étage ses maisons blanches et cubiques sur deux éperons rocheux. Considérée comme sainte, elle abrite le tombeau de Moulay Idriss, fondateur de la dynastie des Idrissides. Idriss, descendant de Fatima et d’Ali, fille et gendre du Prophète, arriva dans la région au VIIIe siècle fuyant les persécutions du calife abbasside régnant à Bagdad. Il entreprit de convertir à l’Islam les Berbères chez lesquels il s’était réfugié et qui le reconnurent pour chef. Il se tailla un royaume ayant Madinat el Fès pour capitale et mourut empoisonné sur ordre du calife de Bagdad en 791. Deux mois après sa mort, son épouse berbère mettait au monde un garçon qui deviendra Idriss II. Chaque année, à partir du dernier jeudi d’août se déroule un important moussem qui rassemble plusieurs milliers de pèlerins, où alternent festivités et prières. Le tombeau de Moulay Idriss n’est pas accessible aux non musulmans ; son accès en est barré par une poutre en bois qui marque la limite du horm ou lieu sacré.

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Moulay Idriss – Vue générale

L’actuel mausolée date du XVIIIe siècle et fut élevé par Moulay Ismaïl. Le minaret circulaire qui le domine est unique au Maroc mais de construction récente puisqu’il date de 1939. Un dédale d’escaliers et de ruelles permet de monter en haut du quartier de Khyber d’où une terrasse permet de voir l’ensemble de la petite ville. Par la petite route S 306, quelques kilomètres seulement séparent Moulay Idriss de Volubilis, en contrebas. Situé sur un plateau fertile et environné d’oliveraies, Volubilis, le plus important site romain du Maroc dégage une harmonie parfaite. Capitale de la province romaine de Maurétanie Tingitane en 40 de notre ère, Volubilis tira sa prospérité du commerce de l’huile. Au début du IIIe siècle, elle comptait à peu près 20 000 habitants. Cependant elle s’entoura d’une muraille protectrice et à la fin du siècle, l’administration romaine se replia vers le nord. La ville continua d’être habitée aux VIe et VIIe siècles et abrita une communauté chrétienne. A la fin du VIIIe siècle, à l’arrivée de Moulay Idriss, elle était connue sous le nom de Oualila ou Oulili et demeurait importante. Commença alors son islamisation puis elle fut abandonnée après la fondation de Fès.

L’entrée sur le site se trouve à la porte sud-est où un parking a été aménagé. Les remparts d’une longueur de 2,35 km ont été restaurés sur une hauteur de 1,5 m. A gauche de l’entrée se trouve un musée lapidaire en plein air. Suivez l’allée principale et franchissez l’oued Fertassa. A gauche, tout de suite après le pont, se trouvent les quartiers sud, les plus anciens de la ville. Une huilerie a été dégagée avec son pressoir et ses bassins de décantation. La Maison d’Orphée a été ainsi baptisée en raison du beau pavement de mosaïque représentant Orphée charmant des animaux avec sa lyre qui se trouve dans le tablinum (salon de réception). Le sol du triclinum (salle à manger) est orné d’une mosaïque représentant neuf dauphins bondissants. On longe ensuite les thermes de Gallien d’une superficie de 1 000 m2, avec la chaufferie, les salles chaudes ou caldarium et la piscine froide. On accède ensuite à une place, qui devait être le marché, au fond de laquelle on peut encore voir une boulangerie avec son fournil. De l’autre côté de la place s’élève le Capitole, petit temple de type classique dont les colonnes aux chapiteaux corinthiens ont été relevées. Derrière le Capitole se trouve la Basilique, un bâtiment à usage d’administration civile qui contenait probablement le palais de justice. Ensuite s’étend le Forum bordé autrefois de statues d’empereurs. Sur le côté gauche de la rue qui mène à l’Arc de Triomphe, la maison au Desultor tient son nom d’une mosaïque qui représente un acrobate équestre. Sur la droite se trouve la principale fontaine de la ville, alimentée par un aqueduc. L’arc de triomphe qui a été remonté, date du IIIe siècle. Il est dédicacé à l’empereur Caracalla et sa mère Julia Domna, et devait être surmonté d’un char tiré par six chevaux. En passant sous l’arc, on remarque à gauche la maison au Chien où fut trouvé le chien de bronze exposé au musée de Rabat.

