
Tombe étrusque – Viterbo © Ned Dunn
Jean pré-romaine
La première civilisation ayant laissé des traces en Italie est celle des Etrusques, peuple mystérieux apparu en Toscane dès le VIIIe siècle avant J.-C, dont on commence à peine à déchiffrer l’écriture. Ils dominent au VIe siècle toute l’Italie, alors grande puissance qui commerce dans toute la Méditerranée, et notamment avec la Grèce (dont elle s’inspire beaucoup dans le domaine des arts) et avec l’Orient, échangeant son minerai de fer extrait dans l’île d’Elbe contre des produits de luxe (étoffes, bijoux…).
Rome
Les Étrusques s’installent dans le nord de la péninsule. Naxos, première colonie grecque en Sicile, est fondée par les Chalcidiens. Au cours du VIIIe siècle, les Grecs s’implantent sur tout le littoral de l’Italie du Sud, appelé la Magna Graecia (Grande Grèce). Selon la légende, Romulus fonde Rome et en est le premier roi. Succède aux rois Sabins la dynastie des Tarquins, rois étrusques.
Prise de la Sicile occidentale par les Carthaginois.
Après une révolution des grands propriétaires terriens, les Romains chassent Tarquin le Superbe et proclament la République. Deux consuls, élus pour un an, gouvernent.
A partir du Ve siècle av. J.-C., les Etrusques perdent rapidement de l’influence et disparaissent presque totalement au début de notre ère. Rome fait petit à petit la conquête de toute la péninsule en battant les Etrusques, les Volsques, les Gaulois, les Latins… Arrivée au détroit de Messine, elle se heurte à Carthage après trois périodes de guerres (les guerres puniques, dès 264) et elle parvient en 146 au cours de la troisième guerre punique, à défaire complètement sa rivale.
Mort d’Archimède, tué par un soldat romain à Syracuse (alors qu’il dessinait des figures géométriques, il dit : « soldat ne détruit pas mes cercles »). Au cours de la seconde de ces guerres puniques, à Zama, Scipion défait les armées d’Hannibal La domination de Rome s’étend désormais à toutes les côtes de la Méditerranée, à l’Espagne, l’Afrique et la Grèce, cette dernière continue d’exercer cependant une forte influence culturelle et artistique sur Rome ainsi que sur l’Asie Mineure et la Gaule Cisalpine. Occupation de toute l’Espagne.
Les Romains sont en Gaule méridionale. Marius et Sylla battent les Teutons et les Cimbres. Après une guerre civile et la mort de Marius, Sylla devient dictateur (88-79). Révolte de Spartacus. Premier triumvirat : Pompée, Crassus et César. Annexion de l’Asie Mineure. César est consul. Campagne des Gaules. César chasse Pompée de Rome. Il rédige ses Commentaires sur la guerre des Gaules. César se fait nommer dictateur à vie. Assassinat de César par Brutus, son fils adoptif. Deuxième Triumvirat : Octave, Antoine, Lépide. Lutte entre Octave et Antoine. En 31, après sa défaite à Actium, Antoine se suicide avec Cléopâtre. Virgile compose l’Eneide. Octave, s’étant débarrassé d’Antoine et de Lépide, se fait proclamer « imperator » et prend le nom d’Auguste.

Pompeii – Forum © Argenberg
Auguste recule les frontières de l’Empire jusqu’au Danube et au Rhin, et meurt en 14 apr.J.-C. Règne de Néron. Incendie de Rome. Néron est rendu responsable par le peuple mais il rejette la faute sur les chrétiens : premières persécutions violente des chrétiens entre 64 et 68. Fin de la dynastie des Julio-Claudiens et début de la dynastie des Flaviens en 69 : Vespasien, Titus, Dominitien. Éruption du Vésuve qui entraîne la destruction totale des villes d’Herculanum, Pompéi et Stabies.
« Siècle d’or des Antonins » sous les règnes de Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux, et Marc Aurèle. L’Empire atteint son apogée : il s’étend de l’Ecosse à l’Elbe et du Sahara à la Mésopotamie, et donne à ses provinces 200 ans de « Paix Romaine ». Dynastie des Sévères Anarchie militaire et longue période de troubles. Aurélien rétablit l’unité de l’Empire. Règne de Dioclétien qui institue la Tétrarchie : deux Augustes (Dioclétien et Maximien) et deux Césars (Galère et Constance Chlore) se partagent le gouvernement de l’Empire Romain. Persécution des chrétiens sous Dioclétien. Règne de Constantin le Grand qui, par l’édit de Milan en 313 décrète la liberté de tous les cultes. Il créé Constantinople en 331 qui devient la nouvelle capitale de l’Empire. L’immensité même de l’Empire rend la surveillance des frontières difficile et la gestion intérieure trop lourde pour un seul homme.
