Perast

A 17 km au nord-ouest de Kotor.
Endormie sur sa gloire passée, elle fut longtemps la principale rivale de Kotor. C’est au coucher du soleil, depuis la rive opposée, qu’on en a la plus belle vue, lorsque la lumière dorée baigne les palais, derrière la coupole bleue de l’île-église de Gospa od Škrpjela.

Rappel historique

On sait que le site fut occupé par les tribus illyriennes puis les Romains, mais son heure de gloire est plus tardive et doit tout à l’activité maritime. L’existence de chantiers navals est mentionnée au début du XIVe siècle. Il faudra encore 250 ans pour que la ville réussisse à se libérer de la tutelle de Kotor, dont elle devient l’alter ego. Sa position stratégique face au détroit de Verige, passage obligé pour entrer dans le golfe intérieur, en fait un dispositif essentiel pour les Vénitiens.
Les marins de Perast occupent des postes à responsabilité dans la flotte vénitienne et investissent leurs revenus abondants dans la construction de palais. La ville, qui compte aujourd’hui moins de 500 habitants, en aurait eu dix fois plus à l’époque de la bataille de Lépante (1571), où ses hommes jouèrent un rôle important. Les archives mentionnent la présence, au début du XVIIe siècle, de plus de 40 navires de fort tonnage et d’une centaine d’autres embarcations.
En 1654, à l’apogée de sa puissance, la ville est capable de mettre en déroute une nombreuse armée turque. Un demi-siècle plus tard, c’est tout naturellement vers les navigateurs de Perast que se tourne Pierre le Grand lorsqu’il veut trouver des instructeurs et des amiraux pour sa jeune flotte de la Baltique. Parmi eux, Marko Martinović (1663-1716) et Matija Zmajević (1680-1735) la marqueront de leur empreinte. La puissance de Perast s’amenuise rapidement au XIXe siècle, mais la richesse de son architecture mobilise très tôt ses habitants : dès 1927, une société de protection du patrimoine est créée.

Le front de mer

Il faut s’y promener pour observer de plus près les façades des palais. On est surpris par la succession d’édifices remarquables dans un espace si réduit. Tous ne sont pas en bon état, mais ils ont conservé une parcelle de leur grandeur passée.
En venant de l’ouest, après le palais Bujović qui accueille le musée municipal, se succèdent les palais Lučić, Smekja et Brajković puis, après la grande église Sv. Nikola (Saint-Nicolas), les palais Visković, Balović et Sestokrilović, pour la plupart bâtis au XVIIIe siècle. Arpenter les rues intérieures permet de découvrir d’autres édifices significatifs – des églises, des chapelles, la forteresse Sv. Križa (Sainte-Croix) ou la maison de Tripo Kokolja, le plus grand peintre baroque de la région.

Perast Monténégro

Perast Monténégro By: Chris WaltsCC BY-NC-SA 2.0

Gradski muzej (Musée municipal)

Obala Marka Martinovića. Ouvert tlj de 8 h à 17 h, en été de 9 h à 19 h. Entrée payante.
Il est installé depuis 1937 dans le palais Bujović (1694), le plus beau de la ville avec ses balcons surmontés du lion de Saint-Marc. Des portraits de navigateurs, des étendards, des cartes géographiques font revivre l’épopée maritime de Perast. La vie des patriciens locaux est évoquée à travers la reconstitution des salons de la famille Visković.

Marko, marin d’exception

Marko Martinović est l’une des célébrités de Perast. Né en 1663, ce marin, qui ne reçut qu’une éducation sommaire, acquit de telles connaissances en sciences nautiques que sa réputation dépassa les frontières. Il fonda sa propre école, qui accueillit des élèves illustres : en 1698, l’empereur Pierre le Grand lui envoya les cadres de la marine russe pour qu’il les forme.
Avant sa mort en 1716, Martinović aura eu le temps de voguer sur les principales mers du monde. Plusieurs palais à Perast ont porté le nom de la famille, et l’on peut voir au musée un tableau de 1711 intitulé Marko Martinović enseigne aux nobles russes l’art de naviguer, avec les noms de tous ses « élèves ».

Crkva Sv. Nikola (église Sv. Nikola)

Trg Sv. Nikole. Ouvert tous les jours de 8 h à 18 h. Entrée payante.
Edifiée en belle pierre de Korčula, elle synthétise la grandeur et la décadence de Perast. Son campanile, le plus haut des bouches de Kotor avec ses 55 m, date de l’âge d’or (il fut achevé en 1691). Mais le projet d’agrandir l’église dans la foulée ne put être porté à son terme en raison du marasme économique. Il reste cependant un beau trésor, exposé dans l’abside (seule partie construite du nouvel édifice), comprenant tissus sacrés, argenterie et icônes.