Le Decumanus Maximus, voie principale de la ville qui se dirige vers la porte de Tanger, est bordé de vestiges de maisons qui furent sans doute très opulentes. Dans la maison de l’Ephèbe où fut découvert l’Ephèbe couronné de lierre (exposé au musée de Rabat), on peut voir dans les pièces encadrant le péristyle des mosaïques : une néréide chevauchant un cheval marin et encadrée de centaures ; Bacchus sur son char et un pêcheur au milieu de poissons. La maison aux colonnes dispose d’un vaste péristyle orné d’un bassin circulaire. Dans la maison au Cavalier, une mosaïque représente Bacchus guidé par l’Amour découvrant Ariane. Dans la maison aux travaux d’Hercule, le pavement de mosaïque du triclinium représente les douze travaux accomplis par le demi dieu. D’autres demeures offrent des mosaïques intéressantes : sur la droite des néréides chevauchant des monstres marins, à gauche Dionisos et les quatre saisons et encore le bain des nymphes. Le palais Gordien où logeaient les gouverneurs romains a été construit sous le règne de l’empereur dont il porte le nom. La maison au cortège de Vénus est la plus riche de Volubilis. Elle s’ouvre sur un décumanus secondaire mais toutes les pièces sont pavées de mosaïques dont certaines aux motifs géométriques évoquant les tapis berbères. On remarque aussi Bacchus et les quatre saisons, Diane au bain surprise par Actéon et l’enlèvement d’Hylas par les nymphes.

Meknès (110 km)

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Meknes © Gonzalo Quian

Deuxième ville Makhzen de notre itinéraire, Meknès doit son éclat au sultan alaouite Moulay Ismaïl qui régna sur la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle. Bien qu’elle ait perdu son rôle de capitale, la ville a su rester prospère en raison de sa situation géographique et du dynamisme agricole de la région qui l’entoure.

Meknès dans l’Histoire
La fondation de Meknès remonte au Xe siècle puis les Almoravides fortifièrent la ville, les Almohades l’embellirent et les Mérinides en firent leur capitale. Après leur chute, Meknès devint une ville provinciale assoupie jusqu’au jour où le souverain alaouite Moulay Ismaïl décida de lui redonner son rang de capitale. Il entreprit de la doter de palais monumentaux plus somptueux que ceux de ses prédécesseurs, n’hésitant pas à piller le palais el Badi à Marrakech ou les ruines de Volubilis. Mais après sa mort, malgré les travaux continués par son fils, ses successeurs délaissèrent le chantier de Moulay Idriss et transférèrent leurs palais à Marrakech et Fès abandonnant la ville à son déclin.