Règne de Théodose le Grand, empereur chrétien qui déclare en 382 le christianisme religion d’Etat Partage de l’Empire romain en deux, entre les deux fils de Théodose le Grand: l’Occident reste sous la domination romaine, l’Orient aura Constantinople pour capitale. Ce partage annonce la décadence de Rome, qui tombera sous les coups des Barbares. Chute de l’Empire romain d’Occident. Après dix années de désordres, Théodoric, chef des Ostrogoths, prend le pouvoir en 488 et donne cinquante ans d’ordre relatif à la péninsule. Empereur d’Orient, Justinien cherche à reconquérir l’ancien Empire d’Occident en combattant les Vandales en Afrique et les Ostrogoths en Italie. Mécène, il donna un nouvel essor à l’architecture et à l’art de la mosaïque. Reconquête de Ravenne par Constantinople. Invasion des Lombards et des Francs en Italie.
Jusqu’à la fin du VIIIe siècle les Lombards dominent l’Italie. Début de la querelle des icônes : première crise iconoclaste. Chute de Ravenne. Constantinople perd ses positions italiennes. Charlemagne, fils de Pépin le Bref, devient roi des Lombards. L’Italie va être gouvernée par les Carolingiens et l’Eglise de Rome va dorénavant succéder à l’Empire dans le maintien de l’unité occidentale.
Le Moyen Age
Charlemagne est couronné « Empereur des Romains » par le pape Léon III. Le partage de l’Empire de Charlemagne est suivi d’une période confuse de luttes entre le pouvoir que détiennent des princes allemands et la papauté (querelle des Investitures). Le désordre politique, joint aux succès du commerce avec l’Orient, favorise l’indépendance de villes comme Venise, ou de provinces entières comme la Calabre et la Sicile. Le système féodal s’installe avec son réseau enchevêtré de suzerainetés et de vassalités. Prise de la Sicile par les Byzantins.
Les Normands prennent Bari et conquièrent la Sicile. Réforme grégorienne. La Querelle des Investitures éclate suite à une rencontre entre le pape et Henri IV. Première croisade. Frédéric ler Barberousse est sacré empereur romain germanique par la diète de Francfort. Reprise des conflits entre l’Empire et la papauté. Frédéric Barberousse et le pape Innocent III se réconcilient. Troisième croisade.
Les croisades ont pour conséquences le développement du commerce, de l’artisanat et des affaires, ainsi que la richesse croissante de républiques de plus en plus autonomes telles que Milan, Venise, Gênes, Florence, Pise. En Sicile, Les Hohenstaufen succèdent aux Normands. Prise de Constantinople par les croisés. Début de l’Empire vénitien en Orient (partage de l’Empire byzantin en deux : empire de Nicée et empire de Trébizonde). Nouvelle lutte entre l’Empire de Frédéric II et la papauté qui triomphe. Charles d’Anjou frère de Saint Louis est couronné roi de Sicile. La dynastie angevine règne sur le royaume d’Italie du Sud avec Naples pour capitale.

Agrigente – Temple de la Concorde (Sicile) © Rui Ornelas
Vêpres siciliennes : massacre des Français établis en Sicile. Le pape Boniface VIII instaure le premier jubilé. Exil des papes en Avignon (de Clément V à Grégoire XI, qui revient à Rome sur la prière de sainte Catherine de Sienne). Dante achève la Divine Comédie. Grand Schisme d’Occident (antipapes à Pise et Avignon).
Les temps modernes
Début de la Renaissance en Italie : concours pour la réalisation des portes du Baptistère de Florence. Concile de Constance qui met fin au Grand Schisme d’Occident. Invention de l’imprimerie par Gutenberg. Alphonse V roi d’Aragon devient roi des « Deux-Siciles ». Les Turcs prennent Constantinople, capitale de l’Orient chrétien, qui devient Istanbul. Mort du mécène florentin Laurent le Magnifique. Découverte de l’Amérique. Guerres d’Italie et domination française. Vasco de Gama voyage autour du monde. Léonard de Vinci achève La Cène, à Sainte-Marie-des-Grâces à Milan. Début des travaux de Saint-Pierre de Rome sous la direction de Bramante. Charles Quint est élu empereur romain germanique. Sac de Rome par les troupes de Charles Quint. Michel-Ange peint à fresque Le Jugement Dernier sur les murs de la chapelle Sixtine, au Vatican. Concile de Trente.
L’Eglise catholique réagit à la montée de la Réforme en Europe (Luther et Calvin) par l’instauration d’une Contre-Réforme. Traité du Cateau-Cambrésis : fin des guerres d’Italie. Domination espagnole sur le Milanais et les royaumes de Naples, de Sicile, et de Sardaigne jusqu’en 1713. La Savoie devient l’Etat le plus puissant d’Italie. Victor Amédée II de Savoie devient roi de Sicile, qu’il échange en 1720 contre la Sardaigne. Révolution française.