Crkva Gospa Od Škrpjela (église Notre-Dame-des-Rochers)

Ouvert tous les jours de 7 h à 19 h. Entrée et trajet payants.
A la manière des îles volcaniques, celle-ci a surgi de l’eau – mais artificiellement. La découverte d’une icône de la Vierge échouée sur un récif convainquit la population d’y bâtir un sanctuaire. Mais il fallut pour cela créer une surface stable : des barques furent coulées et des rochers entassés jusqu’à ce qu’il soit possible d’y construire une chapelle, en 1452. Depuis, les habitants de Perast continuent de consolider l’îlot lors de la fête du 22 juillet.
Ils ont ainsi pu agrandir et enrichir l’église qui, dans sa configuration actuelle, date du XVIIe siècle et sa coupole bleue, du XVIIIe siècle. L’intérieur abrite des ex-voto et de nombreuses œuvres d’art, dont une représentation de la Vierge des Rochers par Dobro Lovricević.
L’ensemble le plus remarquable est constitué par les quelque 70 tableaux à l’huile du peintre Tripo Kokolja, mettant en images des épisodes de l’Ancien Testament et des scènes de la vie de la Vierge.

Manastir Sv. Djordje (monastère Saint-Georges)

Trajet payant.
Comme sa voisine, cette île compose un tableau charmant : le doré des pierres, le rouge des tuiles, un campanile élancé entouré de cyprès, le tout baignant dans l’eau du golfe. Fondé au XIIe siècle sur un îlot naturel, ce monastère a favorisé l’essor de toute la ville. Plusieurs fois attaqués par les Turcs ou les Sarrasins, les moines bénédictins n’hésitèrent pas à se défendre, comme en témoignent les meurtrières à partir desquelles ils tiraient sur leurs assaillants.

Dobrota

A 3 km au nord de Kotor.
Ce village-rue s’étend sur 5 km et occupe la frange littorale au nord-ouest de Kotor, jusqu’au coude d’Orahovac. Autrefois habité par des armateurs et capitaines qui contrôlaient des centaines de navires, il est constitué de plusieurs localités. Tout près de Kotor, à Tomići, l’église Sv. Matija (Saint-Matthieu) possède un tableau du grand peintre vénitien Giovanni Bellini. Un peu plus loin, près du palais rococo Tripković, l’église Sv. Stasija (Saint-Eustache) possède, elle, un Véronèse.

Kotor (Dobrota)

Kotor (Dobrota) By: Marz88CC BY-NC-SA 2.0

Kotor

Située au fond du golfe qui porte son nom, Kotor est lovée entre la mer et des parois rocheuses étourdissantes. Cette ville historique aux nombreux palais, entourée de plus de 4 km de fortifications, est le joyau du Monténégro.

Rappel historique

Toute la lumière n’a pas encore été faite sur les origines de Kotor. Certains prétendent que le premier noyau habité remonterait au Xe siècle av. J.-C. D’autres estiment que ce sont les Romains qui auraient posé la première pierre. Les recherches ont été favorisées par un événement malheureux, le tremblement de terre du 15 avril 1979.
En provoquant l’écroulement d’édifices historiques, il a révélé les fondations de constructions plus anciennes et ainsi permis d’affiner la chronologie. Le village romain d’Acruvium, passé successivement sous la domination des Ostrogoths, des Slaves, des Byzantins puis de la dynastie serbe des Nemanjić, végéta jusqu’à la fin du XIIe siècle. C’est à cette époque que son développement démarre véritablement, fondé sur la navigation.
D’autres occupants se succèdent, Hongrois et Bosniaques, mais la ville obtient une première période d’autonomie à la fin du XIVe siècle. Jusqu’à l’arrivée des Vénitiens en 1420, elle suit le modèle tracé par Dubrovnik (alors appelée Raguse) : celui d’une cité libre, pratiquant un jeu de balancier entre les grandes puissances de la Méditerranée et dont l’essor est fondé sur le commerce.
L’époque vénitienne, marquée par la construction de palais et de fortifications surmontés du lion ailé, va s’étendre sur près de quatre siècles, jusqu’à la chute de la Sérénissime sous les coups de Napoléon en 1797. Elle constitue l’âge d’or de la ville, dont l’essor est périodiquement remis en question par la calamité locale, les tremblements de terre. Avec trois grands séismes, le XVIe siècle semble catastrophique ; mais c’est le tremblement de terre de 1667 qui provoquera les dégâts les plus graves.
Après le départ des Vénitiens, Kotor est soumise à un nouveau ballet d’occupations étrangères – les Russes, les Français avec Napoléon, puis les Autrichiens avec le congrès de Paris (1814) jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. C’est alors que la ville lie son destin au royaume des Serbes, Croates et Slovènes, puis à la Yougoslavie et enfin à la Serbie, avant de devenir, avec l’indépendance proclamée en 2006, l’une des destinations touristiques phares du Monténégro.