Visiter Meknès
La place El Hédim accueille un parking où vous pourrez laisser votre voiture. Située à la limite de la ville ancienne et de la ville impériale, elle est dominée par deux portes impressionnantes Bab Jemaa en Nouar et Bab Mansour. Bab Mansour est sans doute la plus célèbre porte d’Afrique du Nord. Elle représentait pour Moulay Ismaïl le couronnement de son ‘uvre de bâtisseur ; commencée peu avant sa mort en 1732, elle fut achevée par son successeur. Elle reprend tous les thèmes de l’architecture musulmane et bien que massive, son ornementation qui allie zelliges, calligraphie, arabesques dans un ton dominant de vert, est d’une grande finesse. De l’autre côté de la place El Hédim, se trouve le palais Jamaï, une grande demeure construite au siècle dernier par le vizir Jamaï et aujourd’hui aménagée en musée. Les bâtiments encadrent un délicieux jardin et les différentes salles présentent, par thème, l’art et l’artisanat marocain : broderie, tapis, céramiques, travail du bois et du fer, bijoux, damasquinage. Des ateliers ou des pièces d’habitation sont reconstituées, comme l’atelier du maréchal-ferrant, une tente berbère et un intérieur citadin. La salle de réception du Vizir a été restaurée ainsi que les appartements des femmes. En sortant du Dar Jamaï et en suivant à droite la rue Sekakine, on peut rejoindre les souks de la médina. Peut être moins riches en artisanat que ceux des autres villes makhzen, ils sont cependant très animés et vivants. On traverse d’abord le souk des chaudronniers, puis celui des menuisiers avant d’accéder à celui des tailleurs. Les minuscules boutiques débordent de caftans et djellabas ou de rouleaux de tissus colorés. Sur la droite, face à une fontaine s’ouvre un foundouq occupé au rez-de-chaussée par des menuisiers et au premier étage par des fabricants de babouches. La rue Sebat mène à la médersa Bou Inania, voisine de la Grande Mosquée et édifiée sous les Mérinides au XIVe siècle. Sa construction comme son nom sont dus au sultan Abou Inan qui la fit édifier en 1358. La cour intérieure offre un magnifique exemple d’art hispano-mauresque avec ses murs portant des compositions de zelliges, des inscriptions calligraphiées, des stucs ouvragés et des panneaux de cèdre sculptés. Les chambres des étudiants sont accessibles par une galerie. Le plafond de la salle de prière en bois de cèdre sculpté est remarquable. Contourner la Grande Mosquée pour aller dans le souk Kissaria ou des étoffes, ensuite vient le souk des tapis et de l’artisanat. Ressortir de la médina par Bab Mansour. Pour visiter l’ancienne ville impériale de Moulay Ismaïl, mieux vaut reprendre sa voiture ou un taxi car en raison de la mégalomanie du sultan, les distances d’un site à l’autre sont longues. La place Lalla Aouda, vaste esplanade, s’étend entre le mur d’enceinte et le quartier de Dar Kebira où se situait le palais de Moulay Ismaïl, construit en 1697, et dont il ne reste rien. Dans l’axe de Bab Mansour, un passage permet de se rendre au tombeau de Moulay Ismaïl. C’est le seul sanctuaire du Maroc ouvert aux non musulmans. On pénètre dans le mausolée par une porte très ouvragée, après une succession de cours dont la dernière est réservée aux ablutions. Il faut se déchausser avant d’entrer dans la petite salle contiguë au mausolée. Le sultan repose avec deux de ses fils et sa première épouse dans une salle aux murs ornés de mosaïques et au plafond de stuc ciselé. Les horloges que l’on peut y voir auraient été offertes par Louis XIV à l’ambassade envoyée par Moulay Ismaïl à la cour du roi de France. L’ensemble a été restauré sous le règne de Mohammed-V. En sortant du mausolée, aller voir à gauche le Koubet el Kiyatin, un pavillon dans lequel le sultan recevait les ambassades. En contrebas s’ouvre ce que l’on appelle la prison des Chrétiens. Les avis sont partagés au sujet de ces souterrains qui furent partiellement détruits par un tremblement de terre et sont éclairés à l’aide de grilles d’aération récemment aménagées. Pour certains, il s’agit simplement de silos à grains pour d’autres ce sont d’anciennes prisons dans lesquelles Moulay Ismaïl enfermait des captifs chrétiens qu’il affectait à la construction de sa ville. Franchir Bab er Reth, la porte du vent, aux grands piliers de marbre. Derrière le haut mur à droite, le jardin des Sultanes a été aménagé en terrain de golf de neuf trous. La route longe le palais royal et tourne à droite pour traverser le méchouar avant de passer entre le jardin de l’école d’horticulture et celui du palais pour arriver au Dar el Ma (maison de l’eau). On peut aussi y voir des citernes profondes de 40 m qui alimentaient en eau le quartier royal à l’aide de norias actionnées par des animaux. En arrière, un énorme bâtiment abritait les magasins de Moulay Ismaïl, ses dimensions donnent une idée de ce que devait représenter le palais. Le grain et le foin destinés aux 12 000 chevaux de l’écurie royale étaient entreposés dans une unique salle composée de 23 nefs et dont les plafonds atteignaient 12 m de hauteur. Le toit du Dar el Ma a été aménagé en terrasse d’où l’on découvre la pièce d’eau de l’Agdal, d’une superficie de 4 ha et destinée à irriguer les jardins. Pour sortir de la ville impériale, la rue franchit une muraille appelée muraille des riches. A l’époque, habiter à l’intérieur de cette deuxième enceinte signifiait avoir une meilleure protection et cette zone était donc réservée aux Meknassi aisés. Ensuite, la route traverse le nouveau mellah et sort de la ville par Bab el Khémis à la riche décoration.

