Haute ville

Depuis la Praça do Município, un autre quartier, beaucoup plus paisible, grignote peu à peu les collines abruptes. Très provincial, il abrite notamment quelques beaux musées. On y arrive en quelques minutes par les ruas Pestana et das Pretas.

Museu Municipal

Rua da Mouraria, 31. Ouvert du mardi au vendredi de 10 h à 18 h, samedi, dimanche et jours fériés de 12 h à 18 h.Entrée payante.

Au rez-de-chaussée, un petit aquarium met déjà dans l’ambiance. Le premier étage, lui, est occupé par la bibliothèque municipale.
Mais c’est au deuxième étage que se déploie une étonnante collection d’animaux de mer naturalisés, cachalots, requins, raies géantes, poissons-lunes, tortues, oiseaux, etc. Un musée d’autant plusimpressionnant qu’il est la plupart du temps pratiquement désert.

Casa Museu Frederico de Freitas

Calçada de Santa Clara. Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 17 h 30.

Cette maison du xviiie siècle à façade rouge sombre, invisible de la rue, reconstitue le décor dans lequel vécut jusqu’à sa mort, en 1978, le grand collectionneur Frederico de Freitas. C’est un véritable musée de la vie aristocratique d’autrefois.
Sa vingtaine de pièces, salons, salle à manger, bibliothèque et même cuisine et jardin d’hiver, abondent en objets religieux ou profanes, estampes, vases et poteries chinoises, statuettes folkloriques ou inspirées des modes étrangères.
Le plus beau reste cependant l’extraordinaire collection d’« azulejos », installée dans un bâtiment ultramoderne dominant les jardins. Persans, turcs ou hispano-mauresques, ils couvrent l’âge d’or de l’art de la céramique, du xiiie au xixe siècle. Une merveille.

Suivez le guide !

En contournant la Quinta das Cruzes, à droite en sortant, une petite rue mène en quelques minutes à un miradouro (belvédère) d’où l’on domine tout Funchal. Une halte rafraîchissante avant de retourner dans le centre-ville.

Convento de Santa Clara

Calçada de Santa Clara. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 12 h et de 15 h à 17 h. Entrée payante. Visites obligatoirement guidées.
C’est dans ce couvent de clarisses toujours en activité que repose João Gonçalves Zarco.
Sous la conduite d’une sœur très prolixe, on découvre, au fond de la nef, le tombeau soutenu par des lions du découvreur de Madère ainsi que de splendides « azulejos » bleu et jaune, et de beaux plafonds peintsdu XVIIe siècle.

Quinta das Cruzes

Calçado do pico. Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30. Fermé lundi et jours fériés.

Cet élégant domaine remplaça, au xviiie siècle, la quinta où Zarco, premier capitaine-donataire de l’île, s’était installé lors de son arrivée. Transformé en musée, il ressuscite l’art de vivre des grands seigneurs du passé.
Toutes les pièces sont aménagées avec des meubles d’époque, portugais et surtout anglais.
Au fil des salles, on découvre une émouvante Nativité flamande du xve siècle, de somptueuses boucles d’oreilles indiennes, des estampes du xixe siècle et les fameuses armoires en caisses à sucre.
Après ces raffinements fort civilisés, il ne reste plus qu’à se perdre dans le merveilleux parc exotique plein de chants d’oiseaux, où de petits lézards peu farouches trottinent au pied de gigantesques arbres, cèdres, araucarias et fougères arborescentes.
Une collection d’orchidées éclate de mille feux au printemps.
Posés comme par hasard dans la verdure de ce jardin extraordinaire, de vieux blasons seigneuriaux aux pierres rongées d’humidité se mêlent à de splendides encadrements de fenêtres des premiers temps de la colonisation.
Solitaire, un pilori se dresse encore, petite colonne tronquée à laquelle, jusqu’en 1835, on attachait les condamnés.

Des meubles en caisses à sucre

Les planteurs de canne du xve siècle étaient sûrement loin d’imaginer qu’ils allaient provoquer la naissance d’un nouveau type de meubles.
Et pourtant… Pour transporter leurs pains de sucre au-delà des mers, ils avaient imaginé de fabriquer des caisses spéciales dans un bois imputrescible, celui du vinhatico, un laurier originaire de l’île. Quand, plus tard, ils durent s’incliner devant la concurrence brésilienne, ils inversèrent le trafic et se mirent à importer du sucre de la lointaine colonie pour alimenter leur industrie de conservation de fruits confits.
Les caisses n’ayant plus d’usage une fois arrivées à Madère, on en fit d’abord des coffres, puis des armoires, enfin des meubles pour toute la maison, qui figurent aujourd’hui dans les meilleurs musées.