Kotor française

Parmi les puissances étrangères qui ont marqué Kotor, la France occupe une toute petite place. Lors de la redistribution des cartes qui affecte l’Europe après la Révolution française, les Russes, sous le commandement de l’amiral Siniavine, prennent la place des Vénitiens. Il s’agit alors d’empêcher l’arrivée des Français à Kotor, néanmoins sanctionnée par le traité de Presbourg en 1806.
Le général et futur maréchal de Marmont, mis à la tête des nouvelles provinces illyriennes, occupe la ville. Ce nouveau passage de mains permet d’introduire la liberté de culte et de fonder des écoles. Mais il galvanise aussi la résistance et pousse les Monténégrins de l’intérieur, sous l’autorité de Petar Ier Petrović-Njegoš, à s’unir avec leurs frères de Kotor. Les Français sont boutés hors de Kotor en 1813.

Fortifications

Protégée d’un côté par une montagne aux parois abruptes, de l’autre par l’eau, Kotor est en outre entièrement entourée de murailles, renforcées par des bastions et des tours de guet. Trois portes permettaient d’entrer en ville, fermées la nuit pour éviter toute incursion inattendue. La porte Sud et la porte Nord étaient défendues par des ponts-levis enjambant des cours d’eau, tandis que la porte Ouest donnait directement sur la mer. La route du bord de mer ne date que des dernières années du XIXe siècle.

Morska Vrata (porte de la Mer)

Construite au milieu du XVIe siècle après que la précédente eut été détruite par un tremblement de terre, elle portait fièrement le lion de Venise au-dessus de l’arche. Il a été substitué par une étoile au lendemain des combats de la Libération en 1944, mais il est aujourd’hui question d’y réinstaller le félin ailé. Sous la voûte, à droite, unbas-relief rassemble la Vierge, saint Bernardin de Sienne et saint Tryphon, le protecteur de Kotor.
Celui-ci tient dans sa main une représentation réduite de la ville… Il est toutefois préférable de demander un plan au kiosque de l’office de tourisme, à l’extérieur de la porte. On peut aussi distinguer dans le mur une « bouche de lion », sorte de boîte aux lettres où l’on pouvait autrefois glisser des dénonciations anonymes.

Trg od Oružja (place d’Armes)

C’est la plus grande place de Kotor. Sa vocation militaire était symbolisée par la présence de l’arsenal et de l’entrepôt de vivres, qui fermaient l’extrémité nord de la place. L’arsenal, après avoir été transformé en théâtre au moment de l’occupation napoléonienne, est devenu l’hôtel Cattaro, et l’entrepôt abrite des bureaux. Plutôt que des soldats en armes, la place voit aujourd’hui passer des rondes de touristes, qui aiment s’installer à la terrasse du café Forza, au rez-de-chaussée de l’ancien Palais ducal, qui a conservé son immense balcon.
La tour de l’Horloge, bâtie au XVIIe siècle en substitution d’une tour médiévale, ne possède son cadran que depuis la fin du XVIIIe siècle. Elle a un point commun avec celle de Pise : depuis le tremblement de terre de 1667, elle penche. Devant la tour se dresse toujours le pilori, en forme d’obélisque.

Suivez le guide !

Entre la place d’Armes et la place Saint-Nicolas se trouve une place paisible, qu’orne en son centre le plus vieil arbre de Kotor, un peuplier de 300 ans.

Trg od Brašna (place de la Farine)

Comme il était d’usage au Moyen Age, le nom de la place reflète son ancienne activité. C’est ici que se trouvaient les entrepôts de blé et de farine. Juste avant d’y entrer, à gauche en venant de la place d’Armes, à côté du café Cesare, s’élève le palais Bizanti. C’est là que se trouvait le siège de la Marina Bocchese, la plus ancienne confrérie de marins au monde, fondée en 809. Sur la place elle-même, deux palais se font face, résumant l’histoire de la ville.
A droite, le palais Buća remonte au XIIIe siècle, mais il dut être totalement restauré et modifié après le tremblement de terre de 1667, et divisé en trois édifices par cette grande famille désormais appauvrie. De l’autre côté, le palais Pima attire immédiatement le regard avec son long balcon baroque et ses volets verts. Il a été entièrement construit après le séisme de 1667 par une autre grande famille de la ville, qui s’est illustrée par ses juristes et ses poètes.