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Meknes – Maroc

Le tour de la ville
Cet itinéraire est à effectuer en voiture ou en taxi en fin de journée pour bénéficier de la plus belle lumière. Partez du carrefour Bou Ameir à l’extrémité de l’avenue Hassan II qui relie la ville nouvelle à l’ancienne Meknès. Longez à droite les jardins el Haboul traversés par l’oued Boufekrane. La massive porte Bab Berdaïne, flanquée de deux puissants bastions et ornée de mosaïques, a été construite par Moulay Ismaïl. La route contourne le cimetière musulman dans lequel repose le fondateur d’une confrérie Sidi Aïssa. Contemporain de Moulay Ismaïl, il est connu pour avoir fait des miracles. Saint patron de Meknès, son tombeau est une simple koubba très blanche recouverte d’un toit de tuiles vernissées vertes. Vous pouvez revenir vers la ville nouvelle par le boulevard Abderrahmane ben Zidane. Quittez Meknès par la P 21 en direction d’Azrou (67 km). Cet itinéraire laisse les plaines cultivées de la région de Meknès pour le Moyen-Atlas aux superbes cédraies. Après 49 km et un col à 1 428 m, la P 21 suit en corniche un plateau découpé et offre un superbe panorama : le paysage d’Ito, sur un chaos de reliefs très découpés avec en arrière-plan les pentes vert sombre du Moyen-Atlas.

Azrou (177 km)

Azrou apparaît avec ses surprenantes maisons blanches aux toits de tuiles vertes. Située à 1 250 m d’altitude, elle est la capitale des Béni Mguild, Berbères transhumants. Quittez Azrou par la P 24 en direction de Khénifra. Remarquez, juste avant le premier virage à gauche, un pittoresque village berbère étagé à flanc de montagne. Khénifra n’est distante que de 82 km mais ceux qui disposent de plus de temps peuvent faire le détour (90 km) par Aïn-Leuh et les sources de l’Oum-er-Rbia. La route, souvent mauvaise, permet de découvrir les paysages tourmentés du Moyen-Atlas. Au village de Tiouririne, prenez à gauche la S 303 pour Aïn-Leuh. Ce bourg agricole se niche au milieu de cultures en terrasses et de vergers. Continuez par la S 303 qui traverse de belles cédraies à l’ombre desquelles s’épanouissent des pivoines sauvages au printemps. 32 km après Aïn-Leuh, monter à pied jusqu’aux sources de l’Oum-er-Rbia. Le plus grand fleuve du Maroc jaillit dans ce site sauvage sous forme de multiples sources et de cascades. La route continue à travers un paysage plus aride où les champs de pierres alternent avec la garrigue. Des campements berbères et de pauvres villages de pisé rappellent la double activité des Beni Mellal, pasteurs et agriculteurs. Une petite route à gauche conduit à l’Aguelmane Aziza, un lac aux eaux transparentes bordé de chênes verts. Jusqu’à Khénifra la route retrouve de belles cédraies.

Khénifra (259 km)

Cette petite ville rouge comme la terre qui l’entoure se situe à 830 m d’altitude sur les deux rives de l’Oum er-Rbia. Elle ne fut longtemps qu’un village abritant l’hiver une fraction de la tribu des Zaïane. Sa position prit de l’importance lorsque Moulay Ismaïl fit fortifier la kasba d’Adekhsane et jeter un pont sur l’Oum er-Rbia. Vers la fin du XIXe siècle, Moha ou Hammou ez Zaïani, nommé caïd par Moulay el Hassan, se rendit maître de la région au nom du pouvoir central puis, après avoir développé économiquement la ville, revendiqua son autonomie. Attaquant les caravanes, razziant la région jusqu’à Meknès, il adhéra ensuite au mouvement berbère et à la guerre sainte contre les Français. Il leur fit subir de lourdes pertes et ce n’est qu’en 1921 qu’ils purent établir réellement leur autorité sur les tribus zaïanes, quand Moha ou Hammou fut tué dans un combat contre les troupes françaises. À l’entrée de la ville, une route mène à gauche à la médina où s’élèvent une kasba, des casernes, un souk et plusieurs zaouïas. Sur l’autre rive de l’Oum er-Rbia, près du pont de Moulay Ismaïl, une kasba construite par Moha ou Hammou, aujourd’hui en ruines, rappelle l’épopée du chef berbère. Quitter Khénifra par la P 24 en direction de Kasba Tadla à 90 km.