Vieille ville

C’est l’ancien quartier des pêcheurs. Il s’étend sur quelques centaines de mètres à partir du front de mer, à l’est du centre-ville. On le repère facilement : c’est de là que part le téléphérique menant à Monte, dont on devine au loin la cabine filant vers les hauteurs.
Des tavernes et des restaurants de poisson jalonnent désormais ces ruelles pavées de galets noirs, autrefois fort mal famées. Mais on y découvre également des vestiges des grandes époques passées, comme les quelques maisons du XV e siècle qui bordent l’extrémité de la Rua Dom Carlos Ier.
Bref, cette partie de la ville est elle aussi devenue très touristique, notamment grâce aux multiples restaurants et tavernes de la Rua Dom Carlos Ier, très large et bien ombragée, et de l’étroite ruelle Santa Maria, beaucoup plus évocatrice du Funchal d’antan.
Toutes deux débouchent sur un terre-plein où trône la blanche Capela do Corpo Santo, bâtie au XVIe siècle par des pêcheurs en l’honneur de saint Pierre, leur patron. Selon certains, ce serait la plus vieille de la ville.

Museu de Arte Contemporânea

Fortaleza de São Tiago. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30. Fermé dimanche. Entrée payante.
La forteresse São Tiago, construite après l’attaque des pirates français, en 1566, présente des œuvres d’artistes portugais réalisées au cours de ces quarante dernières années. La plupart ayant été offertes par les auteurs eux-mêmes, toutes les tendances de l’art portugais d’aujourd’hui sont théoriquement représentées.
On peut profiter du libre accès aux terrasses pour se détendre devant un paysage superbe et boire un verre au frais derrière les murailles crénelées ou dans le charmant bar-restaurant qui vient d’ouvrir sous les voûtes.

Igreja Santa Maria Maior

Derrière la forteresse, l’église dresse sa façade en retrait d’une esplanade plantée de mimosas.
Blanche, bien sûr, avec un portail baroque de lave noire. Chaque 1er mai, un pèlerinage y célèbre l’arrêt de l’épidémie de choléra qui ravagea Funchal en 1538.
Par le chemin voisin, dit Largo do Socorro, on revient facilement au centre-ville en longeant la mer.

Front de mer

Au premier abord, il fait penser à la Croisette de Cannes. On s’y promène, on s’y détend à l’ombre des palmiers, on y suit les mouvements des bateaux de croisière qui mouillent dans la rade. Une atmosphère de vacances règne en permanence tout au long de l’Avenida do Mar. De la Praça da Autonomia à la marina, cette avenue à deux fois deux voies séparées par une haie de palmiers et de lauriers-roses longe la vaste plage qui s’étend face à la jetée protégeant le port de commerce des rouleaux du grand large.
Simplement, ici, le sable est noir. On le voit d’ailleurs fort peu. Bars et restaurants sur pilotis s’y succèdent presque sans interruption. Ils ne s’interrompent que pour laisser la place, en contrebas, au large espace dallé de la marina, bordé lui aussi de bars et de restaurants très animés le soir.
Plus loin, au bout de la jetée qui s’amorce après le port des marchandises, les marins ont pris l’habitude de dessiner des fresques pour signaler leur passage. Depuis cette extrémité, tout Funchal se déploie, étagé sur son immense amphithéâtre.

De l’autre côté de la double voie

Tous les bâtiments, récents pour la plupart, respectent la tradition typiquement madérienne des façades blanches, sur lesquelles se détachent les pilastres et les encadrements de fenêtres en pierre de lave. Seuls la masse ocre de l’ancienne forteresse São Lourenço et, à l’extrémité de l’avenue, le portail manuélin de l’ancienne douane témoignent encore du passé.
Mais, quelles que soient les différences de styles, et elles sont nombreuses, l’ensemble dégage une reposante impression d’harmonie et de fantaisie parfaitement maîtrisée.
Pour retourner dans la zone des grands hôtels, on peut prendre l’une des petites rues qui mènent en quelques pas à l’Avenida Arriaga. Ainsi la Rua Silvestro Ribeiro, où la Casa do Turista expose et vend toutes sortes de produits d’artisanat local.
De là, il suffit de remonter le promontoire à travers le Parque de Santa Catarina.
Avec, si l’on s’intéresse à l’architecture moderne, un petit détour vers le complexe du casino dessiné par Oscar Niemeyer, le créateur de Brasília, au Brésil. Une énorme soucoupe de béton nichée dans un parc dominant la baie, à l’emplacement de laquinta où Sissi, impératrice d’Autriche, venait, dans les années 1880, promener sa mélancolie.

Le Madère des folles nuits

Un nouveau quartier est né dans les années 1990 sur le promontoire qui domine la côte à l’ouest du centre-ville, de part et d’autre du vénérable et toujours jeune hôtel Reid’s. C’est là que se dressent les hôtels de vacances de plusieurs centaines de chambres, avec immenses piscines chauffées, où descendent la plupart des visiteurs, étrangers ou Portugais du continent.
Une promenade piétonnière longue de 5 km longe le bord de mer, du Club naval jusqu’au complexe balnéaire du Lido. Restaurants, bars, discothèques, boutiques chics, ont éclos sous les platanes de l’Estrada Monumental.
Les voitures de luxe, de préférence italiennes et allemandes, font ici la roue. Les réjouissances nocturnes durent jusqu’à point d’heure. C’est le nouveau Madère du beau monde et de ses folles nuits.

Suivez le guide !

Le Vagrant, yacht que les Beatles possédèrent pendant six ans, repose maintenant au bord de la plage, sur un lit de galets. Il a été transformé en bar-restaurant à la mode. O nostalgie…