Trg Sv. Tripuna (place Saint-Tryphon)

Dominée par l’imposante cathédrale Saint-Tryphon, elle possède l’un des plus anciens édifices de la ville, le palais Drago, qui a conservé une belle fenêtre gothique et le blason sculpté de la famille en forme de dragon. Les intérieurs du palais ont récupéré partiellement leur physionomie du XIVe siècle grâce aux restaurations qui ont suivi le tremblement de terre de 1979.
Les autres côtés de la place accueillent l’assemblée municipale, dans l’ancien palais du commandement militaire autrichien, et les archives historiques.

Cathédrale Sv. Tripun (Saint-Tryphon)

Ouvert de 9 h à 18 h. Entrée payante.
Une première église fut édifiée au IXe siècle pour vénérer les reliques de saint Tryphon. Une deuxième, dans le style roman lombard, fut consacrée en 1166, et largement remaniée depuis. Les transformations fondamentales intervinrent après le séisme de 1563, qui entraîna la démolition de la coupole, et celui de 1667, qui détruisit la façade. Les deux campaniles de style roman devinrent baroques.
Longue de 35 m, avec une voûte de plus de 13 m de hauteur, la cathédrale est divisée en trois nefs très sobres. Les restaurations postérieures au tremblement de terre de 1979 ont fait réapparaître des fragments de fresques anciennes. Des tableaux de grands peintres sont accrochés à ses murs, notamment une Crucifixion de Jacopo Bassano. Cependant, l’objet le plus remarquable est le ciboire à baldaquin du XIVe siècle, aux colonnes de marbre délicatement sculptées. Derrière l’autel, une pala d’oro (retable en orfèvrerie) représentant vingt saints est le chef-d’œuvre absolu des orfèvres de Kotor du XVe siècle.
Saint Tryphon est reconnaissable sur la première file : il porte un modèle réduit de la ville de Kotor. Un escalier à gauche monte au trésor où se trouvent de nombreuses reliques, dont celles des saints Chrysogone et Serge. Celles de Tryphon y sont précieusement conservées, sa tête dans le somptueux Capo Glorioso, le reste de ses ossements dans un coffre en argent.
A noter que Venise s’est appropriée en 1378, par un « vol sacré », une partie de la jambe de saint Tryphon, qu’elle détient depuis dans l’église Sant’Apollonia. La brève présence française fut également fort dommageable au trésor : lors de la difficile année 1813, l’administration, à court de ressources, fit fondre l’argenterie liturgique pour frapper des francs de Kotor…

Saint Tryphon

Tryphon était un jeune chrétien de Phrygie, en Asie mineure, né vers 232. Orphelin de père, il subit les persécutions ordonnées par l’empereur Dèce en 249. Refusant de sacrifier aux dieux de Rome, il se définit devant le juge comme chrétien. Condamné à mort lors d’un procès qui se tint à Nicée, il fut décapité.
Comme celles de beaucoup d’autres martyrs, les reliques de Tryphon voyagèrent d’abord à Constantinople, où leur culte motiva la construction de deux basiliques. Elles arrivèrent à Kotor en 809. La fête de saint Tryphon est célébrée le 3 février.

Trg od Salate (place de la Salade)

C’est évidemment la vocation maraîchère de l’endroit qui lui a valu son nom. Le principal édifice est le palais Vrakjen, baptisé du nom d’un commandant autrichien de la garnison de Kotor.

Zanatska Ulica (rue des Artisans)

C’est la principale artère de la ville. Orientée nord-sud, elle côtoie la montagne. Sur son parcours ont été placées les maisons d’arrêt de la ville. En venant de la porte Sud, on trouve la place de la Salade, puis les Petites Prisons installées dans l’ancienne église Sv. Pavel (Saint-Paul). Ce sont les Italiens, lors de leur brève présence pendant la Seconde Guerre mondiale, qui lui donnèrent cette vocation pénitentiaire, qu’elle perdit dans les années 1960.
Elles devraient abriter prochainement le musée d’Archéologie. Juste après se trouve la prison instituée par l’autorité austro-hongroise à la fin du XIXe siècle. En poursuivant sur la même rue, on passe l’église Sv. Josip (Saint-Joseph), dont l’autel est l’œuvre du sculpteur baroque vénitien Cabianca. On arrive ensuite au niveau de la porte Nord, qui domine la rivière Škurda.