Kasba Tadla (349 km)

Établie sur la rive droite de l’Oum er-Rbia, la ville doit son nom à une forteresse bâtie en 1687 par Moulay Ismaïl. C’est l’une des plus imposantes citadelles que l’on puisse voir au Maroc. D’une architecture sévère et noble, son enceinte ocre se détache au-dessus d’un site superbe. Contrôlant le débouché des vallées du Moyen-Atlas d’où les souverains marocains redoutaient les mouvements de révolte berbères, plus de 1 000 soldats de la garde noire pouvaient y être cantonnés. La forteresse compte deux enceintes et abrite des silos, deux mosquées et l’ancien Dar el Makhzen, palais du gouverneur. En longeant la muraille crénelée, on peut gagner un agréable jardin public près duquel se tiennent les marchés, dominés par une mosquée au minaret sculpté d’entrelacs. En contrebas de l’enceinte, l’Oum er-Rbia est franchi par un vieux pont en pierre aux dix arches irrégulières construit par Moulay Ismaïl (1672-1727). Il offre une belle vue sur la kasba. Grâce à l’irrigation, la province du Tadla est devenue une bonne terre à blé. 30 km séparent Kasba Tadla de Béni-Mellal par la P 24.

Béni Mellal (379 km)

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Oliveraies en amont de Beni Mellal © Laurent Cuvillier

Cette oasis est située à 625 m d’altitude entre le Moyen-Atlas et la plaine. C’est un immense verger dont les orangeraies et les oliveraies sont irriguées grâce au barrage de Bine el Ouidane. La kasba, érigée vers 1688 sous le règne de Moulay Ismaïl, a été remaniée à plusieurs reprises. Sur la place de la liberté, spacieuse et bordée d’arcades, se tient chaque mardi un important marché. Prenez à l’entrée de la ville, la route qui permet de faire le tour de l’oliveraie (11 km), elle passe près de la source vauclusienne d’Aïn Asserdoun autour de laquelle ont été aménagés de charmants jardins. De la source, une route en lacets monte à la petite kasba de Ras el Aïn, en ruines, d’où la vue s’étend sur la ville et ses environs. Depuis Béni-Mellal, il est rapide de gagner Marrakech, à 194 km, par la route P 24. Un plus bel itinéraire de 257 km, par Azilal et Demnate permet de rendre cette liaison intéressante. Quittez Béni-Mellal par la P 24 en direction de Marrakech, après 11 km à Oulad Mbarek prenez à gauche la 1802. La petite route s’élève dans le Moyen-Atlas et après un petit col, elle révèle le lac de retenue de Bin el Ouidane formé par le barrage sur l’oued el Abid. La route S 508 domine la rive nord du lac encadré de belles pentes boisées. Au-delà s’élèvent les premiers contreforts du Haut-Atlas. Continuez en direction d’Azilal. 22 km après ce bourg de montagne, prenez à droite la 1811 qui mène aux cascades d’Ouzoud. On peut être un peu déçu par ce site vers lequel, en été, convergent les excursions au départ de Marrakech. Cependant cette chute d’eau de plus de 100 mètres reste remarquable. Un sentier a été aménagé permettant de descendre presque jusqu’au pied des chutes. En amont des petites constructions cubiques en terre sont des moulins à blé dont la pierre est actionnée par la force de l’eau. Revenir sur la S 508 et continuer à droite en direction de Demnate distante de 50 km.

Demnate

Cette grosse bourgade à 961 m d’altitude s’étage sur les flancs du Dir, qui constitue les marches de l’Atlas et domine une vallée très fertile. Ses maisons en pisé s’élèvent en gradins au-dessus d’oliveraies et de jardins abondamment arrosés. La ville servait de résidence aux khalifas du Glaoui, pacha de Marrakech. Elle a conservé son enceinte rectangulaire, crénelée et bastionnée, et une kasba, protégée par un rempart bordé de fossés autrefois remplis d’eau. Et, sur une place aménagée au-dessus de vastes silos, le marché s’installe le dimanche. De Demnate, une petite route remonte la vallée de l’oued Méhasseur jusqu’au pont d’Imi n’Ifri, une arche naturelle creusée par l’oued et sculptée de stalactites. Un sentier permet en 30 minutes de descendre sur les bords de l’oued, passer sous l’arche et revenir au pied de la grotte située au fond du gouffre. Une légende raconte qu’un génie habitait autrefois les lieux, coupant la route, enlevant les jeunes femmes, répandant la terreur autour de lui. Un génie bienfaisant le tua, et de son corps en putréfaction sortirent des vers qui donnèrent naissance aux innombrables corneilles qui animent le gouffre de leur vol. La route 6707 permet de rejoindre Marrakech à 83 km.