En 1796, campagne de Bonaparte en Italie : Napoléon installe la France en Italie et transforme toute l’organisation italienne. Il partage le pays en petits Etats vassaux de la France. Au lendemain du Congrès de Vienne, en 1815, date de la chute de Bonaparte, l’Autriche récupère la Lombardie et Venise. Mais l’idée nationale monte dans la péninsule et, partout, des mouvements d’émancipation sèment la révolte.
Occupation autrichienne. Avec les patriotes « carbonari », l’idée d’unité nationale s’affirme : 1831 Giuseppe Mazzini fonde le mouvement de la Jeune-Italie. Début du Risorgimento. Guerres d’indépendance contre l’Autriche à l’initiative du royaume de Piémont-Sardaigne. Victor-Emmanuel II de Savoie devient roi de Piémont-Sardaigne. Son premier ministre, Cavour, gagne l’appui de Napoléon III (accords de Plombières en 1858) et reprennent la Lombardie et la Vénétie à l’Autriche. Garibaldi et ses « chemises rouges » chassent les Bourbons du sud de la Péninsule et de la Sicile qu’il unit à la Sardaigne. Une grande partie des Etats de l’Eglise se joint à eux, excepté Rome et la région environnante Le parlement de Savoie proclame le royaume d’Italie : Victor-Emmanuel II en est le souverain, avec Turin pour capitale jusqu’en 1866, date à laquelle Florence lui succède.
Conquête de Rome : annexée, elle devient capitale de l’Italie en 1871. Le roi Humbert Ier conclut une alliance avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie : la Triple Alliance. Conquête de la côte des Somalies et installation des italiens en Erythrée.

Rome – Le Colisée © Sabrina Campagna
Le vingtième siècle
Le roi Humbert est assassiné par l’anarchiste Bresci. Avènement de Victor-Emmanuel III. Rapprochement de l’Italie avec l’Angleterre et la France. Guerre italo-turque : occupation de la Libye et du Dodécanèse. L’Italie entre en guerre aux côtés des Alliés (Angleterre, France, Russie). Victoire de la bataille de Vittorio Veneto : fin de la première guerre mondiale pour l’Italie le 4 novembre. Crise économique et déceptions nationalistes entraînent la montée des partis extrémistes : début du fascisme avec la création des « Faisceaux de combats » par Mussolini. Désordres sociaux. Premières affirmations du parti fasciste de Mussolini. Marche sur Rome par les fascistes : Mussolini est nommé Président du Conseil puis «Il Duce ». Assassinat du député socialiste Matteotti qui a dénoncé les méthodes fascistes. Mussolini proclame les lois d’exception en 1925 : le régime dictatorial s’installe. Accords de Latran entre la papauté et le gouvernement italien.
Malgré les sanctions de la Société des Nations, l’Italie conquiert l’Ethiopie. Mussolini se rapproche de l’Allemagne nazie : création de l’axe Rome-Berlin. Entrée en guerre de l’Italie aux côtés de l’Allemagne. Arrestation de Mussolini. L’Italie passe dans le camp des Alliés (Mussolini sera exécuté le 28 avril 1945). Abdication du roi Victor-Emmanuel III et avènement de Humbert II. Proclamation de la République. Entrée en vigueur de la nouvelle Constitution. Rattachement de Trieste à l’Italie. L’Italie adhère à l’ONU. Traité de Rome : l’Italie entre dans l’ »Europe des Six ». Graves inondations en Italie, surtout à Florence et Venise. « Les années de plombs » : actes terroristes en Italie dus en partie aux Brigades Rouges (terroristes d’extrême gauche). Référendum favorable à la loi instituant le divorce. Les démocrates chrétiens se maintiennent au pouvoir. Assassinat d’Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne, par les Brigades Rouges. Attentat contre le pape Jean-Paul II par un Turc, place Saint-Pierre. Assassinat du préfet de Palerme, Alberto dalla Chiesa. Gouvernement socialiste avec Bettino Craxi. Séparation de l’Eglise et de l’Etat. Climat difficile entre chômage, économie malade et corruption généralisée. Scission du parti communiste italien (PCI) : le parti démocratique de la gauche (PDS) et la refondation communiste (RC).
Début des débarquements dramatiques des réfugiés albanais sur les côtes de la Pouille. Opération « Mani Pulite » (Mains Propres), pour lutter contre la corruption politique et la Mafia. Emergence d’une coalition d’extrême droite : alliance de la Liberté (avec S. Berlusconi et Umberto Bossi). Début de la IIème République. Retour au gouvernement d’une coalition socialiste : l’Olivier avec Romano Prodi. Il instaure une politique de rigueur pour ancrer plus solidement l’Italie à l’Union Européenne et aux critères de Maastricht. Crise politique, démission de Prodi. Année jubilaire couplée avec l’année sainte. Berlusconi devient chef du gouvernement. Réunion du G7 à Gênes qui entraîne de violentes oppositions entre les manifestants et les forces de l’ordre. Une grève générale est organisée pour protester contre les réformes sociales du gouvernement Berlusconi.