Pomorski Muzej (Musée maritime)

Trg Bokeljske mornarice br. 391. Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 17 h, le samedi, le dimanche et les jours fériés de 9 h à 12 h. Entrée payante.
Le Musée maritime, qui abrite la collection de la corporation des marins de Kotor, est accueilli depuis 1938 par le palais baroque Grgurina.
On y trouve, sans surprise, des instruments de navigation, des cartes nautiques, des armes de toutes sortes, ainsi que des modèles réduits de navires : parmi eux se trouve le Splendido,avec lequel Ivo Visin fit un tour du monde. Bien que ce tour soit un peu tardif (1852-1857) par rapport à celui de Magellan, il en tira néanmoins une gloire durable, pour la seule raison qu’il fut le premier Slave du sud à réaliser ce voyage aventureux…

Crkva Sv. Marija od Rijeke (église Sainte-Marie-de-la-Rivière)

Elle se trouve près de la porte Nord, ou porte de la Rivière (Vrata od Rijeke), où la population résista vaillamment à un assaut de Barberousse en 1549. A cette occasion s’illustra Osanna. Cette modeste bergère née en 1493 vint s’employer toute jeune dans une riche famille de Kotor, puis se fit sœur dominicaine et vécut un demi-siècle dans une pénitence extrême.
Lors de l’assaut de Barberousse, c’est donc une religieuse âgée de près de 60 ans qui galvanisa la ville en montant sur les remparts… Béatifiée, elle repose dans un sarcophage conservé dans l’église. En 1985, 24 scènes de sa vie ont été sculptées sur les portes de bronze de l’église par l’artiste local Vasko Lipovac.

Trg od Mlijeka (place du Lait)

En tournant à gauche pour regagner l’intérieur de la ville, on traverse successivement deux places aux noms pittoresques. Trg od Drva (place du Bois), aussi appelée place de la Porte, héberge le palais Grubonja qui arbore l’enseigne de pierre de la plus ancienne pharmacie de Kotor, mêlant tête de mort et serpents. Puis on débouche sur la place du Lait.

Trg Sv. Nikole (place Saint-Nicolas)

Avec la place Saint-Tryphon, elle possède la plus grande concentration de monuments : outre deux églises, elle est fermée par le palais Lombardić, qui entérine la vocation « russe » de la place puisqu’il hébergea un temps le consulat de Russie.
C’est également dans les salles du palais Lombardić, dont la façade puissante s’orne d’un simple balcon à balustres, que logea le futur Petar II Petrović-Njegoš. A l’arrière du palais se dresse la Karampana, la plus célèbre fontaine publique de la ville, entourée d’une belle grille en fer forgé.

Crkva Sv. Nikola (église Saint-Nicolas)

Sa coupole bleue est caractéristique. Lorsque sa construction fut décidée en 1896, elle devait servir de cathédrale orthodoxe au diocèse de Kotor, qui comprenait aussi les villes de Split et de Dubrovnik. Cela explique ses dimensions imposantes. Lors du Noël orthodoxe, le 7 janvier, la messe de minuit est retransmise par haut-parleur sur la place, où la foule se serre autour d’un bûcher.

Crkva Sv. Luka (église Saint-Luc)

Juste à côté de Saint-Nicolas, c’est sans doute la plus charmante des églises de la ville, avec son petit clocher et l’arc en plein cintre du portail datant de la fin du XIIe siècle. Le passage des siècles a largement transformé l’ancienne chapelle romane de la famille Drago en lui ajoutant notamment une coupole.
A l’intérieur, on peut voir des fragments de fresques très anciens, mais c’est l’iconostase du début du XVIIIe siècle, réalisée par la famille de peintres virtuoses Dimitrijević-Rafailović, qui retient le regard. Catholique à l’origine, orthodoxe aujourd’hui, Saint-Luc a connu une période d’originale coexistence, lorsque les catholiques purent bénéficier ici d’un autel pour les besoins de leur culte.

Suivez le guide !

Derrière l’église Sv. Luka, une ruelle est si étroite qu’elle a été surnommée « rue Laisse-moi passer » par les habitants…

Tvrdjava Sv. Ivan (forteresse Saint-Jean)

Accrochée à la paroi rocheuse, elle domine fièrement la ville et a rempli sa fonction militaire pendant une durée record, du XIVe siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. On peut y accéder en montant les 1 350 marches, la Scala Santa, depuis la porte Sud ou la porte Nord.
Le panorama sur ce système unique de fortifications et sur la baie est époustouflant. On peut s’offrir une pause à mi-chemin à l’église Gospa od Ždravlja (Notre-Dame-de-la-Santé).